Les salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques en 2019 Base Tous salariés - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le05/10/2021
Insee Résultats- Octobre 2021

Les salaires bruts dans le secteur privé et les entreprises publiques en 2019

En 2019, en France, les salariés du secteur privé (y compris les entreprises publiques) perçoivent en moyenne 38 200 euros bruts en équivalent temps plein. Les femmes gagnent en moyenne 15,6 % de moins que les hommes. Le salaire brut horaire moyen s’élève à 20,6 euros en 2019 (après 20,3 euros en 2018). Dans les secteurs des services financiers, de l’énergie, et de la recherche-développement, il atteint au moins 32 euros. Il est aussi plus élevé en Île-de-France (26,4 euros) qu’en province (18,6 euros).

Insee Résultats

Paru le :05/10/2021

En 2019, le salaire brut en équivalent temps plein atteint en moyenne 38 200 euros par an

En 2019, en France hors Mayotte, le salaire brut horaire moyen des salariés du secteur privé (y compris les entreprises publiques) s’élève à 20,6 euros, après 20,3 euros en 2018. Ces salariés perçoivent en moyenne 38 200 euros bruts par an en équivalent temps plein (EQTP), soit 3 183 euros bruts par mois. La moitié d’entre eux perçoivent un salaire brut annuel en EQTP inférieur à 30 184 euros (médiane). Les 10 % de salariés les mieux rémunérés gagnent plus de 61 837 euros par an (9e décile), alors que les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent moins de 20 336 euros (1er décile).

Le salaire brut des femmes en EQTP est inférieur de 15,6 % à celui des hommes

En 2019, dans le secteur privé (y compris les entreprises publiques), le salaire brut des femmes en EQTP est inférieur de 15,6 % à celui des hommes : 34 474 euros contre 40 857 euros en moyenne (figure). Cet écart provient en partie des différences de catégorie socioprofessionnelle. En effet, 23 % des hommes occupent des postes de cadre contre 18 % pour les femmes. La condition d’emploi joue également sur ces inégalités de salaires : près d’un quart des femmes (23 %) occupe un poste à temps non complet (moins rémunérateur en moyenne qu'un poste à temps complet), alors que ce n’est le cas que d’un homme sur douze (8 %).

Les cadres ont les salaires les plus hétérogènes : le rapport interdécile des salaires annuels bruts en EQTP (rapport entre le 9ᵉ décile et le 1ᵉʳ décile) est de 3,2, tandis qu’il est inférieur ou égal à 2,3 pour les autres catégories socioprofessionnelles. Du fait notamment de leur sous-représentation parmi les cadres, les salaires des femmes sont moins dispersés que ceux des hommes : le rapport interdécile est de 2,8 pour les femmes, contre 3,2 pour les hommes.

Le salaire dans le secteur privé varie également en fonction de l’âge : de 24 889 euros par an en moyenne (en EQTP) pour les salariés de 25 ans ou moins à 44 835 euros pour les salariés de 50 ans ou plus.

Figure1Salaire brut annuel moyen en équivalent temps plein par sexe et catégorie socioprofessionnelle en 2019

en euros
Salaire brut annuel moyen en équivalent temps plein par sexe et catégorie socioprofessionnelle en 2019 (en euros) - Lecture : en 2019, les femmes employées perçoivent en moyenne 26 584 euros par an en équivalent temps plein.
Femmes Hommes Ensemble
Cadres et professions intellectuelles supérieures1 60 250 72 030 67 765
Professions intermédiaires 35 470 40 454 38 155
Employés 26 584 28 049 27 055
Ouvriers non qualifiés 22 687 24 867 24 137
Ouvriers qualifiés 27488 30346 30025
Toutes catégories socioprofessionnelles 34 474 40 857 38 200
  • 1.Y compris chefs d'entreprises salariés.
  • Lecture : en 2019, les femmes employées perçoivent en moyenne 26 584 euros par an en équivalent temps plein.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés en équivalent temps plein (EQTP) du secteur privé ou des entreprises publiques, hors agriculture, y compris bénéficiaires de contrats aidés et contrats de professionnalisation. Sont exclus, les apprentis, les stagiaires et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2019.

Figure1Salaire brut annuel moyen en équivalent temps plein par sexe et catégorie socioprofessionnelle en 2019

  • 1.Y compris chefs d'entreprises salariés.
  • Lecture : en 2019, les femmes employées perçoivent en moyenne 26 584 euros par an en équivalent temps plein.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés en équivalent temps plein (EQTP) du secteur privé ou des entreprises publiques, hors agriculture, y compris bénéficiaires de contrats aidés et contrats de professionnalisation. Sont exclus, les apprentis, les stagiaires et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, base Tous salariés 2019.

Les salaires horaires bruts moyens sont très dispersés selon les secteurs

Les services financiers, la production et la distribution d’énergie ainsi que la recherche-développement sont les secteurs d’activités aux salaires les plus élevés. Le salaire horaire brut moyen y atteint au moins 32 euros, soit plus d’une fois et demie la moyenne de l’ensemble des secteurs. Les emplois y sont notamment plus qualifiés : la part de cadres et professions intermédiaires (en EQTP) y varie de 77 % à 89 %, soit une part deux fois plus élevée que dans l’ensemble des emplois du secteur privé (41 %).

À l’opposé, dans l’action sociale et l’hébergement-restauration, le salaire horaire brut moyen est nettement moins élevé que dans l’ensemble des secteurs (entre 14 et 16 euros). Dans ces secteurs, la proportion de cadres est inférieure à 9 %, contre 21 % pour l’ensemble des salariés du secteur privé. En revanche, dans ces mêmes secteurs, la part des ouvriers et des employés y est nettement supérieure : de 68 % à 83 %, contre 59 % en moyenne.

Outre ces disparités sectorielles, le salaire horaire brut augmente avec la taille de l’établissement : 17,1 euros en moyenne dans les entreprises de 1 à 9 salariés, 19,2 euros dans celles de 10 à 49 salariés et 29,6 euros dans les entreprises de 500 salariés ou plus.

Le salaire brut horaire moyen est 42 % plus élevé en Île-de-France qu’en province

Les différences de salaires entre l’Île-de-France et la province sont très marquées. Le salaire brut horaire moyen d’un salarié du secteur privé en Île-de-France est de 26,4 euros, soit 42 % plus élevé qu’en province (18,6 euros), notamment parce que cette région concentre davantage de cadres et de secteurs d’activité plus rémunérateurs. Ces écarts sont aussi liés à des prix à la consommation ou du foncier plus élevés en région parisienne qu’ailleurs en métropole.

Pour les mêmes raisons, le salaire moyen est relativement plus élevé dans les régions couvrant des grandes métropoles, comme Auvergne-Rhône-Alpes (19,8 euros) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (19,2 euros). À l’opposé, les rémunérations brutes horaires sont en moyenne les plus faibles en Bretagne et en Bourgogne-Franche-Comté (17,9 euros) ainsi qu’en Corse (17,0 euros).

Dans chacun des départements d’outre-mer (DOM ; hors Mayotte), le salaire brut horaire moyen est inférieur à celui de la métropole. Avec 19,1 euros, la Guyane a le salaire brut horaire moyen le plus élevé des DOM, suivi de la Guadeloupe (18,7 euros), de la Martinique (18,6 euros) et de La Réunion (17,3 euros).

Avertissement

Le secret statistique

Dans les tableaux, le « S » indique une case masquée pour cause de secret statistique.

Pour les tableaux au lieu de résidence, les critères sont les suivants :

  • aucune case ne doit comporter moins de 5 salariés ;
  • aucun salarié ne doit représenter plus de 80 % de la masse salariale de la case.

Pour les tableaux au lieu de travail, les critères sont les suivants :

  • en plus des deux critères précédents, aucune case ne doit se rapporter à moins de 3 établissements (ou entreprises) ;
  • un établissement (ou une entreprise) ne doit pas représenter plus de 85 % de la grandeur étudiée dans la case.

La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil) a, dans sa délibération N° 98-005 du 27 janvier 1998, émis un avis favorable sur le dossier relatif au traitement et à la diffusion des DADS. Cette autorisation a été élargie à l’exploitation de l’ensemble des salariés et de leurs employeurs début 2006. Depuis 2013, un décret spécifique aux déclarations annuelles de données sociales (décret n° 2013-506 du 14 juin 2013) simplifie la situation et régit l’accès de l’Insee aux DADS.
Le traitement de données à caractère personnel relatif à la déclaration sociale nominative (DSN) a été créé par le Décret 2013-266 du 28 mars 2013 relatif à la déclaration sociale nominative (articles 3 et suivants). Ce décret est régulièrement actualisé pour suivre les évolutions de la norme DSN. L’utilisation de déclarations ou de sources administratives à des fins statistiques est préconisée par le code de bonnes pratiques de la statistique européenne dans le but d’alléger la charge statistique des déclarants. En France, ceci était rendu possible par la loi n° 51-711 de 1951 relative à l’obligation, à la coordination et au secret en matière de statistique et a été réaffirmé récemment par la loi n° 2016-1321 de 2016 pour une République numérique.
Le règlement général sur la protection des données ou RGPD (règlement (UE) 2016/679) modifie les règles d’utilisation des données. Les traitements effectués pour la constitution des fichiers « Tous salariés » sont conformes aux obligations définies par le RGPD et par la loi informatique et libertés.En ce qui concerne la diffusion des données, aucun tableau destiné à la diffusion externe ne doit permettre l'identification directe ou indirecte d'un salarié ou d'un établissement.

Sources

Les données utilisées sont issues de la base Tous salariés.

Déclaration sociale nominative / DSN

La déclaration sociale nominative est une formalité administrative obligatoire pour toutes les entreprises privées relevant du régime général ou du régime agricole de sécurité sociale depuis le premier janvier 2017. La DSN repose sur la transmission unique, mensuelle et dématérialisée des données issues de la paie et sur des signalements d’événements.
Les données transmises dans la DSN sont le reflet de la situation d’un salarié au moment où la paie a été réalisée. En complément, elle relate les événements survenus (maladie, maternité, changement d’un élément du contrat de travail, fin de contrat de travail…) dans le mois ayant eu un impact sur la paie. Aussi, la DSN véhicule les informations liées à la vie du salarié dans l’entreprise comme le contrat de travail, les rémunérations perçues, les primes reçues ou les arrêts de travail.
Le champ de la DSN concerne les entreprises du secteur privé du régime général et du régime agricole de Sécurité sociale employant des salariés. Elle a vocation à se généraliser à l'ensemble des employeurs comme ceux de la fonction publique. Ceux qui ne sont pas concernés par la DSN doivent déposer une déclaration de données sociales / DADS.

Déclaration annuelle de données sociales / DADS

La déclaration annuelle des données sociales (DADS) est une formalité déclarative que doit accomplir toute entreprise employant des salariés, en application de l'article R243-14 du code de la Sécurité sociale (Décret du 24 mars 1972) et des articles 87.240 et 241 de la loi 51-711 du 7 juin 1951 du code Général des Impôts.
Dans ce document (obligatoire pour toutes les entreprises jusqu'en 2016 et remplacé progressivement par la déclaration sociale nominative (DSN) depuis 2017) commun aux administrations fiscales et sociales, les employeurs, y compris les administrations et les établissements publics, fournissent annuellement et pour chaque établissement, la masse des traitements qu'ils ont versés, les effectifs employés et une liste nominative de leurs salariés indiquant pour chacun, le montant des rémunérations salariales perçues.
Le champ des DADS couvre l'ensemble des employeurs et de leurs salariés, à l'exception des agents des ministères, titulaires ou non, des services domestiques (division 97-98 de la NAF rév. 2) et des activités extra-territoriales (division 99 de la NAF rév. 2).

Liste des sigles

  • Urssaf : Union pour le Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales
  • CPAM : Caisse Primaire d'Assurance Maladie
  • Cram : Caisse Régionale d'Assurance Maladie
  • Ircantec : Institution de Retraite complémentaire des Agents Non Titulaires de l'État et des Collectivités publiques
  • Unedic : Union Nationale pour l'Emploi Dans l'Industrie, le Commerce et l'agriculture
  • CNRACL : Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales
  • DGFIP : Direction Générale des Finances Publiques
  • DADS : Déclaration Annuelle de Données Sociales
  • DSN : Déclaration sociale nominative

Définitions

Condition d'emploi :

Les résultats sont fournis par condition d'emploi qui est la qualification du poste selon le taux d’activité : Postes à temps complet ou postes à temps non complet.

Poste de travail :

Dans les statistiques d'emploi et de salaire, un poste de travail (ou poste) correspond à la relation entre un salarié et un établissement pendant une période donnée. Ainsi, un salarié qui travaille dans deux établissements (à une date donnée ou sur une certaine période, par exemple une année) occupe deux postes. Inversement, plusieurs contrats de travail entre le salarié et le même établissement (à une date donnée ou successivement sur une certaine période) ne constituent qu'un seul poste.

Le concept de poste principal permet de ne compter qu'un seul poste par salarié. Le poste principal d'un salarié est le poste le plus rémunérateur. Le concept de poste « annexe » permet d’écarter de certaines statistiques les postes dont le volume de travail et le niveau de rémunération associés sont faibles.

Dans le cas général, on considère qu’un poste est « non annexe » si la rémunération est supérieure à 3 SMIC mensuels ou si la durée d'emploi dépasse 30 jours et 120 heures et que le rapport nombre d'heures/durée est supérieur à 1,5.

Remarque :

Le poste de travail est l’unité statistique de base pour les résultats issus des fichiers « Tous salariés », DADS (déclarations annuelles de données sociales), Siasp (système d'information des agents du secteur public), Clap (connaissance locale de l'appareil productif) et Flores (fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié), qui succède à Clap à partir de 2017.

Salaire :

Le salaire est le paiement du travail convenu entre un salarié et son employeur au titre du contrat de travail dans le secteur privé et pour les agents contractuels dans la fonction publique, ou de l’emploi pour les fonctionnaires.

Il comprend le salaire de base (ou traitement indiciaire dans la fonction publique) mais aussi les primes, la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires effectuées, l’épargne salariale (intéressement, participation, abondement), d’autres indemnités et rémunérations annexes (indemnité de résidence, supplément familial, etc.) et les avantages en nature.

Le salaire correspond à un « prix ». Rapporté à une unité de volume de travail qui peut être une heure (salaire horaire) ou un équivalent temps plein (salaire en EQTP), il permet de comparer des emplois ou des postes de travail de durée et de temps de travail différents.

Remarque :

Le suivi annuel des salaires mobilise plusieurs sources construites à partir des déclarations sociales ou des données administratives. Les informations relatives au secteur privé sont issues des déclarations sociales nominatives (DSN), qui succèdent aux données annuelles de données sociales (DADS). Les informations relatives à la fonction publique sont issues depuis 2009 du système d’information sur les agents des services publics (Siasp), alimenté principalement par les fichiers mensuels de paye de l’État pour les agents civils de la fonction publique de l’État (FPE) et par les DADS, puis les DSN, pour ceux de la fonction publique territoriale (FPT), de la fonction publique hospitalière (FPH) et de certains établissements publics relevant de la FPE.

Deux enquêtes statistiques complètent ces sources administratives : l’enquête de l’Insee sur le Coût de la main‑d’oeuvre et la structure des salaires (Ecmoss) ainsi que l’enquête de la Dares sur l’Activité et les conditions d’emploi de la main‑d’oeuvre (Acemo).

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) :

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5*0,8) = 25 000 euros par an.

Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5*0,8=0,4 EQTP dans l'exemple précédent).

Champ

Les salaires annuels et les effectifs sont issus des déclarations sociales nominatives (DSN) et des déclarations annuelles de données sociales (DADS) sur le champ des salariés du secteur privé et des entreprises publiques.

Cette exploitation exclut :

  • les agents du secteur public, les salariés du secteur agricole et les salariés des particuliers employeurs ;
  • les apprentis, les stagiaires ;
  • les agriculteurs salariés (catégorie socioprofessionnelle commençant par 1) ;
  • et les salariés ayant un nombre d'heure nul.

France entière y compris DOM, hors Mayotte.
Depuis 2012, les bénéficiaires d'emplois aidés et les chefs d'entreprises salariés de leur entreprise ont été intégrés dans le champ de la publication.

Evolution méthodologique :
Les déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent aux administrations sont remplacées progressivement par les déclarations sociales nominatives (DSN) depuis le millésime 2017.
Pour la validité 2019, seules 1 % des données du champ privé proviennent des DADS alors que celles de 2017 étaient issues pour partie de DSN (environ 75 % des entreprises) et pour partie de DADS (25 % des entreprises). Dans ce contexte de changement progressif des sources d'informations, l'Insee a refondu ses traitements statistiques (voir onglet documentation de l’insee résultat 2017). La validité 2019 s’inscrit dans la continuité de la validité 2017.

Pour en savoir plus

« Les salaires dans la fonction publique territoriale », Insee Première, n° 1869, juillet 2021.

« Description des emplois salariés en 2018 », Fichiers détail, juin 2021.

« Emploi, chômage, revenus du travail », Insee Références, Édition 2021.

« En 2019, le salaire net moyen dans le secteur privé a progressé de 1,2 % en euros constants », Insee Première, n° 1863, juin 2021.

« En 2019, l’emploi augmente dans les trois versants de la fonction publique », Insee Première, n° 1842, mars 2021.