La croissance entre pouvoir d’achat et incertitudes Note de conjoncture - octobre 2024
En juin 2024, une augmentation de l’incertitude sur les marchés financiers spécifique à la France et significative, mais pas majeure
Les chocs d’incertitude, qu’ils soient provoqués par des facteurs politiques, géopolitiques ou macroéconomiques, sont susceptibles d’affecter l’économie réelle. En effet, les décisions des agents économiques dépendent de l’appréciation qu’ils portent sur la situation future de l’ensemble de l’économie. Un contexte soudainement plus incertain, à la suite d’événements exceptionnels (des crises politiques ou géopolitiques par exemple) peut donc constituer un « choc d’incertitude ». Un tel choc peut se matérialiser par une suite de turbulences financières : en particulier, la volatilité des marchés actions est une mesure macroéconomique corrélée à l’incertitude au niveau individuel. Or, de tels évènements sont susceptibles de brouiller les anticipations des agents économiques et de se transmettre à l’économie réelle. Dans le cas de la France, un choc d’incertitude, défini en retenant sur longue période les principaux épisodes de volatilité financière (un seuil correspondant aux 5 % de valeurs mensuelles les plus élevées a été choisi), a un impact significatif sur l’activité : l’indice de production industrielle (IPI) baisse durant l’année qui suit le choc et atteint transitoirement un niveau inférieur de 1 % à celui qui aurait prévalu en l’absence de choc.
L’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale a entraîné une forte volatilité, en juin 2024, sur les marchés financiers hexagonaux. Il est toutefois nécessaire de construire, sur longue période, un indicateur pour déterminer l’importance de cette hausse de volatilité par rapport aux derniers épisodes de « chocs » recensés. La méthodologie utilisée dans cet éclairage permet de quantifier l’ampleur de la volatilité et donc d’identifier les principaux chocs d’incertitude sur la période récente : si les différents épisodes de la pandémie de Covid ou de l’invasion de l’Ukraine ont provoqué une hausse majeure de la volatilité, ce n’est pas le cas de la dissolution de l’Assemblée nationale. La volatilité observée au mois de juin 2024 sur le CAC 40 a certes augmenté mais est restée contenue : au niveau macroéconomique, il s’agirait ainsi d’un choc d’incertitude important mais pas majeur. L’évènement n’en demeure pas moins singulier dans la mesure où il s’agit d’un choc spécifique à la France, là où les chocs d’incertitude précédents étaient plutôt causés par des évènements mondiaux ou européens...
Note de conjoncture
Paru le :10/10/2024