La croissance de la population active de moins en moins portée par le renouvellement
des générations
La croissance de la population active en Centre-Val de Loire n’est plus portée par les migrations résidentielles depuis 2006. Elle est d’abord soutenue par un gain d’actifs important parmi les plus de 55 ans, conséquence de l’allongement de la vie active et des réformes qui ont maintenu les seniors sur le marché du travail. Elle est portée par ailleurs par le développement de l’activité des femmes et la tertiarisation des emplois sur la période 2006-2016. Cette tertiarisation, plus lente dans la région, a conduit à une plus forte présence des ouvriers parmi les chômeurs et une progression de la part des cadres et des professions intermédiaires chez ceux qui occupent un emploi. Ces constats sont plus ou moins marqués selon les territoires de la région et mettent en évidence trois dynamiques distinctes.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur le marché du travail en Centre-Val de Loire.
- L’évolution de la population active n’est plus influencée par les migrations résidentielles mais portée par les seniors maintenus en emploi
- La population active devrait décroître durablement
- Les femmes, plus présentes sur le marché du travail
- Vers un renforcement de la tertiarisation du marché du travail de la région
- Moins d’actifs en emplois dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture
- Une progression générale des actifs occupés qualifiés de Centre-Val de Loire
- La dynamique de la population active distingue trois systèmes territoriaux
- Encadré 1 - Qui sont les 1,2 million d’actifs habitant la région Centre-Val de Loire en 2016 ?
- Encadré 2 - L’approche par le marché du travail : un taux de chômage élevé chez les jeunes
- Encadré 3 - Marché du travail et épidémie de Covid-19
Depuis 1990, la croissance de la population en Centre-Val de Loire ralentit. Cette baisse s’explique à la fois par un vieillissement marqué de la population et par une diminution du solde migratoire : l’attractivité résidentielle de la région ne compense plus les départs. Ces facteurs impactent directement l’évolution de la population active qui regroupe les actifs en emploi et les chômeurs.
L’évolution de la population active n’est plus influencée par les migrations résidentielles mais portée par les seniors maintenus en emploi
Entre 2006 et 2016, la population active a progressé de 1,1 % en Centre-Val de Loire après avoir progressé de 5,6 % entre 1999 et 2006 et de 3,7 % entre 1990 et 1999. Conséquence de la diminution du solde migratoire, la croissance de la population active n’est plus portée par les migrations résidentielles depuis 2006 (figure 1) ; plus de la moitié de la perte d’actifs par rapport à la période précédente est due au manque de nouveaux arrivants s’installant dans la région par rapport à ceux qui la quittent. Dans le même temps, le taux d’activité de la région diminue suite à la crise de 2007-2008. Ce recul des d’actifs (en emplois ou au chômage) par rapport à la population en âge de travailler se traduit par une perte de plus de 15 000 actifs entre 2006 et 2016 (figure 2). Le solde migratoire des 15-24 ans, nettement négatif sur la période 2006-2016 (- 7 800), ainsi que la diminution du renouvellement de cette génération (- 1 700) dans cette classe d’âge, contribuent au vieillissement de la population active de la région. En outre, si le taux d’activité des personnes de 25 à 54 ans augmente légèrement (au-delà de 90 %), la population de cette tranche d’âge est en baisse dans la région depuis 10 ans. Ainsi, c’est principalement un effet démographique qui soutient la hausse de la population active en Centre-Val de Loire sur la période, sans lequel, elle aurait diminué de 1,2 %.
tableauFigure 1 – Un effet des migrations résidentielles quasiment nul entre 2006 et 2016Évolution de la population active entre 1990 et 2016
Période | Variation totale de population active | Effet démographique | Effet taux d'activité | Effet des migrations résidentielles |
---|---|---|---|---|
1990-1999 | 39621 | 42706 | -9476 | 6391 |
1999-2006 | 62315 | 28742 | 19758 | 13815 |
2006-2016 | 12833 | 27310 | -15131 | 654 |
- Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 1 – Un effet des migrations résidentielles quasiment nul entre 2006 et 2016Évolution de la population active entre 1990 et 2016

- Source : Insee, Recensements de la population
tableauFigure 2 – L’effet démographique diminue entre 2006 et 2016
Variation totale de population active | Effet démographique | Effet taux d'activité | Effet des migrations résidentielles | |
---|---|---|---|---|
Période (2006-2016) | 12833 | 27310 | -15131 | 654 |
- Lecture : entre 2006 et 2016, la population active régionale a progressé de 12 833 actifs. Par l’approche socio-démographique, l’effet démographique a entraîné une hausse de 27 310 actifs tandis que l’effet taux d’activité a entraîné une baisse de 15 131 actifs. L’effet des migrations résidentielles (+ 654 actifs) est faible sur la croissance de la population active.
- Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 2 – L’effet démographique diminue entre 2006 et 2016

- Lecture : entre 2006 et 2016, la population active régionale a progressé de 12 833 actifs. Par l’approche socio-démographique, l’effet démographique a entraîné une hausse de 27 310 actifs tandis que l’effet taux d’activité a entraîné une baisse de 15 131 actifs. L’effet des migrations résidentielles (+ 654 actifs) est faible sur la croissance de la population active.
- Source : Insee, Recensements de la population
tableauFigure 3 – Le marché du travail en Centre-Val de Loire faiblit depuis la crise
Variation totale de population active | Variation de l'emploi | Variation du chômage | Variation des navettes domicile-travail | |
---|---|---|---|---|
Période 2006-2016 | 12833 | -27321 | 36436 | -3718 |
- Lecture : entre 2006 et 2016, la population active régionale a progressé de 12 833
actifs. Par l’approche marché du travail, deux facteurs ont contribué à la hausse
de la population active :
1) l’évolution du chômage a entraîné une augmentation de la population active de 36 400 individus ;
2) l’évolution des variations domicile-travail a contribué à une hausse de 3 700 actifs. Cette composante se présente comme la différence entre les entrées et les sorties. Si cette différence est négative, il y a plus d’actifs occupés qui résident dans la zone et qui vont travailler hors de cette zone que de personnes extérieures venant travailler dans cette zone. Il faut donc ajouter ces actifs dans la zone en question. À l’inverse, si cette différence est négative, il faut retirer ces actifs dans la zone. - Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 3 – Le marché du travail en Centre-Val de Loire faiblit depuis la crise

- Lecture : entre 2006 et 2016, la population active régionale a progressé de 12 833
actifs. Par l’approche marché du travail, deux facteurs ont contribué à la hausse
de la population active :
1) l’évolution du chômage a entraîné une augmentation de la population active de 36 400 individus ;
2) l’évolution des variations domicile-travail a contribué à une hausse de 3 700 actifs. Cette composante se présente comme la différence entre les entrées et les sorties. Si cette différence est négative, il y a plus d’actifs occupés qui résident dans la zone et qui vont travailler hors de cette zone que de personnes extérieures venant travailler dans cette zone. Il faut donc ajouter ces actifs dans la zone en question. À l’inverse, si cette différence est négative, il faut retirer ces actifs dans la zone. - Source : Insee, Recensements de la population
Mais ce modèle de croissance par effet démographique est fragile, il diminue de manière continue depuis 1990. De plus, une partie de cet effet ne procède pas d’un renouvellement de génération par de jeunes arrivants sur le marché du travail, mais est liée au contexte législatif (recul de l’âge légal de la retraite, augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein, restriction des dispositifs de cessation anticipée d’activité, suppression en 2011 de la dispense de recherche d’emploi) qui incite les seniors à rester plus longtemps sur le marché du travail. L’augmentation du nombre et de la part des seniors dans la population entre 2006 et 2016 explique ainsi 68 300 actifs de plus dans la classe d’âge des personnes de 55 ans ou plus (figure 4).
tableauFigure 4 – 68 300 seniors en plus sur le marché du travail en 10 ansÉvolution 2006-2016 de la population active en Centre-Val de Loire
Âge | Variation totale de la population | Effet démographique | Effet taux d'activité | Effet des migrations résidentielles |
---|---|---|---|---|
15 ans et plus | 12833 | 27310 | -15131 | 654 |
15-24 ans | -16172 | -1655 | -6701 | -7816 |
25-54 ans | -39297 | -53549 | 12500 | 1751 |
55 ans et plus | 68302 | 21233 | 43573 | 3497 |
- Lecture : entre 2006 et 2016, la population active régionale âgée de 55 ans ou plus a progressé de 68 000 actifs.
- Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 4 – 68 300 seniors en plus sur le marché du travail en 10 ansÉvolution 2006-2016 de la population active en Centre-Val de Loire

- Lecture : entre 2006 et 2016, la population active régionale âgée de 55 ans ou plus a progressé de 68 000 actifs.
- Source : Insee, Recensements de la population
La population active devrait décroître durablement
À l’horizon 2050, le vieillissement de la population devrait se poursuivre et le solde naturel, négatif dans la région depuis 2018, devrait continuer à diminuer et entraîner un ralentissement de la croissance de la population. La population augmenterait néanmoins de 161 000 habitants d’ici 2050. Mais derrière cette augmentation, la hausse du volume de personnes âgées de 65 ans ou plus entre 2013 et 2050 de 300 000 habitants, masquerait une diminution de 139 000 habitants des classes d’âges inférieures, en particulier celle des personnes en âge de travailler.
La population active devrait ainsi décroître à l’horizon 2050 et le taux d’activité de la région serait en 2050 le plus faible parmi les régions de France métropolitaine.
Les femmes, plus présentes sur le marché du travail
Depuis 2006, la hausse des effectifs de la population active (+ 12 800 personnes) est portée par les femmes (+ 20 400), plus précisément par celles de 55 ans ou plus (+ 35 800). Dans cette classe d’âge, la hausse de l’emploi chez les femmes est très forte (+ 29 600) et le chômage a progressé (+5 000). Chez les femmes âgées de moins de 55 ans, seule la hausse du chômage (+ 8 200) porte celle de la population active (figure 5).
Chez les hommes, la population active diminue (- 7 600). Ce repli est notamment dû à une forte baisse de l’emploi des hommes dans le secteur de l’industrie (- 18,7 %). Ce secteur est essentiellement masculin et les salariés de l’industrie se reconvertissent plus rarement dans un secteur d’activité différent : entre 2011 et 2012, 128 700 employés sont restés travailler dans le secteur de l’industrie et 15 000 en sont sortis. L’industrie est le secteur où la mobilité vers les autres secteurs est la plus faible dans la région.
En 2016, les femmes sont plus présentes sur le marché du travail. Leur part est passée de 48,4 % en 2006 à 50,8 % parmi les salariés Cette augmentation de la part des femmes parmi les salariés est plus faible en France métropolitaine (48,0 % en 2006 à 49,5 % en 2016).
Vers un renforcement de la tertiarisation du marché du travail de la région
Le nombre d’actifs occupés en région Centre-Val de Loire a diminué de 2,1 % entre 2006 et 2016 (−21 700 personnes). Les baisses d’effectifs concernent principalement les professions à faible niveau de qualification (figure 5) : en premier lieu les ouvriers, en particulier les ouvriers non qualifiés, mais aussi les professions en lien avec le secteur agricole (agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs et bûcherons). Cette évolution s’accompagne d’une baisse du nombre de dirigeants d’entreprises
La tertiarisation de l’emploi a conduit à une plus forte présence d’ouvriers qualifiés parmi les chômeurs (20,3 % des chômeurs en 2006 contre 21,0 % en 2015) et à leur moindre représentation parmi les actifs ayant un emploi (15,6 % des actifs ayant un emploi en 2006 contre 14,2 % en 2015). Cette perte est aussi observée chez les navetteurs de ces métiers (15,4 % en 2006 contre 14,4 % en 2015).
tableauFigure 5 – Une augmentation des femmes en emploi chez les moins de 55 ans entre 2006 et 2016
Période | Variation totale de population active | Variation de l'emploi | Variation du chômage | Variation des navettes domicile-travail |
---|---|---|---|---|
Ensemble des moins de 55 ans | -55469 | -82292 | 26228 | -595 |
Hommes de moins de 55 ans | -40101 | -57820 | 18005 | 285 |
Femmes de moins de 55 ans | -28322 | 8223 | -880 | -1537 |
- Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 5 – Une augmentation des femmes en emploi chez les moins de 55 ans entre 2006 et 2016

- Source : Insee, Recensements de la population
Moins d’actifs en emplois dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture
Parallèlement, parmi les secteurs ayant perdu le plus d’emploi au cours des 10 dernières années, celui de l’industrie a perdu 38 200 emplois dans la région, soit 19,5 % d’actifs occupés de moins en 10 ans. La culture et la production animale a également fortement baissé, en lien avec la diminution des professions agricoles. Les secteurs de la construction et du commerce sont eux aussi globalement en baisse.
Les ménages employeurs de personnel domestique constituent le secteur ayant le plus diminué : le domaine des services à la personne s’est en effet caractérisé par le développement d’organismes prestataires, au détriment de l’emploi direct par les ménages utilisateurs.
Une progression générale des actifs occupés qualifiés de Centre-Val de Loire
On constate à l’inverse une progression de la part des cadres et des professions intermédiaires (+ 1,0 point entre 2006 et 2015). Parmi les familles professionnelles ayant le plus progressé entre 2006 et 2016, on trouve des professions à haut niveau de qualification : cadres des services administratifs, comptables et financiers, cadres de la fonction publique, personnels d’études et de recherche, ingénieurs de l’informatique. Ce phénomène est plus accentué chez ceux qui résident dans la région et travaillent en dehors. Cette évolution des catégories socio-professionnelles est liée en partie à une amélioration globale du niveau de diplômes de la population ainsi qu’à une croissance de la part des femmes parmi les actifs.
C’est dans la santé humaine (+ 10,8 %), dans l’hébergement médico-social et l’action sociale sans hébergement (+ 15,6 %) que l’emploi a connu la plus forte progression entre 2006 et 2016. Les secteurs liés aux emplois des fonctions métropolitaines, nécessitant souvent un haut niveau de qualification : activités des sièges sociaux et contrôle de gestion, programmation, conseil et autres activités informatiques, activités d’architecture et d’ingénierie et activités de contrôle et analyses techniques, activités juridiques et comptables, ont aussi progressé. Les transports et entreposage font aussi partie des secteurs en progression.
La dynamique de la population active distingue trois systèmes territoriaux
Les mutations du marché du travail en Centre-Val de Loire depuis 2006 masquent des disparités territoriales importantes (figure 6). L’Indre-et-Loire, situé sur l’axe ligérien, apparaît comme le principal moteur de la croissance de la population active dans la région. C’est le seul département de la région où le nombre d'actifs ayant un emploi augmente entre 2006 et 2013. L’axe ligérien est le principal acteur des migrations entrantes : le solde des entrées-sorties est positif dans le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire. Le marché du travail du nord de la région est porté par les échanges avec l’Île-de-France. L’Eure-et-Loir a le taux de chômage le plus faible de la région (11,9 %), ce qui peut s’expliquer par ses échanges importants avec Paris comme avec le département voisin des Yvelines. Les zones d’emploi de Chartres et de Dreux sont celles qui ont le plus de navetteurs (28 000 chacune). Leurs parts parmi les actifs ayant un emploi (31 % à Chartres et 48 % à Dreux) sont les plus élevées de la région. L’attractivité résidentielle est plus faible dans les deux départements du sud de la région. Le Berry, où la métallurgie et le textile sont plus présents, a été particulièrement impacté par la crise. Dans les départements de l’Indre et du Cher, l’emploi a chuté respectivement de 9 % et de 7 % entre 2006 et 2013.
tableauFigure 6 – Une hausse de la population active des femmes entre 2006 et 2016 plus élevée chez les plus de 55 ans
Période | Variation totale de population active | Variation de l'emploi | Variation du chômage | Variation des navettes domicile-travail |
---|---|---|---|---|
Ensemble de plus de 55 ans | 68302 | 54970 | 10208 | -3124 |
Hommes de plus de 55 ans | 32508 | 25383 | 5190 | -1935 |
Femmes de plus de 55 ans | 35795 | 29587 | 5018 | -1189 |
- Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 6 – Une hausse de la population active des femmes entre 2006 et 2016 plus élevée chez les plus de 55 ans

- Source : Insee, Recensements de la population
tableauFigure 7 – Une tertiairisation de l’emploi
Catégories socio-professionnelles | Total d’actifs en 2015 (en nombre) | Variation de la part des actifs occupés 2015/2006 (en %) | Variation de la part des chômeurs 2015/2006 (en %) | Variation de la part du total des actifs 2015/2006 (en %) |
---|---|---|---|---|
Ouvriers qualifiés | 179 660 | -1,4 | 0,7 | -0,7 |
Employés de la fonction publique | 135 658 | 0,5 | 0,9 | 0,6 |
Professions intermédiaires de l'enseignement, de la santé, de la fonction publique et assimilés | 116 904 | 1,1 | 0,0 | 0,9 |
Ouvriers non qualifiés | 110 306 | -1,9 | -1,8 | -1,6 |
Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises | 91 478 | 0,5 | 0,1 | 0,6 |
Personnels des services directs aux particuliers | 82 024 | 0,1 | 1,2 | 0,5 |
Cadres d'entreprise | 76 832 | 1,0 | 0,1 | 0,9 |
Employés administratifs d'entreprise | 73 244 | -0,6 | -4,0 | -0,8 |
Employés de commerce | 55 220 | -0,4 | -0,3 | -0,2 |
Techniciens | 54 609 | 0,4 | 0,0 | 0,4 |
Cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques | 53 830 | 0,3 | 0,0 | 0,2 |
Artisans | 35 500 | 0,4 | 0,1 | 0,4 |
Contremaîtres, agents de maîtrise | 26 939 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Commerçants et assimilés | 26 576 | 0,2 | 0,1 | 0,2 |
Agriculteurs exploitants | 21 307 | -0,5 | 0,0 | -0,5 |
Professions libérales et assimilés | 14 997 | 0,2 | 0,1 | 0,2 |
Ouvriers agricoles | 14 642 | 0,0 | 0,1 | 0,1 |
Chômeurs n'ayant jamais travaillé | 13 553 | - | 2,6 | 0,5 |
Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus | 6 129 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
- Source : Insee, Recensements de la population
tableauFigure 8 – Évolution de la population active par zones d’emploi
Zone | Libelle | Variation totale de population active (en %) | Variation de l'emploi | Variation du chômage | Variation des navettes domicile-travail |
---|---|---|---|---|---|
0056 | Cosne-Cours-sur-Loire | -5,2 | -1504 | 518 | 565 |
0057 | Dreux | 3,1 | -1356 | 1062 | -2365 |
0060 | Nevers | -8,5 | -7211 | 972 | 51 |
0061 | Nogent-le-Rotrou | -4,3 | -2198 | 634 | -248 |
2401 | Blois | 1,3 | 50 | 1958 | 960 |
2402 | Bourges | -2,9 | -4865 | 1843 | -249 |
2403 | Chartres | 2,6 | 494 | 2427 | 301 |
2404 | Châteaudun | -2,3 | -2487 | 882 | -1000 |
2405 | Châteauroux | -5,4 | -7988 | 2700 | -278 |
2406 | Chinon | 0,8 | 737 | 317 | 906 |
2407 | Gien | -3,4 | -2345 | 1475 | 409 |
2408 | Loches | 1,0 | -240 | 707 | 227 |
2409 | Montargis | 1,8 | -3163 | 2743 | -1424 |
2410 | Orléans | 3,2 | -1194 | 7962 | 353 |
2411 | Pithiviers | 7,5 | -1242 | 1570 | -1904 |
2412 | Romorantin-Lanthenay | -0,5 | -1031 | 908 | 72 |
2413 | Tours | 4,3 | 2016 | 7769 | -140 |
2414 | Vendôme | -0,6 | -654 | 654 | 171 |
2415 | Vierzon | -3,4 | -2193 | 916 | -556 |
- Source : Insee, Recensements de la population
graphiqueFigure 8 – Évolution de la population active par zones d’emploi

- Source : Insee, Recensements de la population
Encadré 1 - Qui sont les 1,2 million d’actifs habitant la région Centre-Val de Loire en 2016 ?
En France métropolitaine, la population active s’élève à 30 millions de personnes, dont 26 millions ayant un emploi et 4 millions se déclarant au chômage. En Centre-Val de Loire, on dénombre 1,18 millions d’actifs (figure encadré 1) soit 55,1 % de la population contre 57,3 % en France métropolitaine. Les chômeurs constituent 13,0 % de la population active, soit 0,6 point de moins qu’en France métropolitaine. Ils sont globalement plus jeunes que les actifs ayant un emploi. Ces derniers ont en moyenne 42,0 ans en Centre-Val de Loire tandis que les actifs au chômage ont en moyenne 36,8 ans. Ces moyennes sont quasiment identiques pour la France métropolitaine.
Dans la région, les femmes présentes sur le marché du travail sont plus âgées que les hommes. Leur l’âge moyen est de 42,3 ans (contre 41,7 ans pour les hommes) pour celles occupant un emploi et de 37,2 ans (contre 36,4 pour les hommes) pour celles en recherche d’emploi.
97 400 habitants de la région vont travailler en dehors de ses frontières. La proximité du Centre-Val de Loire avec l’Île-de-France en fait la deuxième région française pour le taux d’actifs occupant un emploi (9,4 %) travaillant hors de leur région de résidence, juste derrière la région Grand Est où l’on trouve beaucoup de travailleurs transfrontaliers (9,5 % de sa population active occupée).
graphique55 % de la population du Centre-Val de Loire en 2016 est un actif, ayant un emploi ou au chômage.Composantes de la population active

- Source : Insee, Recensements de la population
Encadré 2 - L’approche par le marché du travail : un taux de chômage élevé chez les jeunes
Sur le marché du travail (figure 3), la variation de la population active entre 2006 et 2016 en Centre-Val de Loire est le résultat de trois effets : les variations de l’emploi, du chômage et des navettes domicile-travail (méthodologie). La hausse de la population active dans la région selon cette approche est liée à un effet chômage important, ce qui n’est pas le cas dans le reste de la France métropolitaine. À l’inverse, la variation de l’emploi contribue à faire baisser la population active entre 2006 et 2016.
La population active de 15 à 24 ans a diminué depuis 2006 (- 16 100 personnes). Avec une perte de 21 500 emplois et une hausse de 6 700 chômeurs, les jeunes actifs ont subi les effets de la crise de 2008 au cours de cette période. Leur taux de chômage est ainsi passé de 19,9 % en 2006 à 27,9 % en 2016.
Encadré 3 - Marché du travail et épidémie de Covid-19
Cette publication porte sur les évolutions sur le marché du travail entre 2006 et 2016. L’emploi dans l’industrie – en déclin entre 2006 et 2016 – a connu une reprise en 2018 dans la région avant d’être impacté début 2020 par l’épidémie de Covid-19 et les confinements qu’elle a entraînés. S’il est trop tôt pour évaluer les conséquences de l’épidémie sur le marché du travail régional, certains secteurs d’activité ont été particulièrement impactés, notamment ceux en lien avec les loisirs ou ceux relevant de la filière aéronautique.
Pour comprendre
Méthodologie
Les dynamiques de population active sont appréhendées selon deux approches :
– l’approche sociodémographique décomposée en trois facteurs : un effet démographique (évolution de la pyramide des âges modifiant le nombre d’actifs par l’arrivée de jeunes et le retrait des seniors), un effet comportemental (évolution des taux d’activité des 15-64 ans) et un effet de migrations résidentielles d’actifs. Chacun de ces effets est quantifié en maintenant les deux autres constants sur la période ;
– l’approche marché du travail, décomposée en trois facteurs : l’évolution de l’emploi, du chômage et des navettes domicile-travail.
Définitions
La population active désigne l’ensemble des personnes âgées de 15 ans ou plus présentes sur le marché du travail, qu’elles aient un emploi ou qu’elles en recherchent un (chômeurs). Dans cette étude, ces personnes sont localisées à leur lieu de résidence.
La tertiarisation est la tendance à l'augmentation de la part des activités tertiaires dans l'économie.
Une zone d’emploi est un espace à l'intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent. Ce zonage constitue une partition du territoire adaptée pour l'analyse du fonctionnement des marchés locaux du travail.
Pour en savoir plus
Le marché du travail en Centre-Val de Loire : des dynamiques marquées par le tissu productif local et les échanges avec les régions voisines, Insee Centre-Val de Loire n°71, décembre 2020.
19 zones d'emploi en Centre-Val de Loire pour lire les marchés locaux du travail, Insee Analyse Centre-Val de Loire n°61, septembre 2020.
Trois systèmes territoriaux dans la région pour autant de dynamiques d’emploi et de population, Insee Analyse Centre-Val de Loire n°42, février 2018.
Les mutations économiques renforcent les spécificités territoriales, Insee Analyse Grand-Est n°52, décembre 2017.
Les marchés locaux du travail dans le Grand Est, entre population, emploi et mobilités, Dossier Grand-Est n°3, octobre 2016.
Marché du travail : les mobilités des actifs entre les territoires impactent les équilibres locaux, Insee Analyse Pays-de-la-Loire n°39, novembre 2016.