Insee Conjoncture Normandie · Octobre 2022 · n° 34

En Normandie, l’activité reste dynamique au 2^e trimestre 2022 Note de conjoncture régionale - 2^e trimestre 2022

Au 2^e trimestre 2022, l’activité économique – mesurée par le nombre d’heures rémunérées – reste dynamique (figure 1). En Normandie, son niveau est ainsi supérieur de 2,4 % à celui du 2^e trimestre 2019 (+ 3,5 % au niveau national). L’activité progresse dans les services marchands et non marchands (respectivement + 3,1 % et + 5,8 %) et dans la construction (+ 2,7 %). Seul le secteur industriel reste encore en retrait (- 0,8 %), en particulier celui de la fabrication de matériels de transports toujours confronté à des problèmes d’approvisionnement (- 10,7 %).

Comme au 1^er trimestre 2022, le dynamisme est plus important dans les départements du Calvados (+ 4,5 %), de l’Eure (+ 3,0 %) et de la Manche (+ 3,0 %). En Seine-maritime, le recul du secteur industriel (- 5,6 %) freine la croissance de l’activité (+ 1,2 %). L’Orne maintient une quasi-stabilité (- 0,2 %).

L’évolution de la consommation des ménages est appréciée à partir du volume des transactions bancaires. Après avoir fléchi en mars 2022 après le début de la guerre en Ukraine, le montant des transactions s’est redressé dès le début du mois suivant (figure 2). D’avril à juillet 2022, son niveau est nettement supérieur à celui de la même période de 2019 (+ 16 % en moyenne hebdomadaire), soit une croissance plus forte qu’au niveau national (+ 11 %). Toutefois, cette croissance est à relativiser du fait du contexte inflationniste actuel qui touche particulièrement l’alimentation et l’énergie (deux catégories moins concernées par la vente à distance que d’autres) et en lien avec un recours au paiement par carte bancaire plus soutenu depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Au 2ᵉ trimestre 2022, le cumul sur 12 mois des logements commencés augmente (+ 4 % ; figure 3) en Normandie après une diminution au trimestre précédent. Les mises en chantier progressent de 11 % dans le Calvados et de 5 % dans l’Eure et la Manche. Elles reculent pour le quatrième trimestre consécutif en Seine-Maritime (- 4 %) et sont stables dans l’Orne.

Le nombre de logements autorisés à la construction, au cours des douze derniers mois, progresse de 7 %, plus fortement qu’au niveau national (+ 2 %). Il augmente dans l’Eure (+ 17 %), le Calvados (+ 9 %), et la Seine-Maritime (+ 8 %). Il est stable dans l’Orne et diminue dans la Manche, pour la première fois depuis plus d’un an (- 7 %).

La surface des locaux commencés cumulée sur un an évolue favorablement au niveau régional, comme au niveau national (+ 4 % dans les deux cas). Elle augmente en Seine-Maritime (+ 20 %) et dans la Manche (+ 13 %). Elle diminue dans l’Orne (- 18 %) et le Calvados (- 6 %) pour le deuxième trimestre consécutif, ainsi que dans l’Eure (- 3 %).

Au 2^e trimestre 2022, la fréquentation dans les hôtels normands a doublé par rapport au 2^e trimestre 2021, marqué par un troisième confinement national et des mesures de couvre-feu. Elle n’atteint toutefois pas le niveau du 2^e trimestre 2019, et reste inférieure de 6 % (contre - 3 % au niveau métropolitain). Le chiffre d’affaires du secteur hôtelier normand peine également à retrouver son niveau d’avant-crise sanitaire (figure 4). Au 1^er semestre 2022, seul le mois de mai affiche une progression (+ 7 %) par rapport au même mois de 2019, tous les autres mois étant en repli, de - 4 % à - 22 %, contrairement au niveau national où le 2^e trimestre 2022 a été prospère (de + 11 % à + 21 % selon les mois).

Le chiffre d’affaires des restaurateurs normands est globalement en repli depuis le début de l’année 2022 par rapport à 2019, avec des baisses mensuelles de - 3 % à - 7 % et ce malgré deux mois de croissance en avril et en mai (respectivement + 2 % et + 9 %). Tout comme dans le secteur hôtelier, le chiffre d’affaires des restaurateurs rebondit plus fortement depuis la fin des restrictions sanitaires au niveau national qu’au niveau régional, avec une croissance ininterrompue depuis juillet 2021 et la levée complète des mesures de couvre-feu.

Les départements normands suivent globalement la tendance régionale tant dans l’hôtellerie que dans la restauration. Le chiffre d’affaires des restaurateurs et hôteliers de l’Orne est toutefois en croissance dans ces deux secteurs sur chacun des mois du 2^e trimestre 2022. À l’inverse, les hôtels de la Manche n’ont pas connu de mois de progression de leur chiffre d’affaires par rapport à celui de 2019 depuis février 2020.

Au 2^e trimestre 2022, l’emploi salarié se stabilise en Normandie (+ 0,1 %) par rapport au trimestre précédent alors qu’il progresse toujours en France hors Mayotte (+ 0,4 % ; figure 5). En Normandie, comme au niveau national, l’emploi privé est plus dynamique (respectivement + 0,2 % et + 0,5 %) que l’emploi public, quasi stable. Sur un an, l’emploi salarié augmente de 1,3 % dans la région, plus lentement qu’au niveau national (+ 2,2 %).

Au 2^e trimestre 2022, l’intérim normand décroît, plus fortement qu’au niveau national (respectivement - 3,6 % et - 2,5 % ; figure 6). Ainsi, si l’intérim en France hors Mayotte dépasse de plus de 1 % son niveau d’avant-crise, l’intérim normand lui est inférieur de 1,3 %.

Hors intérim, l’emploi salarié progresse de 0,2 % en Normandie au 2^e trimestre 2022, une hausse équivalente à celle du trimestre précédent (+ 0,1 %). Le tertiaire non marchand reste stable ce trimestre (+ 0,1 % comme au trimestre précédent ; figure 7), tandis que le tertiaire marchand poursuit sa progression (+ 0,3 % après + 0,5 %). L’industrie se stabilise (+ 0,2 %) et la construction progresse toujours (+ 0,5 %). Excepté l’industrie, tous les secteurs d’activités dépassent leur niveau d’avant-crise.

Au 2^e trimestre 2022, l’emploi salarié est quasi stable dans presque tous les départements normands (entre - 0,1 % et + 0,1 %) excepté dans la Manche où il augmente sensiblement (+ 0,4 % ; figure 8). L’intérim décroît dans tous les départements, et ce plus particulièrement dans l’Eure (- 7,0 %). Hors intérim, le tertiaire marchand et l’industrie se démarquent dans la Manche (+ 0,8 % dans chacun de ces deux secteurs). En revanche, la construction progresse partout, excepté dans la Manche (- 0,1 %). Le tertiaire non marchand progresse légèrement dans l’Eure, l’Orne et la Seine-Maritime (de + 0,2 % à + 0,3 %), mais diminue dans le Calvados et la Manche (respectivement - 0,1 % et - 0,2 %).

Au 2^e trimestre 2022, le taux de chômage s’établit à 7,1 % de la population active (7,4 % au niveau national ; figure 9), en très légère hausse, en Normandie comme en France hors Mayotte (respectivement + 0,2 point et + 0,1 point). Depuis le 4^e trimestre 2021, le taux de chômage régional oscille autour de 7,0 %, le situant environ 1 point en dessous de son niveau d’avant-crise.

Dans les départements normands, le taux de chômage s’établit entre 5,2 % dans la Manche et 8,2 % en Seine-Maritime. Il est très légèrement à la hausse pour l’ensemble des cinq départements normands (de + 0,2 point à + 0,3 point).

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C (tenus de rechercher un emploi) continue de reculer en Normandie (- 2,2 % au 2ᵉ trimestre 2022 ; figure 10), légèrement plus qu’au niveau national (- 1,7 %). C’est le huitième trimestre consécutif de recul du nombre de demandeurs d’emploi. Sur un an, leur nombre diminue de 10,1 % (- 8,9 % France entière).

Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) est toujours en baisse sur un an (- 16,4 %) malgré une relative stabilité par rapport au trimestre précédent (+ 0,1 % ; - 0,8 % France entière).

En Normandie, moins de 120 000 demandeurs d’emploi sont inscrits sur les listes de Pôle emploi depuis un an ou plus, un niveau au plus bas depuis 8 ans. Leur nombre baisse de 17,2 % sur un an (- 14,9 % France entière).

Comme au niveau national, le nombre de demandeurs d’emploi a davantage diminué sur un an parmi les jeunes de moins de 25 ans (- 16 %) que parmi les personnes âgées de 25 à 49 ans (- 10,0 %) et les 50 ans ou plus (- 6,6 %). Ces derniers représentent 26,5 % des demandeurs d’emploi, soit un point de plus qu’au 2ᵉ trimestre 2021.

Dans tous les départements normands, le nombre de demandeurs d’emploi diminue à nouveau ce trimestre, de - 1,4 % dans le Calvados à - 2,7 % dans l’Orne. Sur un an, la baisse oscille autour de - 10 % dans chaque département.

Au 2^e trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A augmente légèrement dans le Calvados (+ 2,0 %) et la Manche (+ 1,7 %). Il continue toutefois de reculer sur un an dans tous les départements : de - 16,1 % dans l’Orne et la Seine-Maritime à - 17,6 % dans le Calvados.

Au 2ᵉ trimestre 2022, les créations d’entreprises diminuent fortement en Normandie par rapport au trimestre précédent (- 13,6 % ; figure 11), plus qu’au niveau national (- 2,6 %). Le nombre de créations d’entreprises régresse dans tous les secteurs d’activités, de - 5 % dans le secteur regroupant le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration à - 27 % dans l’industrie. Les créations de micro-entreprises reculent davantage que celles d’entreprises classiques (- 14,6 % contre - 12,1 %).

Sur un an, les créations d’entreprises reculent de 13 % en Normandie et de 3 % au niveau national. Dans la région, tous les secteurs sont concernés par ce repli (de - 4 % dans les services à - 30 % pour le secteur regroupant le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration).

Au 2^e trimestre 2022, le nombre de défaillances d’entreprises cumulé sur 12 mois progresse dans la région (+ 13 %), comme au niveau national (+ 11 %). Il progresse dans tous les départements normands, de + 5 % dans le Calvados à + 19 % en Seine-Maritime.

Les défaillances d’entreprises bondissent de 22 % dans le commerce de gros et de détail, de 19 % dans l’industrie et de 15 % environ dans les services ainsi que dans l’hébergement et la restauration. Seul le secteur agricole affiche une baisse ce trimestre (- 16 %).