Moins d’actifs dans le Grand Est et dans la plupart des régions voisines à l’horizon 2050

Les projections démographiques pour le Grand Est prévoient un ralentissement de la croissance et un vieillissement de la population. Ces perspectives posent la question de l’évolution du nombre d’actifs dans l’avenir. En 2016, le Grand Est comptait 2 590 000 actifs. Ce nombre pourrait diminuer pour atteindre les 2 477 000 d’ici 2050.

Les projections de population active prennent pour point de départ le scénario central des projections de population. À la population projetée sont ensuite appliqués des taux d’activité à partir des taux observés dans l’enquête Emploi. Pour le Grand Est, cela signifierait 70 000 actifs de moins d’ici 2030, et 130 000 de moins d’ici 2050. La baisse projetée serait régulière sur toute la période considérée, la population active décroissant à un rythme constant.

Appliquées aux zones d’emploi du Grand Est (figure 1), ces projections donnent un aperçu de l’évolution possible de la population active si les tendances observées actuellement se poursuivaient. À horizon 2035, cela aboutirait à une diminution parfois importante de la population active dans la plupart des zones d’emploi de la région. Seules quelques-unes gagneraient des actifs : 30 000 personnes en plus dans la zone de Strasbourg, 16 000 dans celle de Reims. Cela représente dans les deux cas une évolution annuelle moyenne inférieure à 0,5 %.

Des projections de population active ont aussi été réalisées pour le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat par les offices statistiques de chaque Land (figures 2 et 3). Le nombre d’actifs du Bade-Wurtemberg pourrait légèrement augmenter jusqu’en 2030, essentiellement en raison des soldes migratoires. Après 2030, et quelles que soient les hypothèses retenues en termes de fécondité et de taux d’activité, la population active décroîtrait sensiblement ; finalement, le Bade-Wurtemberg perdrait 300 000 actifs d’ici 2050.

En Rhénanie-Palatinat, le scénario fondé sur l’augmentation des taux d’activité et leur alignement sur ceux observés dans d’autres pays européens prévoit une baisse de la population active de 195 000 personnes entre 2014 et 2035, puis environ de 314 000 entre 2035 et 2060. Au total, la Rhénanie-Palatinat perdrait plus d’un demi-million d’actifs d’ici 2060.

Pour la Sarre, il n’existe pas de projection de population active. Toutefois, les projections démographiques prévoient un recul de la population totale, particulièrement pour les 20-65 ans. Cette tranche d’âge, qui comptait 606 000 personnes en 2013, n’en compterait plus que 347 000 en 2060, soit une diminution de 43 %. Selon la chambre de commerce de la Sarre, quelles que soient les hypothèses faites sur l’évolution des taux d’activité, cela conduirait également à une baisse très importante de la population active.

Selon le scénario central de l’Office fédéral de statistique, la population active suisse progresserait de 370 000 personnes d’ici 2050.

Pour le Luxembourg, seules les données concernant la population des 15 à 64 ans sont disponibles, selon les différents scénarios retenus pour les projections macroéconomiques et démographiques de long terme. Selon les hypothèses choisies, le nombre de personnes de 15 à 64 ans augmenterait de 17 à 27 % d’ici 2030, et de 40 à 70 % d’ici 2060.

En Wallonie également, aucune projection de population active n'est publiée. Les projections de population prévoient une très légère baisse du nombre de personnes de 15 à 64 ans entre 2017 et 2050, qui passerait de 2 337 000 en 2017 à 2 308 000 en 2050.