En France métropolitaine, en Martinique et à La Réunion, la moitié de la population a un niveau de vie supérieur à 22 320 euros en 2020. Ce chiffre masque toutefois des situations contrastées selon les territoires.

Dans quatre départements, le niveau de vie médian est nettement plus élevé : les Hauts-de-Seine (28 810 euros), Paris (28 790 euros), les Yvelines (27 470 euros) et la Haute-Savoie (27 030 euros) (figure 1a). Viennent ensuite la plupart des départements abritant des capitales régionales et ceux situés dans le Bassin parisien et le long des frontières allemande, suisse et italienne. À l’inverse, les niveaux de vie médians sont en net retrait dans les DOM et en Seine-Saint-Denis (inférieurs à 19 210 euros) et dans une moindre mesure dans les départements de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, du Pas-de-Calais, de la Creuse, de l’Aisne, des Ardennes ou de l’Ariège (entre 19 980 et 20 430 euros). Au niveau intercommunal, les niveaux de vie médians sont plus élevés dans les territoires frontaliers et autour des grandes villes (figure 1b).

Ces disparités de niveau de vie se traduisent par des différences notables en matière de pauvreté. Avec un taux de pauvreté inférieur à 10 %, les situations de pauvreté sont moins fréquentes en Vendée, en Haute-Savoie et dans les Yvelines (figure 2a). Au contraire, la pauvreté est plus marquée dans les Pyrénées-Orientales, sur le pourtour méditerranéen et dans les départements du nord (entre 18,0 et 20,7 %), tout en restant nettement en deçà de la Seine-Saint-Denis (27,6 %) et des DOM. Au niveau intercommunal, la proportion de personnes pauvres est plus importante dans les villes que dans leur environnement proche (figure 2b).

Les disparités territoriales de revenu et de pauvreté sont marquées selon d’une part, le nombre d’habitants des aires d’attraction des villes, et d’autre part, en leur sein, la localisation dans le pôle ou la couronne. Quelle que soit la taille de l’aire, à l’exception de celles de moins de 50 000 habitants, le taux de pauvreté varie presque du simple au double en passant de la couronne au pôle (figure 3). Les niveaux de vie médians sont généralement plus faibles dans les pôles que dans les couronnes. Pour les communes hors de l’attraction des villes, le niveau de vie médian est un peu plus faible que pour l’ensemble du territoire et le taux de pauvreté, lui, est proche de la moyenne nationale. Par ailleurs, le niveau de vie médian progresse au fur et à mesure que la population de l’aire s’accroît et le taux de pauvreté recule, même si l’effet est moins net. Toutefois, les aires de moins de 50 000 habitants présentent des spécificités : le taux de pauvreté dans les pôles y est en moyenne plus faible que dans les autres pôles (hors Paris) et les différences entre pôles et couronnes y sont moins marquées.