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Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine · Décembre 2021 · n° 104
Insee Analyses Nouvelle-AquitaineEn Creuse, un habitant sur trois vit loin d’une ville Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits

Julien Lemasson (Insee)

Avec 117 500 habitants, la Creuse est, en 2018, le deuxième département le moins peuplé et le moins dense de France métropolitaine. En dépit d’un solde migratoire positif, les décès sensiblement supérieurs aux naissances prolongent la baisse historique de la population creusoise. Ce territoire rural est largement tourné vers l’agriculture, l’élevage bovin notamment. Les jeunes quittent massivement le département, les retraités sont surreprésentés et les cadres relativement moins nombreux. La pauvreté monétaire est plus présente. Les administrations publiques et l’économie sociale sont des employeurs importants.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 104
Paru le :Paru le02/12/2021

Cette étude fait partie d'une série de publications sur « Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits ».

Un territoire peu dense

La Creuse s’étend sur 5 565 km², une superficie dans la moyenne des départements français. Avec 21 habitants par km², contre 71 en Nouvelle-Aquitaine, c’est, après la Lozère, le deuxième département le moins dense de France métropolitaine.

Le département borde le nord-ouest du Massif Central et s’élève progressivement vers le sud et l’est jusqu’au plateau de Millevaches. Il est peu urbanisé, mais constitue un espace de passage. Il est bordé à l’ouest par l’A20 (Paris-Toulouse), et traversé d’est en ouest au nord du territoire par la RN145 qui relie l’A20 à l’est de la France par Montluçon. Les infrastructures ferroviaires sont organisées selon le même modèle : la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse traverse le département du nord au sud avec une étape à La Souterraine à l’ouest. Une ligne transversale joint Montluçon à Limoges, par Guéret.

Trois fois plus d’habitants en dehors d’une aire d’attraction

Comme le suggère sa faible densité de population, la Creuse est le deuxième département le moins peuplé de France, derrière la Lozère également. Ses 117 500 habitants ne représentent que 2 % de la population néo-aquitaine. Les Creusois sont les moins nombreux (18 %) en France métropolitaine à vivre dans un pôle d’une . L’essentiel des habitants résidant dans une aire d’attraction des villes se répartit au sein des trois aires de Guéret (48 700 habitants), au centre du département sur la RN145, d’Aubusson (12 200), au sud-est, ville-porte du plateau de Millevaches, et de La Souterraine (11 700) au nord-ouest à proximité de l’A20 (figure 1). Plus d’un tiers des habitants vit en dehors d’une aire d’attraction des villes, trois fois plus que la moyenne régionale (13 %).

Figure 1Aires d’attraction des villes de la Creuse

  • Retrouvez les données de cette carte dans le fichier en téléchargement.
  • Source : Insee, zonage en aires d’attraction des villes 2020, recensement de la population 2018

Une population âgée et vieillissante

En raison des phénomènes d’urbanisation et d’exode rural, la population creusoise diminue depuis la fin du XIXe siècle. Entre 2008 et 2018, cette tendance se poursuit : la Creuse a perdu près de 6 400 habitants, soit – 0,5 % par an, quand la population régionale croît de 0,6 % par an. Cette dynamique est portée par le déficit naturel, différence entre naissances et décès, dont la contribution à l'évolution de population (– 0,8 %) est la plus importante de France métropolitaine. Le solde migratoire apparent, différence entre les arrivées et les départs du département, est positif (+ 0,3 % par an), mais deux fois inférieur à l’excédent migratoire régional ; il ne permet pas de compenser le déficit naturel (figure 2).

Figure 2Pyramide des âges de la Creuse

en % du total
Pyramide des âges de la Creuse (en % du total )
Âge Creuse – Femmes Creuse – Hommes Nouvelle-Aquitaine – Femmes Nouvelle-Aquitaine – Hommes France métropolitaine – Femmes France métropolitaine – Hommes
0-4 1,90 1,88 2,33 2,41 2,73 2,85
5-9 2,29 2,29 2,70 2,82 3,00 3,13
10-14 2,42 2,62 2,81 2,95 3,01 3,16
15-19 2,33 2,69 2,85 3,03 3,00 3,17
20-24 1,57 1,98 2,55 2,66 2,79 2,90
25-29 1,96 1,96 2,44 2,45 2,85 2,82
30-34 2,06 2,19 2,72 2,62 3,09 2,96
35-39 2,31 2,38 2,98 2,85 3,20 3,07
40-44 2,63 2,60 3,04 2,95 3,14 3,08
45-49 3,10 3,22 3,42 3,32 3,40 3,34
50-54 3,56 3,48 3,46 3,32 3,39 3,29
55-59 3,88 3,79 3,47 3,26 3,34 3,17
60-64 4,14 4,11 3,55 3,23 3,23 2,96
65-69 4,25 4,27 3,62 3,28 3,15 2,83
70-74 3,64 3,53 3,11 2,73 2,68 2,34
75-79 2,50 2,13 2,17 1,78 1,88 1,52
80-84 2,78 1,84 2,04 1,48 1,75 1,22
85-89 2,46 1,40 1,73 1,01 1,43 0,80
90-94 1,52 0,60 1,05 0,45 0,83 0,35
95-99 0,54 0,16 0,37 0,11 0,28 0,08
100 0,03 0,00 0,02 0,00 0,01 0,00
  • Source : Insee, recensement de la population 2018

Figure 2Pyramide des âges de la Creuse

  • Source : Insee, recensement de la population 2018

La population creusoise est, en effet, la plus âgée de la région, avec un âge médian de 52 ans, contre 45 ans pour les Néo-Aquitains. Les taux des 65 ans et plus (30,1 %) et de moins de 20 ans (18,1 %) sont respectivement le plus élevé et le plus bas de la région. Le déficit est particulièrement marqué entre 20 et 50 ans. Les grandes agglomérations et les pôles universitaires les plus proches (Limoges, Clermont-Ferrand, Poitiers…) situés hors du département provoquent le départ des jeunes Creusois – et tout particulièrement des jeunes Creusoises entre 20 et 24 ans – motivés par la poursuite d'études supérieures ou leur insertion sur un marché du travail plus vaste. La sous-représentation de ces populations en âge d’avoir des enfants nourrit en retour le déficit du solde naturel.

Un tiers de résidences secondaires et logements vacants

La Creuse compte 88 700 logements en 2018 dont seuls 64,8 % sont des résidences principales, contre 79,4 % pour la région. Les Creusois sont plus souvent propriétaires de leur résidence (72 % des ménages) que les Néo-Aquitains dans leur ensemble (62 %).

Le département se démarque, tant par l’importance des résidences secondaires (19,8 %) que celle des logements vacants (15,5 %). Dans certaines comme les Communautés de communes du Pays Dunois au nord du département, de Creuse Sud-Ouest, de Marche et Combraille en Aquitaine à l’est, plus d’un logement sur quatre est une résidence secondaire ou occasionnelle. Les logements vacants représentent près d’un logement sur cinq dans la Communauté de communes de Creuse Confluence, autour de Boussac.

La forte proportion de résidences non principales est étroitement liée à la baisse tendancielle de la population creusoise. Celle-ci s’est traduite entre 2008 et 2018 par une augmentation de 3,7 points de la part des logements vacants, soit un rythme supérieur à celui de la baisse des résidences principales (– 2,5 points). La diminution de la taille moyenne des ménages ne suffit donc pas à enrayer le recul des résidences principales. La part des ménages d’une personne est pourtant passée de 36 % à 41 % et est devenue la taille de ménage la plus fréquente, devant les couples sans enfant. Ceci s’explique notamment par la part grandissante des plus de 65 ans habitant seuls, principalement du fait de la disparition de leur conjoint.

Une spécificité marquée des activités agricoles

Conséquence directe du vieillissement de sa population, la Creuse est le département comptant la plus forte proportion d’inactifs de France métropolitaine. Dans la population de 15 ans ou plus, deux Creusois sur cinq sont retraités. À l’inverse, les autres personnes sans activité professionnelle (c’est-à-dire les chômeurs n’ayant jamais travaillé, militaires du contingent, élèves et étudiants) sont pour leur part moins nettement présentes qu’ailleurs, en raison principalement du départ de nombreux étudiants vers d’autres départements où l’offre d’enseignement est plus riche.

Au 31 décembre 2019, avec 40 100 emplois en Creuse, soit 1,6 % de l’emploi régional (figure 3), le nombre des emplois diminue dans le sillage de la dynamique démographique : entre 2009 et 2019, le département perd 2 700 emplois (– 0,6 % par an en moyenne), à rebours de la tendance régionale (+ 0,7 % par an).

Figure 3Emploi selon le secteur d’activité en Creuse

Emploi selon le secteur d’activité en Creuse
Emploi salarié au 31/12/2019 Emploi total au 31/12/2019
Creuse Nouvelle-Aquitaine Part du département en Nouvelle-Aquitaine (en %)
Effectifs (en milliers) 32 40 2 452 1,6
dont (en %)
Agriculture 2,3 11,4 4,4 4,2
Industrie 11,6 10,1 11,7 1,4
Construction 4,9 5,6 6,7 1,4
Tertiaire marchand 33,8 32,9 44,8 1,2
Tertiaire non marchand 47,5 40,0 32,3 2,0
  • Source : Estimations d’emploi localisées 2019

Le profil rural de la Creuse coïncide avec une nette surreprésentation des agriculteurs, qui constituent 8,5 % des actifs (2,4 % pour la région), assortie d’une sous-représentation des cadres et professions intellectuelles supérieures, lesquels sont habituellement plus présents dans les grandes villes : 8 % contre 12,9 % pour la région. Les professions intermédiaires sont également sous-représentées (20,7 % contre 24,3 % dans la région), la Creuse figurant parmi les départements français avec la plus faible part de cette catégorie. 2 points au-dessus du niveau régional, 31,9 % des actifs sont des employés. Dans la moyenne régionale, les ouvriers représentent 22,8 % des actifs.

La forte présence des non-salariés dans l’économie (un emploi sur cinq, la plus forte représentation en Nouvelle-Aquitaine) est directement liée à l’importance des activités agricoles dans le département. Très spécialisée, l’agriculture creusoise est tournée vers l’élevage, et tout particulièrement l’élevage de bovins à viande (principalement des Limousines et des Charolaises). Avec un cheptel de 418 000 têtes, dont 169 000 nourrices, la Creuse est au premier rang régional avec 18 % de l’activité régionale en 2019. Pour autant, la filière n’est pas complète : l’essentiel de la production est acheminé vers des abattoirs situés en dehors du département, notamment en Haute-Vienne et Corrèze.

L’activité laitière reste présente, et fournit des entreprises agroalimentaires locales, mais est en recul tendanciel. Les cultures végétales, qui n’occupent qu’un dixième des surfaces agricoles, sont davantage concentrées à l’est du département. D’autres types de production, céréalières ou de maraîchage-horticulture (comme le chanvre médicinal), font de timides tentatives d’émergence, mais restent marginales.

Le massif forestier occupe environ un tiers de la surface du département. De plus en plus concentré vers le sud-ouest, il recouvre le nord du plateau de Millevaches mais également le centre du département. La filière forêt-bois (agriculture, industrie, construction et commerce) emploie plus d’un millier de Creusois.

Une prédominance des services tournés vers les besoins des populations résidentes

Très présent sur le territoire, le secteur tertiaire non marchand occupe 40 % des emplois, contre 32,3 % en Nouvelle-Aquitaine. En particulier, les administrations publiques, l’hébergement médico-social et social et l’action sociale sans hébergement pèsent un tiers de l’emploi salarié, soit 9 points de plus qu’au niveau régional. Si le nombre de fonctionnaires rapporté à la population n’est pas plus important en Creuse (le taux d’administration s’y élève à 8,1 % contre 7,4 % en Nouvelle-Aquitaine), la fonction publique hospitalière y est particulièrement plus présente en couvrant 33,6 % de l’emploi public du département, contre 24,1 % au niveau régional. Depuis une décennie, l’importance du tertiaire non marchand se renforce dans le tissu économique creusois ; en effet, les services offerts, très tournés vers l’économie présentielle et soutenus par les besoins d’une population vieillissante, résistent mieux que d’autres secteurs économiques. Six des dix plus gros établissements employeurs creusois, publics comme privés, sont directement liés au domaine de la santé et du médico-social, le centre hospitalier de Guéret en tête.

Les centres urbains étant moins développés, le secteur tertiaire marchand ne représente que 32,4 % de l’emploi, contre 44,4 % dans la région. Avec plus de 4 000 salariés, le commerce est présent dans des proportions comparables aux autres départements. À l’inverse, les activités de support aux entreprises sont en retrait. L’hébergement et la restauration, eux aussi en retrait par rapport à la région touristique qu’est la Nouvelle-Aquitaine, traduisent une activité touristique moins développée en Creuse. Le département ne manque pourtant pas d’atouts pour séduire des touristes en recherche d’espaces naturels. Les nombreux lacs, dont celui de Vassivière à cheval entre Haute-Vienne et Creuse, rassemblent la plupart des hébergements touristiques du département – essentiellement des campings. Aubusson, ville d’histoire située au sud du département, abrite une activité tapissière classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Un tissu industriel en repli, plutôt diversifié

L’industrie représente 10 % des emplois du département, soit 4 100 emplois. Avec une baisse moyenne de 1,5 % par an, ce secteur perd sept fois plus d’emplois que l’industrie régionale entre 2009 et 2019.

L’importance de l’agriculture ne se traduit pas particulièrement par une spécialisation de l’industrie dans l’agroalimentaire. Le tissu industriel est plutôt diversifié, avec également des activités de métallurgie, ou la fabrication de machines et équipements. La société Dagard, située dans le nord-est du département à Boussac, est le plus gros employeur industriel du département, spécialisé en fabrication de matériel frigorifique industriel (figure 4). Au nord de Guéret, à Genouillac, Saint-Gobain Eurocoustic produit des matériaux de construction en laine de roche.

Figure 4Les principaux établissements publics et privés employeurs de la Creuse

Les principaux établissements publics et privés employeurs de la Creuse
Raison sociale Tranche d’effectifs salariés Activité Commune
Public
Centre hospitalier de Guéret 1 000 à 1 499 Activités hospitalières Guéret
Département de la Creuse 1 000 à 1 499 Administration publique générale Guéret
Centre hospitalier La Valette 500 à 749 Activités hospitalières Saint-Vaury
Centre hospitalier d’Aubusson 250 à 499 Activités hospitalières Aubusson
Mairie de Guéret 250 à 499 Administration publique générale Guéret
Privé
Centre médical MGEN 250 à 499 Activités hospitalières Sainte-Feyre
Dagard 250 à 499 Fabrication d'équipements aérauliques et frigorifiques industriels Boussac
Association d’aide à domicile aux personnes âgées 250 à 499 Aide à domicile Aubusson
ELISAD 150 à 199 Aide à domicile Guéret
Saint-Gobain Eurocoustic 150 à 199 Fabrication d'autres produits minéraux non métalliques n.c.a. Genouillac
  • Source : Insee, Flores 2018

Des revenus modestes et une pauvreté plus prégnante

Le revenu médian creusois est le plus faible de la région, et l’un des plus bas de France métropolitaine. Avec moins de 19 380 euros par an et par , il est inférieur de 9 % à celui de la Nouvelle-Aquitaine, et 10 % à celui de la France métropolitaine (soit environ 2 000 euros).

La forte proportion de retraités se traduit par une part importante des pensions et retraites dans la composition du moyen du département : cette part excède 40 %, soit 8 points de plus que la moyenne régionale. Par conséquent, la contribution des revenus d’activité est modeste, en deçà de 11 points à la moyenne régionale.

Taux le plus élevé de la région, 18,7 % des ménages creusois vivent sous le , soit un revenu disponible par unité de consommation inférieur à 1 063 euros par mois en 2018. La Communauté d'agglomération du Grand Guéret, centre économique du département où se concentrent les fonctions administratives, est l’intercommunalité où le taux de pauvreté est le plus bas du département, avec 14,8 % (figure 5).

Figure 5Taux de pauvreté par EPCI en Creuse

Taux de pauvreté par EPCI en Creuse
Département Code de l’EPCI EPCI Taux de pauvreté en 2018 (en %)
Creuse 200067189 CC Creuse Sud Ouest 21,1
Creuse 200034825 CA du Grand Guéret 14,8
Creuse 200044014 CC Creuse Grand Sud 20,4
Creuse 200067593 CC Marche et Combraille en Aquitaine 22,2
Creuse 242320000 CC de Bénévent Grand Bourg 18,7
Creuse 200067544 CC Creuse Confluence 19,4
Creuse 242300135 CC du Pays Sostranien 18,3
Creuse 200041556 CC Portes de la Creuse en Marche 18,2
Creuse 242320109 CC du Pays Dunois 19,6
Allier 200071082 CA Montluçon Communauté 17,4
Allier 200071140 CA Moulins Communauté 13,9
Allier 200071363 CA Vichy Communauté 16,1
Allier 200071389 CC Saint-Pourçain Sioule Limagne 13,4
Allier 200071470 CC Entr'Allier Besbre et Loire 15,6
Allier 200071496 CC du Bocage Bourbonnais 17,1
Allier 200071512 CC Commentry Montmarault Néris Communauté 14,8
Allier 240300491 CC du Pays de Lapalisse 16,3
Allier 240300558 CC du Pays de Tronçais 18,3
Allier 240300566 CC du Val de Cher 11,8
Allier 240300657 CC du Pays d'Huriel 15,1
Cher 200000933 CC Sauldre et Sologne 11,9
Cher 200007177 CC Pays de Nérondes 16,8
Cher 200011781 CC Portes du Berry entre Loire et Val d'Aubois 12,2
Cher 200027076 CC Arnon Boischaut Cher 13,1
Cher 200032514 CC Berry-Loire-Vauvise 14,5
Cher 200036135 CC Cœur de France 16,5
Cher 200049484 CC Berry Grand Sud 20,0
Cher 200066330 CC Terres du Haut Berry 9,4
Cher 200069227 CC Pays Fort Sancerrois Val de Loire 12,3
Cher 200070571 CC Cœur de Berry 7,5
Cher 200090561 CC Vierzon-Sologne-Berry 19,6
Cher 241800374 CC La Septaine 9,4
Cher 241800424 CC Le Dunois 11,5
Cher 241800432 CC Les Trois Provinces 19,6
Cher 241800457 CC Fercher Pays Florentais 12,7
Cher 241800507 CA Bourges Plus 14,7
Corrèze 200043172 CA du Bassin de Brive 12,5
Corrèze 200066603 CC du Pays de Lubersac-Pompadour 15,0
Corrèze 200066645 CC Vézère-Monédières-Millesources 16,6
Corrèze 200066744 CC Haute-Corrèze Communauté 13,8
Corrèze 200066751 CC Xaintrie Val'Dordogne 15,0
Corrèze 200066769 CC Midi Corrézien 13,3
Corrèze 241900133 CC de Ventadour - Egletons - Monédières 15,6
Corrèze 241927201 CA Tulle Agglo 12,2
Corrèze 241927243 CC du Pays d'Uzerche 13,9
Indre 200007052 CC de la Marche Berrichonne 19,4
Indre 200018521 CC du Val de Bouzanne 14,4
Indre 200035137 CC Marche Occitane - Val d'Anglin 18,3
Indre 200035848 CC du Châtillonnais en Berry 14,2
Indre 200040558 CC Écueillé-Valençay 15,3
Indre 200068872 CC Éguzon - Argenton - Vallée de la Creuse 14,9
Indre 200068880 CC Champagne Boischauts 10,9
Indre 243600202 CC Chabris - Pays de Bazelle 12,9
Indre 243600236 CC du Pays d'Issoudun 12,7
Indre 243600293 CC de la Région de Levroux 10,6
Indre 243600301 CC Val de l'Indre - Brenne 11,5
Indre 243600319 CC Brenne - Val de Creuse 15,2
Indre 243600327 CA Châteauroux Métropole 15,1
Indre 243600343 CC Cœur de Brenne 16,1
Indre 243600350 CC de la Châtre et Sainte-Sévère 15,1
Puy-de-Dôme 200067627 CC Billom Communauté 8,7
Puy-de-Dôme 200069169 CC Dômes Sancy Artense 13,0
Puy-de-Dôme 200069177 CC Mond'Arverne Communauté 6,2
Puy-de-Dôme 200070407 CA Pays d'Issoire 12,2
Puy-de-Dôme 200070712 CC Thiers Dore et Montagne 17,4
Puy-de-Dôme 200070753 CA Riom Limagne et Volcans 8,2
Puy-de-Dôme 200070761 CC Ambert Livradois Forez 16,6
Puy-de-Dôme 200071199 CC Plaine Limagne 10,3
Puy-de-Dôme 200071215 CC Chavanon Combrailles et Volcans 16,0
Puy-de-Dôme 200072080 CC du Pays de Saint-Éloy 18,0
Puy-de-Dôme 200072098 CC Combrailles Sioule et Morge 9,4
Puy-de-Dôme 246300701 Clermont Auvergne Métropole 15,6
Puy-de-Dôme 246300966 CC du Massif du Sancy 13,6
Puy-de-Dôme 246301097 CC Entre Dore et Allier 9,4
Haute-Vienne 200040814 CC Briance Sud Haute Vienne 14,6
Haute-Vienne 200059400 CC Porte Océane du Limousin 12,9
Haute-Vienne 200066512 CC Élan Limousin Avenir Nature 10,1
Haute-Vienne 200066520 CC Ouest Limousin 17,7
Haute-Vienne 200070506 CC Pays de Nexon Monts de Chalus 13,4
Haute-Vienne 200071942 CC Haut Limousin en Marche 20,6
Haute-Vienne 248700189 CC du Pays de Saint-Yrieix 16,1
Haute-Vienne 248719262 CC Gartempe - Saint-Pardoux 17,5
Haute-Vienne 248719288 CC du Val de Vienne 8,0
Haute-Vienne 248719312 CU Limoges Métropole 16,7
Haute-Vienne 248719338 CC Briance-Combade 16,5
Haute-Vienne 248719353 CC des Portes de Vassivière 21,0
Haute-Vienne 248719361 CC de Noblat 12,3
  • Source : Insee, Filosofi 2018

Figure 5Taux de pauvreté par EPCI en Creuse

  • Source : Insee, Filosofi 2018

Ce taux reste néanmoins supérieur de 1,2 point à la moyenne régionale, et s’explique par la sous-représentation d’emplois de cadres et de professions intermédiaires, habituellement associés à de meilleures rémunérations. Les intercommunalités rurales concentrent davantage de pauvreté, avec des taux supérieurs à 18 %. Dans le sud du département, comme les Communautés de communes Marche et Combraille ou Creuse Sud-Ouest, ceux-ci dépassent même 20 %. La présence d’une population âgée, vivant souvent seule, et la modicité de certaines pensions de retraites (notamment agricoles) explique les taux de pauvreté élevés dans ces espaces ruraux. Comme celui des plus de 75 ans, le taux de pauvreté des actifs entre 30 et 59 ans est également supérieur aux moyennes régionales, de plus de 6 points. La structure des activités et emplois du département se traduit en effet par des rémunérations inférieures, qui accroissent le risque de pauvreté et pourraient se répercuter ensuite sur le montant des pensions de retraites.

En matière de conditions de vie, la modicité du coût du logement et la forte proportion de propriétaires permet de relativiser, au moins partiellement, l’importance du taux de pauvreté monétaire. Néanmoins, l’implantation diffuse de la population hors de l’aire des aires d’attraction des villes implique un éloignement de fait de certains équipements et services de proximité. Le délai d’accès moyen est plus important qu’ailleurs. Ainsi, un quart des Creusois doivent se déplacer plus de 7 minutes pour accéder aux équipements de la tels qu’une boulangerie, un médecin généraliste ou une bibliothèque, contre seulement 7 % de l’ensemble des Néo-aquitains.

Publication rédigée par :Julien Lemasson (Insee)

Définitions

L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.

Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.

Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.

Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.

L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).

Pour en savoir plus

L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.

« La Creuse à grands traits », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 16, mars 2016.

« Ouvrir dans un nouvel ongletDynamiques agricoles en Creuse », DRAAF Nouvelle-Aquitaine Analyse et Résultats n° 73, décembre 2019.

« Centre France : des difficultés et des atouts propres aux territoires essentiellement ruraux », Insee Dossier Auvergne-Rhône-Alpes n° 05, décembre 2018.