Actifs arrivant de l’étranger dans le Grand Est : deux sur cinq viennent d’un pays frontalier

Près de 130 800 actifs de 15 à 64 ans sont arrivés de l’étranger en France métropolitaine entre 2015 et 2016. Un tiers d’entre eux se sont installés en Île-de-France et 15 % dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Après l’Occitanie (8,7 %), le Grand Est se place au quatrième rang des régions les plus attractives pour les actifs de l'étranger (8,3 %, soit 10 900 actifs âgés de 15 à 64 ans).

En moyenne dans les régions de métropole, un actif arrivant sur cinq vient de l’étranger, mais dans le Grand Est, cette proportion est de un sur quatre (25,2 %) et seule l’Île-de-France affiche une proportion plus élevée (31 %). À l’opposé, la Normandie et le Centre-Val de Loire accueillent moins d’actifs de l’étranger (10,4 % et 8,9 %) (figure 1).

Parmi ces actifs, les cadres sont les plus nombreux (30 % des entrants). Ils s’installent surtout en Île-de-France, où 41 % des entrants venant de l’étranger sont cadres, soit 19 points de plus que dans le Grand Est. En revanche, la région accueille proportionnellement plus d’employés et d’ouvriers (respectivement 24 % et 21 % des entrants).

Comme les actifs déménageant dans une autre région, plus de la moitié des actifs en provenance de l’étranger ont fait des études supérieures, et ce sont plus souvent des hommes que des femmes. Ils sont toutefois moins jeunes : 59 % d’entre eux ont entre 15 et 34 ans, pour 68 % des mobiles en provenance des autres régions françaises.

Les actifs s’installant en France viennent majoritairement de pays frontaliers (Royaume-Uni, Espagne, Italie, Belgique, Suisse, Allemagne), et dans ce cas, ils ont tendance à s’installer dans une région française limitrophe. Le Portugal et les États-Unis font aussi partie des pays les plus représentés.

Ainsi, 19 % des actifs venant de Belgique viennent habiter dans les Hauts-de-France et 12 % dans le Grand Est ; 32 % des actifs en provenance d’Espagne se répartissent entre l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine (19 % et 13 %). Le Grand Est devient le lieu de résidence de 67 % des actifs arrivant du Luxembourg et de 31 % des entrants d’Allemagne. Parmi les actifs arrivant de l’étranger dans le Grand Est, c’est donc plus de deux sur cinq qui viennent de l’un des quatre pays frontaliers (figures 2 et 3).

Parmi ces actifs, six sur dix travaillent à l’étranger. Cette fréquence est particulièrement importante dans les zones de Thionville et Longwy, proches du Luxembourg, où travaillent les trois quarts des arrivants qui y habitaient l’année précédente. Ce sont pour plus de la moitié des employés et des ouvriers. De même, six entrants sur dix en provenance de Suisse y travaillent, essentiellement ceux qui se sont installés dans la zone d’emploi de Saint-Louis. Quant aux actifs arrivant d’Allemagne et de Belgique, nombre d’entre eux travaillent hors de France : la moitié des entrants d’Allemagne travaillent en Allemagne et 5 % en Suisse, tandis qu’un arrivant de Belgique sur quatre a un emploi en Belgique, et un sur cinq en Allemagne.

Les autres nouveaux arrivants travaillent en France (un tiers) ou sont à la recherche d’un emploi (notamment 20 % des arrivants de Belgique).

Les entrants des pays frontaliers semblent donc faire essentiellement un choix de résidence qui ne repose pas seulement sur la proximité géographique du lieu de travail, mais sur d’autres critères (environnement, prix de l’immobilier…).

Parmi eux, 38 % sont de nationalité française. La moitié des actifs en provenance de Suisse ou du Luxembourg sont français, comme un tiers de ceux arrivant de Belgique ou d’Allemagne.

Près d’un quart des autres arrivants de l’étranger résidaient dans le reste de l’Union Européenne, un sur dix au Maghreb ou en Turquie et 5 % en Amérique du Nord. Le chômage les touche plus durement puisque deux sur cinq sont demandeurs d’emploi et parmi eux, ceux qui n’ont jamais travaillé sont plus nombreux. Les deux tiers des entrants non-frontaliers s’installent dans les grands pôles urbains de la région (Strasbourg, Nancy, Mulhouse, Metz, Reims, Troyes, Colmar), dont un quart dans la zone de Strasbourg.