Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2018 - Hauts-de-France

En 2018, la croissance économique en France se poursuit à un rythme modéré (+ 1,7 %). Les Hauts-de-France s’inscrivent dans la tendance nationale même si certains indicateurs économiques, à commencer par l’emploi salarié, marquent légèrement le pas. Ainsi, le taux de chômage atteint son plus bas niveau depuis 10 ans et les créations d’entreprises restent dynamiques, portées par le régime de la micro-entreprise.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 18
Paru le :Paru le06/06/2019
Franck Lequesne, Dreal, Hauts-de-France
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 18- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Construction – Quelques signes de ralentissement, mais une tendance encore favorable Bilan économique 2018

Franck Lequesne, Dreal, Hauts-de-France

En 2018 dans les Hauts-de-France, l’emploi dans le secteur de la construction a progressé de 1,5 % sur un an. Le marché de la promotion immobilière est quant à lui orienté à la baisse tant au niveau de l’offre que de la demande. Ce repli est toutefois à relativiser compte tenu du niveau d’activité encore élevé dans ce secteur. Les autorisations de construction de logements évoluent à un rythme supérieur à celui observé au niveau national, tandis que les mises en chantier se contractent sur un an. Dans le secteur non résidentiel, les surfaces de plancher autorisées sont en progression, essentiellement grâce au dynamisme du secteur des entrepôts.

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 18

Paru le :06/06/2019

L’emploi dans le secteur de la construction résiste

Sur un an, la construction a gagné un peu plus de 1 500 emplois, soit une hausse de + 1,5 % par rapport à 2017 (+ 1,9 % en moyenne nationale). Avec 106 100 salariés à la fin 2018, le secteur de la construction représente 5,3 % de l’emploi salarié en Hauts-de-France, contre 5,2 % en 2017.

Un peu plus de 3 800 entreprises dans la construction ont été créées dans la région, soit 7,5 % de plus qu’en 2017. Parmi elles, 21,2 % l’ont été par des micro-entrepreneurs.

Pour la promotion immobilière, une conjoncture orientée à la baisse au niveau de l’offre et de la demande

Au cours de l’année 2018, 5 500 logements neufs ont été vendus dans les Hauts-de-France. Si elles restent soutenues, les ventes ressortent tout de même en baisse de 6,6 % sur un an. Les ventes de maisons individuelles progressent légèrement (+ 1,9 %) (figure 1) compensant la diminution des ventes d’appartements (– 8,0 %) notamment au premier et troisième trimestres de l’année.

Figure 1Ventes des maisons et des appartements neufs

en %
Ventes des maisons et des appartements neufs (en %)
Hauts-de-France France métropolitaine
En 2018 (nombre ou prix en euro) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ² En 2018 (nombre ou prix en euro) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ²
Maisons neuves
Nombre de ventes ¹ 864 1,9 -3,0 9 430 -10,1 4,7
Prix moyen par maison 222 462 -2,5 1,5 264 334 0,6 1,0
Appartements neufs
Nombre de ventes ¹ 4 680 -8,0 13,7 118 534 -1,2 9,6
Prix moyen au m² 3 341 -0,3 1,7 4 084 3,0 0,6
  • ¹ : réservations avec dépôt d'arrhes.
  • ² : taux d'évolution annuel qu'auraient connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Du côté de l’offre, le repli est plus marqué. Ainsi, 5 200 logements neufs ont été mis en vente, soit un volume inférieur de plus de 1 000 unités par rapport à 2017 (– 16,8 %). Les mises en vente sur le marché de maisons individuelles sont toutefois restées stables. À l’inverse, 4 300 appartements neufs ont été mis en vente, soit une baisse de 20 % sur un an. Dans ce contexte, le stock de logements neufs invendus ressort en baisse (– 11,6 %).

En Hauts-de-France, le prix de vente d’une maison individuelle neuve atteint un peu moins de 222 500 euros, soit une baisse de 2,5 % par rapport à l’année 2017 (figure 2). Le prix moyen au mètre carré s’établit à un peu plus de 3 300 euros pour l’achat d’un appartement neuf, soit une baisse de 0,3 % par rapport à 2017 (figure 3).

Figure 2Prix régional moyen des maisons neuves en 2018France métropolitaine : 264 334 € / lot

Prix moyen des maisons (en € / lot)
Prix régional moyen des maisons neuves en 2018 (Prix moyen des maisons (en € / lot) )
Zonage Valeur
Île-de-France 332 738,0
Centre - Val de Loire 226 267,0
Bourgogne-Franche-Comté 205 004,0
Normandie 200 362,0
Hauts-de-France 222 462,0
Grand Est 212 775,0
Pays-de-la-Loire 204 455,0
Bretagne 233 689,0
Nouvelle Aquitaine 252 030,0
Occitanie 239 524,0
Auvergne-Rhône-Alpes 302 054,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur 282 820,0
Corse 357 182,0
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 2Prix régional moyen des maisons neuves en 2018France métropolitaine : 264 334 € / lot

  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 3Prix régional moyen des appartements neufs en 2018France métropolitaine : 4 084 € / m²

Prix moyen des appartements (en € / m²)
Prix régional moyen des appartements neufs en 2018 (Prix moyen des appartements (en € / m²))
Zonage Valeur
Île-de-France 4 812,0
Centre - Val de Loire 3 292,0
Bourgogne-Franche-Comté 2 955,0
Normandie 3 389,0
Hauts-de-France 3 341,0
Grand Est 3 285,0
Pays-de-la-Loire 3 574,0
Bretagne 3 309,0
Nouvelle Aquitaine 3 776,0
Occitanie 3 682,0
Auvergne-Rhône-Alpes 4 016,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur 4 397,0
Corse 3 606,0
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 3Prix régional moyen des appartements neufs en 2018France métropolitaine : 4 084 € / m²

  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Les autorisations se maintiennent, mais les mises en chantier sont en repli

En 2018, 28 700 logements ont été autorisés à la construction, soit le même niveau qu’en 2017 (figure 4). Sur l’ensemble du territoire français, le nombre d’autorisations recule de 6,9 %. La bonne tenue de la région est essentiellement le fait de la forte augmentation dans l’Aisne (+ 7,8 %) et le Nord (+ 6,7 %), qui concentre à lui seul la moitié des autorisations au niveau régional. La baisse est plus ou moins prononcée dans les autres départements.

Figure 4Logements autorisés par département

en %
Logements autorisés par département (en %)
Logements en 2018 (nombre) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹
Aisne 1 300 7,8 -9,6
Nord 15 200 6,7 -0,7
Oise 2 600 -15,4 -5,7
Pas-de-Calais 6 700 -1,1 -1,6
Somme 2 900 -14,3 0,1
Hauts-de-France 28 700 0,0 -1,9
France hors Mayotte 455 600 -6,9 0,3
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.

En 2018, le nombre de mises en chantier en Hauts-de-France, atteint 23 700 unités, soit une diminution de 4,9 % sur un an (figure 5). Cette évolution s’observe dans tous les départements, à l’exception de l’Oise qui enregistre une hausse de 27 %. Au niveau national, les mises en chantier diminuent de 4 % par rapport à 2017.

Figure 5Logements commencés par département

en %
Logements commencés par département (en %)
Logements en 2018 (nombre) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹
Aisne 1 200 -9,6 -2,0
Nord 11 700 -6,5 0,7
Oise 2 700 27,0 -12,2
Pas-de-Calais 5 600 -7,6 0,5
Somme 2 600 -13,0 -0,8
Hauts-de-France 23 700 -4,9 -1,3
France hors Mayotte 419 000 -4,0 2,6
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 27 mars 2019.

Le secteur des locaux non résidentiels tiré par les entrepôts

Dans un contexte orienté à la baisse en France métropolitaine (– 3,8 % sur un an), les surfaces de plancher autorisées dans le secteur non résidentiel ont augmenté de 1,1 % dans la région (figure 6). En 2018, 3,4 millions de mètres carrés de surface de plancher ont ainsi été autorisés dans les Hauts-de-France, soit près de 9,2 % des surfaces autorisées au niveau national. L’année est marquée par une très forte croissance du secteur de l’entreposage (+ 25,3 %), en particulier dans les zones d’emploi de Lens-Hénin, d’Arras et d’Amiens. Avec plus d’un million de mètres carrés, ce secteur représente près du tiers des surfaces de plancher autorisées dans la région.

Figure 6Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Hauts-de-France France entière
Surfaces autorisées en 2018 (en milliers de m²) Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹ Évolution 2018/2017 Évolution annuelle moyenne 2017/2012 ¹
Artisanat 117 30,5 -2,5 11,6 -0,4
Bureaux 448 13,7 5,8 11,6 -0,3
Commerce 340 -24,9 3,5 -23,6 -0,1
Entrepôt 1 089 25,3 0,5 1,5 1,8
Exploitation agricole ou forestière 518 -14,5 -4,2 -11,8 -2,5
Hébergement hôtelier 54 -14,8 4,9 -11,8 4,9
Industrie 356 14,8 1,6 4,7 -2,2
Service public ou d'intérêt collectif 432 -18,6 0,8 0,2 -3,0
Ensemble 3 355 1,1 0,5 -3,8 -1,0
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2, résultats au 27 mars 2019.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Logement collectif :

Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.

Logement individuel :

Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.