Fort repli de la fréquentation dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) Saison 2019

En Corse, 262 établissements constituent le parc des autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) qui regroupe notamment les résidences de tourisme et hôtelières ainsi que les villages de vacances. Au plus fort de la saison estivale, ils offrent jusqu’à 47 800 places-lits par jour, soit un tiers de l’offre marchande professionnelle de la région. Si leur activité est fortement liée à la saison estivale, certains établissements restent néanmoins ouverts toute l’année et près de trois établissements sur quatre sont ainsi prêts à accueillir les touristes dès le 1^er avril.

Les villages de vacances, proposant de nombreux équipements et activités de loisirs collectives, regroupent 15 % de l’ensemble de ces établissements, mais concentrent plus de 4 unités d’hébergement sur 10. Les résidences de tourisme et hôtelières quant à elles proposent des hébergements dépourvus d’équipements communs. Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire insulaire et les logements proposés représentent 6/10^ème de l’offre. Enfin, les hébergements offerts par les auberges de jeunesse, qui font partie des AHCT, restent marginaux sur l’île.

D’avril à septembre 2019, les autres hébergements collectifs de tourisme enregistrent 3,1 millions de nuitées, soit 9,9 % de moins que l’an passé. Ce repli de la fréquentation fait suite à une année 2018 record. Le nombre de nuitées retrouve ainsi le niveau de 2016.

La France métropolitaine connaît une croissance de 2,2 % sur la même période, avec de fortes disparités selon les territoires (figure 1). À l’exception de la Bretagne (+12,0 %) et des Hauts de France (+9,0 %), toutes les régions littorales connaissent un repli de leur fréquentation. La Corse reste toutefois la région métropolitaine affichant la plus forte baisse, loin derrière les autres régions méditerranéennes (-0,8 % pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et -1,1 % pour l’Occitanie).

Dans les autres hébergements collectifs de tourisme, 75 % des nuitées proviennent de touristes qui résident en France métropolitaine. En 2019, leur fréquentation connaît une forte diminution (-12,9 % par rapport à l’an passé). Ce recul important explique cette saison morose, d’autant que les touristes venus de l’étranger ont pour leur part été au rendez-vous avec une progression de 0,5 % de leurs nuitées (figure 2). Parmi eux, on retrouve principalement des touristes en provenance d’Allemagne (29 % des nuitées étrangères), d’Italie (24 %) et de Suisse (14 %).

Les résidences de tourisme et hôtelières subissent la perte de fréquentation la plus importante. Elles enregistrent un recul de 15,1 % par rapport à 2018 et n’ont réussi à attirer ni les touristes résidant en France (-17,4 %), ni ceux en provenance de l’étranger (-9,2%). Malgré une saison également en recul, les villages de vacances résistent bien mieux avec une baisse de fréquentation de 1,4 %, atténuée par les touristes venus de l’étranger. Plus grands, offrants plus d’équipements et de services, contrôlés pour certains par des comités d’entreprise, ces établissements sont moins soumis aux effets conjoncturels et fonctionnent pour partie grâce à une clientèle captive. Les taux de remplissage sont de fait bien différents : 55,7 % pour les résidences contre 69,6 % pour les villages de vacances (figure 3).

Le repli de la fréquentation touche l’ensemble des mois de la saison 2019 (figure 4). Malgré une progression importante de la fréquentation des touristes de l’étranger, l’avant saison connaît un recul de 10,9 %. Impacté notamment par un effet calendaire défavorable par rapport à 2018, le mois de mai connaît ainsi une baisse de 25,1 % des nuitées françaises. Le cœur de saison, qui capte 56 % des nuitées d’avril à septembre, enregistre un repli de 9,6 %. L’arrière-saison connaît un recul pour la deuxième année consécutive, avec une baisse de 9,0 %.

Tous les bassins de l’île enregistrent une baisse prononcée de la fréquentation des AHCT (figure 5). Les bassins de Balagne et d’Ajaccio enregistrent les plus fortes baisses (respectivement -13,4 % et -11,6 %). La chute est moins importante pour les bassins de Bastia (qui reste le plus attractif avec près de 900 000 nuitées) et de l’Extrême sud.