Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2019 - Auvergne-Rhône-Alpes

Confirmant la trajectoire des deux années passées, l’économie régionale poursuit sur sa lancée en 2019. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié continue de croître à un rythme de 1 % et le chômage poursuit son recul. Le nombre de créations d’entreprises bat un nouveau record et impacte l’ensemble des secteurs d’activité. Celui de la construction est cependant marqué par une année en demi-teinte. Le marché automobile se porte bien et le trafic aérien atteint un nouveau record. La fréquentation touristique de la région dépasse le niveau très élevé de l’an passé, portée par les nuitées hôtelières. Ce panorama résolument positif sera rapidement mis à mal début 2020 par l’arrivée de l’épidémie de la Covid-19, qui a entraîné, dès le 17 mars, la mise en sommeil d’une grande partie de l’économie. Pendant la période de confinement, l’activité économique aurait baissé d’un tiers en deçà de son niveau en situation « normale » d’activité.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 22
Paru le :Paru le18/06/2020
Fabien Mulot, François-Xavier Robin (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement d’Auvergne-Rhône-Alpes)
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes No 22- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Énergie-climat - Une année chaude et sèche Bilan économique 2019

Fabien Mulot, François-Xavier Robin (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement d’Auvergne-Rhône-Alpes)

L’année 2019 connaît un déficit pluviométrique important les neuf premiers mois et deux épisodes de canicule en juin et juillet. La pollution aux particules fines augmente et celle à l’ozone persiste. La région reste exportatrice d’électricité et productrice du quart de l’électricité renouvelable de France métropolitaine, malgré la chute de la production hydraulique due au déficit pluviométrique.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 22

Paru le :18/06/2020

Sécheresse puis canicule

L’année 2019 est une année chaude en Auvergne-Rhône-Alpes (figure 1). Les températures moyennes sont supérieures aux normales 1981-2010. Toutefois, la température minimale moyenne reste inférieure aux records de 2018 et 2014. Le début d’année est plutôt doux, avec une température maximale moyenne en février de 12,7 °C, 4 °C au-dessus de la normale. Les stations d’Aurillac et du Puy-en-Velay enregistrent même des excédents de plus de 5 °C. Juin et juillet connaissent deux épisodes de canicule. Les précipitations sont proches de la moyenne et comparables à 2018, mais leur répartition dans l'année est anormale. La pluviométrie est déficitaire de janvier à septembre, mai et septembre étant particulièrement secs.

Figure 12019, Une année chaudeÉcart à la normale 1981-2010 de l’ensoleillement, de la pluviométrie et de la température en Auvergne-Rhône-Alpes

2019, Une année chaude - Note de lecture : en 2017, les quantités de précipitations sont de 755 mm contre une moyenne 1981-2010 (normale) de 905 mm, soit un ratio de 0,83.
Durée d'ensoleillement Quantités de précipitations Température maximale
2011 1,12 0,85 1,64
2012 1,03 1,03 0,45
2013 0,92 1,11 -0,54
2014 0,97 1,14 1,30
2015 1,12 0,89 1,56
2016 0,97 1,01 0,68
2017 1,08 0,83 1,24
2018 1,00 0,98 1,79
2019 1,12 0,96 1,71
  • Note de lecture : en 2017, les quantités de précipitations sont de 755 mm contre une moyenne 1981-2010 (normale) de 905 mm, soit un ratio de 0,83.
  • Source : Météo France.

Figure 12019, Une année chaudeÉcart à la normale 1981-2010 de l’ensoleillement, de la pluviométrie et de la température en Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note de lecture : en 2017, les quantités de précipitations sont de 755 mm contre une moyenne 1981-2010 (normale) de 905 mm, soit un ratio de 0,83.
  • Source : Météo France.

Plusieurs épisodes orageux

La région connaît plusieurs épisodes orageux de juin à août avec de fortes précipitations et localement des chutes de grêle, des inondations et des coulées de boues dans sept départements. 111 communes font l’objet d’arrêtés de catastrophe naturelle (données provisoires, hors mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols), un chiffre inférieur à celui des cinq années antérieures.

Augmentation des concentrations de particules fines dans l’air

Après trois années de baisse, le nombre de jours d’activation des dispositifs d’information ou d’alerte pollution augmente pour revenir au niveau de 2014 (figure 2). Les procédures, mises en œuvre en cas de concentrations excessives des polluants les plus néfastes pour la santé humaine, se traduisent par des actions de communication, voire des consignes de restriction des activités. Elles sont déclenchées pendant 47 jours en 2019, soit une augmentation de 6 % par rapport à la moyenne des cinq années antérieures.

Figure 2La qualité de l'air se dégrade en 2019Nombre de jours d'activation des dispositifs d'information ou d'alerte pollution PM₁₀, O₃, NO₂, SO₂ en Auvergne-Rhône-Alpes

La qualité de l'air se dégrade en 2019
Nombre de jours d'activation
2011 92
2012 76
2013 85
2014 53
2015 59
2016 43
2017 38
2018 30
2019 47
  • Source : ATMO Auvergne-Rhône-Alpes.

Figure 2La qualité de l'air se dégrade en 2019Nombre de jours d'activation des dispositifs d'information ou d'alerte pollution PM₁₀, O₃, NO₂, SO₂ en Auvergne-Rhône-Alpes

  • Source : ATMO Auvergne-Rhône-Alpes.

La dégradation de la qualité de l’air est due principalement aux PM₁₀ (particules fines < à 10 micromètres). Responsables de la moitié des jours d’information ou d’alerte en 2018, elles en représentent presque les trois-quarts en 2019. Le deuxième polluant est l’ozone, responsable de 16 jours d’activation, comme en 2018.

La plus grande partie des émissions de PM₁₀ est liée au chauffage puis aux véhicules et aux activités industrielles et agricoles. Les fortes chaleurs, notamment en juin et juillet, amplifient la pollution aux PM₁₀ et favorisent la formation d’ozone. Elles sont en partie responsables de la dégradation de la qualité de l’air, malgré une amélioration des performances des appareils de chauffage, la relative douceur hivernale et l’amélioration des performances du parc des véhicules.

L’épisode de pollution le plus long, du 24 juin au 2 juillet, a enregistré les plus fortes valeurs en ozone mais également en PM₁₀. Il est aussi celui durant lequel la population a été la plus exposée, avec deux tiers des habitants confrontés à des concentrations d’ozone supérieures au seuil réglementaire sur certaines journées.

Début 2020, la crise sanitaire et le confinement mis en place ont entraîné une diminution importante du trafic routier et des activités économiques. De ce fait, les concentrations d’oxydes d’azotes, émis principalement par les transports, chutent fortement, jusqu’à 70 % en milieu urbain certains jours. Pour les particules, dont les sources sont multiples, la baisse est de l’ordre de 10 % et surtout décelable près des infrastructures de transport.

La consommation d’électricité en baisse

Malgré le développement démographique et l’augmentation de la part de l’électricité dans le mix énergétique (+ 0,3 point par an depuis 1990), la consommation d’électricité se replie. La baisse, de 2,6 % (65,7 TWh après 67,3 TWh en 2018), est la plus forte de métropole. L’hiver clément contribue à cette baisse, mais les progrès des performances énergétiques des appareils électriques, des bâtiments et de l’industrie y participent aussi.

Chute de la production d’électricité renouvelable

La région possède le parc renouvelable le plus important de France métropolitaine. Il représente 25 % de la puissance installée et 26 % de la production métropolitaine. Élevée en 2018, cette production chute en 2019 de 7 % (figure 3).

Figure 3La baisse de l’hydraulique pénalise la production d’électricité renouvelableProduction et puissance installée des filières électriques renouvelables en Auvergne-Rhône-Alpes

La baisse de l’hydraulique pénalise la production d’électricité renouvelable
Filière Production (GWh) Évolution (2019/2018) (%) Poids en France (%) Puissance installée (MW) Évolution (2019/2018) (%) Poids en France (%)
Éolien 1 190 11 3 552 0 3
Photovoltaïque 1 208 17 10 1 069 15 11
Hydraulique 24 613 -9 44 11 641 0 46
Bioénergies 760 3 10 183 1 9
Total 27 771 -7 26 13 445 1 25
Total hors hydraulique 3 158 11 6 1 804 8 6
  • Source : RTE (panorama de l’électricité renouvelable).

Dans la région, les barrages produisent 88 % de l’électricité renouvelable. Près de la moitié de la production nationale provient d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les capacités de production (puissance installée) en hydraulique ne connaissant pas d'évolution significative depuis la fin desannées 1990, la production reste fortement liée au niveau des précipitations. L’important déficit pluviométrique des neuf premiers mois de l’année entraîne une diminution de 9 % de la production.

Hors hydraulique, la puissance installée progresse de 8 %, permettant une augmentation de la production de 11 %. La production d'électricité photovoltaïque s’accroît de 17 %, à 1 208 GWh. Cette augmentation s’explique par un ensoleillement généreux, mais aussi par une croissance de la puissance installée de 15 % (figure 4), soit un point de plus qu’au niveau national. La région possède désormais le quatrième parc photovoltaïque de France.

Figure 4Le photovoltaïque se développe fortement dans la régionÉvolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque (MW) en Auvergne-Rhône-Alpes et France métropolitaine

Le photovoltaïque se développe fortement dans la région
France métropolitaine Auvergne-Rhône-Alpes
2009 190 23
2010 878 116
2011 2 584 298
2012 3 727 410
2013 4 366 474
2014 5 297 583
2015 6 196 647
2016 6 773 703
2017 7 656 775
2018 8 546 930
2019 9 436 1 069
  • Source : RTE.

Figure 4Le photovoltaïque se développe fortement dans la régionÉvolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque (MW) en Auvergne-Rhône-Alpes et France métropolitaine

  • Source : RTE.

La production d'électricité éolienne s’accroît de 11 % à 1 190 GWh, même si la capacité de production stagne (figure 5). La région ne représente cependant que 3 % de la production métropolitaine.

Figure 5L'éolien progresse très lentement en Auvergne-Rhône-Alpes Évolution de la puissance installée en électricité éolienne (MW) en Auvergne-Rhône-Alpes et France métropolitaine

L'éolien progresse très lentement en Auvergne-Rhône-Alpes
France métropolitaine Auvergne-Rhône-Alpes
2009 4 573 271
2010 5 762 280
2011 6 714 334
2012 7 536 357
2013 8 157 357
2014 9 313 376
2015 10 324 402
2016 11 761 443
2017 13 550 500
2018 15 133 552
2019 16 494 552
  • Source : RTE.

Figure 5L'éolien progresse très lentement en Auvergne-Rhône-Alpes Évolution de la puissance installée en électricité éolienne (MW) en Auvergne-Rhône-Alpes et France métropolitaine

  • Source : RTE.

La production d’électricité issue de la bioénergie renouvelable, c’est-à-dire de la biomasse, est de 760 GWh, en hausse de 3 % par rapport à 2018, la puissance installée progressant de 1 %.