D’un point de vue démographique, le Pays du Bocage Ornais perd des habitants depuis 1982, à l’exception d’une période de maintien entre 1999 et 2006. Si le déficit migratoire est aujourd’hui moins marqué que durant les décennies 1970, 1980 et 1990, l’excédent des naissances sur les décès (excédent naturel) s’est lui progressivement amenuisé, jusqu’à l’apparition d’un déficit après 2012. Aussi, la conjonction d’un déficit migratoire et d’un déficit naturel entre 2012 et 2017 a-t-elle conduit à un tassement démographique plus marqué qu’au cours de la période 2007-2012. Le déficit migratoire du Pays du Bocage provient principalement du départ des jeunes allant poursuivre des études supérieures ou rechercher un premier emploi ailleurs. Si ce phénomène concerne aussi les territoires comparables, la singularité du Pays du Bocage vient davantage du fait qu’il n’attire pas, en parallèle, suffisamment de jeunes actifs. Le repli démographique concerne principalement les communes urbaines. Certaines communes rurales, proches des pôles urbains et bénéficiant de la périurbanisation, connaissent à l’inverse un essor démographique.

Dans le même temps et conformément à une tendance générale, la progression de l’espérance de vie, la diminution récente de la fécondité et les migrations résidentielles modifient la structure d’âge de la population locale. L’accroissement sans précédent de la population âgée, associée au repli du nombre de jeunes, engendre un vieillissement démographique du territoire qui se traduit, notamment, par la baisse du nombre d’actifs. De plus, le Pays du Bocage se singularise aussi par une faible mobilité de sa population avec l’extérieur.

Si les tendances démographiques récentes se prolongeaient, le recul démographique du Pays du Bocage se poursuivrait avec la perte de 5 300 habitants supplémentaires entre 2020 et 2040. La population du territoire continuera également de vieillir compte tenu d’une forte augmentation des populations de plus de 65 ans, contrairement aux tranches d’âge plus jeunes qui, elles, diminueront, en particulier les effectifs scolaires. Pour conserver, en 2040, la population de 2020, le territoire devrait accueillir chaque année 360 nouveaux arrivants supplémentaires.