Insee Conjoncture Martinique ·
Juin 2025 · n° 35
Au premier trimestre 2025, l’activité économique se contracte en Martinique Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2025
Au premier trimestre 2025, l’activité économique martiniquaise diminue de 1,3 %, avec un recul du volume d'heures rémunérées généralisé à la plupart des secteurs. Cette contraction, qui s’inscrit dans le prolongement des tensions sociales de 2024 dont les effets économiques persistent, se répercute sur l’emploi salarié, en baisse pour le deuxième trimestre consécutif. Seul le tertiaire non marchand résiste, avec des effectifs salariés stables. Par ailleurs, la fréquentation touristique décline en ce début d’année, période la plus forte de la haute saison, en raison notamment du recul marqué de la clientèle en provenance de France.
- Le recul de l’activité s’intensifie
- L’emploi salarié se replie pour le deuxième trimestre consécutif
- La plupart des secteurs perdent des emplois
- La fréquentation hôtelière recule en pleine saison touristique
- Encadré 1 - Contexte international - La zone euro sort lentement de sa torpeur, malgré un « effet Trump » sur l’économie mondiale visible dès le premier trimestre 2025
- Encadré 2 - Contexte national - La France à contre-courant du mouvement européen, l’épargne des ménages au sommet
Le recul de l’activité s’intensifie
Au premier trimestre 2025, le repli de l’activité économique s’accentue en Martinique. Ce recul généralisé s’inscrit dans le prolongement des tensions sociales liées aux mouvements de lutte contre la vie chère qui ont affecté la région au deuxième semestre 2024, et dont les effets économiques perdurent. Mesurée à travers le volume d'heures rémunérées, l’activité chute de 1,3 % par rapport au même trimestre de l’année précédente, après une baisse de 1,0 % en fin d’année 2024 (figure 1). Cette évolution s’inscrit dans une tendance nationale comparable, bien que moins marquée : en France (hors Mayotte), les heures rémunérées reculent de 0,6 % sur un an.
Le recul est généralisé à l’ensemble des secteurs, à l’exception de celui de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale (champ), qui enregistre une hausse (+0,8 %), ainsi que celui du transport et de l’entreposage (+1,1 %). Le secteur des services aux entreprises, quant à lui, reste stable.
Premier contributeur à la baisse, le secteur de la construction connaît une nette intensification de son repli (-7,0 % après -4,4 %). Celui-ci s’explique notamment par la forte contraction du marché du neuf sur un an, les autorisations de construire enregistrent une baisse marquée de 25,7 % pour les logements et de 48,8 % pour les surfaces de locaux d’activité. Le secteur du commerce suit et accuse une baisse de 1,7 % de son volume d'heures rémunérées, après un premier recul observé au trimestre précédent (-1,3 %).
L’industrie se contracte également davantage qu'au trimestre précédent (-2,0 %), prolongeant la tendance baissière amorcée en fin d’année 2024 (-1,0 %). Le secteur de l'hébergement-restauration, en baisse depuis le trimestre précédent, se contracte de nouveau, mais moins fortement (-2,1 % après -5,2 %). Par ailleurs, jusque-là en augmentation, les heures rémunérées dans les services aux ménages connaissent un repli (-0.9 %).
tableauFigure 1 – Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Martinique
Période | Industrie | Construction | Services principalement marchands | Services principalement non marchands | Évolution totale |
---|---|---|---|---|---|
janv. 2024 | 0,1 | 0,0 | 0,5 | 0,7 | 1,3 |
févr. 2024 | 0,2 | 0,0 | 0,8 | 0,8 | 1,8 |
mars 2024 | 0,1 | -0,1 | 0,5 | 0,6 | 1,1 |
avril 2024 | 0,2 | 0,2 | 1,3 | 0,5 | 2,2 |
mai 2024 | 0,0 | -0,2 | 1,2 | 0,7 | 1,7 |
juin 2024 | -0,2 | -0,1 | 0,2 | 0,0 | -0,1 |
juil. 2024 | 0,3 | -0,1 | 1,0 | 0,0 | 1,2 |
août 2024 | 0,0 | 0,0 | 0,8 | -0,5 | 0,2 |
sept. 2024 | 0,1 | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0,2 |
oct. 2024 | -0,1 | -0,2 | -0,8 | 0,1 | -0,9 |
nov. 2024 | -0,2 | -0,4 | -1,0 | 0,1 | -1,5 |
déc. 2024 | -0,1 | -0,5 | -0,1 | 0,0 | -0,5 |
janv. 2025 | 0,0 | -0,5 | -0,1 | 0,4 | -0,3 |
févr. 2025 | -0,2 | -0,3 | -0,6 | -0,1 | -1,2 |
mars 2025 | -0,5 | -0,9 | -1,2 | 0,1 | -2,5 |
- Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
- Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
- Source : DSN, traitement Insee.
graphiqueFigure 1 – Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Martinique

- Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
- Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
- Source : DSN, traitement Insee.
L’emploi salarié se replie pour le deuxième trimestre consécutif
Au premier trimestre 2025, l’emploi salarié en Martinique diminue de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, après une baisse d’ampleur équivalente observée fin 2024 (figure 2). Les effectifs s’établissent ainsi à 131 300 emplois, soit une perte nette de 500 emplois sur le trimestre. Sur un an, la tendance reste orientée à la baisse avec un recul de 1,1 %, correspondant à 1 500 emplois de moins. À l’échelle nationale (hors Mayotte), l’emploi salarié reste stable sur le trimestre.
La contraction est portée par l’emploi privé, à l’origine de plus de 4 pertes d’emploi sur 5 (-0,5 %), tandis que l'emploi public reste quasi stable (-0,1 %). Sur un an, la baisse de l'emploi est également tirée par le privé (-1,6 %), le public diminuant dans une moindre mesure (-0,2 %).
tableauFigure 2 – Évolution de l'emploi salarié
Période | Emploi salarié total - Martinique | Emploi salarié total - France hors Mayotte | Emploi salarié privé - Martinique | Emploi salarié privé - France hors Mayotte |
---|---|---|---|---|
4ᵉ trim. 2018 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1ᵉ trim. 2019 | 101,7 | 100,7 | 102,1 | 100,8 |
2ᵉ trim. 2019 | 102,6 | 100,9 | 103,9 | 101,0 |
3ᵉ trim. 2019 | 103,4 | 101,1 | 104,9 | 101,3 |
4ᵉ trim. 2019 | 103,3 | 101,5 | 105,1 | 101,8 |
1ᵉ trim. 2020 | 102,5 | 99,6 | 103,9 | 99,4 |
2ᵉ trim. 2020 | 101,1 | 99,1 | 102,1 | 99,1 |
3ᵉ trim. 2020 | 103,5 | 101,2 | 104,9 | 101,3 |
4ᵉ trim. 2020 | 103,3 | 101,2 | 104,7 | 101,3 |
1ᵉ trim. 2021 | 104,4 | 101,9 | 106,6 | 102,2 |
2ᵉ trim. 2021 | 105,5 | 103,0 | 108,2 | 103,5 |
3ᵉ trim. 2021 | 105,2 | 103,8 | 107,5 | 104,5 |
4ᵉ trim. 2021 | 106,3 | 104,4 | 109,1 | 105,3 |
1ᵉ trim. 2022 | 107,3 | 104,8 | 110,6 | 105,8 |
2ᵉ trim. 2022 | 108,0 | 105,1 | 111,5 | 106,1 |
3ᵉ trim. 2022 | 107,4 | 105,4 | 111,3 | 106,5 |
4ᵉ trim. 2022 | 108,3 | 105,8 | 112,2 | 106,9 |
1ᵉ trim. 2023 | 108,5 | 106,0 | 112,1 | 107,1 |
2ᵉ trim. 2023 | 109,2 | 106,2 | 112,7 | 107,3 |
3ᵉ trim. 2023 | 109,0 | 106,3 | 112,2 | 107,4 |
4ᵉ trim. 2023 | 109,2 | 106,4 | 112,4 | 107,4 |
1ᵉ trim. 2024 | 109,3 | 106,7 | 112,4 | 107,7 |
2ᵉ trim. 2024 | 108,9 | 106,6 | 111,7 | 107,5 |
3ᵉ trim. 2024 | 109,0 | 106,8 | 111,6 | 107,6 |
4ᵉ trim. 2024 | 108,4 | 106,4 | 111,1 | 107,2 |
1ᵉ trim. 2025 | 108,1 | 106,3 | 110,6 | 107,1 |
- Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
- Champ : Emploi salarié total.
- Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
graphiqueFigure 2 – Évolution de l'emploi salarié

- Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
- Champ : Emploi salarié total.
- Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
La plupart des secteurs perdent des emplois
Au premier trimestre 2025, la baisse de l’emploi salarié en Martinique concerne la quasi-totalité des secteurs d’activité. Dans le tertiaire marchand (hors intérim), l’emploi diminue de 0,5 %, soit environ 250 emplois en moins (figure 3). Cette évolution reflète le ralentissement de l’activité observé dans les services aux ménages.
Le secteur agricole diminue également (-3,9 %), correspondant à 150 emplois de moins. Dans la construction, l’emploi baisse de 1,8 %, soit 100 postes en moins. Ce secteur subit les conséquences directes de la forte contraction de la construction neuve, visible dans les autorisations de construire. Seul le tertiaire non marchand affiche une stabilité.
Enfin, le recours à l’intérim progresse ce trimestre (+3,3 %), soit 80 emplois supplémentaires. Cette augmentation contraste avec le repli observé en France hors Mayotte (-0,5 %) sur la même période. Toutefois, sur un an, l’intérim reste en recul en Martinique (-4,7 %), soit une diminution de 130 emplois.
En parallèle, le taux de chômage au sens du BIT est estimé à 12,8 % de la population active en Martinique, contre 7,4 % en France (hors Mayotte) (figure 4). Après avoir progressé tout au long de 2023, le taux de chômage lissé se stabilise ce trimestre, mais reste en nette hausse sur un an (+1,1 point).
tableauFigure 3 – Évolution de l'emploi salarié par secteur - Martinique
Période | Construction | Industrie | Tertiaire marchand hors intérim | Tertiaire non marchand |
---|---|---|---|---|
4ᵉ trim. 2018 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1ᵉ trim. 2019 | 103,9 | 101,2 | 101,7 | 101,4 |
2ᵉ trim. 2019 | 104,1 | 101,8 | 103,9 | 100,9 |
3ᵉ trim. 2019 | 105,6 | 102,2 | 104,6 | 101,7 |
4ᵉ trim. 2019 | 105,6 | 103,9 | 104,6 | 101,2 |
1ᵉ trim. 2020 | 104,1 | 103,0 | 104,8 | 100,8 |
2ᵉ trim. 2020 | 106,1 | 102,3 | 101,4 | 100,3 |
3ᵉ trim. 2020 | 108,8 | 103,6 | 103,8 | 102,4 |
4ᵉ trim. 2020 | 112,4 | 104,4 | 102,7 | 102,5 |
1ᵉ trim. 2021 | 115,1 | 106,1 | 104,7 | 102,4 |
2ᵉ trim. 2021 | 116,7 | 107,1 | 105,9 | 103,3 |
3ᵉ trim. 2021 | 118,4 | 105,0 | 105,7 | 103,2 |
4ᵉ trim. 2021 | 116,5 | 107,4 | 107,5 | 103,5 |
1ᵉ trim. 2022 | 117,9 | 109,6 | 108,5 | 103,9 |
2ᵉ trim. 2022 | 116,7 | 109,6 | 109,8 | 104,3 |
3ᵉ trim. 2022 | 115,3 | 107,7 | 110,0 | 103,2 |
4ᵉ trim. 2022 | 118,2 | 108,6 | 111,2 | 104,0 |
1ᵉ trim. 2023 | 117,5 | 108,4 | 111,2 | 104,5 |
2ᵉ trim. 2023 | 119,5 | 108,6 | 110,7 | 105,8 |
3ᵉ trim. 2023 | 116,8 | 106,9 | 110,8 | 106,2 |
4ᵉ trim. 2023 | 115,8 | 107,7 | 110,8 | 106,2 |
1ᵉ trim. 2024 | 115,9 | 108,0 | 111,2 | 105,9 |
2ᵉ trim. 2024 | 114,5 | 107,3 | 110,9 | 105,9 |
3ᵉ trim. 2024 | 113,8 | 106,9 | 110,9 | 106,4 |
4ᵉ trim. 2024 | 111,6 | 107,2 | 110,3 | 106,0 |
1ᵉ trim. 2025 | 109,7 | 106,9 | 109,7 | 106,0 |
- Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
- Champ : Emploi salarié total hors intérim.
- Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
graphiqueFigure 3 – Évolution de l'emploi salarié par secteur - Martinique

- Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
- Champ : Emploi salarié total hors intérim.
- Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
tableauFigure 4 – Taux de chômage
Période | Taux de chômage (BIT) - Martinique | Taux de chômage « lissé » - Martinique | Taux de chômage (BIT) - France hors Mayotte |
---|---|---|---|
4ᵉ trim. 2018 | 18,3 | 16,7 | 8,8 |
1ᵉ trim. 2019 | 16,2 | 16,0 | 8,8 |
2ᵉ trim. 2019 | 14,4 | 15,3 | 8,4 |
3ᵉ trim. 2019 | 13,9 | 14,6 | 8,4 |
4ᵉ trim. 2019 | 15,3 | 13,8 | 8,2 |
1ᵉ trim. 2020 | 11,7 | 13,0 | 7,9 |
2ᵉ trim. 2020 | 8,2 | 12,5 | 7,1 |
3ᵉ trim. 2020 | 15,5 | 12,2 | 9,0 |
4ᵉ trim. 2020 | 14,4 | 12,2 | 8,1 |
1ᵉ trim. 2021 | 12,5 | 12,6 | 8,2 |
2ᵉ trim. 2021 | 14,8 | 12,9 | 7,9 |
3ᵉ trim. 2021 | 13,3 | 13,0 | 7,9 |
4ᵉ trim. 2021 | 10,9 | 13,0 | 7,4 |
1ᵉ trim. 2022 | 12,4 | 12,9 | 7,4 |
2ᵉ trim. 2022 | 13,8 | 12,7 | 7,4 |
3ᵉ trim. 2022 | 13,3 | 12,2 | 7,2 |
4ᵉ trim. 2022 | 9,9 | 11,6 | 7,1 |
1ᵉ trim. 2023 | 12,3 | 10,9 | 7,1 |
2ᵉ trim. 2023 | 10,6 | 10,5 | 7,2 |
3ᵉ trim. 2023 | 9,9 | 10,6 | 7,4 |
4ᵉ trim. 2023 | 10,2 | 11,0 | 7,5 |
1ᵉ trim. 2024 | 11,4 | 11,7 | 7,5 |
2ᵉ trim. 2024 | 14,1 | 12,3 | 7,3 |
3ᵉ trim. 2024 | 10,5 | 12,7 | 7,4 |
4ᵉ trim. 2024 | 13,5 | 12,9 | 7,3 |
1ᵉ trim. 2025 | 12,8 | 12,8 | 7,4 |
- Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
- Source : Insee, taux de chômage localisés.
graphiqueFigure 4 – Taux de chômage

- Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
- Source : Insee, taux de chômage localisés.
Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
La fréquentation hôtelière recule en pleine saison touristique
Au premier trimestre 2025, les hôtels de la Martinique enregistrent 372 300 nuitées, soit une baisse de 9,2 % comparée au même trimestre de l’année précédente (figure 5). Cette baisse de la fréquentation hôtelière fait suite à une diminution de 1,5 % enregistrée au trimestre précédent, qui correspond à la première période touristique de la saison, entre octobre et décembre.
La diminution de la fréquentation hôtelière s’explique essentiellement par le net repli des nuitées de la clientèle en provenance de France. Cette dernière, qui constitue la grande majorité de la demande hôtelière en Martinique (83,5 % des nuitées), enregistre une baisse de 9,9 % en début d’année, soit une perte de 34 300 nuitées par rapport à l’année précédente.
La fréquentation des touristes en provenance de l’étranger diminue également, bien que dans une moindre mesure (-5,4 %), soit 3 500 nuitées en moins. Cette diminution concerne principalement les visiteurs en provenance d’Europe, dont la fréquentation chute de 5,6 %. Cette clientèle représente une nuitée sur deux dans l’hôtellerie martiniquaise. La baisse touche également les touristes en provenance du Canada (-5,0 %), qui représentent 40 % des nuitées étrangères. Seule la clientèle en provenance des États-Unis progresse (+3,2 %). Représentant moins de 10 % des nuitées étrangères, cette hausse ne suffit toutefois pas à compenser le recul observé chez les clientèles européennes et canadiennes.
Ce trimestre, la baisse des nuitées s’explique à la fois par l’arrivée moins nombreuse de touristes (-0,7 %) et par une réduction de la durée moyenne de séjour, qui passe de 4,5 à 4,1 jours en moyenne. La baisse de la fréquentation concerne l’ensemble des clientèles : les nuitées liées au tourisme de loisirs, qui constituent la principale motivation de séjour en Martinique, diminuent de 8,6 %. Celles liées au tourisme d’affaires reculent plus fortement encore (-12,4 %). En conséquence, le taux d’occupation des établissements hôteliers diminue de 3,5 points pour s’établir à 75,2 % au premier trimestre 2025.
tableauFigure 5 – Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente
Période | Martinique | France |
---|---|---|
janv. 2024 | 2,5 | -2,5 |
févr. 2024 | 2,9 | -1,7 |
mars 2024 | -2,6 | 6,9 |
avril 2024 | -17,1 | -8,9 |
mai 2024 | 8,0 | -0,5 |
juin 2024 | 5,0 | -4,7 |
juil. 2024 | -6,4 | -6,1 |
août 2024 | -11,7 | 0,7 |
sept. 2024 | -2,8 | -2,8 |
oct. 2024 | -1,8 | 1,3 |
nov. 2024 | -4,3 | 4,1 |
déc. 2024 | 1,2 | 2,1 |
janv. 2025 | -11,9 | 1,9 |
févr. 2025 | -11,7 | -0,4 |
mars 2025 | -3,5 | -6,9 |
avril 2025 | 3,3 | 9,1 |
- Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
- Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.
graphiqueFigure 5 – Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

- Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
- Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.
Encadré 1 - Contexte international - La zone euro sort lentement de sa torpeur, malgré un « effet Trump » sur l’économie mondiale visible dès le premier trimestre 2025
L’arrivée de la nouvelle administration américaine a chamboulé l’économie mondiale début 2025. Anticipant un relèvement massif des droits de douane, les industriels du monde entier se sont hâtés d’expédier des marchandises : le commerce mondial a bondi de +1,7 %, entraînant un regain d’activité en Europe, en particulier en Allemagne (+0,4 %) et en Italie (+0,3 %). L’embellie du commerce mondial ne serait que temporaire, les droits de douane américains s’établissant désormais à un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.
En dépit de ce contexte, la zone euro sort lentement de sa torpeur. La dynamique intérieure s’affermit : dans toute la zone, notamment en Allemagne, les industriels sont un peu moins pessimistes sur leurs perspectives d’activité et l’investissement s’ébroue, profitant des baisses de taux d’intérêt.
Encadré 2 - Contexte national - La France à contre-courant du mouvement européen, l’épargne des ménages au sommet
Au premier trimestre, la France n’a pas bénéficié de la ruée commerciale : l’activité a à peine progressé (+0,1 %) et les exportations ont plongé (-1,8 %). L’investissement repart moins franchement qu’ailleurs en Europe et les ménages français dépensent au compte-gouttes : hors crise sanitaire, leur taux d’épargne atteint un niveau inédit depuis 45 ans. L’activité resterait fébrile jusqu’à la fin de l’année, sans décrocher (+0,2 % par trimestre) : la croissance atteindrait +0,6 % en 2025, en net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1 %).
Sur le marché du travail, l’économie française a détruit plus de 120 000 postes salariés sur les deux derniers trimestres : les entreprises rétablissent leur productivité et les subventions liées aux politiques de l’emploi se compriment. L’emploi salarié baisserait ainsi de 90 000 postes supplémentaires d’ici la fin de l’année, ce qui pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,7 % fin 2025.
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
Emploi salarié :
- Note méthodologique sur l'emploi salarié (pdf, 232 Ko) ;
- Emploi : quelle source pour quel usage ? (pdf, 515 Ko).
Créations d’entreprises :
- Note méthodologique sur les créations d’entreprises (pdf, 116 Ko) ;
- Refonte du dispositif de calcul des créations d’entreprises (pdf, 130 Ko) ;
- Correction de la répartition des créations d'entreprises individuelles (2021) (pdf, 58 Ko).
Nomenclature :
Champ
Pour le suivi des heures rémunérées :
Secteur privé hors secteur agricole.
Sources
- Ouvrir dans un nouvel ongletDéclaration Sociale Nominative (DSN) ;
- Estimations d’emploi ;
- Taux de chômage localisés ;
- Ouvrir dans un nouvel ongletStatistiques sur les demandeurs d’emploi inscrits et les offres collectées par France Travail ;
- SIDE (Système d'information sur la démographie d'entreprises) ;
- Créations d'entreprises ;
- Défaillances d'entreprises ;
- Enquête mensuelle de fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme.
Définitions
Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.
Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.
L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.
L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).
Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.
Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.
Il est composé du :
- tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
- tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).
Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.
Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.
La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.
Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :
- l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
- le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
- le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
- la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.
On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.
Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.
La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.
Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.
Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.
Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.
Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.
Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.
Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).
Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.
Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.
Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).
Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).
La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).
Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).
La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.
Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Insee, « Au premier trimestre 2025, l’emploi salarié est quasi stable dans la majorité des régions », Informations Rapides no 157, juin 2025.