Insee Conjoncture Ile-de-France ·
Juin 2023 · n° 44
Bilan économique 2022 - Ile-de-France La reprise économique se poursuit en Île-de-France, dans un contexte inflationniste
En 2022, en Île-de-France comme au niveau national, l’économie poursuit sa reprise, de façon plus modérée toutefois qu’en 2021. Certains indicateurs évoluent plus fortement qu’au niveau national, et sont plus favorables qu’avant la crise sanitaire. C’est le cas de l’emploi, qui progresse de 1,9 % (+1,3 % en France hors Mayotte) pour atteindre 6,3 millions de salariés, un niveau supérieur de 4,1 % à celui de fin 2019. Le taux de chômage se stabilise à 6,9 %, proche du dernier point le plus bas, enregistré fin 2008. Avec le retour des clientèles internationales, la fréquentation hôtelière s’approche de son niveau d’avant-crise.
Malgré une certaine résilience de l’économie francilienne, le contexte international et ses répercussions notamment en termes d’inflation ont eu des effets induits sur une partie des secteurs d’activité dans la région. En particulier, la construction et la commercialisation de logements neufs, l’industrie automobile et les immatriculations de véhicules neufs ont subi les conséquences de l’accroissement des coûts et de la hausse des taux d’intérêt. En fin d’année, la création d’emplois ralentit fortement en Île-de-France comme au niveau national, et le contexte du début 2023 reste marqué par des niveaux de prix élevés.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.
Transports - Des situations contrastées dans le secteur des transports Bilan économique 2022
Nicolas Cadéron (Insee)
En 2022, le transport aérien poursuit sa reprise en Île-de-France comme au niveau national, en particulier sur les lignes internationales avec la fin de la majorité des restrictions liées au Covid-19. Le nombre de voyages dans les transports collectifs franciliens continue également de progresser avec 4 milliards de voyages en 2022, sans atteindre le niveau d’avant-crise sanitaire. Les immatriculations de véhicules neufs diminuent quant à elles nettement après la faible reprise de 2021, atteignant leur plus faible niveau depuis 2010.
Insee Conjoncture Ile-de-France
No 44
Paru le :01/06/2023
Une hausse très nette du transport aérien mais sans atteindre le niveau d’avant-crise
Après une année 2020 marquée par la crise sanitaire, 2021 a été placée sous le signe du redémarrage progressif de l’activité des aéroports. En 2022, le trafic aérien en France, mesuré par le nombre de passagers, poursuit sa reprise avec 92,6 % d’augmentation entre 2021 et 2022, grâce aux lignes internationales (+128,2 %) et aux lignes à bas coût (+107,0 %). Cependant, le trafic aérien demeure inférieur de 19,0 % à son niveau d’avant-crise (figure 1).
En Île-de-France, le trafic aérien suit la même tendance. En 2022, le nombre total de passagers dans la région (86,7 millions) est en augmentation de 106,7 % par rapport à 2021. Comme au niveau national, il demeure nettement inférieur à celui de 2019 (-19,8 %). Le nombre de passagers progresse plus fortement qu’en France sur presque tous les types de lignes, en particulier pour les lignes à bas coût (+140,4 % par rapport à 2021) dont la fréquentation a quasiment rattrapé le niveau d’avant-crise (figure 2). Le trafic sur les lignes nationales reprend plus progressivement (+46,5 % en un an) et reste en retrait de 22,7 % par rapport à 2019.
tableauFigure 1 – Passagers des aéroports par type de ligne
Type de ligne | Île-de-France | France entière | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Passagers 2022 (nombre) | Évolution entre 2021 et 2022 | Évolution entre 2019 et 2022 | Évolution annuelle moyenne entre 2016 et 2021 ¹ | Évolution entre 2021 et 2022 | Évolution entre 2019 et 2022 | Évolution annuelle moyenne entre 2016 et 2021 ¹ | |
Lignes nationales ² | 12 503 128 | 46,5 | -22,7 | -12,2 | 39,2 | -17,8 | -8,4 |
Lignes internationales | 74 145 677 | 122,1 | -19,2 | -16,2 | 128,2 | -19,4 | -16,1 |
Transit | 12 763 | 130,0 | -63,6 | -39,7 | 56,5 | -33,7 | -20,5 |
Total | 86 661 568 | 106,7 | -19,8 | -15,5 | 92,6 | -19,0 | -13,5 |
dont lignes à bas coût (low cost) | 23 892 491 | 140,4 | -0,9 | -12,4 | 107,0 | -1,9 | -8,7 |
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 27,6 | /// | /// | /// | /// | /// | /// |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Note : données brutes.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Île-de-France
National ¹ | International | À bas coût (low cost) | |
---|---|---|---|
2016 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2017 | 100,9 | 105,2 | 110,3 |
2018 | 99,2 | 110,3 | 122,0 |
2019 | 98,9 | 113,7 | 125,0 |
2020 | 41,2 | 32,6 | 34,0 |
2021 | 52,1 | 41,3 | 51,6 |
2022 | 76,4 | 91,8 | 123,9 |
- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Île-de-France

- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
La fréquentation des transports en commun franciliens ne retrouve pas son niveau d’avant-crise
Durant la crise sanitaire, la fréquentation des transports en commun franciliens a été très réduite. La reprise entamée en 2021 se poursuit en 2022 (+21,9 % par rapport à 2021), avec la fin des mesures sanitaires et le retour des touristes (figure 3). Parmi les modes de transport, le réseau ferré est celui qui progresse le plus en 2022. Le trafic augmente de 24,8 % sur le réseau SNCF et de 21,2 % sur celui géré par la RATP, dont 31,9 % pour le métro et 34,8 % pour le RER. En revanche, l’utilisation du réseau de bus de la RATP augmente très faiblement, de 1,4 % pour les bus parisiens et de 1,1 % pour les bus de banlieue, dans un contexte de difficultés de recrutement de conducteurs de bus. La fréquentation dans les transports en commun franciliens reste globalement inférieure de 14,0 % à celle de 2019.
tableauFigure 3 – Nombre de voyages dans les transports collectifs franciliens
Réseau de transports | 2019 | 2021 | 2022 | Évolution (en %) | |
---|---|---|---|---|---|
2022/2019 | 2022/2021 | ||||
RATP | 3 297 | 2 343 | 2 839 | -13,9 | 21,2 |
Dont Métro | 1 498 | 1 015 | 1 339 | -10,6 | 31,9 |
RER | 497 | 342 | 461 | -7,2 | 34,8 |
Bus Paris | 291 | 212 | 215 | -26,1 | 1,4 |
Bus banlieue | 681 | 524 | 530 | -22,2 | 1,1 |
Tramways (T4 et T11E SNCF exclus) | 331 | 250 | 293 | -11,5 | 17,2 |
Bus grande couronne | 449 | 340 | 389 | -13,4 | 14,4 |
Tramway T9 (Kéolis) | /// | /// | 25 | /// | /// |
SNCF 1 | 919 | 609 | 760 | -17,3 | 24,8 |
Ensemble | 4 665 | 3 292 | 4 012 | -14,0 | 21,9 |
- 1 Trains, RER, T4 et T11E inclus.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Sources : SNCF, RATP et Optile.
Les immatriculations de véhicules neufs diminuent
En 2022, le nombre de nouvelles immatriculations, tous véhicules confondus, est de 2 millions en France, dont 362 700 en Île-de-France, soit un repli respectif de 9,9 % et de 7,7 % en un an (figure 4). Ces baisses s’inscrivent dans un contexte de forte inflation et de pénurie de composants électroniques, et succèdent à une reprise très modérée en 2021. Il en résulte que le nombre d’immatriculations s’établit à un niveau bien inférieur à celui d’avant-crise, en Île-de-France comme en France (respectivement -26,1 % et -29,3 %). Au sein de la région, les immatriculations de véhicules particuliers diminuent de 5,1 % et celles des véhicules utilitaires légers de 19,2 %.
Au niveau départemental, la situation est contrastée. Le nombre d’immatriculations tous véhicules confondus se redresse en Seine-Saint-Denis (+9,0 %), grâce aux immatriculations de véhicules neufs particuliers (+28,3 %). À l’opposé, les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine sont plus fortement touchés par la baisse tous véhicules confondus, respectivement -15,8 % et -14,1 %.
tableauFigure 4 – Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage | Nombre d’immatriculations en 2022 | Évolution (%) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble ¹ | Dont véhicules particuliers | Dont véhicules utilitaires légers ² | Dont véhicules industriels à moteur ³ | 2021 - 2022 | 2019 - 2022 | Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 * | |
Paris | 56 108 | 46 777 | 8 252 | 468 | -2,5 | -21,2 | -4,5 |
Seine-et-Marne | 37 367 | 30 022 | 6 632 | 671 | -9,3 | -27,7 | -3,2 |
Yvelines | 66 431 | 59 308 | 6 488 | 582 | -15,8 | -24,5 | -1,2 |
Essonne | 36 639 | 30 143 | 5 697 | 745 | -1,5 | -24,0 | -3,2 |
Hauts-de-Seine | 72 239 | 59 358 | 11 841 | 680 | -14,1 | -33,8 | -2,7 |
Seine-Saint-Denis | 36 467 | 26 961 | 8 434 | 1 055 | 9,0 | -21,6 | -6,2 |
Val-de-Marne | 30 108 | 24 232 | 5 542 | 321 | -3,6 | -24,9 | -3,9 |
Val-d'Oise | 27 304 | 21 871 | 4 845 | 439 | -6,4 | -24,8 | -3,2 |
Île-de-France | 362 663 | 298 672 | 57 731 | 4 961 | -7,7 | -26,1 | -3,2 |
France entière | 1 988 206 | 1 576 950 | 358 893 | 46 171 | -9,9 | -29,3 | -2,8 |
- ¹ : y compris immatriculations de transports en commun.
- ² : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ³ : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes.
- Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
- Source : SDES, Rsvero.
Les données d’immatriculations sont calculées sur un champ homogène avec les données de parc publiées. Toutes les immatriculations sont prises en compte, à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire. Des corrections aux séries diffusées en 2022 sur ce nouveau champ ont également été apportées afin de refléter les caractéristiques des véhicules lors de leur première immatriculation. En effet, certains véhicules avaient été dénombrés selon leurs caractéristiques et localisation actuelles qui pouvaient être, dans certains cas, différentes de celles de leur première immatriculation (par exemple, un véhicule utilitaire léger immatriculé en 2015 puis revendu en 2017 comme voiture avait été comptabilisé comme voiture particulière en 2015). Ces véhicules sont désormais reclassés dans leur catégorie initiale.
Le transport routier de marchandises en recul en Île-de-France
En 2022, l’activité du transport routier de marchandises diminue de 3,3 % par rapport à 2021 (-1,6 % en France métropolitaine). Le fret routier à l’intérieur de la région représente 4,67 milliards de tonnes-kilomètres, en recul de 1,4 % par rapport à 2021 (figure 5). Il demeure toutefois supérieur à son niveau d’avant-crise (+2,9 %). En ce qui concerne les échanges avec les autres régions de France métropolitaine, ils poursuivent leur repli entamé avec la crise sanitaire. Ainsi, la baisse des flux sortant de la région accélère (-4,6 % après -2,4 % entre 2020 et 2021), tandis que les flux entrants diminuent également, mais moins fortement (-3,2 % après -4,4 %).
tableauFigure 5 – Transport de marchandises par la route
Île-de-France | 2022 (p) (millions de tonnes - kilomètres) | Évolution entre 2021 et 2022 (%) | Évolution entre 2019 et 2022 (%) | Évolution annuelle moyenne entre 2016 et 2021 ¹ (%) |
---|---|---|---|---|
Entrées dans la région | 9 188 | -3,2 | -8,1 | 0,5 |
Sorties de la région | 7 806 | -4,6 | -7,1 | 0,8 |
Intérieur de la région | 4 670 | -1,4 | 2,9 | 1,5 |
- p : données provisoires.
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
- Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Immatriculations de véhicules neufs
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.
Le transport de marchandises comprend tout mouvement de marchandises à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, fluvial, maritime, aérien, etc. Il se mesure en tonnes-kilomètres ou, sur un trajet donné, en tonnes.
Le transport de voyageurs comprend tout mouvement de voyageurs à bord d’un mode de transport quel qu’il soit : ferroviaire, routier, maritime, aérien… Il se mesure en voyageurs-kilomètres ou, sur un trajet donné, en nombre de voyageurs.
Pour en savoir plus
(1) Didou O., Limousin F., « Ouvrir dans un nouvel ongletImmatriculations des voitures particulières en 2022 : forte baisse dans le neuf comme dans l’occasion », SDES, Derniers résultats, mars 2023.
(3) Site d’Ouvrir dans un nouvel ongletÎle-de-France Mobilités.
(4) Site de l’Ouvrir dans un nouvel ongletUnion des aéroports de Paris.