Insee Flash Hauts-de-France · Décembre 2022 · n° 146

Bilan touristique 2022 – Une fréquentation touristique exceptionnelle grâce à la clientèle hexagonale

Après deux années marquées par la crise sanitaire, les hôtels, campings et autres hébergements collectifs (résidences de tourisme, villages vacances,...) des Hauts-de-France ont retrouvé leur attractivité. Avec 10 millions de nuitées enregistrées entre avril et septembre 2022, soit une hausse de 4 % par rapport au niveau précrise de 2019, la saison printemps-été atteint même un nouveau record (figure 1). Excepté Île-de-France et Grand-Est, toutes les régions métropolitaines sont en progression, les Hauts-de-France affichant la cinquième plus forte augmentation.

Dans un contexte d'inflation, cette embellie régionale est surtout portée par la clientèle résidant en France, dite « résidente » (+10,2 % par rapport à 2019). À l’inverse, les touristes venus de l'étranger tardent encore à faire leur retour. C’est le cas en particulier des Britanniques même si le Royaume-Uni reste en première position des pays d’origine des touristes non-résidents. La région Hauts-de-France affiche avec l’Occitanie le plus fort déficit de touristes non-résidents : −9,6 % des nuitées par rapport à 2019 contre −4,2 % en moyenne nationale. Ces touristes venus de l'étranger ne représentent plus que 27,5 % de la clientèle contre 31,6 % en 2019 (figure 1).

La saison touristique 2022 est synonyme de retour à la normale pour les hôtels de la région. Avec 5,2 millions de nuitées sur la période avril-septembre, l’hôtellerie renoue avec sa fréquentation d’avant crise. Elle a surtout attiré une clientèle résidente (+5,5 % des nuitées par rapport à 2019) comblant ainsi le déficit persistant des visiteurs en provenance de l'étranger (−12,2 %) (figure 1).

Davantage de touristes en provenance des Pays-Bas sont venus dans les hôtels de la région (+14,5 % de nuitées). C’est l’inverse pour la clientèle arrivant de Belgique et d’Allemagne qui tarde à revenir dans les Hauts-de-France (respectivement –11,8 % et –5,5 %) alors même qu’elle fait son retour dans certaines régions françaises. Enfin, la fréquentation des Britanniques demeure très en deçà de son niveau d’avant-crise (−17,5 %), sans doute en raison des effets liés au Brexit (figure 2).

Au niveau national, la fréquentation hôtelière n’a pas encore retrouvé son niveau de 2019 (–1 %), la hausse des nuitées des résidents (+2,8 %) ne compensant pas le repli de −7 % de la clientèle non-résidente (figure 1).

Au sein de la région, les hôtels de l’Oise (+12,4 %) et du Pas-de-Calais (+4,8 %) affichent un bilan bien meilleur qu’en 2019, alors que ceux de la Somme restent à leur niveau de fréquentation d’avant crise (+0,1 %). Enfin, l’hôtellerie de l’Aisne et du Nord est plus à la peine (figure 3).

En 2022, les campings de la région réalisent une excellente saison touristique. Grâce à une météo très favorable et à un développement de l’offre en emplacements équipés de près de 20 % en 3 ans, la fréquentation atteint 3,2 millions de nuitées. Cela représente une progression de 12,9 % par rapport à 2019 (+7,5 % au niveau national) et fait de 2022 une année exceptionnelle.

Les campings ont plus particulièrement attiré une clientèle hexagonale (+26,5 %, la plus forte progression de métropole). Si les touristes non-résidents reviennent progressivement, leur fréquentation reste inférieure à celle d’avant-crise (−6,3 %). Ils ne représentent plus que 34,5 % des réservations dans l’hôtellerie de plein air, contre 41,5 % en 2019. Le déficit de clientèle étrangère s’explique surtout par l’absence des touristes britanniques, en retrait de 39 % par rapport à 2019 (–21,5 % au niveau national). Quant aux visiteurs venant de Belgique, des Pays-Bas et d’Allemagne, leur fréquentation dépasse largement son niveau d’avant-crise (respectivement de +24,6 %, +14,5 %, +32,6 %).

Portée par l’attrait de la Baie de Somme et une capacité d’accueil accrue en emplacements équipés dans les établissements de 4 et 5 étoiles, la fréquentation des campings samariens augmente très fortement par rapport à 2019 (+35,9 %). Celle des établissements du Pas-de-Calais et du Nord, qui bénéficient également d’une bordure littorale, progresse aussi mais moins rapidement (respectivement +12,3 % et +8,4 %). Dans l’Oise, l’hôtellerie de plein air n’a pas encore retrouvé son niveau de 2019 (–3 %) tandis que l’Aisne éprouve beaucoup plus de difficultés (–24,9 %) car elle est plus dépendante de la clientèle non-résidente (figure 3).

Entre avril et septembre 2022, les autres hébergements collectifs touristiques (résidences hôtelières, villages vacances,...) se rapprochent de leur fréquentation d’avant crise-sanitaire avec 1,6 million de nuitées. Le déficit de fréquentation par rapport à 2019 ne s’élève plus qu’à 0,8 % (–1,7 % pour la France métropolitaine).

Comme pour les autres types d’hébergements, les non-résidents manquent encore à l’appel (–9,7 % par rapport à 2019). Mais, cette fois, cela n’est pas compensé par la fréquentation des résidents, en hausse de seulement 2,5 % (figure 1).