En 2022, la fréquentation dans les hôtels bretons est pratiquement revenue à son niveau d’avant la crise sanitaire. Avec 7,9 millions de nuitées enregistrées, la fréquentation annuelle est en effet inférieure de 1,4 % à celle constatée en 2019 (-3,4 % en France métropolitaine) (figure 1). Encore nettement déficitaire sur les quatre premiers mois de l’année 2022, le nombre de nuitées enregistrées en Bretagne dépasse celui d’avant-crise durant le mois de mai et en pleine saison estivale (juillet et août). C’est aussi le cas au niveau national (figure 2).

Les Côtes-d’Armor tirent particulièrement leur épingle du jeu avec une fréquentation hôtelière en hausse de 3,3 % en 2022 comparée à 2019 (figure 3). La fréquentation est stable dans le Morbihan (-0,1 %) mais reste en deçà de son niveau d’avant-crise en Ille-et-Vilaine (-1,8 %) et surtout dans le Finistère (-4,9 %). En 2022, les établissements bretilliens concentrent 37,8 % des nuitées d’hôtels passées dans la région, loin devant ceux du Morbihan (23,6 %), du Finistère (23,3 %) et des Côtes-d’Armor (15,2 %).

L’épidémie de Covid-19 a considérablement freiné la venue de la clientèle non-résidente. Ainsi, en 2021, cette clientèle représentait moins de 10 % des nuitées dans les hôtels en Bretagne. En 2022, cette part remonte à 14,2 %, un niveau proche de celui observé avant-crise (15,1 % en 2019). Elle diffère d’un département à l’autre, allant de 10,7 % dans le Morbihan à 16,8 % en Ille-et-Vilaine. En France, la part des nuitées de non-résidents est nettement plus importante. Elle était d’un cinquième en 2021 et a grimpé à près d’un tiers en 2022, sans toutefois atteindre les 36,3 % observés en 2018.

En 2022, 44,4 % des nuitées passées dans les hôtels bretons l’ont été dans les établissements classés 3 étoiles, 24,5 % dans les 1 ou 2 étoiles, 22,9 % dans les 4 ou 5 étoiles et 8,2 % dans ceux non classés (figure 4). La fréquentation est en hausse dans les hôtels haut de gamme (+5,0 % pour les 3 étoiles et +2,8 % pour les 4-5 étoiles), alors qu’elle est particulièrement en berne pour les établissements non classés (-21,0 %). Ces évolutions entre 2021 et 2022 sont à mettre en lien avec une légère augmentation du parc d’établissements haut de gamme et surtout une diminution notable des hôtels moins bien classés (-5,3 % pour les non classés et -6,5 % pour les 1 ou 2 étoiles). Cette tendance à la montée en gamme s’observe également sur l’ensemble du pays avec une augmentation de 2,6 % des nuitées dans les hôtels 4-5 étoiles. En 2022, 29,1 % des nuitées passées en France sont dans des hôtels 4 ou 5 étoiles.

Enfin, comparé à 2021, le taux d’occupation dans les hôtels augmente en 2022 quel que soit le mois de l’année. Il se situe à 37,2 % en janvier pour progressivement atteindre 80,4 % en août, puis redescendre à 44,6 % en décembre.

En 2022, 13,6 millions de nuitées ont été comptabilisées dans les campings bretons. C’est 24,5 % de plus qu’en 2021 et surtout une augmentation de 12,1 % par rapport au niveau d’avant-crise de 2019 (figure 5). Ces fortes hausses sont supérieures à celles mesurées sur l’ensemble de la France métropolitaine (+20,8 % par rapport à 2021 et +7,5 % par rapport à 2019).

L’augmentation de la fréquentation s’observe dans les quatre départements de la région (de +10,4 % dans le Finistère à +14,0 % dans les Côtes-d’Armor). En 2022, le Morbihan et le Finistère sont de loin les départements bretons accueillant le plus de campeurs avec respectivement 37,0 % et 35,9 % du nombre total de nuitées. Suivent les Côtes-d’Armor avec 17,1 %, tandis que seules 10,0 % des nuitées sont passées en Ille-et-Vilaine, ce département ne totalisant que 4 % de la longueur du littoral breton.

En 2022, la clientèle non-résidente représente près d’un cinquième des nuitées (19,5 %, contre 28,4 % en France métropolitaine). Cette proportion est certes supérieure à celle observée en 2021 (11,6 %) et 2020 (12,9 %), mais elle reste en deçà de 2,1 points de celle de 2019 (21,6 %). C’est particulièrement le cas en Ille-et-Vilaine (-4,6 points).

Les emplacements équipés de mobile-homes, chalets ou bungalows ont un net succès. En 2022, ils totalisent 52,1 % des nuitées effectuées dans les campings, soit 2,4 points de plus qu’en 2019. Cette proportion est encore plus élevée dans le Morbihan (56,8 %), alors qu’elle est nettement moindre dans les Côtes-d’Armor (39,4 %). En France métropolitaine, l’engouement pour ces emplacements équipés est encore plus fort (56,1 % des nuitées) et il est en hausse de 3,1 points depuis 2019.

En 2022, le taux d’occupation dans les campings bretons est de l’ordre de 22 % en avril et mai. Il atteint 30 % en juin, puis grimpe à 64 % en juillet et 74 % en août. Il redescend à 33 % en septembre. Ces taux mensuels d’occupation sont systématiquement plus élevés que ceux constatés pour l’ensemble des campings de France métropolitaine.

Les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) totalisent en Bretagne 4,3 millions de nuitées en 2022, un chiffre en augmentation de 5,7 % par rapport à 2019. En France métropolitaine, la fréquentation en 2022 reste légèrement en deçà du niveau atteint en 2019 (-0,6 %).

En 2022, les établissements touristiques bretons (hôtels, campings et AHCT) ont comptabilisé 25,8 millions de nuitées, représentant 5,9 % des 439,4 millions de nuitées enregistrées en France (métropolitaine pour les campings). La Bretagne se distingue en totalisant 10,1 % des nuitées en camping, alors qu’elle ne regroupe que 4,4 % des nuitées en AHCT et 3,8 % de celles en hôtel.

Ainsi, les nuitées en camping représentent plus de la moitié (52,8 %) des nuitées passées dans la région, loin devant celles passées en hôtel (30,7 %) ou en AHCT (16,5 %). La répartition est très différente au niveau national, où moins d’un tiers (30,9 %) des nuitées sont effectuées dans les campings et près de la moitié (47,2 %) dans les hôtels.

En lien avec le déficit de fréquentation de janvier à avril 2022 par rapport aux mêmes mois en 2019, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie bretonne, en euros courants, est en berne en janvier (-20 %) et relativement stable de février à avril (figure 6). Il rebondit fortement en mai (+22 %) et est supérieur d’environ 7 % en juin et juillet. Lors des mois d’août à novembre, le chiffre d’affaires est nettement plus élevé (entre 13 % et 17 %) pour s’infléchir seulement en décembre (+4 %). En France, l’évolution est similaire avec toutefois une augmentation du chiffre d’affaires plus soutenue au second semestre. Au total en 2022, en euros courants, le chiffre d’affaires des hôtels augmente de plus de 9 % en Bretagne par rapport à celui de l’avant-crise et de 12 % au niveau national.

Dans la restauration, l’évolution du chiffre d’affaires au cours de l’année 2022 comparée à celle de 2019 suit les mêmes tendances que celles de l’hôtellerie dans la région, mais dans des proportions moindres. La baisse la plus marquée est également en janvier (-10 %) et la hausse la plus nette en juillet (+12 %). Au final, le chiffre d’affaires dans la restauration en 2022 augmente de 6 % en Bretagne en euros courants par rapport à l’avant-crise. Là aussi, la progression est plus nette au niveau France (+18 %) grâce à une activité très soutenue lors des deux derniers trimestres.