Insee Focus ·
Septembre 2021 · n° 251Baisse des naissances neuf mois après le premier confinement : plus marquée pour les
femmes les plus jeunes et les plus âgées
En 2020, 735 200 bébés sont nés en France, soit 2,4 % de moins qu’en 2019. Les naissances baissent à compter d’avril, puis fortement à partir de mi-décembre 2020 et jusqu’à mi-février 2021, neuf mois après le premier confinement du printemps 2020 dû à la pandémie de Covid-19. Entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021, il est né 10,2 % de bébés en moins qu’entre le 15 décembre 2019 et le 15 février 2020. Le rebond qui a suivi en mars et avril n’a compensé que partiellement cette chute.
Neuf mois après le premier confinement, les naissances diminuent le plus pour les femmes les plus jeunes (surtout avant 20 ans) mais également pour les plus âgées (40 ans ou plus). Le rebond au sortir du confinement croît avec l’âge ; pour les plus jeunes, les naissances après le confinement restent cependant inférieures aux années précédentes.
Les naissances reculent sur l’ensemble du territoire, mais davantage dans les régions les plus touchées par la première vague de la pandémie.
Sur les six premiers mois de l’année 2021, les naissances baissent de 2,7 % en moyenne quotidienne par rapport à un an auparavant.
- Naissances en 2020 : forte baisse à partir de la mi-décembre
- Une baisse historique des naissances en janvier 2021 du fait du confinement neuf mois plus tôt
- Un rebond en mars-avril 2021, fort mais de courte durée
- Une baisse plus prononcée pour les femmes les plus jeunes
- La baisse est plus forte dans les régions les plus touchées par la première vague de Covid-19
Naissances en 2020 : forte baisse à partir de la mi-décembre
En 2020, 735 200 bébés sont nés en France (figure 1), soit 18 200 naissances de moins qu’en 2019 (– 2,4 %), alors même que 2020 était une année bissextile donc avec une journée de plus qu’en 2019. Le nombre de naissances diminue chaque année depuis six ans. Toutefois, alors que la baisse s’atténuait régulièrement au fil des années (de − 2,4 % en 2015 à – 0,7 % en 2019 [Papon, Beaumel, 2021]), elle s’accentue en 2020 (− 2,7 % à nombre de jours identiques entre 2019 et 2020).
tableauFigure 1 – Nombre de naissances quotidiennes en France depuis 2019 (lissées sur 7 jours)
Les données de cette figure sont disponibles dans le fichier en téléchargement. |
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graphiqueFigure 1 – Nombre de naissances quotidiennes en France depuis 2019 (lissées sur 7 jours)
Alors qu’entre janvier et mars 2020, les naissances étaient du même niveau qu’un an auparavant, à partir du mois d’avril, elles sont en baisse (figure 2a et figure 2c). Le recul entre avril et novembre ne peut pas être lié à la pandémie de Covid-19 puisque les bébés nés à cette période ont été conçus bien avant son émergence.
tableauFigure 2a – Nombre moyen de naissances par jour depuis 2015
2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 (p) | |
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Janvier | 2 186 | 2 128 | 2 044 | 2 031 | 2 038 | 2 006 | 1 740 |
Février | 2 158 | 2 103 | 2 068 | 1 990 | 1 960 | 1 952 | 1 863 |
Mars | 2 073 | 2 034 | 2 001 | 1 927 | 1 936 | 1 962 | 1 979 |
Avril | 2 099 | 2 024 | 2 022 | 1 961 | 1 971 | 1 924 | 2 010 |
Mai | 2 181 | 2 123 | 2 113 | 2 085 | 2 053 | 2 007 | 1 972 |
Juin | 2 240 | 2 204 | 2 105 | 2 116 | 2 098 | 2 057 | 2 026 |
Juillet | 2 257 | 2 273 | 2 207 | 2 198 | 2 189 | 2 123 | 2 127 |
Août | 2 223 | 2 204 | 2 191 | 2 161 | 2 137 | 2 049 | 2 117 |
Septembre | 2 287 | 2 226 | 2 168 | 2 168 | 2 159 | 2 097 | |
Octobre | 2 233 | 2 179 | 2 173 | 2 157 | 2 125 | 2 067 | |
Novembre | 2 167 | 2 116 | 2 135 | 2 101 | 2 062 | 1 973 | |
Décembre | 2 160 | 2 074 | 2 070 | 2 037 | 2 032 | 1 884 |
- p : données provisoires.
- Lecture : en janvier 2021, 1 740 bébés sont nés en France.
- Champ : France.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil (données définitives pour jusqu’en 2020, données provisoires arrêtées au 23 septembre 2021 pour 2021).
graphiqueFigure 2a – Nombre moyen de naissances par jour depuis 2018
En décembre 2020, le nombre de naissances diminue fortement : − 7,3 % par rapport à décembre 2019 (figure 2b). La baisse est marquée à partir du milieu du mois, soit neuf mois après l’entrée en vigueur du premier confinement intervenu à la mi-mars 2020. Si les naissances sont habituellement moins nombreuses la semaine de Noël (compte tenu de la moindre propension à programmer des accouchements à cette période), elles remontent en général immédiatement après. Ce n’est pas le cas à l’hiver 2020-2021.
Une baisse historique des naissances en janvier 2021 du fait du confinement neuf mois plus tôt
En janvier 2021, les naissances chutent de 13,3 % par rapport à janvier 2020. La baisse se poursuit mais de façon plus atténuée en février (− 4,6 % en moyenne par jour en février 2021 par rapport à février 2020). Le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude économique a pu décourager les couples de procréer au printemps 2020 et les inciter à reporter leurs projets de parentalité. La peur de transmettre le virus de la mère au nouveau-né a également pu jouer. Enfin, pendant le premier confinement, les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés, reportant de fait les projets parentaux des couples y recourant. Sur la période allant de mi-décembre 2020 à mi-février 2021, qui correspond à des conceptions durant le premier confinement (de mi-mars à mi-mai 2020), les naissances diminuent de 10,2 % par rapport à l’année précédente.
Cette baisse est particulièrement forte : il faut remonter à 1975, à la fin du baby-boom, pour observer une baisse d’une telle ampleur. Les naissances en septembre et octobre 1975 avaient en effet diminué de 14 % par rapport aux mêmes mois en 1974, et celles d’août et novembre de 10 %. Les naissances avaient également diminué lors des récessions économiques du début des années 1980 et de 1993, avec des baisses sur un an ayant pu atteindre ponctuellement près de 10 % certains mois (− 10 % en mars et avril 1983, − 9 % en février 1993). Rien de tel n’a en revanche été observé avec la dernière crise économique de 2008-2009 [Papon, 2021].
Un rebond en mars-avril 2021, fort mais de courte durée
À partir de mi-mars 2021 et jusqu’à la première semaine de mai, les naissances augmentent et atteignent des niveaux supérieurs à ceux de 2020. Ce fort rebond ne dure que deux mois : + 0,9 % entre mars 2020 et mars 2021 et + 4,5 % pour avril. Avril 2020 était toutefois un point bas, en lien sans doute avec la canicule neuf mois plus tôt, en juillet 2019. La hausse par rapport à avril 2019 demeure malgré tout importante (+ 1,9 %).
Le rebond en mars-avril 2021 laisse ensuite place à une nouvelle baisse, de l’ordre de celle observée avant la pandémie : − 1,7 % en mai 2021 et − 1,5 % en juin. Les fluctuations des naissances sur les six premiers mois de l’année 2021 montrent bien l’impact de la pandémie sur les conceptions : forte diminution des procréations pendant le premier confinement, reprise ensuite des projets parentaux ayant vraisemblablement été reportés de quelques mois, puis retour à la tendance à la baisse des naissances observées depuis six ans.
Finalement, sur l’ensemble du premier semestre 2021, le nombre moyen de naissances quotidiennes diminue de 2,7 % par rapport au premier semestre 2020. D’après les dernières données, les naissances sont stables en juillet 2021 (+ 0,2 %) et augmentent de 3,3 % en août 2021 : sur les huit premiers mois de l’année, le nombre moyen de naissances quotidiennes baisse ainsi de 1,5 % [Insee, 2021].
Une baisse plus prononcée pour les femmes les plus jeunes
Les naissances neuf mois après le premier confinement baissent plus fortement pour les femmes les plus jeunes et les plus âgées : − 21,3 % de naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 par rapport à la même période un an avant pour les mères âgées de moins de 20 ans, − 16,5 % pour celles âgées de 40 ans ou plus (figure 3a).
tableauFigure 3a – Nombre de naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 et la même période un an auparavant selon l’âge de la mère
Nombre de naissances | Évolution (en %) |
||
---|---|---|---|
entre le 15 décembre 2019 et le 15 février 2020 |
entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 |
||
Moins de 20 ans | 2 582 | 2 033 | – 21,3 |
20-24 ans | 14 919 | 12 885 | – 13,6 |
25-29 ans | 35 723 | 32 077 | – 10,2 |
30-34 ans | 42 639 | 39 458 | – 7,5 |
35-39 ans | 23 635 | 21 242 | – 10,1 |
40 ans ou plus | 6 201 | 5 175 | – 16,5 |
Ensemble | 125 699 | 112 870 | – 10,2 |
- Lecture : les naissances de mères de moins de 20 ans entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 baissent de 21,3 % par rapport à celles qui ont eu lieu entre le 15 décembre 2019 et le 15 février 2020.
- Champ : France, naissances du 15 décembre au 15 février.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil (données définitives pour 2019 et 2020, données provisoires arrêtées au 23 septembre 2021 pour 2021).
graphiqueFigure 3a – Évolution du nombre de naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 et la même période un an auparavant selon l’âge de la mère
La diminution pour les jeunes mères est marquée dès décembre 2020 : − 19,2 % par rapport à décembre 2019 (figure 4a), − 24,4 % en janvier et − 13,4 % en février pour les moins de 20 ans, − 6,7 % en décembre, − 16,8 % en janvier et – 13,3 % en février pour les 20-24 ans (figure 4b). Différentes causes peuvent expliquer cette baisse spectaculaire : l’incertitude sur le marché du travail à l’issue de la crise ou encore l’éloignement des couples. En effet, pour les couples non cohabitants, plus nombreux chez les plus jeunes, le confinement a limité les possibilités de procréation. La chute des naissances chez les jeunes reste forte au sortir du confinement (figure 3b).
tableauFigure 4a – Nombre moyen d’enfants nés par jour en France d’une mère de moins de 20 ans
2018 | 2019 | 2020 | 2021 (p) | Évolution par rapport à l'année précédente (en %) |
||
---|---|---|---|---|---|---|
2020 | 2021 (p) | |||||
Janvier | 44,8 | 41,6 | 36,3 | 30,4 | – 3,3 | – 24,4 |
Février | 42,4 | 41,9 | 42,0 | 36,3 | 0,1 | – 13,4 |
Mars | 41,4 | 40,4 | 39,9 | 35,9 | – 1,3 | – 10,0 |
Avril | 43,9 | 39,8 | 40,4 | 35,9 | 1,5 | – 11,1 |
Mai | 42,2 | 42,3 | 38,8 | 34,5 | – 8,4 | – 11,1 |
Juin | 42,8 | 41,2 | 37,4 | 36,2 | – 9,4 | – 3,2 |
Juillet | 41,5 | 44,4 | 37,9 | 37,9 | – 14,5 | – 0,1 |
Août | 43,1 | 42,3 | 40,2 | 36,7 | – 4,8 | – 8,7 |
Septembre | 43,9 | 43,9 | 40,2 | – 8,4 | ||
Octobre | 42,5 | 42,7 | 39,5 | – 7,5 | ||
Novembre | 42,6 | 41,5 | 39,2 | – 5,6 | ||
Décembre | 41,0 | 42,4 | 34,3 | – 19,2 |
- p : données provisoires.
- Lecture : en décembre 2020, en moyenne chaque jour, 34 bébés sont nés en France de mères de moins de 20 ans.
- Champ : France.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil (données définitives jusqu’en 2020, données provisoires arrêtées au 23 septembre 2021 pour 2021).
graphiqueFigure 4a – Nombre moyen d’enfants nés par jour en France d’une mère de moins de 20 ans
Bien qu’importante, la baisse est moindre pour les femmes de 25 à 39 ans (− 13,3 % en janvier pour les 25-29 ans (figure 4c) et − 11,4 % pour les 30-39 ans (figure 4d et figures 4e)). Elles ont plus souvent une situation économique stable et sont davantage en couples cohabitants. Elles semblent avoir moins reporté leur projet familial que les plus jeunes, et la baisse constatée au début du confinement s’efface en fin de confinement.
Enfin, pour les femmes de 40 ans ou plus, la baisse est importante, mais le rebond post-confinement l’est tout autant (figure 4f). En plus des considérations sanitaires et économiques ou d’âge (la fertilité diminuant avec l’âge, un report des projets parentaux peut finalement les remettre en question), l’impact de la fermeture des centres d’aides médicales à la procréation durant le premier confinement est peut-être plus fort à ces âges. La réouverture des centres a pu entraîner une hausse des naissances neuf mois plus tard. En mars 2021, les naissances de mères de 40 ans ou plus augmentent ainsi de 7,5 % par rapport à mars 2020 et de 11,3 % en avril 2021, soit les plus fortes hausses.
Finalement, sur les six premiers mois de l’année 2021, les naissances sont en très fort recul par rapport à un an auparavant pour les femmes les plus jeunes (− 12,4 % avant 20 ans). Le fléchissement est plus modéré pour les 20-29 ans (− 8,0 % entre 20 et 24 ans, − 4,8 % entre 25 et 29 ans), tandis que le niveau des naissances est presque du même ordre qu’en 2020 pour les trentenaires (− 0,2 % entre 30 et 34 ans, − 0,1 % entre 35 et 39 ans) et les plus âgées (− 1,0 %).
La baisse est plus forte dans les régions les plus touchées par la première vague de Covid-19
Dans toutes les régions et dans presque tous les départements, les naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 sont moins nombreuses que sur la même période un an auparavant. La baisse dépasse 10 % dans plus de quatre départements sur dix (figure 5b). Dans les régions métropolitaines les plus touchées par la pandémie où le nombre de décès en mars et avril 2020 augmente de plus de 20 % par rapport à la même période un an auparavant, les naissances baissent de plus de 10 % neuf mois plus tard (figure 6). C’est le cas en Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France et dans le Grand Est (figure 5a). Les naissances baissent aussi fortement en Centre-Val de Loire. C’est également le cas en Guadeloupe et en Corse mais le nombre de naissances y est faible et les évolutions y sont à prendre avec précaution. La baisse est la plus faible dans l’ouest de la France : − 6 % en Normandie et en Bretagne, − 7 % en Nouvelle-Aquitaine, ainsi que dans les DOM (hormis la Guadeloupe).
tableauFigure 5a – Évolution du nombre de naissances par région entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 par rapport à la même période l’année précédente
Guadeloupe | – 19,7 |
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Martinique | – 4,8 |
Guyane | – 4,6 |
La Réunion | – 5,5 |
Mayotte | – 0,5 |
Île-de-France | – 13,5 |
Centre-Val de Loire | – 11,1 |
Bourgogne-Franche-Comté | – 13,4 |
Normandie | – 5,9 |
Hauts-de-France | – 12,3 |
Grand Est | – 10,5 |
Pays de la Loire | – 9,7 |
Bretagne | – 6,0 |
Nouvelle-Aquitaine | – 6,9 |
Occitanie | – 7,8 |
Auvergne-Rhône-Alpes | – 9,0 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | – 9,2 |
Corse | – 11,1 |
- Lecture : en Corse, les naissances entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 baissent de 11,1 % par rapport à l’année précédente.
- Champ : France, naissances du 15 décembre au 15 février.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil (données définitives jusqu’en 2020, données provisoires arrêtées au 23 septembre pour 2021).
graphiqueFigure 5a – Évolution du nombre de naissances par région entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 par rapport à la même période l’année précédente
tableauFigure 6 – Évolution comparée par région des naissances et des décès
Évolution des naissances du 15 décembre 2020 au 15 février 2021 par rapport à l’année précédente |
Évolution des décès en mars-avril 2020 par rapport à mars-avril 2019 |
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Guadeloupe | – 19,7 | 9,3 |
Martinique | – 4,8 | – 2,8 |
Guyane | – 4,6 | – 29,4 |
La Réunion | – 5,5 | – 0,6 |
Mayotte | – 0,5 | 32,4 |
Île-de-France | – 13,5 | 93,1 |
Centre-Val de Loire | – 11,1 | 16,3 |
Bourgogne-Franche-Comté | – 13,4 | 26,4 |
Normandie | – 5,9 | 12,8 |
Hauts-de-France | – 12,3 | 27,7 |
Grand Est | – 10,5 | 56,2 |
Pays de la Loire | – 9,7 | 11,1 |
Bretagne | – 6,0 | 5,4 |
Nouvelle-Aquitaine | – 6,9 | 2,9 |
Occitanie | – 7,8 | 5,8 |
Auvergne-Rhône-Alpes | – 9,0 | 19,2 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | – 9,2 | 12,4 |
Corse | – 11,1 | 8,5 |
- Lecture : en Île-de-France, les naissances baissent entre le 15 décembre 2020 et le 15 février 2021 de 13,5 % par rapport à l’année précédente, les décès augmentent en mars-avril 2020 de 93,1 % par rapport à mars-avril 2019.
- Champ : France, naissances du 15 décembre au 15 février, décès en mars et avril.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil (données définitives jusqu’en 2020, données provisoires arrêtées au 23 septembre 2021 pour 2021).
graphiqueFigure 6 – Évolution comparée par région des naissances et des décès
Sur l’ensemble du premier semestre 2021, la baisse est supérieure à la moyenne nationale (– 2,7 %) dans les régions les plus à l’est de la France, en particulier dans les Hauts-de-France, en Île-de-France, en Corse, en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est (figure 7). Le nombre de naissances augmente seulement en Bretagne (+ 2,3 %). En outre-mer, la situation est plus contrastée avec une augmentation très forte à Mayotte (+ 9,3 %) et une baisse très importante en Guadeloupe (− 14,8 %). Le calendrier de l’épidémie, et donc des différentes contraintes liées aux restrictions sanitaires, n’a pas été le même qu’en métropole et il a également varié selon les départements d’outre-mer.
tableauFigure 7 – Évolution du nombre moyen de naissances par jour par région entre le premier semestre 2020 et le premier semestre 2021
Guadeloupe | – 14,8 |
---|---|
Martinique | – 6,0 |
Guyane | – 4,2 |
La Réunion | – 0,3 |
Mayotte | 9,3 |
Île-de-France | – 4,1 |
Centre-Val de Loire | – 2,1 |
Bourgogne-Franche-Comté | – 3,7 |
Normandie | – 1,6 |
Hauts-de-France | – 5,1 |
Grand Est | – 3,6 |
Pays de la Loire | – 1,1 |
Bretagne | 2,3 |
Nouvelle-Aquitaine | – 1,6 |
Occitanie | – 0,5 |
Auvergne-Rhône-Alpes | – 2,6 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | – 2,7 |
Corse | – 3,9 |
- Lecture : en Normandie, les naissances baissent de 1,6 % entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2020.
- Champ : France, naissances entre le 1er janvier et le 30 juin.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil (données définitives jusqu’en 2020, données provisoires arrêtées au 23 septembre 2021 pour 2021).
graphiqueFigure 7 – Évolution du nombre moyen de naissances par jour par région entre le premier semestre 2020 et le premier semestre 2021
Sources
Les statistiques d’état civil sur les naissances sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Le Code civil oblige en effet à déclarer tout événement relatif à l’état civil (naissances, mariages, décès, reconnaissances) à un officier d’état civil dans des délais prescrits. L’Insee s’assure de l’exhaustivité et de la qualité des données avant de produire les fichiers statistiques d’état civil. Ces données sont définitives pour l’année 2020.
Les données de l’année 2021 sont provisoires car les bulletins de naissances n’ont pas tous été transmis à l’Insee. Une estimation plus précise sera disponible dans les prochains mois, qui ne remettra pas en cause l’ampleur des évolutions observées. Les révisions sont en effet limitées (de l’ordre de 0,1 à 0,2 % pour un mois donné entre la première estimation et sa révision un mois plus tard).
Pour en savoir plus
« Les naissances en 2021 », Insee, 2021.
Papon S., « La fécondité en France a résisté à la crise économique de 2008, contrairement à la plupart de ses voisins », Insee Focus n° 240, juin 2021.
« Les naissances en 2020 », Insee Résultats, septembre 2021.
Papon S., Beaumel C., « Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages », Insee Première n° 1846, mars 2021.