Insee Flash Normandie7 300 Britanniques résident en Normandie

Caroline Poupet, Pauline Roger (Insee)

En 2017, 7 300 Britanniques résident en Normandie. Ils vivent très majoritairement dans des zones rurales et sont, pour près de la moitié, des retraités. Les résidents du Royaume-Uni sont également nombreux à séjourner en Normandie sur de plus courtes durées. Ils possèdent 6 300 résidences secondaires dans la région et constituent la première clientèle étrangère dans les hôtels normands, même si leur fréquentation baisse depuis quelques années.

Insee Flash Normandie
No 96
Paru le :Paru le06/10/2020
Caroline Poupet, Pauline Roger (Insee)
Insee Flash Normandie No 96- Octobre 2020

En 2017, 7 300 Britanniques résident en Normandie, soit 0,2 % des habitants de la région, une part égale à celle observée au niveau national. La Normandie est la 7e région d’accueil des Britanniques, loin derrière la Nouvelle Aquitaine (39 000) et l’Occitanie (25 000). Les Britanniques arrivent au 4e rang des ressortissants étrangers dans notre région, derrière les Algériens (12 600 habitants), les Marocains (10 100) et les Portugais (8 300), mais loin devant d’autres ressortissants européens tels que les Belges et les Italiens (2 300) ou les Espagnols (2 100).

Une forte présence des Britanniques dans la Manche et l’Orne

Au sein de la région, les Britanniques sont particulièrement présents dans la Manche (3 300, soit 0,7 % de la population du département) et dans l’Orne (1 500, soit 0,5 % de la population). Ces deux départements se classent ainsi parmi ceux qui en accueillent les plus grandes proportions (respectivement 13e et 16e rang parmi les 96 départements métropolitains). Ils sont en revanche moins représentés dans le Calvados (1 400, soit 0,2 % de la population) mais surtout dans l’Eure (500, soit 0,1 %) et en Seine-Maritime (700, soit 0,1 %).

Les Britanniques résident très majoritairement dans les bassins de vie peu denses de la Normandie (86 %). Ils sont notamment très présents dans le sud-ouest de la région, 9 % d’entre eux vivant dans les bassins de Domfront en Poiraie, Vire Normandie ou Mortain-Bocage (figure 1).

Figure 1Une forte concentration de Britanniques dans les bassins de vie peu denses du sud-ouest de la NormandieRépartition et part des Britanniques dans la population par bassin de vie en 2017

Une forte concentration de Britanniques dans les bassins de vie peu denses du sud-ouest de la Normandie
Code bassin de vie Libellé Nombre de Britanniques Part des Britanniques dans la population (en %)
14020 Argences < 20 0,0
14027 Aunay-sur-Odon 34 0,4
14047 Bayeux 93 0,2
14118 Caen 192 0,1
14174 Condé-en-Normandie 229 0,9
14191 Courseulles-sur-Mer < 20 0,1
14225 Dives-sur-Mer 64 0,1
14228 Douvres-la-Délivrande - Luc-sur-Mer 20 0,1
14258 Falaise 132 0,4
14333 Honfleur 41 0,2
14342 Isigny-sur-Mer < 20 0,2
14366 Lisieux 41 0,1
14370 Le Molay-Littry 42 0,5
14371 Livarot-Pays-d'Auge 47 0,7
14431 Mézidon-Canon < 20 0,1
14478 Orbec 41 0,3
14488 Ouistreham 25 0,1
14514 Pont-l'Évêque 21 0,2
14654 Saint-Pierre-sur-Dives 27 0,3
14689 Thury-Harcourt 25 0,2
14712 Troarn < 20 0,0
14752 Villers-Bocage 45 0,2
14762 Vire Normandie 425 1,3
27016 Les Andelys < 20 0,1
27051 Beaumont-le-Roger 23 0,1
27056 Bernay 36 0,1
27103 Bourg-Achard < 20 0,0
27112 Breteuil < 20 0,1
27116 Brionne 21 0,1
27165 Conches-en-Ouche < 20 0,0
27198 Mesnils-sur-Iton < 20 0,0
27226 Étrépagny < 20 0,0
27229 Évreux 26 0,0
27230 Ézy-sur-Eure 21 0,1
27246 Fleury-sur-Andelle < 20 0,1
27275 Gaillon < 20 0,1
27284 Gisors < 20 0,0
27375 Louviers 41 0,1
27428 Le Neubourg < 20 0,0
27448 Pacy-sur-Eure 20 0,1
27467 Pont-Audemer 115 0,2
27493 Romilly-sur-Andelle < 20 0,0
27507 Saint-André-de-l'Eure < 20 0,0
27679 Verneuil-sur-Avre 20 0,1
27681 Vernon 39 0,1
50003 Agon-Coutainville < 20 0,2
50025 Avranches 147 0,5
50031 Barneville-Carteret 86 1,0
50074 Brécey 157 2,1
50076 Bréhal 88 0,7
50082 Bricquebec 24 0,2
50099 Carentan-les-Marais 189 0,8
50129 Cherbourg-en-Cotentin 62 0,1
50147 Coutances 116 0,4
50218 Granville 31 0,1
50236 La Haye 138 0,9
50237 La Haye-Pesnel 53 0,5
50341 Montebourg < 20 0,2
50359 Mortain-Bocage 413 4,1
50394 Périers 107 0,9
50402 Les Pieux 20 0,1
50410 Pontorson 177 1,6
50484 Saint-Hilaire-du-Harcouët 286 1,8
50487 Saint-James 124 1,6
50502 Saint-Lô 274 0,5
50539 Saint-Pierre-Église s s
50551 Saint-Sauveur-le-Vicomte 54 1,0
50562 Saint-Vaast-la-Hougue 27 0,3
50582 Sourdeval s s
50601 Torigni-sur-Vire 130 0,7
50615 Valognes 27 0,2
50639 Villedieu-les-Poêles 297 1,9
61001 Alençon 77 0,1
61006 Argentan 94 0,3
61038 Bellême < 20 0,2
61145 Domfront en Poiraie 445 3,6
61168 La Ferté-Macé 133 0,8
61169 Flers 39 0,1
61181 Gacé 42 0,7
61214 L'Aigle 40 0,1
61230 Longny les Villages s s
61293 Mortagne-au-Perche 71 0,3
61464 Sées 29 0,2
61483 Bagnoles de l'Orne Normandie 153 1,7
61486 Tinchebray 157 1,9
61508 Vimoutiers 110 1,4
76034 Val-de-Scie < 20 0,1
76035 Aumale < 20 0,1
76051 Bacqueville-en-Caux < 20 0,0
76057 Barentin < 20 0,0
76101 Blangy-sur-Bresle < 20 0,1
76114 Bolbec < 20 0,0
76146 Buchy < 20 0,0
76159 Cany-Barville < 20 0,0
76164 Rives-en-Seine < 20 0,1
76196 Criquetot-l'Esneval < 20 0,1
76217 Dieppe 74 0,1
76219 Doudeville < 20 0,1
76222 Duclair < 20 0,0
76255 Eu < 20 0,1
76258 Fauville-en-Caux < 20 0,0
76259 Fécamp < 20 0,0
76276 Forges-les-Eaux < 20 0,1
76302 Goderville < 20 0,1
76312 Gournay-en-Bray 21 0,1
76351 Le Havre 79 0,0
76384 Lillebonne < 20 0,0
76400 Luneray < 20 0,1
76462 Neufchâtel-en-Bray 56 0,3
76482 Offranville < 20 0,2
76540 Rouen 249 0,1
76647 Saint-Romain-de-Colbosc < 20 0,1
76648 Saint-Saëns < 20 0,1
76655 Saint-Valery-en-Caux 21 0,2
76752 Yerville < 20 0,1
76758 Yvetot < 20 0,0
  • < 20 : effectif inférieur à 20.
  • s : secret statistique (bassins de vie de moins de 5 000 habitants).
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation principale

Figure 1Une forte concentration de Britanniques dans les bassins de vie peu denses du sud-ouest de la NormandieRépartition et part des Britanniques dans la population par bassin de vie en 2017

  • < 20 : effectif inférieur à 20.
  • s : secret statistique (bassins de vie de moins de 5 000 habitants).
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation principale

En près de trente ans, le nombre de Britanniques installés en Normandie a plus que triplé (7 300 en 2017 contre 2 300 en 1990 ; figure 2). Il a augmenté de manière importante dans les années 90, puis encore davantage entre 1999 et 2006, et ce de façon plus prononcée dans la région qu’en France métropolitaine. Entre 2006 et 2011, la hausse a ralenti, probablement en lien avec le recul de la devise britannique sur cette période (qui a perdu 20 % de sa valeur par rapport à l’euro) et la perte de pouvoir d’achat que celui-ci a induit pour les retraités britanniques installés en France. Le nombre de Britanniques baisse à partir de 2011, davantage en Normandie qu’au niveau national.

Parmi les résidents britanniques nés à l’étranger, près des deux tiers sont arrivés dans la région depuis plus de dix ans. Les installations récentes (depuis moins de cinq ans) ne concernent que 16 % des Britanniques, quand 19 % d’entre eux sont arrivés depuis cinq à dix ans.

Figure 2De nombreuses arrivées de Britanniques entre 1999 et 2006Évolution de la population totale, étrangère et britannique de 1990 à 2017 en Normandie et en France métropolitaine, base 100 en 1990

De nombreuses arrivées de Britanniques entre 1999 et 2006
Population totale Normandie Population étrangère Normandie Britanniques Normandie Population totale France métropolitaine Population étrangère France métropolitaine Britanniques France métropolitaine
1990 100 100 100 100 100 100
1999 102 105 182 103 104 146
2006 104 68 335 108 66 213
2011 106 76 372 111 70 245
2017 106 92 326 114 83 227
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation principale

Figure 2De nombreuses arrivées de Britanniques entre 1999 et 2006Évolution de la population totale, étrangère et britannique de 1990 à 2017 en Normandie et en France métropolitaine, base 100 en 1990

  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation principale

En Normandie, près de la moitié des Britanniques sont retraités

Près de la moitié des Britanniques installés dans la région sont des retraités (47,0 %), soit 10 points de plus qu’en France métropolitaine (figure 3). Le profil des Britanniques est cependant assez varié selon le département où ils sont installés. Dans la Manche et dans l’Orne, plus de la moitié d’entre eux sont des retraités, tandis que seulement un quart sont des actifs occupés. Dans le Calvados et l’Eure, les actifs occupés sont plus nombreux (respectivement 35,8 % et 39,5 % des Britanniques) et les retraités ne représentent plus que quatre Britanniques sur dix. La Seine-Maritime est le département qui réunit le moins de retraités (32,1 %) et le plus de familles : plus d’un quart des Britanniques y vivent en couple avec au moins un enfant.

La Normandie ne compte que 250 élèves, étudiants ou stagiaires de nationalité britannique en 2017 (3,5 % des étudiants étrangers, 6e nationalité la plus présente). Ils représentent 3,4 % de la population britannique de la région. Un élève, étudiant ou stagiaire de nationalité britannique sur cinq réside à Caen ou à Rouen, conséquence d’un tissu scolaire et universitaire plus développé dans ces deux villes.

Figure 3Les Britanniques en Normandie sont plus souvent retraitésRépartition des résidents britanniques en 2017 selon le type d’activité déclaré au recensement de la population (en %)

Les Britanniques en Normandie sont plus souvent retraités
Britanniques vivant en Normandie Britanniques vivant en France métropolitaine
Actifs ayant un emploi 30 37
Chômeurs 4 4
Retraités ou préretraités 47 37
Élèves, étudiants, stagiaires 4 5
Femmes ou hommes au foyer 5 5
Autres inactifs 10 12
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation principale

Figure 3Les Britanniques en Normandie sont plus souvent retraitésRépartition des résidents britanniques en 2017 selon le type d’activité déclaré au recensement de la population (en %)

  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation principale

La Normandie, une destination touristique pour les Britanniques

Les Britanniques sont également nombreux à séjourner en Normandie sur de plus courtes durées, dans leur résidence secondaire ou au sein d’un hébergement de tourisme. Ils possèdent 6 300 résidences secondaires dans la région en 2017, ce qui classe la Normandie en 6e position parmi les régions métropolitaines. Cela représente la moitié des résidences secondaires détenues par des propriétaires étrangers dans la région, loin devant les Belges (1 100 résidences secondaires). Ces résidences sont majoritairement localisées dans la Manche (45,4 %), l’Orne (21,9 %) et le Calvados (21,0 %). Elles sont moins nombreuses en Seine-Maritime (8,0 %) et dans l’Eure (3,7 %).

En 2019, la Normandie est la 9e région qui accueille le plus de touristes britanniques, avec 720 000 nuitées passées dans les campings et les hôtels normands. Ils représentent la deuxième clientèle étrangère derrière les Hollandais, mais la première dans les seuls hôtels normands. Le Calvados comptabilise à lui seul un peu plus de la moitié de ces nuitées.

La fréquentation des touristes britanniques dans les hôtels et les campings de la région est en baisse depuis quelques années. Ainsi, entre 2017 et 2019, leur fréquentation a baissé de 6,2 % alors que celle des touristes provenant de l’étranger a progressé de 14,8 %.

Le Royaume-Uni, un partenaire économique pour la Normandie

En matière économique les relations entre la Normandie et le Royaume-Uni se concrétisent à travers les échanges commerciaux et l’implantation d’entreprises britanniques dans la région. En 2017, 169 établissements présents en Normandie dépendent d’une multinationale dont le centre de décision est situé au Royaume-Uni. Ces établissements emploient 5 400 salariés, soit 0,9 % des effectifs salariés de la région. Plus de la moitié des salariés (57,1 %) embauchés dans ces multinationales travaillent dans le secteur de l’industrie manufacturière et des industries extractives, alors que ce secteur ne regroupe que 30,5 % de l’ensemble des salariés de la région.

Le lien économique avec le Royaume-Uni s’apprécie aussi à travers les liaisons ferry quotidiennes pour le sud de l’Angleterre et le sud-est de l’Irlande offertes par les ports de Dieppe, Le Havre, Caen-Ouistreham et Cherbourg-en-Cotentin. En 2016, le trafic transmanche annuel est de 2,2 millions de passagers, 650 véhicules de tourisme et 237 000 camions.

Sources

La principale source utilisée est le recensement de la population 2017, qui compile cinq années de collecte (2015 à 2019) et permet notamment de connaître les habitants des résidences principales selon leur nationalité.

Les données sur les propriétaires des résidences secondaires sont issues du millésime 2017 du fichier démographique des logements et des individus (Fideli). Celles sur la fréquentation touristique proviennent de l’enquête de fréquentation hôtelière (EFH) et de l’enquête de fréquentation dans l’hôtellerie de plein air (EFHPA).

Les données sur les multinationales dont la tête de groupe est au Royaume-Uni sont issues des sources Flores (fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié) et Lifi (liaisons financières) 2017.

Définitions

Un résident britannique est une personne déclarant résider en France et détenir la nationalité britannique au recensement de la population. En revanche, un touriste est considéré comme britannique s’il déclare être domicilié au Royaume-Uni, quelle que soit sa nationalité.

Les nuitées sont le nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.

Pour en savoir plus

Besnard S., Chesnel H., Mariette V., Simon A., « 148 000 Britanniques résident en France, notamment dans les territoires peu denses de l’Ouest », Insee Première, n° 1809, juillet 2020.

Fourré F., «  Débarquement des Britanniques dans les campagnes bas-normandes », E - pour cent, n° 55, octobre 2012.