Insee Flash Hauts-de-France · Décembre 2021 · n° 132

Bilan touristique 2021 – Le retour des touristes étrangers se fait attendre

Avec 6,3 millions de nuitées comptabilisées au cours de la saison estivale 2021 (mai à septembre), les hôtels, campings et autres hébergements collectifs (AHCT) ont vu leur fréquentation baisser de 24 % par rapport à la même période en 2019 (figure 1).

À l’échelle de la métropole, le recul du nombre de nuitées est de 17 % et aucune région de France métropolitaine n’a retrouvé sa fréquentation d’avant crise sanitaire . Cependant, les Hauts-de-France figurent parmi les plus affectés. Seuls le Grand Est (– 31 %) et surtout l’Île-de-France (– 55 %), à la clientèle plus internationale, restent davantage touchés.

Les touristes non-résidents sont les principaux absents. En recul de 59 % dans la région par rapport à 2019, leurs nuitées ne représentent plus que 18 % des nuitées totales, contre 33 % en 2019. Cette baisse n’a pas été compensée par les résidents, dont le nombre de nuitées reste inférieur à 2019 (– 6 %) malgré le rebond observé cette année (+ 9 %) par rapport à 2020) (sources).

En 2021, les hôtels des Hauts-de-France améliorent leur fréquentation avec 3,1 millions de nuitées de mai à septembre, contre 2,4 millions en 2020, soit une hausse de 29 %.

Cependant, ils restent encore très touchés par les effets de la crise sanitaire. La fréquentation reste encore inférieure de 28 % à 2019, où 4,3 millions de nuitées avaient été enregistrées. Le recul régional est d’ailleurs plus marqué qu’en moyenne de France de province (– 20 %).

Faute de clientèle non-résidente, en chute de 59 % par rapport à 2019, les hôtels ont accueilli en proportion davantage de résidents, dont la fréquentation reste de 16 % inférieure à 2019.

Les hôtels de l’Oise (figure 2), à la clientèle moins internationale, s’en sortent le mieux (– 22 % des nuitées). Malgré le soutien de la clientèle résidente, les établissements du Pas-de-Calais perdent un quart de leur fréquentation par rapport à 2019. Dans les autres départements, la baisse varie entre – 31 % et – 28 %.

Avec l’amélioration de la situation sanitaire et la levée des restrictions, la fréquentation hôtelière régionale s’est cependant graduellement améliorée au cours de l’été (– 51 % des nuitées en mai, – 41 % en juin, – 21 % en juillet et – 16 % en août, – 11 % en septembre).

En 2021, la fréquentation dans l’hôtellerie de plein air des Hauts-de-France reste en retrait de 21 % par rapport à 2019 (2 millions de nuitées enregistrées), malgré un rebond de 7 % par rapport à 2020 (sources). En dépit d’une météo peu favorable, le nombre de nuitées des résidents dépasse son niveau pré-crise (+ 8 % par rapport à 2019) mais ne suffit pas à compenser l’effondrement de la fréquentation des non-résidents (– 61 %). Ainsi, les touristes étrangers ne représentent plus que 20 % des nuitées, contre 41 % en 2019.

En France métropolitaine, la fréquentation est plus proche de son niveau de 2019 (– 6 % des nuitées), ce qui s’explique surtout par une défection moindre de la clientèle étrangère (– 39 %).

Les touristes séjournant dans les campings de la région se sont plus tournés vers les emplacements équipés du type mobil home (– 4 % des nuitées par rapport à 2019 contre (– 34 % pour les emplacements nus).

Le littoral tire son épingle du jeu. Les campings de la Somme parviennent même à dépasser leur fréquentation de 2019 (+ 1 %), grâce à la clientèle résidente (+ 18 % des nuitées). Dans le Pas-de-Calais (– 15 %) comme dans le Nord (– 18 %), les établissements font mieux qu’en moyenne régionale. À l’inverse, désertés par les non-résidents (– 90 %), les campings de l’Aisne plongent (– 73 %).

Les autres hébergements collectifs touristiques enregistrent 1,1 million de nuitées entre mai et septembre 2021 et restent en recul de 17 % par rapport à 2019 (– 15 % au niveau national), malgré un rebond de 1 % par rapport à 2020. Plus dépendants de la clientèle venant de l’étranger qu’en moyenne en France métropolitaine (35 % des nuitées en 2019 contre 18 %), les établissements de la région limitent toutefois la baisse de leur fréquentation là aussi grâce aux résidents. L’augmentation de leurs nuitées (+ 4 %) compense en partie le fort repli des non-résidents (– 57 %).