Bilan économique 2019 - Hauts-de-France
Un bel élan économique en 2019 stoppé par la crise sanitaire
En 2019, la grande majorité des indicateurs économiques sont au vert dans les Hauts-de-France comme en France. L’emploi repart à la hausse, le chômage est à son plus bas niveau depuis 2008, les créations d’entreprises, portées par le régime des micro-entrepreneurs, et le tourisme, dopé par les excellents résultats des campings, établissent de nouveaux records. Si le début de l’année 2020 est dans la lignée de 2019, la crise sanitaire à partir de mars impose un coup d’arrêt à cette dynamique. Depuis le début du confinement, l’activité recule de 31 % dans la région et de 33 % au niveau national. L’hébergement, la restauration, le commerce et la construction, qui emploient 427 000 salariés et 61 000 intérimaires, sont les plus touchés.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Tourisme - Fréquentation au sommet pour les hôtels et les campings des Hauts-de-France Bilan économique 2019
Julien Marache (Insee)
2019 est une année record pour l’hôtellerie et les campings des Hauts-de-France, alors même que les cérémonies commémoratives liées à la guerre mondiale de 14‑18 sont passées. Au total, la région a enregistré 12,1 millions de nuitées : 9,2 millions dans les hôtels et 3,0 millions dans les campings. En hausse par rapport à 2018, la fréquentation dans les hôtels est portée par la clientèle résidente. Dans les campings, le nombre de nuitées est en forte augmentation (+ 18,2 %) porté par les résidents et les non‑résidents.
Fréquentation touristique - Révision des séries concernant les hôtels à compter du 1er janvier 2019
À partir du 1er janvier 2019, les données des hôtels non répondants sont imputées au moyen d’une nouvelle méthode, en fonction de leurs caractéristiques. Cette nouvelle méthode d’imputation de la non-réponse tend à revoir légèrement à la baisse le nombre total de nuitées mais n’a pas d’impact sur les évolutions (en savoir plus).
Avec 12,1 millions de nuitées vendues en 2019 dans les hôtels et les campings, la région enregistre une nouvelle très bonne année pour le tourisme.
Fréquentation record pour les hôtels
En 2019, 9,2 millions de nuitées ont été vendues dans les hôtels des Hauts-de-France, soit le plus haut niveau jamais observé dans la région, alors même que les cérémonies commémoratives liées à la guerre mondiale de 14-18 sont derrière nous. Sur un an, la progression atteint 1,0 % (+ 0,8 % en France métropolitaine), confirmant la tendance positive de ces dernières années (figure 1). Cette augmentation est liée exclusivement à une affluence plus élevée (+ 0,5 % d’arrivées), la durée moyenne de séjour restant en effet identique à celle de 2018 (figure 2).
tableauFigure 1 – Évolution des nuitées dans les hôtels et les campings
Nombre de nuitées - Hauts-de-France | Nombre d'arrivées - Hauts-de-France | Nombre de nuitées - France métropolitaine | Nombre d'arrivées - France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2011 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2012 | 99,7 | 102,1 | 99,9 | 100 |
2013 | 101,2 | 104,1 | 100,4 | 100,8 |
2014 | 103,3 | 105,8 | 100,4 | 101,3 |
2015 | 103,7 | 104,8 | 101,8 | 103,1 |
2016 | 106,3 | 104,7 | 100,9 | 103,2 |
2017 | 107,6 | 107,1 | 106,2 | 107,9 |
2018 | 110,3 | 108,4 | 108 | 109,7 |
2019 | 115,4 | 108,9 | 109,7 | 111,7 |
- Notes : données définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre. De 2011 à 2016 le mois d'avril a été estimé pour toutes les régions (sauf en avril 2016 où les régions Hauts-de-France, Grand Est et Provence-Alpes-Côte d'Azur ont été enquêtées).
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
graphiqueFigure 1 – Évolution des nuitées dans les hôtels et les campings
tableauFigure 2 – Fréquentation des hôtels et des campings en 2019
Hauts-de-France | France métropolitaine | |||
---|---|---|---|---|
Hôtels | Campings | Hôtels | Campings | |
Arrivées | 5 820 | 866 | 121 755 | 25 559 |
- Résidents | 4 337 | 447 | 84 379 | 17 098 |
- Non-résidents | 1 483 | 419 | 37 376 | 8 461 |
Nuitées | 9 164 | 2 953 | 214 638 | 128 602 |
- Résidents | 6 897 | 1 693 | 138 214 | 88 447 |
- Non-résidents | 2 267 | 1 261 | 76 424 | 40 155 |
Durée moyenne du séjour (en jours) | 1,6 | 3,4 | 1,8 | 5,0 |
- Résidents | 1,6 | 3,8 | 1,6 | 5,2 |
- Non-résidents | 1,5 | 3,0 | 2,0 | 4,7 |
- Notes : données définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre.
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
Une croissance maintenue par les résidents
Ces bons résultats s’expliquent par la progression de 5,0 % de la fréquentation de la clientèle résidente en France (2/3 de l’ensemble des nuitées) (figure 3). À l’inverse, le volume des nuitées des non‑résidents recule de 9,7 %, après une hausse de 7,7 % en 2018. La clientèle britannique chute ainsi de 18 %, dans un contexte aggravé par les effets du Brexit. Les nuitées des résidents allemands et néerlandais diminuent également, mais moins fortement, alors qu’à l’inverse celles des résidents belges augmentent de 2,4 %.
tableauFigure 3 – Évolution des nuitées dans les hôtels par nationalité et par département en 2019
Hauts-de-France | Aisne | Nord | Oise | Pas-de-Calais | Somme | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nuitées totales | 1,0 | -5,9 | 2,0 | 4,8 | -0,4 | -0,6 | |
Nuitées résidentes | 5,0 | -2,2 | 5,0 | 8,9 | 3,4 | 7,9 | |
Non résidentes | -9,7 | -16,0 | -7,4 | -10,9 | -7,2 | -21,4 | |
dont | Royaume-Uni | -18,1 | -24,8 | -20,8 | -11,3 | -14,2 | -32,3 |
Belgique | 2,4 | 0,5 | 1,8 | -2,4 | 8,0 | -13,2 | |
Allemagne | -11,4 | -4,5 | -16,2 | -8,2 | -7,9 | -10,1 | |
Pays-Bas | -1,7 | -28,8 | 3,6 | -13,8 | 6,0 | -7,7 |
- Note : données définitives.
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
Aucun département n’est épargné par ce repli des touristes non résidents. L’Oise et le Nord terminent quand même l’année sur une note positive (+ 4,8 % et + 2,0 % des nuitées) grâce à la clientèle résidente. L’activité hôtelière se contracte en revanche dans l’Aisne (– 5,9 % des nuitées), où la fréquentation résidente diminue également. Enfin, dans le Pas-de-Calais et la Somme, la baisse est plus contenue, malgré le net recul de la clientèle non résidente pour le département samarien.
Une année au zénith pour les campings
L’année 2019 est un très bon cru pour les campings des Hauts-de-France (figure 1). Grâce à une météo favorable et une offre en hébergements et équipements toujours plus attractive, la fréquentation atteint, entre avril et septembre, la valeur record de 3,0 millions de nuitées vendues (+ 18,2 % par rapport à la saison 2018, + 2,9 % en France métropolitaine). Ces résultats sont à mettre à l’actif du nombre d’emplacements locatifs du type mobil‑home en nette augmentation (+ 12,3 % par rapport à 2018). Ils représentent désormais 55,2 % des nuitées enregistrées. Le taux d’occupation progresse de 1,4 point mais reste en deçà de celui observé en moyenne en France métropolitaine (31,3 % contre 36,4 %) (figure 4).
tableauFigure 4 – Taux d'occupation dans les campings en 2019
Hauts-de-France | France métropolitaine | |
---|---|---|
avril | 20 | 17,4 |
mai | 18,2 | 15,5 |
juin | 29,1 | 28,7 |
juillet | 46,2 | 53,4 |
août | 48,9 | 63,8 |
septembre | 23 | 27 |
- Notes : données définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre.
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
graphiqueFigure 4 – Taux d'occupation dans les campings en 2019
Fréquentation en hausse des résidents et non‑résidents dans les campings
Les touristes résidents, comme non résidents, contribuent à la hausse de nuitées dans les campings avec quelques nuances (figure 5). La clientèle résidente (représentant 57 % des nuitées) est venue plus nombreuse (+ 12,3 % des arrivées) et a séjourné un peu plus longtemps (3,8 jours en moyenne contre 3,6 en 2018). À l’inverse, le nombre de touristes non résidents recule (– 10,2 %), mais leur durée de séjour augmente de 2,3 à 3,0 jours en moyenne (figure 2).
Dans tous les départements, le nombre de nuitées en camping augmente, en particulier dans l’Aisne et l’Oise, grâce à des capacités d’accueil accrues et une forte présence d’emplacements équipés (figure 6).
tableauFigure 5 – Nombre de nuitées dans les campings par nationalité en 2019
Nombre total de nuitées (en milliers) | Évolution 2019/2018 (en %) | ||
---|---|---|---|
Nuitées totales | 2 953,4 | 18,2 | |
Nuitées résidentes | 1 692,5 | 17,9 | |
Nuitées non résidentes | 1 260,9 | 18,5 | |
dont | Royaume-Uni | 520,6 | 19,1 |
Pays-Bas | 290,0 | 13,1 | |
Belgique | 241,8 | 21,1 | |
Allemagne | 121,6 | 25,7 |
- Notes : données définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre.
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
tableauFigure 6 – Nombre de nuitées dans les campings par département
Nombre de nuitées dans les campings | Part de nuitées effectuées en 2019 | ||||
---|---|---|---|---|---|
2019 (en milliers) | Évolution 2019/2018 | Évolution annuelle moyenne 2018/2013 ¹ | par une clientèle non résidente | sur emplacements équipés | |
Aisne | 544 | 28,4 | -1,0 | 84,7 | 76,5 |
Nord | 317 | 11,8 | 4,2 | 36,5 | 41,6 |
Oise | 169 | 26,3 | 13,4 | 29,1 | 60,0 |
Pas-de-Calais | 799 | 22,0 | 2,5 | 39,1 | 38,3 |
Somme | 1 124 | 12,0 | 4,7 | 28,7 | 60,0 |
Hauts-de-France | 2 953 | 18,2 | 3,3 | 42,7 | 55,2 |
France métropolitaine | 128 602 | 2,9 | 1,8 | 31,2 | 55,4 |
- Notes : données définitives. La fréquentation des campings n'est observée que d'avril à septembre.
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le nombre de nuitées si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
Les résultats s’appuient sur trois enquêtes mensuelles réalisées par l’Insee dans le cadre d’un partenariat avec la Direction générale des entreprises (DGE) et les organismes régionaux chargés du tourisme. Elles permettent d’observer la fréquentation et la structure de la clientèle, notamment son origine géographique.
- L’enquête de fréquentation dans l’hôtellerie couvre un échantillon de 12 000 hôtels homologués (1 à 5 étoiles dans le nouveau classement hôtelier) et non homologués de chaînes de la France métropolitaine et des départements d’Outre-mer. Elle couvre les douze mois de l’année.
- L’enquête de fréquentation dans l’hôtellerie de plein air couvre un échantillon d’environ 6 100 terrains de camping, offrant au moins un emplacement de passage, classés ou non et situés en France métropolitaine. Elle couvre la saison d’été d’avril à septembre. Le mois d’avril est enquêté dans les campings depuis 2017, les données d’avril 2010 à 2016 ont été estimées. Suite au changement de classification début 2014, les données de 2010 à 2013 ont été rétropolées pour les deux types d’hébergement.
- L’enquête de fréquentation dans les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) couvre un échantillon de 2 800 établissements, notamment les résidences de tourisme (dont appart’hôtel), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers.
Définitions
Hôtellerie de plein-air (camping)
Les campings sont destinés à l’accueil de tentes, de caravanes, de résidences mobiles de loisirs et d’habitations légères de loisirs. Ils sont constitués d’emplacements nus ou équipés de l’une de ces installations, ainsi que d’équipements communs.
Les hébergements classés sont évalués selon trois grands axes : la qualité de confort, la qualité des services, les bonnes pratiques en matière de respect de l’environnement et d’accueil des clientèles en situation de handicap.
Nuitée
Le nombre de nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées de même que six personnes ne séjournant qu'une nuit.
Arrivées
Les arrivées sont le nombre total de personnes arrivées dans un établissement durant la période considérée. Elles ne sont comptées qu'une fois, au 1er jour de leur séjour, quelle que soit la durée du séjour.
Séjours
Les voyages se décomposent en « séjours » définis par le fait d'avoir passé au moins une nuit en lieu fixe. La durée des séjours est comptabilisée en nuitées.
Durée moyenne de séjour (hôtellerie, hôtellerie de plein air)
Rapport du nombre de nuitées au nombre d'arrivées de clients hébergés.
Taux d'occupation (hôtellerie, hôtellerie de plein air)
Le taux d'occupation est le rapport entre le nombre de chambres (emplacements) occupés et le nombre de chambres (emplacements) offerts par les hôtels et campings ouverts. Il diffère du taux d'utilisation qui rapporte le nombre de chambres (emplacements) occupés au nombre de chambres (emplacements) total des hôtels et campings, qu'ils soient ouverts ou fermés.
Résident (au sens du tourisme) : personne résidant en France et réalisant un séjour touristique en France.
Non-résident (au sens du tourisme) : personne résidant à l'étranger et réalisant un séjour touristique en France.