En 2020, dans le contexte de crise sanitaire et économique, le nombre de salariés diminue de 1,0 % en Occitanie, baisse proche de celle observée au niveau national (- 1,1 % en France hors Mayotte). L’économie régionale détruit 20 400 postes, dont la moitié en Haute-Garonne. La crise, débutée au printemps 2020, interrompt ainsi sept années de croissance de l’emploi dans la région. Ces dernières années, l’Occitanie avait créé 23 000 emplois en 2018 (+ 1,1 %) et 34 600 emplois en 2019 (+ 1,7 %).

En un an, les pertes d’emplois en Occitanie sont massives dans les services marchands hors intérim (- 18 100 dont - 9 800 dans l’hébergement-restauration) et l’industrie (- 3 800). L’intérim comptabilise 5 800 effectifs en moins. En revanche, le secteur de la construction crée des emplois (+ 2 600), ainsi que les services non marchands (+ 4 500), principalement la santé et l’action sociale.

Au premier semestre 2020, avec notamment la période du confinement strict, l’emploi salarié se contracte fortement en Occitanie comme sur le reste du territoire. Dans la région, 52 400 emplois sont détruits, soit une baisse de 2,6 %. Le rebond du troisième trimestre (32 200 emplois créés soit + 1,6 %) ne suffit pas à compenser les pertes d’emplois enregistrées le reste de l’année (figure 1).

Après un recul historique au premier trimestre (- 43 %), le nombre d’intérimaires en Occitanie ne retrouve pas son niveau d’avant-crise fin 2020 (figure 2). Les créations enregistrées depuis le deuxième trimestre ne suffisent pas à compenser les pertes du début d’année. Ainsi, le niveau de l’emploi dans l’intérim reste inférieur de 10,4 % à ce qu’il était un an auparavant. Au niveau national, la tendance est moins défavorable (- 5,3 %).

Au total, les établissements utilisateurs de missions d’intérim situés dans la région emploient en fin d’année 51 000 intérimaires qui effectuent leurs missions dans tous les secteurs d’activité, en premier lieu dans le tertiaire (45 % des missions), puis dans la construction (28 %) et dans l’industrie (26 %).

Fin 2020, en Occitanie, 18 100 emplois sont perdus sur un an dans le tertiaire marchand hors intérim, une baisse de 2,0 % par rapport à fin 2019 (figure 3 et figure 4). Cette diminution est moins marquée qu’en France hors Mayotte (- 2,4 %).

En réaffectant chaque intérimaire au secteur d’activité qui l’emploie, la baisse du tertiaire marchand en Occitanie est de 2,1 % (figure 5). Tous les secteurs à l’exception du commerce accusent des pertes importantes, plus particulièrement l’hébergement et la restauration. Dans ce secteur, les restrictions de déplacements et la fermeture des établissements pour raisons sanitaires entraînent la perte nette de 10 300 emplois, y compris intérim, en Occitanie, soit une diminution de 11,1 % par rapport à 2019. L’hébergement-restauration concentre ainsi près de la moitié des pertes d’emploi enregistrées dans la région en 2020.

L’autre secteur particulièrement impacté par la crise est celui des « autres activités de services », comprenant les activités culturelles et récréatives, les associations et les services à la personne. En 2020, les restrictions sanitaires imposées dans ces domaines (fermeture des lieux de culture, de loisirs ou de sport…) occasionnent une baisse d’emploi de 5,1 % par rapport à 2019, soit une diminution de 5 500 emplois.

Les pertes d’emploi sont aussi importantes dans deux autres secteurs particulièrement dynamiques jusqu’à la crise : les activités scientifiques, techniques et de soutien aux entreprises (- 0,8 % soit une perte de 1 600 emplois) et l’information et la communication (- 1,9 % soit 1 000 emplois en moins). Dans ce dernier secteur, la diminution des emplois intérimaires est particulièrement marquée (- 28,7 %).

Le nombre d’emplois se replie de 3,0 % dans les activités immobilières (- 570 emplois) et de 1,0 % dans les activités financières et d’assurance (- 500 emplois). Dans le transport et l’entreposage, en un an, l’emploi diminue légèrement (- 0,2 % soit- 225 emplois) malgré une progression de 13,1 % de l’emploi intérimaire dans ce secteur.

À l’opposé, le commerce est en hausse de 0,2 %, soit 500 emplois supplémentaires dans la région, intérim compris.

L’emploi dans les services non marchands (administration, enseignement, santé et action sociale) conserve son dynamisme. Il progresse de 0,7 % en 2020 dans la région. Cela représente 5 000 emplois, y compris intérimaires, créés principalement dans les activités liées à la santé humaine et à l’action sociale. Au niveau national, l’emploi tertiaire non marchand progresse à un rythme légèrement supérieur (+ 0,9 %).

Alors que l’emploi industriel - hors intérimaires - progresse à un bon rythme durant quatre années consécutives en Occitanie, la crise interrompt ce dynamisme. Fin 2020, l’emploi diminue de 1,7 % dans l’industrie, ce qui représente 3 800 emplois en moins. Cette baisse est proche du recul de l’industrie au niveau national (- 1,8 %).

En réaffectant l’emploi intérimaire aux secteurs industriels qui l’utilisent, l’évolution des effectifs entre fin 2019 et fin 2020 est encore plus défavorable (- 3,0 % en Occitanie, contre - 2,4 % en France). Soit 7 200 emplois en moins. Ce recul affecte tous les secteurs. La fabrication de matériels de transport, incluant la construction aéronautique et spatiale est la plus impactée : - 6,4 %, soit 3 300 emplois détruits. Dans ce secteur, le nombre d’intérimaires chute de 69 % en un an. La baisse de l’emploi - intérim compris - est aussi très marquée dans la fabrication des biens d’équipement (- 4,3 %, soit 1 100 emplois en moins) et dans la fabrication d’autres produits industriels (- 2,8 %, soit 2 400 emplois détruits). Ces deux secteurs sont assez dépendants de la filière aéronautique dans la région et subissent les conséquences de l’arrêt du trafic aérien au premier semestre.

Dans l’agro-alimentaire, le recul de l’emploi est plus faible (- 0,6 %, soit 260 emplois en moins), tout comme dans le secteur regroupant l’énergie, l’eau, la gestion des déchets et l’industrie extractive (- 0,5 % soit - 180 emplois). Dans ce secteur, l’emploi diminue du fait de la baisse des effectifs intérimaires.

Le premier confinement, avec la mise à l’arrêt des chantiers, interrompt au premier trimestre la croissance de l’emploi dans la construction enregistrée depuis 2017. Néanmoins, la reprise des chantiers permet au secteur de se relancer dès la fin du deuxième trimestre. Au final, en 2020, la construction crée des emplois. Les effectifs hors intérim progressent de 2,2 % (+ 2 600 emplois) par rapport à fin 2019 en Occitanie, comme au niveau national.

Cependant, en prenant en compte le nombre d’intérimaires travaillant en fin d’année, la croissance de l’emploi dans la construction est beaucoup plus faible (+ 0,8 %). En effet, après la baisse historique du premier trimestre, le niveau d’emplois intérimaires dans la construction ne retrouve pas fin 2020 son niveau d’avant-crise : il reste inférieur de 10,1 % à ce qu’il était fin 2019.

Fin 2020, l’emploi demeure inférieur à son niveau de fin 2019 dans tous les départements de la région, sauf en Lozère où il est quasi stable (figure 6). Le département des Hautes-Pyrénées, où le nombre de salariés baisse de 3,7 % en un an, est le plus touché en raison de l’effondrement de l’emploi dans l’hébergement et la restauration (- 30 %). Le département subit la chute de l’activité touristique à Lourdes et la baisse de fréquentation dans les stations de ski. Le département du Lot pâtit également de pertes significatives d’emplois (- 2,4 %), en particulier dans la filière aéronautique (secteurs de la fabrication de matériels de transport et d’autres produits industriels) et dans les activités liées au tourisme (hébergement, restauration, autres activités de services). La Haute-Garonne cumule 10 100 emplois perdus (- 1,6 %), soit la moitié des destructions d’emplois enregistrées dans la région en 2020. Les autres départements résistent mieux, avec un emploi en baisse de 1,1 % dans l’Ariège, 0,8 % dans l’Aude et le Gers, 0,5 % dans l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et le Tarn-et-Garonne, 0,3 % dans le Gard et l’Aveyron, 0,1 % dans le Tarn.