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Insee Conjoncture Guyane · Juin 2025 · n° 35
Insee Conjoncture GuyaneAu premier trimestre 2025, l’activité économique de la Guyane continue de croître Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2025

Valentine Chieze Devivier (Insee)

Au premier trimestre 2025, l’activité économique de la Guyane, mesurée par le volume des heures rémunérées, progresse de 1,8 %, confirmant sa tendance de long terme malgré un ralentissement par rapport à la fin 2024. L’emploi salarié se stabilise, avec des évolutions contrastées selon les secteurs : le tertiaire non marchand poursuit sa hausse tandis que le tertiaire marchand hors intérim reste stable. Le recours à l’intérim recule nettement. Enfin, la fréquentation touristique affiche une dynamique positive, soutenue par la clientèle d’affaires et les visiteurs en provenance de l’étranger.

Insee Conjoncture Guyane
No 35
Paru le :Paru le26/06/2025
Insee - Note de conjoncture régionale - 2025T1 - Guyane.
Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier (Insee)

L’activité économique de la Guyane poursuit sa croissance

Au premier trimestre 2025, l’activité économique, mesurée par le volume des , progresse de 1,8 % par rapport au même trimestre de l’année précédente en Guyane (figure 1). Cette dynamique, bien qu’en léger ralentissement par rapport au trimestre précédent (+2,2 %), témoigne d’une croissance toujours soutenue de l’activité sur le territoire. En France (hors Mayotte), les heures rémunérées diminuent de 0,6 % sur la même période.

La hausse des heures rémunérées concerne la majorité des secteurs de l’économie guyanaise, à l’exception des services aux ménages, en forte baisse (-4,6 %). Les services aux entreprises contribuent le plus à cette évolution (+3,3 %), suivi de l'industrie (+2,5 %), puis du commerce (+2,0 %). Le secteur du transport et de l’entreposage poursuit sa progression (+3,5 %), de même que la construction (+1,9 %) et l’hébergement-restauration (+2,6 %). Enfin, l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale enregistrent une croissance de 0,6 % (champ).

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Guyane

(évolution en %, contribution en points)
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Guyane ((évolution en %, contribution en points))
Période Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution totale
janv. 2024 0,4 1,0 -0,2 0,8 2,1
févr. 2024 0,5 1,7 1,2 1,1 4,5
mars 2024 0,0 0,9 0,2 0,6 1,7
avril 2024 0,6 1,4 0,9 1,0 3,9
mai 2024 0,2 0,8 1,5 1,0 3,6
juin 2024 0,1 0,4 0,9 1,0 2,3
juil. 2024 0,8 0,9 0,9 0,6 3,1
août 2024 0,2 0,2 0,6 0,4 1,4
sept. 2024 0,3 0,4 1,3 0,7 2,8
oct. 2024 0,4 0,7 1,5 0,3 2,9
nov. 2024 0,1 0,1 0,6 0,7 1,5
déc. 2024 0,4 0,3 1,3 0,3 2,3
janv. 2025 0,4 1,0 2,4 0,2 4,0
févr. 2025 0,4 0,3 0,8 0,0 1,5
mars 2025 0,3 -0,4 0,2 0,1 0,1
  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Guyane

  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

L’emploi salarié se stabilise

L’emploi salarié en Guyane reste stable ce trimestre par rapport au précédent (figure 2). Cette situation fait suite à un trimestre marqué par une croissance dynamique de 0,5 %. Les effectifs salariés s’élèvent ainsi à 74 400 emplois au premier trimestre 2025. Cette stabilité s'inscrit dans la tendance observée en France (hors Mayotte), où les effectifs salariés sont également constants sur la période. Sur un an, la dynamique reste positive en Guyane, avec une progression de 1,2 %, soit 900 emplois supplémentaires.

L’emploi privé recule de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, compensé par la progression de l'emploi salarié dans le secteur public (+0,2 %). Sur un an, l’emploi privé affiche toutefois une hausse de 1,7 %, correspondant à 700 emplois supplémentaires.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Emploi salarié total - Guyane Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Guyane Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 101,3 100,7 101,6 100,8
2ᵉ trim. 2019 102,3 100,9 102,8 101,0
3ᵉ trim. 2019 102,8 101,1 103,3 101,3
4ᵉ trim. 2019 103,7 101,5 104,4 101,8
1ᵉ trim. 2020 102,6 99,6 102,0 99,4
2ᵉ trim. 2020 102,1 99,1 101,6 99,1
3ᵉ trim. 2020 103,8 101,2 103,6 101,3
4ᵉ trim. 2020 105,7 101,2 106,6 101,3
1ᵉ trim. 2021 107,6 101,9 109,4 102,2
2ᵉ trim. 2021 109,1 103,0 110,5 103,5
3ᵉ trim. 2021 111,3 103,8 113,8 104,5
4ᵉ trim. 2021 112,4 104,4 114,8 105,3
1ᵉ trim. 2022 112,8 104,8 115,1 105,8
2ᵉ trim. 2022 114,1 105,1 117,0 106,1
3ᵉ trim. 2022 113,9 105,4 116,2 106,5
4ᵉ trim. 2022 114,7 105,8 118,0 106,9
1ᵉ trim. 2023 115,8 106,0 119,2 107,1
2ᵉ trim. 2023 116,3 106,2 119,7 107,3
3ᵉ trim. 2023 116,5 106,3 119,8 107,4
4ᵉ trim. 2023 117,3 106,4 120,0 107,4
1ᵉ trim. 2024 117,9 106,7 121,3 107,7
2ᵉ trim. 2024 118,5 106,6 122,2 107,5
3ᵉ trim. 2024 118,8 106,8 122,4 107,6
4ᵉ trim. 2024 119,4 106,4 123,6 107,2
1ᵉ trim. 2025 119,4 106,3 123,3 107,1
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’intérim se replie sur le trimestre comme sur l’année

La stabilité de l’emploi salarié masque des évolutions contrastées selon les secteurs. Le nombre d'intérimaires recule de 5,6 % par rapport au trimestre précédent, soit 120 emplois en moins (figure 3). Cette diminution fait suite à deux trimestres consécutifs de créations d’emplois. En France (hors Mayotte), l'emploi intérimaire baisse entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025 (-0,5 %). Sur un an, l’intérim recule de 4,0 % en Guyane, soit environ 90 emplois intérimaires en moins.

De même, l’emploi dans l'industrie connaît une baisse de 0,4 % sur le trimestre. À l'inverse, le tertiaire non marchand progresse de 0,3 %, soit 100 emplois supplémentaires. La construction affiche également une dynamique positive avec une hausse de 0,9 %, correspondant à 40 emplois supplémentaires. Le tertiaire marchand, hors intérim, reste quant à lui stable sur le trimestre.

Le taux de chômage au sens du BIT en Guyane est estimé à 16,4 % de la population active au premier trimestre (figure 4), contre 7,4 % en France (hors Mayotte). Après une hausse régulière depuis le deuxième trimestre 2023, avec +0,2 point au quatrième trimestre 2024, ce taux se stabilise. Néanmoins, sur un an, le taux de chômage lissé continue de progresser, avec une hausse de 1,1 point. En effet, les créations d'emplois sont insuffisantes pour absorber l’ensemble des arrivées sur le marché du travail, notamment des jeunes.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Guyane

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Guyane ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 102,9 102,1 100,6 101,5
2ᵉ trim. 2019 105,3 103,5 101,5 102,2
3ᵉ trim. 2019 110,5 105,1 100,7 102,8
4ᵉ trim. 2019 112,4 105,0 101,7 104,0
1ᵉ trim. 2020 112,0 104,3 100,1 104,6
2ᵉ trim. 2020 113,7 103,9 98,6 103,7
3ᵉ trim. 2020 115,0 104,6 99,8 105,4
4ᵉ trim. 2020 115,7 105,3 103,3 106,0
1ᵉ trim. 2021 118,5 107,2 105,9 107,3
2ᵉ trim. 2021 120,4 109,9 106,1 109,4
3ᵉ trim. 2021 125,6 109,6 109,3 110,6
4ᵉ trim. 2021 127,9 109,4 110,4 111,9
1ᵉ trim. 2022 129,4 111,4 110,7 112,6
2ᵉ trim. 2022 130,5 111,6 112,2 113,6
3ᵉ trim. 2022 129,6 111,9 111,7 113,6
4ᵉ trim. 2022 132,7 112,2 113,3 113,6
1ᵉ trim. 2023 135,4 115,0 113,8 114,5
2ᵉ trim. 2023 139,2 115,0 113,8 115,2
3ᵉ trim. 2023 140,1 115,6 113,5 115,5
4ᵉ trim. 2023 139,0 115,4 113,5 117,0
1ᵉ trim. 2024 143,2 116,4 114,0 117,2
2ᵉ trim. 2024 143,3 116,8 115,3 117,4
3ᵉ trim. 2024 145,3 116,4 114,7 118,0
4ᵉ trim. 2024 147,7 118,7 115,3 118,2
1ᵉ trim. 2025 149,0 118,2 115,2 118,5
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Guyane

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Taux de chômage (BIT) - Guyane Taux de chômage « lissé » - Guyane Taux de chômage (BIT) - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 19,1 18,9 8,8
1ᵉ trim. 2019 17,5 19,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 20,5 19,7 8,4
3ᵉ trim. 2019 19,9 19,5 8,4
4ᵉ trim. 2019 19,5 18,8 8,2
1ᵉ trim. 2020 16,4 17,6 7,9
2ᵉ trim. 2020 8,8 16,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 18,7 15,6 9,0
4ᵉ trim. 2020 20,6 14,9 8,1
1ᵉ trim. 2021 12,3 14,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 12,8 13,9 7,9
3ᵉ trim. 2021 16,3 13,6 7,9
4ᵉ trim. 2021 13,6 13,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 15,2 13,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 13,0 13,2 7,4
3ᵉ trim. 2022 13,4 13,1 7,2
4ᵉ trim. 2022 10,8 13,0 7,1
1ᵉ trim. 2023 13,1 12,9 7,1
2ᵉ trim. 2023 13,3 13,1 7,2
3ᵉ trim. 2023 11,9 13,7 7,4
4ᵉ trim. 2023 16,2 14,7 7,5
1ᵉ trim. 2024 15,9 16,0 7,5
2ᵉ trim. 2024 18,6 16,8 7,3
3ᵉ trim. 2024 17,4 17,2 7,4
4ᵉ trim. 2024 15,4 17,2 7,3
1ᵉ trim. 2025 16,4 16,8 7,4
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.
Avertissement sur les taux de chômage localisés dans les DOM

Le champ du taux de chômage localisé pour la Guyane est restreint à la Guyane routière.

Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.

La fréquentation hôtelière progresse sous l’effet du tourisme d’affaires

Au premier trimestre 2025, les hôtels de Guyane enregistrent 102 900 nuitées, soit une progression de 2,5 % par rapport au même trimestre de l’année précédente (figure 5). Cette augmentation fait suite à une hausse plus importante observée au trimestre précédent (+14,7 %).

Cette dynamique est portée par l’augmentation des nuitées de visiteurs en provenance de l’étranger. Cette clientèle affiche une hausse de 86,4 % en début d’année, soit 5 700 nuitées supplémentaires par rapport à l’an dernier et représente une nuitée sur dix. La progression est particulièrement forte chez les visiteurs européens, dont la fréquentation double (+113,4 %), représentant 62 % des nuitées étrangères ce trimestre. Les touristes venus d’Amérique contribuent également à cette tendance, avec une hausse de 46,2 %.

En revanche, la fréquentation des touristes en provenance de France, qui génère 90 % des nuitées en Guyane, recule de 3,4 %, soit une baisse de 3 200 nuitées.

Ce trimestre, la baisse des nuitées s’explique par l’arrivée plus nombreuse de visiteurs (+10,1 %) tandis que la durée moyenne de séjour continue de diminuer (-0,1 jour ce trimestre) pour s’établir à 2 jours en moyenne. La hausse du nombre de nuitées est portée par la clientèle d’affaires (+4,5 %) qui représente le principal motif de séjour en Guyane. Au contraire, celles liées au tourisme diminuent (-1,5 %).

Figure 5Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Guyane France
janv. 2024 1,4 -2,5
févr. 2024 -11,9 -1,7
mars 2024 3,3 6,9
avril 2024 -24,4 -8,9
mai 2024 -8,9 -0,5
juin 2024 1,2 -4,7
juil. 2024 -4,8 -6,1
août 2024 -10,3 0,7
sept. 2024 -0,5 -2,8
oct. 2024 22,2 1,3
nov. 2024 2,1 4,1
déc. 2024 21,5 2,1
janv. 2025 -1,9 1,9
févr. 2025 10,2 -0,4
mars 2025 0,0 -6,9
avril 2025 16,5 9,1
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 5Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Encadré 1 - Contexte international - La zone euro sort lentement de sa torpeur, malgré un « effet Trump » sur l’économie mondiale visible dès le premier trimestre 2025

L’arrivée de la nouvelle administration américaine a chamboulé l’économie mondiale début 2025. Anticipant un relèvement massif des droits de douane, les industriels du monde entier se sont hâtés d’expédier des marchandises : le commerce mondial a bondi de +1,7 %, entraînant un regain d’activité en Europe, en particulier en Allemagne (+0,4 %) et en Italie (+0,3 %). L’embellie du commerce mondial ne serait que temporaire, les droits de douane américains s’établissant désormais à un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.

En dépit de ce contexte, la zone euro sort lentement de sa torpeur. La dynamique intérieure s’affermit : dans toute la zone, notamment en Allemagne, les industriels sont un peu moins pessimistes sur leurs perspectives d’activité et l’investissement s’ébroue, profitant des baisses de taux d’intérêt.

Encadré 2 - Contexte national - La France à contre-courant du mouvement européen, l’épargne des ménages au sommet

Au premier trimestre, la France n’a pas bénéficié de la ruée commerciale : l’activité a à peine progressé (+0,1 %) et les exportations ont plongé (-1,8 %). L’investissement repart moins franchement qu’ailleurs en Europe et les ménages français dépensent au compte-gouttes : hors crise sanitaire, leur taux d’épargne atteint un niveau inédit depuis 45 ans. L’activité resterait fébrile jusqu’à la fin de l’année, sans décrocher (+0,2 % par trimestre) : la croissance atteindrait +0,6 % en 2025, en net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1 %).

Sur le marché du travail, l’économie française a détruit plus de 120 000 postes salariés sur les deux derniers trimestres : les entreprises rétablissent leur productivité et les subventions liées aux politiques de l’emploi se compriment. L’emploi salarié baisserait ainsi de 90 000 postes supplémentaires d’ici la fin de l’année, ce qui pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,7 % fin 2025.

Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier (Insee)
Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Champ

Pour le suivi des heures rémunérées :

Secteur privé hors secteur agricole.

Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au premier trimestre 2025, l’emploi salarié est quasi stable dans la majorité des régions », Informations Rapides no 157, juin 2025.