Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Décembre 2024 · n° 117

Dans les PME creusoises, plus d’un emploi sur deux dépend d’un dirigeant de plus de 50 ans

Dans la Creuse, la déprise démographique, le vieillissement de la population et la baisse de l’emploi, font de la question de la transmission d’entreprise un enjeu majeur de politique publique. La transmission et la reprise d’entreprise relèvent de problématiques économiques et sociales, tant en matière de croissance et d’emploi que d’attractivité des territoires.

Pour les petites et moyennes entreprises (PME) dirigée par une personne de 50 ans et plus, se pose la question de la continuité de l’activité et de l’emploi dans les dix prochaines années.

En 2021, parmi les 1 750 PME du champ observé (pour comprendre) dont les dirigeants non salariés sont identifiés, 56 % d’entre eux ont 50 ans ou plus.

La part des « seniors » parmi les dirigeants de PME est alors bien plus forte qu’en Nouvelle-Aquitaine et qu’en France (49 % dans les deux cas). Le département est ainsi en 4^e position, derrière les deux départements de la Corse et la Dordogne (figure 1).

Plus précisément, c’est à partir de 55 ans que la proportion de dirigeants « seniors » est supérieure à celle de la région et de la France métropolitaine (figure 2).

En Creuse, la moitié des dirigeants de 50 ans ou plus perçoivent moins de 22 500 euros par an. Ce revenu annuel médian est inférieur de 4 000 euros à celui des dirigeants « seniors » néo-aquitains et de 5 300 euros à ceux de France métropolitaine pour le même champ étudié. Plus largement, quel que soit l’âge, la rémunération est plus faible en Creuse.

Dans ce département, c’est à la cinquantaine que le revenu est le plus élevé (25 000 euros annuel médian). Ensuite, il décroît, probablement en lien avec une réduction de l’activité à l’approche de la retraite.

Plus les entreprises ont d’employés, meilleurs sont les revenus des dirigeants, quel que soit le territoire. Ainsi, dans la Creuse, ils doublent entre un dirigeant qui gère une entreprise ayant de 1 à 4 salariés et un autre ayant entre 5 et 9 salariés. Le revenu annuel médian passe ainsi de 32 000 à 60 000 euros.

Néanmoins, en Creuse les entreprises sont plus petites qu’ailleurs, ce qui explique aussi que les revenus des dirigeants soient plus faibles.

Les revenus annuels médians des dirigeants dépendent également des secteurs d’activité. Les activités financières, les activités juridiques et comptables, ainsi que le commerce pharmaceutique sont les secteurs les plus rémunérateurs. Mais les secteurs les moins rémunérateurs comme la construction et les services d’aides aux particuliers sont particulièrement présents en Creuse, participant aussi à ces faibles revenus annuels médians.

Parmi l’ensemble des emplois des PME creusoises du champ, 2 900 emplois sont concernés par un possible départ à la retraite de leur dirigeant dans les dix prochaines années soit 56 % des emplois. C’est 5 points de plus que dans la région et 6 points de plus qu’en France métropolitaine.

À une échéance plus courte, soit dans les cinq prochaines années, 1 900 emplois seraient concernés.

Parmi ces emplois, 45 % sont dans des entreprises avec cinq salariés ou plus, 35 % avec un à quatre salariés et 20 % avec aucun salarié (uniquement l’emploi du dirigeant). En matière de catégorie juridique, l’entreprise individuelle représente les deux tiers des entreprises dirigées par un « senior ».

Un tiers des emplois concernés par le départ à la retraire d’un « senior » sont dans le commerce (1 000 emplois), notamment dans le commerce de détail en magasin (300 emplois) (figure 3). Viennent ensuite les secteurs de la construction (700 emplois), dont le gros œuvre (300 emplois), et les services aux particuliers (500). Au sein de ce dernier secteur, les entreprises d’hébergement-restauration dirigées par un « senior » concentrent 400 emplois.

Même si les emplois sont moins nombreux (200), l’industrie pourrait être particulièrement affectée car près de deux emplois sur trois sont liés à un dirigeant senior.