Entreprises formelles à Mayotte Enquête sur les entreprises mahoraises
Les unités légales mahoraises du secteur formel créent 910 millions d’euros de valeur ajoutée en 2022 Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2022
Aude Lécroart (Insee)
En 2022, les unités légales mahoraises marchandes non agricoles et non financières du secteur formel créent 910 millions d’euros de valeur ajoutée, pour un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros. Leur investissement s’élève à 360 millions d’euros.
À Mayotte, les unités légales sont très majoritairement de petite taille : sept sur dix n’emploient aucun salarié. Toutefois, l’activité économique de l’île est majoritairement portée par les structures de 10 à 249 salariés : elles regroupent 63 % des salariés, réalisent 60 % du chiffre d’affaires et génèrent 61 % de la valeur ajoutée. À eux seuls, les secteurs du commerce de détail hors véhicules, de la construction et de l’industrie créent la moitié de la valeur ajoutée du secteur formel. Le taux de marge s’élève à 38 % pour les structures employeuses ; il varie de 19 % dans le secteur de la construction à 64 % dans celui des activités immobilières.
La hausse de l’activité se poursuit en 2022 dans la plupart des secteurs non agricoles et non financiers, et de manière particulièrement dynamique dans le transport-entreposage et l’information-communication. Toutefois, le taux de marge baisse dans la majorité des secteurs.
- 5 750 unités légales génèrent une valeur ajoutée de 910 millions d'euros
- Les unités légales de 10 à 249 salariés concentrent l’emploi et la création de richesse
- Commerce de détail, construction et industrie génèrent la moitié de la valeur ajoutée totale
- Le taux de marge des unités légales employeuses s’élève à 38 %
- La hausse de l’activité se poursuit dans la plupart des secteurs mais les taux de marge se contractent légèrement
5 750 unités légales génèrent une valeur ajoutée de 910 millions d'euros
En 2022, 5 750 unités légales marchandes du secteur formel dans les activités économiques non agricoles et non financières ont leur siège social à Mayotte. Elles créent une valeur ajoutée de 910 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros.
Parmi ces unités légales, 95 % sont indépendantes, au sens où elles jouissent d’une autonomie de décision. Ces 5 480 unités légales ne génèrent cependant qu’à peine plus de la moitié de la valeur ajoutée totale dégagée par les unités légales mahoraises. Les 270 autres unités légales génèrent à elles seules l’autre moitié de la valeur ajoutée. Ces dernières sont regroupées au sein d’« entreprises au sens économique » selon la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008. La moitié d’entre elles font partie d’entreprises ayant leur siège social à Mayotte ; elles sont à l’origine de 20 % de la valeur ajoutée globale. Les autres sont intégrées dans des entreprises ayant leur siège social ailleurs en France et créent 27 % de la valeur ajoutée totale. Parmi celles-ci, 55 sont détenues par des structures localisées à La Réunion, mais elles ne créent que 4 % de la valeur ajoutée totale.
Les unités légales de 10 à 249 salariés concentrent l’emploi et la création de richesse
Les unités légales mahoraises sont très majoritairement de petite taille : comme au niveau national et à La Réunion, sept sur dix n’emploient aucun salarié. Les 1 900 unités employeuses emploient 17 200 salariés. Environ 80 % d’entre elles emploient de 1 à 9 salariés, 20 % de 10 à 249 salariés, et 0,2 % 250 salariés ou plus.
Les unités légales de 10 à 249 salariés occupent une place majeure dans l’activité économique du territoire. Elles emploient 63 % des salariés, réalisent 60 % du chiffre d’affaires, génèrent 61 % de la valeur ajoutée régionale. Elles sont à l’origine de 78 % de l’investissement total, qui s’élève à 360 millions d’euros (figure 1).
tableauFigure 1 – Répartition des principaux agrégats des unités légales mahoraises par tranche d’effectifs salariés fin 2022
Principaux agrégats | Sans salarié | 1 à 9 salariés | 10 à 249 salariés | 250 salariés ou plus |
---|---|---|---|---|
Nombre d’unités légales | 67,7 | 25,7 | 6,5 | 0,1 |
Chiffre d'affaires | 6,8 | 19,8 | 59,9 | 13,5 |
Valeur ajoutée | 7,6 | 24,2 | 60,5 | 7,7 |
Investissement | 10,4 | 8,9 | 78,0 | 2,6 |
- Lecture : En 2022, 67,7 % des unités légales mahoraises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 6,8 % du chiffre d’affaires régional.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2022.
graphiqueFigure 1 – Répartition des principaux agrégats des unités légales mahoraises par tranche d’effectifs salariés fin 2022

- Lecture : En 2022, 67,7 % des unités légales mahoraises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 6,8 % du chiffre d’affaires régional.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2022.
Commerce de détail, construction et industrie génèrent la moitié de la valeur ajoutée totale
Trois secteurs génèrent la moitié de la valeur ajoutée : le commerce de détail hors véhicules, la construction et l’industrie (énergie-environnement, agro-alimentaire et autres industries manufacturières) (figure 2).
tableauFigure 2 – Principales caractéristiques des unités légales mahoraises par secteur d’activité en 2022
Secteurs d’activité | Unités légales | Salariés au 31/12 | Chiffre d'affaires | Valeur ajoutée | Excédent brut d'exploitation | Investissement | Répartition de la valeur ajoutée | Part des unités légales employeuses |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
(en nombre) | (en millions d’euros) | (en %) | ||||||
Ensemble | 5 753 | 17 208 | 3 055 | 910 | 356 | 357 | 100,0 | 32,3 |
dont : unités légales employeuses | 1 859 | 17 208 | 2 846 | 841 | 313 | 319 | 92,4 | 100,0 |
micro-entrepreneurs* | 1 650 | 95 | 16 | 7 | 4 | 0,1 | 0,8 | 4,3 |
Industrie | 400 | 2 214 | 384 | 143 | 65 | 113 | 15,7 | 44,5 |
Construction | 938 | 3 627 | 478 | 150 | 31 | 32 | 16,5 | 37,5 |
Commerce et réparation de véhicules | 163 | 478 | 140 | 29 | 12 | 6 | 3,2 | 42,3 |
Commerce de gros hors véhicules | 205 | 629 | 252 | 41 | 17 | 9 | 4,5 | 38,5 |
Commerce de détail hors véhicules | 1 561 | 2 885 | 1 034 | 165 | 71 | 17 | 18,1 | 18,2 |
Transports et entreposage | 453 | 1 646 | 260 | 116 | 63 | 36 | 12,8 | 39,7 |
Hébergement et restauration | 432 | 1 082 | 80 | 33 | 9 | 12 | 3,6 | 40,7 |
Information et communication | 127 | 155 | 19 | 7 | 2 | 10 | 0,8 | 34,6 |
Activités immobilières | 80 | 184 | 51 | 30 | 19 | 100 | 3,3 | 16,3 |
Services aux entreprises | 685 | 2 735 | 224 | 117 | 32 | 12 | 12,8 | 36,9 |
Services aux particuliers | 709 | 1 589 | 133 | 79 | 36 | 10 | 8,7 | 32,6 |
- * Micro-entrepreneurs et bénéficiaires du régime fiscal de la micro-entreprise.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2022.
La valeur ajoutée induite par les unités légales est répartie entre les ménages qui perçoivent des salaires, les administrations publiques qui collectent des cotisations sociales et des impôts (nets de subventions) et les unités légales elles-mêmes qui en conservent une partie pour financer leurs investissements et rémunérer le capital, notamment les dirigeants non salariés et les actionnaires.
En 2022, la rémunération du travail représente 59 % de la valeur ajoutée (51 % pour les salaires et 8 % pour les cotisations sociales), et les impôts sur la production, nets des subventions, s’élèvent à 1 %. La part restant aux unités légales, l’excédent brut d’exploitation (EBE), atteint 39 % (figure 3).
Cette répartition de la valeur ajoutée diffère selon le secteur, car elle reflète les différences de structure de production entre travail et capital. Par exemple, certains secteurs comme les activités immobilières mobilisent relativement plus de moyens financiers que de main-d’œuvre. En 2022, dans ce secteur, la part des salaires et cotisations dans la valeur ajoutée est la plus faible (28 %). Inversement, la rémunération de la main-d’œuvre (salaires et cotisations) est la plus élevée dans le secteur de l’information et communication (79 %).
tableauFigure 3 – Répartition de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises selon ses composantes par secteur d’activité en 2022
Secteurs d’activité | Salaires | Cotisations | Impôts nets de subventions | Excédent brut d’exploitation |
---|---|---|---|---|
Information et communication | 70,1 | 9,4 | -1,6 | 22,1 |
Construction | 63,5 | 12,0 | 3,6 | 20,8 |
Services aux entreprises | 66,8 | 8,5 | -2,4 | 27,1 |
Hébergement et restauration | 67,4 | 6,7 | -0,5 | 26,4 |
Ensemble | 51,1 | 8,4 | 1,4 | 39,1 |
Commerce et réparation de véhicules | 48,7 | 7,7 | 2,8 | 40,8 |
Services aux particuliers | 46,7 | 9,0 | -1,3 | 45,6 |
Commerce de gros hors véhicules | 47,9 | 6,9 | 3,3 | 42,0 |
Commerce de détail hors véhicules | 46,3 | 7,0 | 3,6 | 43,2 |
Industrie | 45,4 | 7,9 | 1,1 | 45,5 |
Transports et entreposage | 39,2 | 7,3 | -0,4 | 54,0 |
Activités immobilières | 22,4 | 5,8 | 8,6 | 63,3 |
- Lecture : En 2022, dans le secteur de l’information-communication, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 70,1 sont versés aux salariés, 9,4 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 1,6 euro de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 22,1 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 1,4 % de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2022.
graphiqueFigure 3 – Répartition de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises selon ses composantes par secteur d’activité en 2022

- Lecture : En 2022, dans le secteur de l’information-communication, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 70,1 sont versés aux salariés, 9,4 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 1,6 euro de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 22,1 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 1,4 % de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2022.
Le taux de marge des unités légales employeuses s’élève à 38 %
Le taux de marge mesure la proportion de la valeur ajoutée au coût des facteurs qui reste à l’unité légale après avoir payé les salaires et cotisations sociales.
À Mayotte, en 2022, le taux de marge pour l’ensemble des secteurs non agricoles et non financiers s’élève à 40 % (figure 4).
Pour autant, le taux de marge se mesure le plus souvent sur les seules unités légales employeuses puisque celui des structures sans salarié atteint fréquemment 100 %. Par exemple, l’entrepreneur individuel, bien qu’il puisse comptabiliser une partie de ses revenus ou de ses cotisations sociales obligatoires en charges de personnel, se rémunère le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel. Ainsi, le taux de marge pour l’ensemble des unités légales employeuses s’élève à 38 %. Il varie de 19 % dans le secteur de la construction à 64 % dans celui des activités immobilières. L’écart entre le taux de marge des unités légales employeuses et le taux de marge total est particulièrement marqué dans le secteur des services aux particuliers (-11 points) et celui des activités immobilières (-6 points) en raison de la présence de nombreuses unités légales sans salarié dans ces secteurs.
Qu’il soit faible ou élevé, le taux de marge n’induit pas nécessairement une rentabilité économique du même niveau. Un taux de marge élevé peut se traduire par un taux de rentabilité économique faible lorsque l’activité nécessite un capital d’exploitation important pour produire. C’est le cas pour les activités immobilières : sa rentabilité économique est la plus faible des secteurs (3 % contre 16 % pour l’ensemble des secteurs non agricoles et non financiers), alors que son taux de marge est le plus élevé. C’est également vrai dans une moindre mesure pour l’industrie.
Au contraire, pour les activités demandant peu de moyens matériels mais à forte plus-value intellectuelle, un taux de marge élevé se traduit souvent par une rentabilité économique très forte, comme dans les services aux particuliers dominés par l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale.
Dans le secteur du commerce et réparation de véhicules, le taux de rentabilité économique est plus de deux fois supérieur à la moyenne, malgré un taux de marge à peine plus élevé que celui de l’ensemble des unités légales employeuses.
tableauFigure 4 – Taux de marge et taux de rentabilité économique des unités légales mahoraises par secteur d’activité en 2022
Secteurs d’activité | Taux de marge | Taux de rentabilité économique | |
---|---|---|---|
Ensemble des unités légales | Unités légales employeuses | ||
Ensemble | 39,7 | 37,8 | 15,8 |
Industrie | 46,0 | 44,6 | 11,7 |
Construction | 21,6 | 18,8 | 16,3 |
Commerce et réparation de véhicules | 41,9 | 42,8 | 37,2 |
Commerce de gros hors véhicules | 43,4 | 43,8 | 31,5 |
Commerce de détail hors véhicules | 44,8 | 46,2 | 32,6 |
Transports et entreposage | 53,7 | 53,6 | 18,8 |
Hébergement et restauration | 26,3 | 24,8 | 15,1 |
Information et communication | 21,7 | 19,4 | 7,6 |
Activités immobilières | 69,2 | 63,6 | 3,1 |
Services aux entreprises | 26,4 | 22,5 | 22,3 |
Services aux particuliers | 45,0 | 33,5 | 95,0 |
- Lecture : En 2022, le taux de marge de l’ensemble des unités légales relevant du secteur de l’industrie s’élève à 46 % et le taux de rentabilité économique à 11,7 %. Le taux de marge des unités légales employeuses de ce secteur s’élève à 44,6 %.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2022.
La hausse de l’activité se poursuit dans la plupart des secteurs mais les taux de marge se contractent légèrement
Entre 2021 et 2022, l’activité des unités légales marchandes des secteurs non agricoles et non financiers continue de progresser, tant en termes de chiffre d’affaires (+14 %) que de valeur ajoutée (+9 %). Toutefois, l’inflation est particulièrement soutenue en 2022, conséquence du déclenchement de la guerre en Ukraine fin février et plus largement d’une évolution des circuits mondiaux de circulation des biens et des services. De fait, les entreprises doivent supporter une hausse de leurs coûts de production, en raison notamment du net renchérissement des prix de l’énergie et de ceux des biens importés.
Les secteurs du transport-entreposage et de l’information-communication sont les plus dynamiques, avec respectivement une hausse de 39 % et de 24 % de leur valeur ajoutée par rapport à 2021 (figure 5). En revanche, la valeur ajoutée baisse dans le commerce de détail hors véhicules (-5 %) qui reste cependant le secteur qui crée le plus de richesse, et dans le commerce de gros (-4 %).
Dans l’ensemble, le taux de marge diminue en 2022 (-2 points par rapport à 2021 dans les unités légales employeuses). Il baisse dans la majorité des secteurs, notamment dans le commerce de gros (-9 points). Il recule aussi dans l’hébergement-restauration (-8 points), où la hausse de la valeur ajoutée est contrebalancée par la forte augmentation de la masse salariale. La rentabilité économique des unités légales mahoraises est également moins élevée en 2022 (-1 point).
tableauFigure 5 – Évolution de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises par secteur d’activité entre 2021 et 2022
Secteurs d’activité | Évolution entre 2021 et 2022 |
---|---|
Transports et entreposage | 38,7 |
Information et communication | 23,5 |
Hébergement et restauration | 19,3 |
Activités immobilières | 17,5 |
Services aux particuliers | 10,1 |
Construction | 10,1 |
Services aux entreprises | 9,8 |
Ensemble | 9,1 |
Industrie | 7,4 |
Commerce et réparation de véhicules | 1,9 |
Commerce de gros hors véhicules | -3,8 |
Commerce de détail hors véhicules | -4,6 |
- Lecture : Entre 2021 et 2022, la valeur ajoutée augmente de 19,3 % dans le secteur de l’hébergement et restauration.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2021 et 2022.
graphiqueFigure 5 – Évolution de la valeur ajoutée des unités légales mahoraises par secteur d’activité entre 2021 et 2022

- Lecture : Entre 2021 et 2022, la valeur ajoutée augmente de 19,3 % dans le secteur de l’hébergement et restauration.
- Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à Mayotte et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane Mayotte 2021 et 2022.
Pour comprendre
Le dispositif d’élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane) sur les unités légales du secteur formel à Mayotte (Ésane Mayotte) a été rénové à partir du millésime 2019 pour une meilleure robustesse des résultats produits. Ce dispositif est spécifique à Mayotte et distinct du dispositif Ésane national. Cependant, sur le même principe, il combine des données administratives et des données obtenues auprès d’unités légales enquêtées. Il a aussi pour objectif de mesurer l’activité des unités légales marchandes du secteur formel ayant des activités non agricoles et non financières.
Les résultats de la publication, issus de ce dispositif, ne couvrent donc pas entièrement l’activité de toutes les unités économiques ayant une activité sur le territoire mahorais. En effet, ils ne comptabilisent pas l’activité :
- des établissements marchands localisés à Mayotte mais faisant partie d’une entreprise dont le siège social est hors du département ;
- de certaines grandes entreprises considérées comme non marchandes en raison des importantes subventions qu’elles reçoivent ;
- des exploitations agricoles ;
- des sociétés financières ;
- des unités économiques du secteur informel.
Les données présentées dans cette publication sont issues du fichier Ésane Mayotte 2022. Les chiffres 2021 utilisés pour la comparaison ont été recalculés suivant la même méthode (2022). Ils peuvent différer de ceux publiés dans l'Insee Analyses Mayotte n° 36 [Autran F., Besson L., 2023 ; pour en savoir plus (4)], qui se basent sur la méthode 2021.
Définitions
Une unité légale ayant des activités principalement marchandes, non agricoles et non financières, dont le siège social est localisé à Mayotte appartient au secteur formel lorsque, en plus d’être immatriculée au répertoire des entreprises Sirene, elle présente au moins un « signe de vie » au cours des trois dernières années. Ces signes de vie sont :
- une création ou une modification dans le répertoire Sirene,
- une déclaration fiscale,
- une déclaration sociale :
- À partir de 2022, une déclaration sociale nominative (DSN) ;
- Avant 2022, une déclaration annuelle de données sociales (DADS) ou un bordereau récapitulatif de cotisation (BRC),
- une réponse à l’enquête sur les entreprises mahoraises.
Par complémentarité, les unités économiques qui n’ont donné aucun signe de vie au cours des trois dernières années constituent le secteur informel. À Mayotte, ce secteur est décrit par l’Enquête statistique sur les entreprises mahoraises informelles qui interroge les unités économiques enregistrées au répertoire Sirene mais ne répondant pas entièrement à leurs obligations fiscales et sociales, ou inconnues de l’administration. Cette définition est une adaptation au système juridique français de la définition internationale établie au Bureau international du travail.
L’unité légale correspond à la notion strictement juridique de l’entreprise (un numéro Siren).
La notion d’entreprise au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 permet de dépasser la notion strictement juridique de l’entreprise (un numéro Siren), l’unité légale, en prenant en compte notamment le développement croissant de l’organisation en groupes. L’entreprise est définie comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »
La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires.
La valeur ajoutée aux coûts des facteurs est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation.
L’excédent brut d’exploitation est égal à la valeur ajoutée aux coûts des facteurs de laquelle sont déduits les frais de personnel.
Le taux de marge est la proportion de la valeur ajoutée au coût des facteurs qui reste à l’entreprise une fois ses frais de personnels réglés : excédent brut d’exploitation / valeur ajoutée au coût des facteurs.
Le taux de rentabilité économique rapporte l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement.
La somme au dénominateur est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner.
Les immobilisations corporelles sont les actifs physiques destinés à être utilisés durablement par l'entreprise comme moyens de production : terrains, constructions, installations techniques, matériel et outillage industriels, etc. Les immobilisations incorporelles sont les actifs immatériels non financiers détenus par l'entreprise : fonds commercial et autres immobilisations incorporelles (frais d'établissement, frais de développement, concessions, brevets, avances et acomptes sur immobilisations incorporelles). Le besoin en fond de roulement représente la partie des besoins d'exploitation non assurée par les ressources d'exploitation.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Insee, « Entreprises formelles à Mayotte – Enquête sur les entreprises mahoraises », Chiffres détaillés, décembre 2024.
(3) Thibault P., « Produit intérieur brut 2022 à Mayotte (résultats provisoires) - Produit intérieur brut : +8,4 % à Mayotte en 2022 dans un contexte de forte hausse des prix », Insee Flash Mayotte no 184, novembre 2024.
(4) Autran F., Besson L., « Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2021 - Les unités légales mahoraises du secteur formel créent 830 millions d’euros de valeur ajoutée », Insee Analyses Mayotte no 36, décembre 2023.
(5) Insee, « L’essentiel sur… les entreprises », Chiffres-clés, février 2024.
(6) Insee, « Les entreprises en France - Édition 2023 », Insee Références, décembre 2023.