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Insee Flash Centre-Val de Loire · Décembre 2021 · n° 48
Insee Flash Centre-Val de LoireRecensement de la population : 2 573 180 habitants en Centre-Val de Loire en 2019

Florine Verdu, Thibault Tillard (Insee)

Au 1er janvier 2019, 2 573 180 habitants résident en Centre-Val de Loire. Entre 2013 et 2019, la population de la région est restée stable. Ce taux est plus faible qu’en France métropolitaine (+ 0,4 %). Le dynamisme démographique faiblit par rapport aux cinq années précédentes (2008-2013), où la population augmentait de 0,3 % par an. Ce ralentissement est la conséquence d’une légère dégradation des soldes naturel et migratoire. Le solde naturel (+ 0,1 %) est désormais le seul moteur de la démographie régionale, le solde migratoire étant devenu nul. Le ralentissement démographique affecte tous les départements, même les plus dynamiques historiquement, tels que le Loiret et l’Indre-et-Loire qui restent néanmoins en croissance. La population continue à croître en périphérie des grandes villes.

Insee Flash Centre-Val de Loire
No 48
Paru le :Paru le29/12/2021

La population se stabilise

Au 1er janvier 2019, la région Centre-Val de Loire compte 2 573 180 habitants, soit 4 % de la population métropolitaine. La population de la région est stable, elle ne s’accroît que de 440 habitants en moyenne chaque année (encadré), soit une progression annuelle de la population presque nulle. Cette évolution est comparable à celles des autres régions voisines de l’Île-de-France, tandis que la population de France métropolitaine augmente en moyenne de + 0,4 % par an entre 2013 et 2019.

Le Loiret et l’Indre-et-Loire sont les départements les plus peuplés et regroupent la moitié de la population régionale (figure 1). Le Loiret gagne annuellement 2 475 habitants entre 2013 et 2019, soit une augmentation de la population de 0,4 % par an. La croissance est de 0,3 % par an pour l’Indre-et-Loire. L’ et le , positifs, contribuent à la hausse de ces populations départementales.

Le nombre d’habitants des départements de l’Eure-et-Loir et du Loir-et-Cher diminue peu (- 0,1 %). En Eure-et-Loir, l’excédent du solde naturel (plus de naissances que de décès) compense en partie le déficit du solde migratoire (plus de départs que d’arrivées). Dans le Loir-et-Cher, le solde naturel est négatif, tandis que le solde migratoire est nul.

Dans le sud de la région, les populations du Cher et de l’Indre baissent respectivement de 0,5 % et 0,7 % par an entre 2013 et 2019. Ces départements cumulent déficits naturel et migratoire. Entre 2008 et 2013, leurs soldes migratoires étaient nuls, et seule la population de l’Indre diminuait nettement, celle du Cher s’était maintenue.

Figure 1Évolution de la population des départements du Centre-Val de Loire

Évolution de la population des départements du Centre-Val de Loire - Lecture : en Eure-et-Loir, le nombre d’habitants augmente de 0,4 % par an entre 2008 et 2013 et baisse de 0,1 % par an entre 2013 et 2019.
Code géographique Département Population 2019 Taux de variation annuel moyen de la population (en %)
2008-2013 2013-2019
18 Cher 302 306 -0,1 -0,5
28 Eure-et-Loir 431 575 0,4 -0,1
36 Indre 219 316 -0,3 -0,7
37 Indre-et-Loire 610 079 0,5 0,3
41 Loir-et-Cher 329 470 0,3 -0,1
45 Loiret 680 434 0,5 0,4
Région Centre-Val de Loire 2 573 180 0,3 0,0
  • Lecture : en Eure-et-Loir, le nombre d’habitants augmente de 0,4 % par an entre 2008 et 2013 et baisse de 0,1 % par an entre 2013 et 2019.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2008, 2013 et 2019

Figure 1Évolution de la population des départements du Centre-Val de Loire

  • Lecture : en Eure-et-Loir, le nombre d’habitants augmente de 0,4 % par an entre 2008 et 2013 et baisse de 0,1 % par an entre 2013 et 2019.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2008, 2013 et 2019

90 % de la population vit dans l’aire d’attraction d’une ville

Neuf habitants sur dix vivent dans une . Parmi eux, 57 % résident dans une , 43 % dans une .

La population diminue de - 0,6 % par an dans les aires d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants. La diminution est la plus forte dans les communes des pôles (- 0,7 %), principalement du fait du solde naturel négatif (- 0,6 %). Les couronnes voient également leur population diminuer (- 0,4 %) avec une contribution équivalente des soldes naturel et migratoire (- 0,2 %).

La population des communes rurales hors influence des grands pôles urbains diminue également entre 2013 et 2019 (- 0,5 %), principalement du fait du solde naturel négatif. Celle des communes rurales sous influence augmente (+ 0,3 %) et celle des communes urbaines reste relativement stable (+ 0,1 %).

Figure 2aÉvolution de la population des aires d’attractions des villes de plus de 50 000 habitants de la région Centre-Val de Loire entre 2013 et 2019

en %
Évolution de la population des aires d’attractions des villes de plus de 50 000 habitants de la région Centre-Val de Loire entre 2013 et 2019 (en %)
Aire d’attraction des villes (plus de 50 000 hab. de la région Centre-Val de Loire) Contribution du solde migratoire apparent Contribution du solde naturel Taux de variation annuel moyen 2013-2019
Ensemble -0,02 0,27 0,25
Pôle -0,19 0,40 0,21
Couronne 0,09 0,19 0,28
  • Source : Insee, Recensements de la population 2013-2019

Figure 2aÉvolution de la population des aires d’attractions des villes de plus de 50 000 habitants de la région Centre-Val de Loire entre 2013 et 2019

  • Source : Insee, Recensements de la population 2013-2019

Le phénomène de périurbanisation se poursuit

Dans les aires d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants, la population des couronnes a augmenté plus fortement que celle de leurs pôles, respectivement de 0,3 % et 0,2 % en moyenne annuelle (figure 2). La contribution du solde migratoire est positive dans ces couronnes (+ 0,1 %), tandis qu’elle est négative dans les grands pôles (- 0,2 %). En revanche, la contribution du solde naturel est positive à la fois dans les pôles (+ 0,4 %) et les couronnes (+ 0,2 %).

Dans les aires les plus peuplées de la région, les zones situées près d’Orléans et de Tours se densifient avec une hausse annuelle de 0,7 % de la population des communes des pôles, hors commune-centre, et 0,5 % pour les communes des couronnes, du fait de soldes naturel et migratoire positifs (figure 3).

Figure 3aVariation annuelle de la densité de la population entre 2013 et 2019

  • Les données ne sont pas diffusées car ce sont des cartes lissées de la variation annuelle de la population entre 2013 et 2019
  • La carte a été réalisée à partir de l’évolution absolue de la population entre 2013 et 2019 par commune (rayon de lissage : 15 km).
  • Source : Insee, Recensements de la population 2013 et 2019

690 communes gagnent des habitants

En Centre-Val de Loire, 39 % des 1 757 communes gagnent des habitants entre 2013 et 2019. 60 % des communes urbaines sont dans cette situation, contre un peu moins de la moitié des communes rurales sous influence des pôles urbains et moins de 30 % de celles hors influence.

Près d’une personne sur cinq vit dans une commune de moins de 1 000 habitants, ce qui représente 70 % des communes de la région, pour la quasi-totalité en zone rurale. Ces petites communes connaissent globalement une baisse de leur population de - 0,3 % par an. Cette baisse relève surtout des communes hors influence des pôles urbains. Elle concerne tous les départements, mais est très modérée en Eure-et-Loir.

Sur les six chefs-lieux de département, les populations de Tours et d’Orléans augmentent le plus (+ 0,3 % par an), malgré un solde migratoire déficitaire de façon marquée à Orléans et faiblement déficitaire à Tours. Celle de Blois est relativement stable (+ 0,1 %), alors que celles de Bourges, Châteauroux, et Chartres diminuent.

Les 40 communes les plus peuplées de la région regroupent près de 959 000 habitants soit 37 % de la population régionale (population en hausse de 0,1 % par an). Entre 2013 et 2019, parmi ces communes, Ingré (45), Saint-Jean-le-Blanc (45), Olivet (45) et Chambray-lès-Tours (37) ont connu les plus fortes hausses de population (entre 1,5 % et 2,3 % en moyenne par an). Ces quatre communes font partie du pôle des deux plus grandes aires d’attraction des villes de la région, Orléans et Tours, sans en être la commune la plus peuplée.

En revanche, parmi les 40 communes les plus peuplées, les plus fortes baisses sont constatées dans des communes-centre d’aire d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants : les populations de Nogent-le-Rotrou (28), Saint-Amand-Montrond (18), Issoudun (36) et Vendôme (41) ont le plus fortement diminué (de - 1,7 % à - 1,3 % par an).

Plus d’un habitant sur cinq réside dans l’une des deux métropoles régionales. Entre 2013 et 2019, la population s’accroît de 0,7 % dans la métropole orléanaise et de 0,3 % dans la métropole tourangelle. Les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) connaissant la plus forte croissance démographique de la région sont les communautés de communes de la Forêt (Loiret) et Touraine Vallée de l’Indre (Indre-et-Loire). Ces EPCI appartiennent aux couronnes des aires d’attraction des villes d’Orléans ou de Tours.

Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2013-2019) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2013-2019) et une période de cinq ans (2008-2013) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Publication rédigée par :Florine Verdu, Thibault Tillard (Insee)

Sources

Cette étude porte sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en dates de référence au 1ᵉʳ janvier 2019, 2013 et 2008.

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2019 dans les limites territoriales des communes existant au 1ᵉʳ janvier 2021 sont officielles dès leur authentification par décret. Ces populations entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2022.

Définitions

Solde naturel / Accroissement naturel / Excédent naturel de population :

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période.

On parle d'accroissement naturel ou d'excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

Solde apparent des entrées sorties / Solde migratoire apparent :

Le solde apparent des entrées sorties approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.

Aire d'attraction des villes :

Définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes. Une aire est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre.

Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. Si un pôle envoie au moins 15 % de ses actifs travailler dans un autre pôle de même niveau, les deux pôles sont associés et forment ensemble le cœur d’une aire d’attraction.

Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. La définition des plus grandes aires d’attraction des villes est cohérente avec celle des « cities » et « aires urbaines fonctionnelles » utilisées par Eurostat et l’OCDE pour analyser le fonctionnement des villes. Le zonage en aires d’attraction des villes facilite ainsi les comparaisons internationales et permet de visualiser l’influence en France des grandes villes étrangères. Ainsi, sept aires ont pour commune-centre une ville localisée à l’étranger (Bâle, Charleroi, Genève, Lausanne, Luxembourg, Monaco et Sarrebruck).

Les aires sont classées suivant le nombre total d’habitants de l’aire. Les principaux seuils retenus sont : Paris, 700 000 habitants, 200 000 habitants et 50 000 habitants. Les aires dont le pôle est situé à l’étranger sont classées dans la catégorie correspondant à leur population totale (française et étrangère).


Remarque :

Le zonage en aires d’attraction des villes (ZAAV) 2020 se substitue au zonage en aires urbaines (ZAU) de 2010.

Commune urbaine :

Une commune urbaine est une commune dense ou de densité intermédiaire au sens de la grille communale de densité. Les communes peu denses ou très peu denses sont dites rurales.

Remarque :

Cette définition des communes urbaines remplace depuis novembre 2020 une définition basée sur les unités urbaines, qui considérait que les communes urbaines étaient celles appartenant à une unité urbaine.

Pour en savoir plus sur la grille communale de densité : https://www.insee.fr/fr/information/2114627

Commune rurale :

Une commune rurale est une commune peu dense au sens de la grille communale de densité à 3 niveaux. Les communes denses ou de densité intermédiaire sont dites urbaines.

Remarque :

Cette définition des communes rurales remplace depuis novembre 2020 une définition basée sur les unités urbaines, qui considérait que les communes rurales étaient celles n'appartenant pas à une unité urbaine.

Pour en savoir plus sur la grille communale de densité : https://www.insee.fr/fr/information/2114627

Pour en savoir plus