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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juin 2025 · n° 48
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineUn début d’année économique morose en Nouvelle-Aquitaine Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2025

Jérôme Bonce, Emilie David (Insee)

En Nouvelle-Aquitaine comme au niveau national, l’année 2025 s’ouvre sur une contraction de l’activité économique. Dans la région, tous les grands secteurs sont concernés au cours de ce premier trimestre. Le taux de chômage augmente légèrement alors que l’emploi salarié se maintient à un niveau quasi stable. L’érosion de l’activité dans la construction se prolonge, bien que de manière moins marquée qu’au cours de l’année passée, accompagnée d’une baisse du nombre de logements commencés et, une fois de plus, des effectifs salariés. Dans l’industrie, le fléchissement dans les secteurs dynamiques et la dégradation dans les autres entraînent, pour la première fois en quatre ans, une baisse de l’activité. Enfin, dans le tertiaire, le léger dynamisme des secteurs non marchands ne permet plus de compenser le repli du tertiaire marchand, même si l’emploi se maintient.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 48
Paru le :Paru le26/06/2025
Insee - Note de conjoncture régionale - 2025T1 - Nouvelle-Aquitaine.
Publication rédigée par :Jérôme Bonce, Emilie David (Insee)

Repli généralisé de l’activité économique

En Nouvelle-Aquitaine, le repli de l’activité économique, amorcé fin 2024, se prolonge et s’amplifie au premier trimestre 2025. Mesurée au travers des par les entreprises, l’activité recule de 0,8 % par rapport au premier trimestre de l’année précédente. Sur l’ensemble du territoire métropolitain, elle diminue également de 0,6 %, après s’être stabilisée au dernier trimestre 2024.

Tous les grands secteurs de la région sont concernés. La construction reste en difficulté. La baisse d’activité dans le commerce se poursuit pour le troisième trimestre consécutif. Par ailleurs, la contraction de l’activité s’étend désormais aux secteurs de l’industrie et des services.

Comme au niveau national, l’ est quasi stable en Nouvelle-Aquitaine en ce début d’année 2025 (-0,1 % par rapport au quatrième trimestre 2024 soit 2 900 emplois de moins) (figure 1), tant dans le public que dans le privé. Au premier trimestre, les pertes récurrentes dans la construction et dans l’ sont en grande partie compensées par les gains dans le . Dans l’industrie et le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié est relativement stable par rapport à la fin d’année 2024.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,8 100,5 101,0 100,2
2ᵉ trim. 2019 101,7 100,6 101,0 100,2
3ᵉ trim. 2019 102,4 100,9 101,2 100,3
4ᵉ trim. 2019 103,0 101,0 102,2 100,4
1ᵉ trim. 2020 102,9 100,8 101,2 100,2
2ᵉ trim. 2020 104,1 100,2 99,9 99,5
3ᵉ trim. 2020 105,5 100,4 102,5 101,2
4ᵉ trim. 2020 106,9 100,1 102,3 101,4
1ᵉ trim. 2021 108,6 100,5 103,3 102,1
2ᵉ trim. 2021 109,7 100,8 105,2 102,5
3ᵉ trim. 2021 110,8 101,3 106,7 102,8
4ᵉ trim. 2021 111,2 101,7 107,7 102,5
1ᵉ trim. 2022 111,5 101,9 108,5 103,0
2ᵉ trim. 2022 111,7 102,1 108,8 103,1
3ᵉ trim. 2022 112,2 102,4 109,3 102,9
4ᵉ trim. 2022 112,4 102,6 109,9 103,1
1ᵉ trim. 2023 112,0 102,7 110,1 103,4
2ᵉ trim. 2023 111,9 103,0 110,3 103,6
3ᵉ trim. 2023 111,4 103,4 110,4 103,4
4ᵉ trim. 2023 110,9 103,8 110,5 104,2
1ᵉ trim. 2024 110,2 104,1 110,8 104,6
2ᵉ trim. 2024 109,4 104,2 110,3 104,8
3ᵉ trim. 2024 109,0 104,5 110,5 105,1
4ᵉ trim. 2024 108,3 104,5 110,1 104,6
1ᵉ trim. 2025 107,4 104,5 109,9 104,9
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Au premier trimestre 2025, le régional s’établit à 6,6 % de la population active et reste inférieur à celui de la France métropolitaine (7,2 %). Il augmente légèrement de 0,1 point par rapport au trimestre précédent, en Nouvelle-Aquitaine comme au niveau national.

Dans ce contexte maussade, le nombre de diminue de 1,0 % au premier trimestre 2025 par rapport au trimestre précédent, prolongeant une tendance à la baisse engagée depuis mi-2024 (figure 2). Les créations sous le régime de micro-entrepreneur reculent de 0,9 %, après une progression équivalente au trimestre précédent, et les autres créations de -1,3 %. Au niveau national, le petit sursaut de la fin d’année 2024 ne se confirme pas au premier trimestre 2025 (-0,3 %).

Figure 2Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Nouvelle-Aquitaine hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Nouvelle-Aquitaine y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 105,2 106,5 107,3 109,9
2ᵉ trim. 2019 101,0 103,9 105,4 109,4
3ᵉ trim. 2019 108,3 104,3 113,8 111,9
4ᵉ trim. 2019 105,2 101,9 112,2 115,0
1ᵉ trim. 2020 97,9 96,5 104,2 107,6
2ᵉ trim. 2020 81,6 75,6 85,1 88,6
3ᵉ trim. 2020 124,0 114,4 130,1 136,9
4ᵉ trim. 2020 122,1 114,3 134,1 135,1
1ᵉ trim. 2021 120,9 115,9 134,8 137,4
2ᵉ trim. 2021 122,0 122,0 136,7 139,6
3ᵉ trim. 2021 112,6 114,9 130,2 130,4
4ᵉ trim. 2021 110,8 114,1 127,7 131,9
1ᵉ trim. 2022 113,6 116,9 132,5 136,4
2ᵉ trim. 2022 111,0 116,4 132,9 132,7
3ᵉ trim. 2022 113,9 119,3 129,4 137,8
4ᵉ trim. 2022 115,1 118,2 133,0 139,8
1ᵉ trim. 2023 100,9 105,1 123,3 128,9
2ᵉ trim. 2023 103,5 106,4 126,9 132,2
3ᵉ trim. 2023 106,4 111,0 133,6 140,6
4ᵉ trim. 2023 106,4 114,1 135,6 141,1
1ᵉ trim. 2024 108,1 117,3 139,3 148,9
2ᵉ trim. 2024 106,1 113,4 139,2 146,0
3ᵉ trim. 2024 106,3 109,6 138,3 140,9
4ᵉ trim. 2024 103,3 110,6 137,9 141,7
1ᵉ trim. 2025 101,9 111,2 136,4 141,2
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 2Créations d'entreprises

  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Moins de logements commencés dans la construction

En Nouvelle-Aquitaine, l’érosion de l’activité dans la construction se poursuit, mais à un rythme moins soutenu. Au premier trimestre 2025, l’activité baisse de 2,6 % par rapport à la même période un an plus tôt (-1,9 % pour le national). Parallèlement, la situation de l’emploi continue à se dégrader avec plus d’un millier d’emplois salariés de moins qu’au quatrième trimestre 2024, soit -0,8 %. Dans ce contexte, le nombre de créations d’entreprises dans le secteur diminue de 2,9 %. Ce recul est bien inférieur à celui du trimestre précédent (-11,4 %), mais reste plus marqué qu’au niveau national (-1,0 %).

Le nombre de baisse après trois trimestres de hausse, avec un recul de 4,6 % dans la région, un rythme similaire à celui du niveau national (figure 3). Cette diminution concerne les logements individuels (-3,2 %) mais aussi, et plus fortement, les logements collectifs ou en résidence (-6,2 %).

En Nouvelle-Aquitaine, après une dynamique encourageante en fin d’année 2024, le nombre d’ continue d’augmenter au premier trimestre 2025 mais à un rythme moins soutenu. La hausse s’établit à 2,3 % (4,9 % au niveau national). Dans la région, cette progression est exclusivement portée par les logements individuels (+5,0 %), tandis que les logements collectifs ou en résidence sont quasi stables.

Figure 3Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Logements autorisés - Nouvelle-Aquitaine Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Nouvelle-Aquitaine Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 90,1 96,7 91,1 94,9
2ᵉ trim. 2019 106,1 102,1 95,1 91,7
3ᵉ trim. 2019 99,2 97,2 84,3 93,0
4ᵉ trim. 2019 112,7 110,4 92,1 96,3
1ᵉ trim. 2020 99,4 103,8 102,7 90,9
2ᵉ trim. 2020 58,1 63,3 77,3 76,4
3ᵉ trim. 2020 96,1 87,0 106,4 101,5
4ᵉ trim. 2020 104,8 101,9 87,7 96,2
1ᵉ trim. 2021 94,9 101,4 107,0 103,4
2ᵉ trim. 2021 97,6 105,4 99,3 102,3
3ᵉ trim. 2021 107,6 109,1 107,2 99,6
4ᵉ trim. 2021 103,3 106,9 101,0 101,9
1ᵉ trim. 2022 148,0 127,2 101,6 102,8
2ᵉ trim. 2022 103,5 118,5 97,9 97,7
3ᵉ trim. 2022 104,4 114,6 88,0 96,0
4ᵉ trim. 2022 85,0 82,7 88,7 95,4
1ᵉ trim. 2023 91,6 89,4 85,6 84,8
2ᵉ trim. 2023 89,1 85,8 73,8 78,1
3ᵉ trim. 2023 71,9 80,9 73,2 71,6
4ᵉ trim. 2023 74,6 83,8 79,5 67,9
1ᵉ trim. 2024 77,6 76,9 58,1 65,2
2ᵉ trim. 2024 80,0 70,8 59,9 69,5
3ᵉ trim. 2024 71,1 72,1 69,7 68,0
4ᵉ trim. 2024 80,5 75,4 74,6 74,9
1ᵉ trim. 2025 82,4 79,1 71,1 71,1
  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 3Évolution du nombre de logements

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  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Forte contraction de l’activité industrielle

En Nouvelle-Aquitaine, l’activité industrielle est en repli au premier trimestre 2025, une première depuis quatre ans. Par rapport à la même période en 2024, la baisse atteint 0,7 %, contre -0,9 % au niveau national. Toutefois, l’emploi salarié y est stable par rapport à la fin d’année 2024.

En dépit d’un fléchissement, l’activité dans la fabrication de matériels de transport (+2,2 % sur un an) et dans la gestion de l’énergie, de l’eau et des déchets (+1,3 %) reste dynamique en ce début de 2025. Ces secteurs connaissent également une croissance de leur emploi salarié. Toutefois, si ces dynamiques positives compensent les pertes d’emploi dans la fabrication de biens d’équipement et surtout des autres branches industrielles, elles ne suffisent pas à contrebalancer leur recul d’activité.

Dans ce contexte, le nombre de créations d’entreprises industrielles diminue nettement au premier trimestre (-4,1 %), une baisse plus prononcée qu’au niveau national (-1,5 %) et presque deux fois supérieure à celle enregistrée au trimestre précédent.

Le tertiaire non marchand résiste

Comme l’industrie, le secteur tertiaire néo-aquitain subit une baisse d’activité en ce début d’année 2025. En effet, les heures rémunérées diminuent de 0,6 % par rapport au premier trimestre 2024, contre -0,4 % au niveau national. Le léger dynamisme du tertiaire non marchand s’essouffle (+0,4 %) et ne suffit plus à compenser la dégradation dans le tertiaire marchand (-0,8 %). En revanche, l’emploi salarié est stable par rapport à fin 2024, le renforcement des effectifs dans les secteurs non marchands compensant les pertes d’emploi dans le marchand et notamment dans l’intérim.

Dans le tertiaire marchand hors intérim, seuls les services financiers et d’assurance restent dynamiques avec une augmentation de leur activité de 1,1 % en un an. Avec les activités scientifiques - services aux entreprises, ils sont aussi les seuls à renforcer un peu leurs effectifs.

L’activité dans le commerce se détériore depuis le second semestre 2024 et ne s’améliore pas en ce début 2025, avec une diminution de 1,0 % sur un an. Néanmoins, l’emploi salarié parvient à se maintenir au niveau du trimestre précédent.

Le recul de l’activité des services immobiliers (-3,4 % sur un an) s’accompagne d’une diminution de 200 emplois au cours du premier trimestre 2025. Le secteur de l’information et de la communication connaît une tendance similaire, avec une baisse d’activité de 3,7 % et la suppression de 200 postes salariés. De son côté, le secteur du transport et de l’entreposage reste en retrait en ce début d’année 2025, bien que l’emploi y demeure stable.

En revanche, l’activité se stabilise dans l’hébergement-restauration malgré une baisse d’emplois salariés (-0,5 % sur un trimestre).

La fréquentation hôtelière diminue

Au premier trimestre 2025, la fréquentation des hôtels néo-aquitains représente 2,6 millions de nuitées, soit 4 % de moins qu’au premier trimestre 2024 (figure 4). Cette baisse est deux fois plus forte qu’en France métropolitaine (-2 %).

La clientèle résidant en France, qui représente toujours neuf nuitées sur dix, est en repli dans la région (-4 %). Cette diminution est notamment liée à celle de la fréquentation de la clientèle d’affaires (-11 %) et touche en particulier la métropole bordelaise (-15 %).

Le nombre de touristes en provenance de l'étranger diminue fortement au premier trimestre (-8 % de nuitées). Les nuitées des Britanniques, première clientèle de la région, chutent particulièrement (-56 %), ainsi que celles des Espagnols (-26 %) alors que la fréquentation des Américains est en plein essor. Toutefois, si ces derniers séjournent dans les hôtels néo-aquitains près de deux fois plus qu’au premier trimestre 2024, ils ne représentent que 14 % des nuitées étrangères.

Figure 4Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Nouvelle-Aquitaine France
janv. 2024 1,9 -2,5
févr. 2024 -8,8 -1,7
mars 2024 8,7 6,9
avril 2024 -9,1 -8,9
mai 2024 -1,5 -0,5
juin 2024 -0,8 -4,7
juil. 2024 -2,1 -6,1
août 2024 4,0 0,7
sept. 2024 -3,9 -2,8
oct. 2024 0,2 1,3
nov. 2024 10,0 4,1
déc. 2024 -4,0 2,1
janv. 2025 -5,4 1,9
févr. 2025 3,3 -0,4
mars 2025 -9,0 -6,9
avril 2025 5,1 9,1
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 4Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Encadré 1 - Contexte international - La zone euro sort lentement de sa torpeur, malgré un « effet Trump » sur l’économie mondiale visible dès le premier trimestre 2025

L’arrivée de la nouvelle administration américaine a chamboulé l’économie mondiale début 2025. Anticipant un relèvement massif des droits de douane, les industriels du monde entier se sont hâtés d’expédier des marchandises : le commerce mondial a bondi de +1,7 %, entraînant un regain d’activité en Europe, en particulier en Allemagne (+0,4 %) et en Italie (+0,3 %). L’embellie du commerce mondial ne serait que temporaire, les droits de douane américains s’établissant désormais à un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.

En dépit de ce contexte, la zone euro sort lentement de sa torpeur. La dynamique intérieure s’affermit : dans toute la zone, notamment en Allemagne, les industriels sont un peu moins pessimistes sur leurs perspectives d’activité et l’investissement s’ébroue, profitant des baisses de taux d’intérêt.

Encadré 2 - Contexte national - La France à contre-courant du mouvement européen, l’épargne des ménages au sommet

Au premier trimestre, la France n’a pas bénéficié de la ruée commerciale : l’activité a à peine progressé (+0,1 %) et les exportations ont plongé (-1,8 %). L’investissement repart moins franchement qu’ailleurs en Europe et les ménages français dépensent au compte-gouttes : hors crise sanitaire, leur taux d’épargne atteint un niveau inédit depuis 45 ans. L’activité resterait fébrile jusqu’à la fin de l’année, sans décrocher (+0,2 % par trimestre) : la croissance atteindrait +0,6 % en 2025, en net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1 %).

Sur le marché du travail, l’économie française a détruit plus de 120 000 postes salariés sur les deux derniers trimestres : les entreprises rétablissent leur productivité et les subventions liées aux politiques de l’emploi se compriment. L’emploi salarié baisserait ainsi de 90 000 postes supplémentaires d’ici la fin de l’année, ce qui pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,7 % fin 2025.

Publication rédigée par :Jérôme Bonce, Emilie David (Insee)
Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Publication rédigée par :Jérôme Bonce, Emilie David (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au premier trimestre 2025, l’emploi salarié est quasi stable dans la majorité des régions », Informations Rapides no 157, juin 2025.