Insee
Insee Analyses Grand Est · Octobre 2023 · n° 167
Insee Analyses Grand EstEn vingt ans, des travailleurs frontaliers plus nombreux et plus qualifiés

Olivasoa Razafindramanana, Loïc Rousseau (Insee)

Entre 1999 et 2019, le nombre de travailleurs frontaliers du Grand Est progresse fortement. Vers le Luxembourg, leur nombre double en vingt ans ; l’augmentation est également très marquée en Belgique et en Suisse. À l’inverse, les effectifs diminuent côté allemand.

Les frontaliers sont de plus en plus qualifiés. Le nombre de ceux exerçant une profession hautement qualifiée s’envole : il a été multiplié par 5 au Luxembourg et par 3,4 en Suisse. La croissance est moins forte pour les employés peu qualifiés, tandis que le nombre d’ouvriers non qualifiés recule nettement, surtout outre-Rhin. En 2019, 8 200 ouvriers non qualifiés habitant le Grand Est travaillent en Allemagne, alors qu’ils étaient le double en 1999.

La part des diplômés de l'enseignement supérieur progresse plus vite chez les frontaliers que pour les non-frontaliers. En 2019, les actifs travaillant en Suisse et au Luxembourg ont plus fréquemment un métier très qualifié que ceux travaillant en Allemagne et en Belgique.

Insee Analyses Grand Est
No 167
Paru le :Paru le02/10/2023
En vingt ans, des travailleurs frontaliers plus nombreux et plus qualifiés.
Publication rédigée par :Olivasoa Razafindramanana, Loïc Rousseau (Insee)

183 000 frontaliers dans le Grand Est en 2019

En 2019, 183 000 habitants du Grand Est travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers de la région, soit 8,1 % des actifs en emploi résidant dans le Grand Est. Ils sont 87 000 à exercer au Luxembourg, 48 000 en Allemagne, près de 40 000 en Suisse et à peine plus de 8 000 en Belgique. Le nombre de ces augmente globalement de 39 % entre 1999 et 2019. Cette hausse est très forte vers le Luxembourg et vers la Belgique (+140 % et +82 %) et moindre vers la Suisse (+22 %). À l’opposé, les flux de frontaliers vers l’Allemagne baissent de 17 %.

Les frontaliers et les non-frontaliers n’occupent pas les mêmes professions

Vendeur, conducteur de véhicules, ouvrier qualifié de la manutention (cariste, magasiniers), ouvrier non qualifié des industries de process (chimie, industrie pharmaceutique, agroalimentaire, métallurgie, bois et papier) et agent d’entretien sont les cinq professions exercées le plus souvent par les frontaliers (figure 1a). À part les vendeurs, elles diffèrent nettement des professions les plus courantes chez les travailleurs non frontaliers (figure 1b). Ainsi, les ouvriers qualifiés de la manutention et les ouvriers non qualifiés des industries de process ne font pas partie des dix métiers les plus exercés par les non-frontaliers. Le métier d’agent d’entretien, au 5e rang des métiers les plus fréquents chez les frontaliers, est exercé par seulement 2,8 % des frontaliers alors qu’il arrive en tête chez les non-frontaliers (5 % d’entre eux).

Figure 1aLes dix premières familles professionnelles des frontaliers du Grand Est en 2019

Les dix premières familles professionnelles des frontaliers du Grand Est en 2019 - Lecture : en 2019, 5 480 ouvriers qualifiés de la manutention habitant le Grand Est travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers de la région. Ce métier occupe 3,0 % des frontaliers en emploi contre 1,8 % des habitants du Grand Est travaillant en France.
Famille professionnelle Effectifs frontaliers Part parmi les frontaliers (%) Part parmi les non-frontaliers (%)
Vendeurs 7 070 3,9 3,5
Conducteurs de véhicules 5 610 3,1 3,3
Ouvriers qualifiés de la manutention 5 480 3,0 1,8
Ouvriers non qualifiés des industries de process 5 210 2,8 1,5
Agents d'entretien 5 160 2,8 5,0
Cadres des services administratifs, comptables et financiers 5 130 2,8 2,0
Ouvriers qualifiés des industries de process 5 000 2,7 1,4
Employés administratifs d'entreprise 4 910 2,7 1,9
Personnels d'études et de recherche 4 470 2,4 1,0
Ouvriers non qualifiés de la mécanique 4 360 2,4 1,2
  • Lecture : en 2019, 5 480 ouvriers qualifiés de la manutention habitant le Grand Est travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers de la région. Ce métier occupe 3,0 % des frontaliers en emploi contre 1,8 % des habitants du Grand Est travaillant en France.
  • Champ : actifs occupés résidant dans le Grand Est.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Trois fois plus de frontaliers exerçant une profession hautement qualifiée qu’il y a vingt ans

Le nombre de frontaliers exerçant une profession très qualifiée (notamment ingénieurs et cadres, enseignants, médecins, personnel de la recherche) triple en vingt ans : de 9 300 en 1999, leur nombre est passé à près de 30 000 en 2019.

En 1999, la proportion de frontaliers faisant partie des familles professionnelles hautement qualifiées était nettement plus faible que pour les non-frontaliers (7 % contre 13 %). Cette proportion a plus que doublé en vingt ans pour arriver au même niveau que celle des non-frontaliers (16 %). Entre 1999 et 2019, le nombre de frontaliers dans les métiers très qualifiés s’accroît beaucoup plus rapidement que le nombre total de frontaliers toutes professions confondues (+220 % contre +39 %) et que celle des non-frontaliers exerçant une profession très qualifiée (+23 %).

Les frontaliers travaillant au Luxembourg représentent plus de la moitié de la hausse (+11 400 personnes), suivis par ceux qui ont un emploi en Suisse et en Allemagne (+5 700 et +3 100). Ainsi, en 2019, près de la moitié des frontaliers exerçant un métier très qualifié travaillent au Luxembourg (48 %), attirés par des salaires nettement plus élevés qu’en France, notamment dans les métiers de la finance et des assurances. Ils sont 27 % à travailler en Suisse et 23 % en Allemagne, mais seulement 2 % en Belgique.

Quatre professions concentrent 60 % de la progression du nombre de frontaliers dans les familles professionnelles très qualifiées : les cadres des services administratifs, comptables et financiers, les personnels d’études et de recherche, les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie et les ingénieurs informatiques. En 2019, elles représentent 58 % des effectifs des professions très qualifiées.

Un quart d’ouvriers non qualifiés frontaliers de moins entre 1999 et 2019

À l’inverse des professions hautement qualifiées, le nombre de travailleurs frontaliers exerçant un métier très peu qualifié reste relativement stable (+700 postes, soit +2 %). Le nombre d’ouvriers non qualifiés est en forte baisse, alors que le nombre d’employés peu qualifiés augmente.

En vingt ans, le nombre d’ouvriers non qualifiés diminue fortement chez les frontaliers (-26 %, soit 6 800 de moins) comme chez les non-frontaliers (-29 %). En Allemagne, le nombre d’ouvriers de ce type baisse de moitié, passant de 16 500 en 1999 à 8 200 en 2019. Côté Suisse, le recul est plus faible (14 %, soit 600 personnes en moins). En revanche, côté Luxembourg, leur nombre progresse de 1 900 en vingt ans.

Une maîtrise moins répandue de la langue allemande chez les ouvriers non qualifiés alsaciens et mosellans pourrait en partie expliquer la baisse constatée en Allemagne, mais aussi une plus faible demande d’ouvriers de ce type dans l’industrie d’outre-Rhin. L’automatisation, la montée en gamme et les délocalisations des activités de productions de base contribueraient à cette baisse du travail non qualifié dans l’industrie allemande.

Le nombre de frontaliers ouvriers non qualifiés recule dans l’industrie, notamment les industries de process et la mécanique. En 2019, le Grand Est en compte alors 5 200 dans les industries de process et 4 400 dans la mécanique, soit respectivement 2,8 % et 2,4 % des travailleurs frontaliers, contre 1,5 % et 1,2 % des travailleurs non frontaliers.

La part des ouvriers non qualifiés demeure nettement plus forte parmi les frontaliers que parmi les non-frontaliers (10,4 % contre 6,7 % en 2019).

7 500 employés peu qualifiés supplémentaires

Entre 1999 et 2019, le nombre d’employés peu qualifiés qui travaillent à l’étranger s’est accru de 56 % (de 13 400 à 20 900). En comparaison, le nombre de ces employés est quasi stable chez les non-frontaliers (-1 %). La part des employés peu qualifiés reste cependant plus basse parmi les frontaliers que parmi les non-frontaliers (11 % contre 18 %).

Cette croissance est portée par le Luxembourg, où le nombre de frontaliers employés peu qualifiés s’envole (+6 900). Les augmentations sont moindres en Belgique et en Suisse (+800 et +600). En Allemagne, leur nombre diminue de 800.

Dans quatre professions d’employés peu qualifiés, le nombre de frontaliers s’accroît de plus de 1 000 : conducteur de véhicules, agent de gardiennage et de sécurité, employé administratif d’exécution de la fonction publique (équivalent français des emplois de la fonction publique de catégorie C) et agent d’entretien, avec respectivement 1 600, 1 500, 1 400 et 1 200 frontaliers supplémentaires. Alors qu’il n’y avait que 600 frontaliers employés administratifs d’exécution de la fonction publique en 1999, ils sont 2 000 en 2019. Cette forte hausse est due à l’ouverture en 2005 des emplois publics des pays de l’Union européenne à l’ensemble des citoyens des pays membres, ce qui leur permet notamment d’occuper des postes dans la fonction publique luxembourgeoise, où les salaires sont supérieurs à ceux de la France.

Le nombre de diplômés du supérieur augmente plus vite chez les frontaliers

En lien avec la forte hausse du nombre de frontaliers exerçant une profession très qualifiée, le niveau de diplôme des travailleurs frontaliers augmente nettement en vingt ans. Alors qu’en 1999, 72 % des frontaliers n’avaient pas le baccalauréat, cette proportion est de 43 % vingt ans plus tard.

En 2019, 38 % des frontaliers sont diplômés de l’enseignement supérieur, soit un niveau similaire à celui des non-frontaliers. En 1999, cette proportion était nettement plus faible (16 %, contre 22 % chez les non-frontaliers). Chez les frontaliers, 14 % ont un diplôme de niveau bac+5 ou plus (master, doctorat, diplôme d’ingénieur...), soit 3 points de plus que chez les non-frontaliers.

La Suisse et le Luxembourg attirent davantage les frontaliers qualifiés

En Suisse et au Luxembourg, les travailleurs frontaliers sont proportionnellement plus nombreux à exercer une profession très qualifiée : 21 % et 16 %, contre 14 % en Allemagne et 9 % en Belgique (figure 2). En Suisse, 6 % des travailleurs frontaliers font partie des personnels d’études et de recherche. Cette forte proportion s’explique notamment par la présence de grands centres de recherche dans l’industrie pharmaceutique bâloise, tels que les laboratoires Novartis et Roche.

En Allemagne, la part d’ouvriers non qualifiés reste forte (17 %) ; ils sont 6 % dans la mécanique, dont la moitié dans l’industrie automobile. Le travail frontalier en Belgique se caractérise par une plus forte proportion d’employés peu qualifiés (17 %).

Figure 2Part des ouvriers non qualifiés, des employés peu qualifiés et des professions très qualifiées selon le pays de travail en 2019

(en %)
Part des ouvriers non qualifiés, des employés peu qualifiés et des professions très qualifiées selon le pays de travail en 2019 ((en %)) - Lecture : en 2019, 20,5 % des habitants du Grand Est travaillant en Suisse exercent une profession très qualifiée contre 16,3 % de l’ensemble des frontaliers et 15,9 % des actifs en emploi non-frontaliers de la région.
Pays de travail Ouvriers non qualifiés Employés peu qualifiés Professions très qualifiées
Allemagne 17,0 7,9 14,0
Belgique 13,8 16,9 9,2
Luxembourg 6,9 13,9 16,4
Suisse 9,2 9,1 20,5
Ensemble des frontaliers 10,4 11,4 16,3
Non-frontaliers 6,7 17,8 15,9
  • Lecture : en 2019, 20,5 % des habitants du Grand Est travaillant en Suisse exercent une profession très qualifiée contre 16,3 % de l’ensemble des frontaliers et 15,9 % des actifs en emploi non-frontaliers de la région.
  • Champ : actifs occupés résidant dans le Grand Est.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Figure 2Part des ouvriers non qualifiés, des employés peu qualifiés et des professions très qualifiées selon le pays de travail en 2019

  • Lecture : en 2019, 20,5 % des habitants du Grand Est travaillant en Suisse exercent une profession très qualifiée contre 16,3 % de l’ensemble des frontaliers et 15,9 % des actifs en emploi non-frontaliers de la région.
  • Champ : actifs occupés résidant dans le Grand Est.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Parmi les ouvriers non qualifiés, les frontaliers sont plus âgés que les non-frontaliers

Près de 36 % des frontaliers ouvriers non qualifiés ont plus de 50 ans (figure 3). Cette proportion est plus forte que pour l’ensemble des travailleurs frontaliers (30 %) et que pour les ouvriers non qualifiés non frontaliers (27 %). La part des ouvriers non qualifiés aux âges les plus élevés est nettement plus importante qu’en 1999, notamment chez les frontaliers : la proportion d’ouvriers non qualifiés de plus de 50 ans a augmenté de 26 points chez les frontaliers et de 15 points chez les non-frontaliers.

Ce constat s’explique en partie par le déclin du travail frontalier non qualifié dans l’industrie allemande, en particulier dans l’industrie automobile, le travail des métaux et les industries de process (métallurgie, chimie, etc.). L’âge légal minimum pour prendre sa retraite est également plus élevé outre-Rhin, obligeant les ouvriers frontaliers vers l’Allemagne à rester plus longtemps en activité que les non-frontaliers.

Les frontaliers exerçant une profession très qualifiée sont plus jeunes : 30 % ont entre 30 et 39 ans, soit 5 points de plus que l’ensemble des frontaliers et 6 points de plus que les travailleurs non frontaliers des mêmes professions. C’est notamment le cas de deux professions : 34 % des ingénieurs informatiques et 33 % des personnels d’études et de recherche sont dans cette tranche d’âge.

Figure 3Répartition des frontaliers et des non-frontaliers selon la qualification et par classe d’âge en 2019

(en %)
Répartition des frontaliers et des non-frontaliers selon la qualification et par classe d’âge en 2019 ((en %)) - Lecture : en 2019, 11,9 % des ouvriers non qualifiés résidant dans le Grand Est travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers. Parmi les ouvriers non qualifiés frontaliers, 16,5 % ont moins de 30 ans.
Qualification Répartition frontaliers / non-frontaliers Répartition des frontaliers par classe d’âge
Frontaliers Non-frontaliers Total Moins de 30 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 ans ou plus Total
Tous actifs en emploi 8,1 91,9 100,0 15,1 25,4 29,7 29,8 100,0
Ouvriers non qualifiés 11,9 88,1 100,0 16,5 20,4 27,6 35,5 100,0
Employés peu qualifiés 5,4 94,6 100,0 15,0 23,2 29,5 32,3 100,0
Professions très qualifiées 8,3 91,7 100,0 12,0 30,0 32,8 25,2 100,0
  • Lecture : en 2019, 11,9 % des ouvriers non qualifiés résidant dans le Grand Est travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers. Parmi les ouvriers non qualifiés frontaliers, 16,5 % ont moins de 30 ans.
  • Champ : actifs occupés résidant dans le Grand Est.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Encadré - 9 200 frontaliers professionnels de santé

En 2019, 9 200 professionnels de santé résident dans le Grand Est et travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers, soit 5 % des professionnels de santé habitant la région. Près de la moitié d’entre eux exercent au Luxembourg.

La part des frontaliers est plus importante parmi les infirmiers et sages-femmes : 7 % contre 5 % des professions paramédicales (techniciens de laboratoire d’analyse médicale, opticiens, kinésithérapeutes, etc.), 4 % des aides-soignants et 3 % des médecins.

En Moselle, 11 % des professionnels de santé sont des frontaliers, c’est plus que dans les autres départements de la région (figure 4). En particulier 16 % des infirmiers et sages-femmes mosellans travaillent à l’étranger, principalement au Luxembourg. Les salaires y sont en effet nettement plus élevés qu’en France.

Figure 4Part des professionnels de santé travaillant dans un pays frontalier selon le département et principaux flux en 2019

Part des professionnels de santé travaillant dans un pays frontalier selon le département et principaux flux en 2019 - Lecture : en 2019, 11,4 % des professionnels de santé résidant en Moselle travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers du Grand Est. On dénombre 3 100 professionnels de santé résidant en Moselle et travaillant au Luxembourg.
Code département Part des frontaliers parmi les professionnels de santé (en %) Principaux flux sortants (en nombre de professionnels de santé)
Allemagne Belgique Luxembourg Suisse
08 4,6 390
10 0,0
51 0,0
52 0,0
54 5,3 340 1 220
55 2,2
57 11,4 940 3 100
67 2,2 830
68 8,0 250 1 850
88 0,0
  • Lecture : en 2019, 11,4 % des professionnels de santé résidant en Moselle travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers du Grand Est. On dénombre 3 100 professionnels de santé résidant en Moselle et travaillant au Luxembourg.
  • Champ : professionnels de santé en emploi résidant dans le Grand Est.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Figure 4Part des professionnels de santé travaillant dans un pays frontalier selon le département et principaux flux en 2019

  • Lecture : en 2019, 11,4 % des professionnels de santé résidant en Moselle travaillent dans l’un des quatre pays frontaliers du Grand Est. On dénombre 3 100 professionnels de santé résidant en Moselle et travaillant au Luxembourg.
  • Champ : professionnels de santé en emploi résidant dans le Grand Est.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.
Publication rédigée par :Olivasoa Razafindramanana, Loïc Rousseau (Insee)

Pour comprendre

Les Familles Professionnelles (FAP) regroupent les professions qui font appel à des compétences communes sur la base de «gestes professionnels» proches. Elles permettent d’étudier conjointement l’emploi ainsi que l’offre et la demande d’emploi à travers un même référentiel des métiers. La base source du recensement de la population 1999 ne contient pas les données sur la famille professionnelle des actifs en emploi ; ces dernières ont été calculées à partir de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d’activité.

Liste des familles professionnelles d’ouvriers non qualifiés :

  • B0Z => Ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, des travaux publics, du béton et de l'extraction ;
  • B3Z => Ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment ;
  • C0Z => Ouvriers non qualifiés de l'électricité et de l'électronique ;
  • D0Z => Ouvriers non qualifiés travaillant par enlèvement ou formage de métal ;
  • D3Z => Ouvriers non qualifiés de la mécanique ;
  • E0Z => Ouvriers non qualifiés des industries de process ;
  • F0Z => Ouvriers non qualifiés du textile et du cuir ;
  • F2Z => Ouvriers non qualifiés du travail du bois et de l'ameublement ;
  • J0Z => Ouvriers non qualifiés de la manutention.

Liste des familles professionnelles d’employés peu qualifiés :

  • J3Z => Conducteurs de véhicules ;
  • P0Z => Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C et assimilés) ;
  • R0Z => Caissiers, employés de libre service ;
  • T0Z => Coiffeurs, esthéticiens ;
  • T1Z => Employés de maison ;
  • T2A => Aides à domicile et aides ménagères ;
  • T2B => Assistantes maternelles ;
  • T3Z => Agents de gardiennage et de sécurité ;
  • T4Z => Agents d'entretien.

Liste des familles professionnelles hautement qualifiées :

  • B7Z => Cadres du bâtiment et des travaux publics ;
  • H0Z => Ingénieurs et cadres techniques de l'industrie ;
  • J6Z => Cadres des transports, de la logistique et navigants de l'aviation ;
  • L5Z => Cadres des services administratifs, comptables et financiers ;
  • L6Z => Dirigeants d'entreprises (chef d’entreprises de 10 salariés ou plus et cadres d’états-majors administratifs, financiers, commerciaux des grandes entreprises) ;
  • M2Z => Ingénieurs de l'informatique ;
  • N0Z => Personnels d'études et de recherche ;
  • P2Z => Cadres de la fonction publique (catégorie A et assimilés) ;
  • P3Z => Professionnels du droit (hors juristes en entreprise) ;
  • Q2Z => Cadres de la banque et des assurances ;
  • R4Z => Cadres commerciaux et technico-commerciaux ;
  • V2Z => Médecins et assimilés ;
  • W0Z => Enseignants.

Liste des familles professionnelles de la santé :

  • V0Z => Aides-soignants ;
  • V1Z => Infirmiers, sages-femmes ;
  • V2Z => Médecins et assimilés (dentistes, vétérinaires, pharmaciens) ;
  • V3Z => Professions paramédicales : techniciens médicaux (laboratoire d’analyses médicales), spécialiste de l’appareillage médical (opticien, prothésistes), autre professions paramédicales (kinés, ergothérapeutes, orthophonistes, podologue…).
Publication rédigée par :Olivasoa Razafindramanana, Loïc Rousseau (Insee)

Sources

Toutes les données sont issues des recensements de la population 1999 et 2019 (exploitations complémentaires au lieu de résidence).

Définitions

Dans cette étude, un travailleur frontalier est une personne qui réside dans le Grand Est et qui déclare travailler dans l’un des quatre pays voisins (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Suisse).

Pour en savoir plus

(1) Martini T., Moreau S., Villaume S. « Moins d’emplois de proximité et forte spécialisation du tissu économique dans les zones d’emploi frontalières », Insee Analyses Grand Est, no 161, juillet 2023.

(2) Martini T., Villaume S., « Le travail frontalier dans le Grand Est : en 2018, 182 000 habitants de la région travaillent dans un pays voisin », Insee Analyses Grand Est, no 144, mai 2022.

(3) Challand C., Manné I., « Actifs arrivant de l’étranger dans le Grand Est : deux sur cinq viennent d’un pays frontalier », Insee Flash Grand Est, no 29, janvier 2020.

(4) Eichwald A., Moreau S., « Pôle Métropolitain Frontalier du Nord Lorrain : l’attractivité luxembourgeoise n’estompe que partiellement la spécialisation industrielle historique », Insee Analyses Grand Est no 105, décembre 2019.

(5) Mironova E., Villaume S. « En Forte croissance du nombre de travailleurs frontaliers vers la Suisse et le Luxembourg », Insee Première no 1755, juin 2019.