Pôle Métropolitain Frontalier du Nord Lorrain : l’attractivité luxembourgeoise n’estompe
que partiellement la spécialisation industrielle historique
Créé début 2019, le Pôle Métropolitain Frontalier du Nord Lorrain est un territoire au nord de la métropole messine peuplé de plus de 300 000 habitants. La capitale luxembourgeoise, à proximité, a une forte influence sur son économie : son marché du travail est très déséquilibré par le travail frontalier et n’offre que 59 emplois pour 100 actifs occupés. La désindustrialisation, puis la reprise démographique depuis 2000 ont contribué à une forte augmentation de l’emploi présentiel qui représente 71 % de l’emploi fin 2016, contre 65 % en moyenne dans le Grand Est. Cette part élevée masque une offre limitée au regard des besoins de la population résidente. La concentration de l’emploi marchand dans de grands établissements contribue à une forte spécialisation des territoires dans des activités industrielles souvent historiques : métallurgie, production d’électricité, réparation de machines et industrie automobile. Ces particularités locales clivent les évolutions de l’appareil productif : l’emploi augmente dans les secteurs d’activités mieux orientés qu’au plan national et baisse dans les secteurs moins performants.
- Un bassin de main-d’œuvre fortement orienté vers le travail frontalier
- La baisse de population consécutive à la désindustrialisation s’infléchit en 2000
- L’emploi présentiel reste déficitaire au regard des besoins
- L’emploi marchand est fortement concentré dans de grands établissements
- La forte spécialisation industrielle ne profite pas aux activités complémentaires à l’industrie
- Après la crise, dynamisme et performance de l’emploi vont de pair
- Encadré Partenariat
Le Pôle Métropolitain Frontalier du Nord Lorrain a été créé début 2019, par huit intercommunalités de Moselle et de Meurthe-et-Moselle (figure 1 et champ). Dans ce territoire situé à la frontière du Luxembourg résident 338 000 habitants au 1er janvier 2016. Le Nord Lorrain est structuré autour des deux grands pôles urbains de Thionville à l’est et de Longwy (partie française) à l’ouest, ainsi que de la frange sud du pôle principalement luxembourgeois de Kayl-Ottange. Il constitue un espace sous forte influence urbaine, la quasi-totalité des habitants résidant dans un espace urbain (54 %) ou périurbain (39 %).
graphiqueFigure 1 – Nord Lorrain : un pôle sous forte influence urbaine

- Source : Insee, zonage en aires urbaines 2010.
Un bassin de main-d’œuvre fortement orienté vers le travail frontalier
En 2016, le Nord Lorrain ne compte que 59 emplois pour 100 actifs occupés résidant sur le territoire. Toutes ses intercommunalités sont concernées par ce déséquilibre entre emploi et main-d’œuvre locale, y compris celles où sont situés les grands pôles urbains. La communauté d’agglomération de Longwy, frontalière, a un ratio d’emplois sur actifs occupés voisin de la moyenne du territoire. Les ratios des communautés d’agglomérations de Portes de France-Thionville et du Val de Fensch sont les plus élevés, mais restent en deçà de la moyenne régionale, avec respectivement 88 et 70 emplois pour 100 actifs occupés contre 92 dans le Grand Est.
Ce déséquilibre s’accompagne de nombreux déplacements domicile-travail vers l’extérieur du territoire. En 2015, 42 % de ses 140 000 actifs occupés franchissent les frontières nationales pour aller travailler. Ils rejoignent presque exclusivement le Luxembourg dont la capitale est distante de moins de 50 km. Ainsi, les parts de travailleurs frontaliers s’échelonnent entre 30 % dans la communauté de communes de l’Arc Mosellan et 64 % dans celle de Cattenom et environs, bien au-delà de la moyenne du Grand Est (7,6 %) ou de la couronne d’intercommunalités limitrophes du Nord Lorrain (17 %). En complément, 12 % des résidents travaillent en France mais en dehors de la zone, dont les deux tiers dans l’aire urbaine de Metz. Les navettes domicile-travail entre le Nord Lorrain et cette grande aire sont équilibrées, avec 11 800 sorties pour 11 400 entrées.
La baisse de population consécutive à la désindustrialisation s’infléchit en 2000
La faiblesse de l’offre d’emploi sur le territoire est historiquement liée au déclin de la métallurgie et dans son sillage de toute l’industrie. Majoritaire en 1975, l’emploi industriel ne représente plus que 18 % de l’emploi du territoire en 2016. Sa baisse est continue depuis quarante ans (figure 2). Ces pertes ne sont pas compensées par l’essor d’autres secteurs de l’économie, entraînant un recul de l’ensemble de l’emploi jusqu’en 2000. En corollaire, elle génère une baisse de la population liée au déficit migratoire, une partie des actifs quittant le territoire pour aller chercher ailleurs l’emploi qu’ils ne trouvent plus sur place.
Une lente reprise démographique s’amorce à partir des années 2000, avec un rythme annuel moyen de + 0,5 % (0,3 point de plus que dans la région). C’est la conséquence indirecte de la croissance économique luxembourgeoise recourant massivement à une main-d’œuvre transfrontalière. Cette dynamique profite à la sphère présentielle, qui regroupe les activités de production de biens et services à destination de la population résidente. Mais, à partir de 2011, la crise économique a pu contribuer à stopper la croissance de l’emploi présentiel qui ne soutient plus l’emploi total.
tableauFigure 2 – La croissance de l'emploi présentiel stoppée après la criseÉvolution de la population et de l’emploi par sphères économiques dans le Nord Lorrain de 1975 à 2016
Population | Emploi présentiel | Emploi productif | Emploi total | Emploi industriel | |
---|---|---|---|---|---|
1975 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1982 | 92,5 | 105,7 | 67,5 | 82,7 | 64,4 |
1990 | 87,6 | 106,4 | 48,6 | 71,6 | 42,1 |
1999 | 87,0 | 110,1 | 42,8 | 69,6 | 34,9 |
2006 | 89,4 | 121,0 | 40,6 | 72,6 | 30,2 |
2011 | 91,9 | 125,2 | 36,5 | 71,8 | 25,4 |
2016 | 94,2 | 119,4 | 32,4 | 67,0 | 22,7 |
- Source : Insee, RP 1975 – 2016, exploitations complémentaires au lieu de travail.
graphiqueFigure 2 – La croissance de l'emploi présentiel stoppée après la criseÉvolution de la population et de l’emploi par sphères économiques dans le Nord Lorrain de 1975 à 2016

- Source : Insee, RP 1975 – 2016, exploitations complémentaires au lieu de travail.
L’emploi présentiel reste déficitaire au regard des besoins
Les profondes mutations de ces dernières décennies ont particulièrement transformé l’économie du Nord Lorrain, devenue très présentielle. En 2016, 71 % des emplois relèvent en effet de la sphère présentielle, contre 65 % en moyenne dans le Grand Est. L’offre d’emplois présentiels y est cependant limitée et peu dynamique comparée à la population résidente dont elle répond aux besoins. Pour 100 habitants, le Nord Lorrain ne compte que 17 emplois présentiels, contre 24 dans le Grand Est ; cet effectif est stable depuis 2000, alors qu’il augmente sensiblement dans la région (+ 2 emplois pour 100 habitants).
La faiblesse relative du nombre de postes de travail offerts par rapport à la moyenne régionale est la plus marquée dans les fonctions intellectuelles supérieures, qui regroupent la gestion, les prestations intellectuelles et la conception-recherche, tant dans la sphère présentielle que dans la sphère productive. La main-d’œuvre locale est attirée par le Luxembourg voisin. Les actifs occupés résidant dans le Nord Lorrain et exerçant une fonction intellectuelle supérieure sont en effet presque trois fois plus nombreux que le nombre d’emplois de ces fonctions présents sur le territoire. Ce déséquilibre concerne dans une moindre mesure les professions des fonctions d’intermédiation (commerce inter-entreprises et transports-logistique) et de productions matérielles (BTP, fabrication et agriculture). Globalement, ce déséquilibre est moins marqué dans le secteur non-marchand que dans le secteur marchand, pour lequel la main-d’œuvre est deux fois plus importante que les emplois occupés sur le territoire.
L’emploi marchand est fortement concentré dans de grands établissements
L’appareil productif du Nord Lorrain se démarque par la forte présence de grandes entreprises, souvent multinationales, avec des établissements de grande taille spécialisés dans une fonction de productions matérielles. Ainsi, les dix plus grands établissements du secteur marchand non agricole emploient à eux seuls près de 8 000 salariés fin 2015. Cela représente près de 18,0 % de l’emploi salarié du territoire, contre 2,1 % dans le Grand Est. La dépendance à quelques établissements, dont trois approchent ou dépassent les 1 000 salariés, est un facteur de fragilité pour le territoire, en partie liée à sa petite taille. La moitié des effectifs est pourtant concentrée dans 1,6 % des établissements, une part voisine de celle du Grand Est (1,7 %).
Vingt établissements dépassent les 200 salariés fin 2015 (figure 3). Les trois quarts d’entre eux sont situés à l’est du pôle, dont les trois plus importants. Ils contribuent ainsi fortement à la spécialisation des territoires dans des activités productives : la production et distribution d’électricité à Cattenom, la métallurgie (Arcelor-Mittal) et l’industrie automobile (Thyssenkrupp) à Florange. De grands établissements de la sphère productive sont également présents à Hayange (métallurgie) et Basse-Ham (fabrication de machines). À Thionville, les plus grands établissements appartiennent au contraire à la sphère présentielle : commerce de détail, transport et santé. À l’ouest du territoire, Villiers-la-Montagne est tournée vers la métallurgie, tandis que les villes frontalières de Mont-Saint-Martin et Longlaville accueillent de grands établissements de la sphère présentielle : santé, action sociale et commerce de détail.
graphiqueFigure 3 – Près de la moitié des grands établissements marchands tournés vers une activité productive

- Champ : établissements de plus de 200 salariés du secteur marchand non agricole.
- Source : Insee, Clap 2015.
La forte spécialisation industrielle ne profite pas aux activités complémentaires à l’industrie
En 2015, le Nord Lorrain reste très fortement tourné vers l’industrie (figure 4), malgré la forte baisse de l’emploi industriel au cours des quarante dernières années. Ses activités les plus spécifiques sont toutes industrielles. La métallurgie emploie ainsi à elle seule encore 7,4 % des 44 100 salariés des secteurs marchands non agricoles travaillant dans ce territoire. C’est cinq fois plus que dans le Grand Est, qui est déjà une région deux fois plus spécialisée dans ce domaine qu’en moyenne en France de province (France métropolitaine hors Île-de-France). La production et distribution d’électricité d’une part, et la réparation et installation de machines et équipements d’autre part, sont également très spécifiques dans le Nord Lorrain ; leur poids y est deux à trois fois plus important que dans le Grand Est. L’industrie automobile se démarque enfin légèrement, alors que ce secteur est déjà deux fois plus présent dans la région qu’en France de province. À eux seuls, ces quatre secteurs d’activité rassemblent 18,0 % de l’emploi salarié des secteurs marchands non agricoles du Nord Lorrain fin 2015, contre 6,7 % dans le Grand Est et 4,1 % en moyenne en France de province.
Cette forte spécialisation industrielle ne profite cependant pas aux activités complémentaires à l’industrie. Ainsi, le contrôle et les analyses techniques, le commerce de gros, les transports, l’entreposage et la logistique, y sont moins présents que dans le Grand Est. L’écosystème des activités est en effet peu favorable à l’installation d’activités complémentaires à l’industrie, car les entreprises en place ont spécialisé leurs établissements dans la production, avec en corollaire moins de fonctions de direction, de R&D et de fonctions commerciales. En outre, l’environnement étranger laisse peu d’opportunités à un développement local des fonctions intellectuelles supérieures. La forte spécialisation luxembourgeoise dans ce domaine et les rémunérations supérieures proposées pèsent sur le développement des activités juridiques et comptables, de consulting, de la finance, et de l’immobilier dans le Nord Lorrain. Les activités logistiques et support souffrent par ailleurs de la proximité de la plateforme multimodale de Dudelange côté luxembourgeois ou du terminal de conteneurs d’Athus, côté belge.
tableauFigure 4 – Métallurgie et production d’électricité plus fortement implantées sur le territoirePart dans l’emploi et spécificité des secteurs d’activités du Nord Lorrain fin 2015
Activité | Effectifs salariés du Nord-Lorrain fin 2015 | Part dans l’emploi fin 2015 (en %) | Spécificité par rapport au Grand Est |
---|---|---|---|
Commerce de gros, à l'exception des automobiles et des motocycles | 1 079 | 2,4 | 0,4 |
Industries alimentaires | 949 | 2,2 | 0,6 |
Services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager | 883 | 2,0 | 0,7 |
Transports terrestres et transport par conduites | 1 753 | 4,0 | 0,8 |
Activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite | 1 004 | 2,3 | 0,9 |
Travaux de construction spécialisés | 2 931 | 6,7 | 0,9 |
Fabrication de machines et équipements n.c.a. | 970 | 2,2 | 1,0 |
Fabrication de produits métalliques, à l'exception des machines et des équipements | 1 346 | 3,1 | 1,1 |
Restauration | 2 275 | 5,2 | 1,2 |
Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles | 1 566 | 3,6 | 1,4 |
Industrie automobile | 1 541 | 3,5 | 1,4 |
Commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles | 7 328 | 16,6 | 1,4 |
Autres services personnels | 1 072 | 2,4 | 1,7 |
Réparation et installation de machines et d'équipements | 1 065 | 2,4 | 2,1 |
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné | 2 084 | 4,7 | 3,3 |
Métallurgie | 3 242 | 7,4 | 4,8 |
- Lecture : le secteur de la métallurgie représente 7,4 % de l’emploi marchand du Nord Lorrain fin 2015. La part de ce secteur est 4,8 fois plus élevée que dans le Grand Est.
- Champ : secteurs d’activité (en A88) représentant plus de 2 % de l’emploi marchand non agricole du Nord Lorrain, hors activités pour la santé humaine, hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement.
- Source : Insee, Clap 2015.
graphiqueFigure 4 – Métallurgie et production d’électricité plus fortement implantées sur le territoirePart dans l’emploi et spécificité des secteurs d’activités du Nord Lorrain fin 2015

- Lecture : le secteur de la métallurgie représente 7,4 % de l’emploi marchand du Nord Lorrain fin 2015. La part de ce secteur est 4,8 fois plus élevée que dans le Grand Est.
- Champ : secteurs d’activité (en A88) représentant plus de 2 % de l’emploi marchand non agricole du Nord Lorrain, hors activités pour la santé humaine, hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement.
- Source : Insee, Clap 2015.
Après la crise, dynamisme et performance de l’emploi vont de pair
Les secteurs qui affichent une croissance de l’emploi entre fin 2011 et fin 2015 dans le Nord Lorrain (secteurs dynamiques) sont en général ceux où cette évolution est plus favorable qu’en France de province (secteurs performants) (figure 5). Dynamisme et performance sont donc simultanément positifs. Symétriquement, dynamisme et performance sont le plus souvent simultanément négatifs, la baisse de l’emploi du territoire au cours de cette période se conjuguant avec une évolution plus défavorable qu’en France de province. Ceci est le reflet d’un effet amplificateur des évolutions nationales, à la hausse comme à la baisse, dans la sphère productive comme dans la sphère présentielle.
Dans la sphère productive, les grands secteurs de spécialisation de la production et distribution d’électricité et de l’industrie automobile sont bien orientés, avec des croissances annuelles moyennes de l’emploi salarié (+ 3,5 % et + 1,7 %) très supérieures à celles observées en France de province entre fin 2011 et fin 2015 (+ 2,1 points et + 4,0 points). Les activités d’architecture et d’ingénierie allient également dynamisme et performance, tout comme la réparation de machines et d’équipement. Les secteurs historiquement en difficulté restent au contraire mal orientés sur la période récente, avec une situation encore plus défavorable qu’au niveau national : l’emploi chute fortement dans la métallurgie (- 5,2 % par an, soit - 2,0 points par rapport à la France de province) et dans la fabrication de produits métalliques (- 4,2 % par an, soit - 3,2 points). La fabrication de machines et les services aux bâtiments connaissent également des difficultés plus fortes qu’ailleurs. L’industrie alimentaire se distingue, avec une baisse marquée dans le Nord Lorrain, alors que l’emploi se maintient au plan national hors Île-de-France.
Dans la sphère présentielle, l’effet amplificateur du territoire joue peu. Le dynamisme du secteur des autres services personnels est toutefois de 2,3 % par an, soit 2,1 points de plus qu’en moyenne en France de province. Dans la restauration, le dynamisme de la zone (+ 1,3 % par an) est à peine plus marqué qu’en France de province. La proximité du Luxembourg pourrait par contre avoir un effet amplificateur sur les évolutions d’emploi de secteurs très en difficulté, notamment dans le commerce, les transports et la construction spécialisée. Plus gros pourvoyeur d’emplois, le commerce de détail a une évolution atone dans le Nord Lorrain, en léger décrochage par rapport à l’évolution de la France de province.
tableauFigure 5 – Des activités présentielles mal orientées et moins performantesDynamisme et performance de l’appareil productif Nord Lorrain entre fin 2011 et fin 2015
Activité | Dynamisme (en %) | Performance par rapport à la province (en points) | Effectifs salariés du Nord Lorrain fin 2015 |
---|---|---|---|
Commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles | 0,0 | -0,4 | 7 328 |
Métallurgie | -5,2 | -2,0 | 3 242 |
Travaux de construction spécialisés | -5,7 | -2,9 | 2 931 |
Restauration | 1,3 | 0,1 | 2 275 |
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné | 3,5 | 2,1 | 2 084 |
Transports terrestres et transport par conduites | -5,7 | -3,5 | 1 753 |
Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles | -2,2 | -1,0 | 1 566 |
Industrie automobile | 1,7 | 4,0 | 1 541 |
Fabrication de produits métalliques, à l'exception des machines et des équipements | -4,2 | -3,2 | 1 346 |
Commerce de gros, à l'exception des automobiles et des motocycles | -5,7 | -5,0 | 1 079 |
Autres services personnels | 2,3 | 2,1 | 1 072 |
Réparation et installation de machines et d'équipements | 2,7 | 3,6 | 1 065 |
Activités des services financiers, hors assurance et caisses de retraite | -0,4 | -0,6 | 1 004 |
Fabrication de machines et équipements n.c.a. | -3,2 | -1,6 | 970 |
Industries alimentaires | -2,0 | -2,0 | 949 |
Services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager | -3,6 | -5,4 | 883 |
Activités d'architecture et d'ingénierie ; activités de contrôle et analyses techniques | 4,9 | 3,3 | 677 |
Activités de poste et de courrier | -4,0 | -2,1 | 648 |
Activités juridiques et comptables | 0,4 | -0,2 | 623 |
Entreposage et services auxiliaires des transports | 0,7 | -5,4 | 568 |
Génie civil | -1,9 | -0,4 | 496 |
- Dynamisme : évolution annuelle moyenne de l’emploi du Nord Lorrain entre 2011 et 2015.
- Performance : différence (en points) des évolutions annuelles moyennes du Nord Lorrain et de France de province.
- Lecture : entre fin 2011 et fin 2015, les effectifs du secteur de l’industrie automobile augmentent de 1,7 % par an en moyenne, un rythme de croissance supérieur de 4,0 points à la moyenne de province.
- Champ : établissements du secteur marchand non agricole, hors activités pour la santé humaine, hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement. Seuls les secteurs d’activité (en A88) représentant plus de 1 % de l’emploi sont représentés.
- Source : Insee, Clap 2011-2015.
graphiqueFigure 5 – Des activités présentielles mal orientées et moins performantesDynamisme et performance de l’appareil productif Nord Lorrain entre fin 2011 et fin 2015

- Dynamisme : évolution annuelle moyenne de l’emploi du Nord Lorrain entre 2011 et 2015.
- Performance : différence (en points) des évolutions annuelles moyennes du Nord Lorrain et de France de province.
- Lecture : entre fin 2011 et fin 2015, les effectifs du secteur de l’industrie automobile augmentent de 1,7 % par an en moyenne, un rythme de croissance supérieur de 4,0 points à la moyenne de province.
- Champ : établissements du secteur marchand non agricole, hors activités pour la santé humaine, hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement. Seuls les secteurs d’activité (en A88) représentant plus de 1 % de l’emploi sont représentés.
- Source : Insee, Clap 2011-2015.
Encadré Partenariat
L’étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Direction régionale de l’Insee Grand Est et la Préfecture de la région Grand Est.
Définitions
La partition de l’économie en deux sphères, présentielle et productive, permet de mieux comprendre les logiques de spatialisation des activités et de mettre en évidence le degré d’ouverture des systèmes productifs locaux. Les activités présentielles sont les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu’elles soient résidentes ou touristes. Déterminée par différence, la sphère productive regroupe les activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises correspondantes.
L’analyse fonctionnelle de l’emploi vient compléter les approches par les secteurs d’activité et par sphères économiques. Elle s’appuie sur les professions des actifs, les répartissant en quinze fonctions transversales aux secteurs d’activité. Dans la ligne des travaux de Laurent Carroué (« La France - Les mutations des systèmes productifs »), les fonctions sont ensuite rassemblées en 5 groupes : les fonctions intellectuelles supérieures (conception-recherche, prestations intellectuelles et gestion), les fonctions d’intermédiation (commerce inter-entreprises et transports-logistique), les productions matérielles (agriculture-pêche, bâtiment et travaux publics et fabrication), l’administration et santé (administration publique, éducation-formation et santé et action sociale) et les services de proximité et commerces (services de proximité, distribution, entretien-réparation et culture-loisirs).
L’indice de spécificité sectoriel permet de dégager les activités dans lesquelles le Nord Lorrain est spécialisé, par comparaison de la structure sectorielle du territoire à celle de la région Grand Est. Un indice inférieur à 1 (respectivement supérieur à 1) signifie que le secteur est sous-représenté (respectivement surreprésenté) dans la région par rapport au reste du Grand Est.
Champ
Le Pôle Métropolitain Frontalier du Nord Lorrain est une structure intercommunale (se référant à la loi du 16 décembre 2010) regroupant 8 intercommunalités : les communautés de communes de Terre Lorraine du Longuyonnais, du Cœur du Pays Haut, de Cattenom et Environs, de l’Arc Mosellan et du Pays Haut Val d’Alzette et les communautés d’agglomérations de Longwy, du Val de Fensch et des Portes de France-Thionville.
Dans cette étude, les historiques des évolutions de l’emploi et de la population sont analysés à partir des recensements de la population (exploitations lourdes au lieu de travail de 1975 à 1990 et exploitations complémentaires au lieu de travail de 1999 à 2016). Le recensement 2016 est également mobilisé pour l’analyse fonctionnelle des emplois.
Sur la période récente (fin 2011-fin 2015), l’appareil productif du Pôle est analysé à partir de la source Clap, sur un champ restreint aux établissements marchands non agricoles. Les secteurs de la santé, de l’hébergement médico-social et social et de l’action sociale sont également exclus de ce champ, en raison d’évolutions atypiques liées à des entrées-sorties du champ marchand.
Pour en savoir plus
Ébro A., Gass C., « 3 700 emplois liés à la centrale nucléaire de Cattenom et 61 communes concernées dans le Grand Est », Insee Analyses Grand Est n° 91, février 2019.
Gascard N., Lu A-V., « Les mutations économiques renforcent les spécificités territoriales », Insee Analyses Grand Est n° 52, septembre 2017.
Commissariat général à l’égalité des territoires, « Ouvrir dans un nouvel ongletMission sur la gouvernance du Nord lorrain », avril 2017.
Challand C., Isel A., « Un tissu productif régional toujours spécialisé dans l’industrie », Insee Analyses Grand Est n° 6, mars 2016.