Le chômage recule en Guyane Enquête emploi en continu
En 2018, la population active augmente en Guyane et s’établit à 87 000 personnes en âge de travailler. Le taux de chômage, parmi les plus élevés des régions françaises, recule et concerne 19 % de la population active. L’activité salariée et le secteur tertiaire regroupent la majorité des emplois, notamment chez les femmes. Celles-ci, ainsi que les jeunes actifs et les personnes peu diplômés, sont plus exposés à des situations précaires aux frontières du chômage
En Guyane, en 2018, la population active au sens du Bureau international du travail (BIT) est estimée à 87 000, pour 170 000 personnes de 15 ans ou plus (figure 1). Elle regroupe 70 000 actifs ayant un emploi et 17 000 personnes au chômage. Le reste de la population de plus de 15 ans constitue la population inactive et s’établit à 83 000 personnes, dont 20 000 élèves, étudiants ou stagiaires en formation.
Conséquence de la forte croissance démographique guyanaise, la population active augmente de 4 000 personnes entre 2017 et 2018, soit une hausse de 5 %. Le nombre d’actifs ayant un emploi croît en lien avec un contexte économique favorable de créations d’entreprises. Le taux d’activité est stable et s’établit à 51 % en 2018.
Les hommes sont plus actifs que les femmes (respectivement 59 % et 45 %). Ce déséquilibre résulte de deux effets conjugués : l’insertion professionnelle plus difficile des femmes en début de parcours, vu l’âge précoce à la naissance des premiers enfants, et l’immigration économique depuis l’étranger, historiquement majoritairement masculine.
La population active en Guadeloupe, en baisse de 3 % par rapport à 2017, est estimée à 161 000 personnes, dont 118 00 actifs ayant un emploi et 35 000 chômeurs. Stable en Martinique pour la deuxième année consécutive, elle représente 150 000 personnes, dont 126 000 actifs ayant un emploi et 27 000 chômeurs.
tableauFigure 1 – 87 000 Guyanais sont actifsPopulation en âge de travailler selon le statut d'activité en 2018
Ensemble | Sexe (en %) | Âge (en %) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Effectif | (en %) | Femmes | Hommes | 15-29 ans | 30-49 ans | 50 ans et plus | |
Actifs | 87 000 | 51 | 45 | 59 | 34 | 69 | 48 |
Ayant un emploi | 70 400 | 41 | 35 | 49 | 23 | 57 | 43 |
Chômeurs | 16 600 | 10 | 10 | 10 | 11 | 12 | 5 |
Inactifs | 83 100 | 49 | 55 | 41 | 66 | 31 | 52 |
Ensemble | 170 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
- Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2018.
Le chômage recule
En 2018, 17 000 personnes sont au chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT). Le taux de chômage passe de 22 % en 2017 à 19 % en 2018. Cette diminution du chômage est observée surtout chez les jeunes actifs âgés de 15 à 29 ans et les actifs de 50 ans ou plus (quatre points de moins chacun). Le chômage recule aussi pour les actifs âgés de 30 à 49 ans mais dans une moindre mesure (deux points de moins).
Néanmoins, le chômage reste important en Guyane où il est deux fois plus élevé qu’en France métropolitaine (9 %). En Guyane, comme dans les autres régions d’outre-mer, le chômage est d’abord structurel. Il résulte de l’étroitesse du marché du travail mais également de l’inadéquation des besoins avec les qualifications de la population active. À ceci, s’ajoutent les problèmes de mobilités pour les actifs éloignés des zones d’emploi.
Les jeunes de 15 à 29 ans sont les premières victimes du chômage de masse (32 % de la population active). En Guyane, de nombreux jeunes quittent le système scolaire sans diplôme, ce qui accroît les difficultés d’accès à l’emploi.
Le chômage concerne 21 % des femmes actives, soit quatre points de plus que les hommes. Les femmes de 30-49 ans sont nettement plus touchées par le chômage que les hommes du même âge : souvent les femmes mères au foyer ont du mal à accéder au marché de l’emploi par manque d’expérience professionnelle (figure 2).
Si le chômage est légèrement plus élevé qu’en Martinique (18 %), il est moins important qu’en Guadeloupe (23 %). Les plus jeunes sont également les premiers touchés par le chômage dans ces deux régions (respectivement 41 % et 47 %) et les femmes davantage que les hommes.
tableauFigure 2 – Un actif guyanais sur cinq est au chômageNombre de chômeurs et taux de chômage en 2018
Nombre de chômeurs en 2017 | Taux de chômage en 2017 (en %) | Nombre de chômeurs en 2018 | Taux de chômage en 2018 (en %) | |
---|---|---|---|---|
Hommes | 9 000 | 20 | 8 200 | 17 |
15-29 ans | 3 500 | 34 | 3 000 | 30 |
30-49 ans | 3 800 | 17 | 3 800 | 16 |
50 ans et plus | 1 700 | 14 | 1 400 | 11 |
Femmes | 9 500 | 25 | 8 400 | 21 |
15-29 ans | 3 300 | 39 | 3 200 | 34 |
30-49 ans | 5 000 | 23 | 4 400 | 20 |
50 ans et plus | 1 200 | 14 | 800 | 9 |
Ensemble | 18 500 | 22 | 16 600 | 19 |
15-29 ans | 6 800 | 36 | 6 200 | 32 |
30-49 ans | 8 800 | 20 | 8 200 | 18 |
50 ans et plus | 2 900 | 14 | 2 200 | 10 |
- Lecture : en 2018, 3 000 hommes actifs âgés de 15 à 29 ans sont au chômage en Guyane, le taux de chômage pour cette tranche d’âge est de 30 %.
- Champ : personnes actives de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2017 et 2018.
La plupart des actifs en emploi sont salariés
En 2018, 85 % des actifs ayant un emploi sont salariés (figure 3). Parmi eux, huit sur dix sont en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires. Les autres salariés sont en contrat à durée déterminée (CDD), en apprentissage ou en intérim, occupant ainsi des emplois moins stables.
Les femmes optent davantage pour le statut professionnel de salariées que les hommes (respectivement 88 % et 82 %). Toutefois, la situation des femmes dans le salariat est assez fragile : certaines sont amenées plus souvent que les hommes à accepter des contrats courts et moins rémunérés.
Les actifs salariés sont un peu plus nombreux en Martinique (87 %) et moindres en Guadeloupe (81 %). En revanche, les emplois sont moins précaires aux Antilles : les fonctionnaires ou titulaires de CDI sont plus représentés en Guadeloupe (85 %) et en Martinique (82 %).
tableauFigure 3 – En Guyane, 85 % des actifs occupés sont salariésPopulation active occupée selon le statut d'emploi et le type de contrat en 2018
Ensemble | Sexe (en %) | |||
---|---|---|---|---|
Effectif | (en %) | Femmes | Hommes | |
Non-salariés | 10 800 | 15 | 12 | 18 |
Salariés | 59 600 | 85 | 88 | 82 |
Titulaires de la fonction publique ou en contrat à durée indéterminée | 47 000 | 79 | 77 | 80 |
Contrat à durée déterminée (CDD), apprentissage ou intérim | 12 600 | 21 | 23 | 20 |
- Lecture : parmi les salariés, 79 % des personnes sont titulaires de la fonction publique ou en contrat à durée indéterminée.
- Champ : personnes en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2018.
Le secteur tertiaire, principal employeur en Guyane
L’économie guyanaise est davantage tournée vers le secteur tertiaire qu’en France métropolitaine, étant donné l’importance des services administrés dans les économies ultramarines (figure 4). En 2018, huit personnes sur dix ayant un emploi, salariées ou non, travaillent dans le secteur tertiaire.
Comme aux Antilles ou en France métropolitaine, les femmes travaillent majoritairement dans le tertiaire. Neuf femmes sur dix y occupent un emploi, contre seulement sept hommes sur dix. Cet écart s’explique par une forte présence féminine dans les secteurs de la santé et de l’action sociale.
L’emploi est également majoritaire dans le tertiaire en Guadeloupe et en Martinique. Huit personnes en emploi sur dix y travaillent. Les femmes y sont aussi plus présentes, du fait de la forte féminisation des secteurs de la santé et de l’action sociale.
tableauFigure 4 – Les services administrés regroupent 46 % des emploisPopulation active occupée selon la catégorie socioprofessionnelle et le secteur d’activité en 2018
Secteur d’activité | Répartition |
---|---|
Agriculture, sylviculture et pêche | 4 |
Industrie manufacturière, extractive et autres | 7 |
Construction | 8 |
Commerce, transports, hébergement et restauration | 16 |
Information, communication, activités immobilières, financières et d’assurance | 3 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activité de services | 9 |
Administration publique, enseignement, santé et social | 46 |
Autres activités de services | 5 |
Non renseigné | 2 |
- Note : les intérimaires sont classés dans le secteur utilisateur.
- Lecture : les secteurs de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé et du social représentent 46 % des emplois en Guyane.
- Champ : personnes en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2018.
graphiqueFigure 4 – Les services administrés regroupent 46 % des emploisPopulation active occupée selon la catégorie socioprofessionnelle et le secteur d’activité en 2018

- Note : les intérimaires sont classés dans le secteur utilisateur.
- Lecture : les secteurs de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé et du social représentent 46 % des emplois en Guyane.
- Champ : personnes en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2018.
Une personne sur dix en emploi aimerait travailler plus
Le sous-emploi affecte 9 % des actifs occupés en 2018. Cette situation concerne les personnes à temps partiel, souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi, tout comme celles ayant travaillé moins que d’habitude pour des raisons économiques ou exceptionnelles (figure 5). Dans cette situation, également, les femmes et les jeunes sont davantage exposés que les autres actifs.
Le sous-emploi est plus important en Martinique (11 %) et en Guadeloupe (14 %). Les femmes et les jeunes y sont également les plus concernés.
Dans un contexte de précarité de l’emploi, certains actifs ont recours à la pluriactivité, voire à l’emploi informel, pour augmenter leurs revenus. Cette polyvalence peut revêtir la forme de travaux exercés les uns à la suite des autres ou la forme d’activités permanentes, exercées de manière simultanée avec une autre activité déclarée principale.
tableauFigure 5 – 9 % des actifs occupés en Guyane sont en situation de sous-emploi Population active occupée en situation de sous-emploi en 2018
Sous-emploi en 2018 | ||||
---|---|---|---|---|
Effectif | (en %) | |||
Sexe | ||||
Hommes | 3 200 | 8 | ||
Femmes | 3 000 | 10 | ||
Âge | ||||
De 15 à 29 ans | 1 600 | 12 | ||
De 30 à 49 ans | 3 000 | 8 | ||
50 ans et plus | 1 600 | 8 | ||
Ensemble | 6 200 | 9 |
- Lecture : en 2018, 3 000 Guyanaises sont concernées par le sous-emploi, soit 10 % des femmes actives.
- Champ : personnes en emploi de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu 2018.
Autour du chômage, un halo d’inactifs
Les définitions de l’emploi, du chômage et de l’inactivité au sens du BIT sont assez restrictives et ne permettent pas de rendre compte de l’ensemble des situations multiples vis-à-vis du marché du travail. Ainsi, le halo autour du chômage est un concept permettant de réunir des profils divers de personnes à la frontière de l’inactivité et du chômage. Il regroupe des personnes considérées comme inactives, recherchant un emploi mais non disponibles, ou qui ne recherchent pas un emploi mais souhaitant travailler, qu’elles soient disponibles ou non.
En moyenne, sur les années de 2016 à 2018, 26 000 Guyanais souhaitent travailler mais ne satisfont pas tous les critères du BIT pour être considérés comme chômeurs (figure 6). Ainsi, un Guyanais âgé de 15 à 64 ans sur six se retrouve dans le halo autour du chômage.
Dans ce halo, 2 000 personnes recherchent activement un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, 18 000 souhaitent un emploi, n’en recherchent pas mais seraient disponibles et 6 000 souhaitent un emploi même si elles ne sont ni en recherche active d’emploi, ni disponibles. Le halo autour du chômage, exception guyanaise, souligne notamment l’importance du travail informel et du travail saisonnier en Guyane.
tableauFigure 6 – Le halo autour du chômage représente, 16 % des Guyanais en âge de travailler sur la période 2016-2018Schéma simplifié des concepts d’activité au sens du BIT
Population de 15 ans ou plus : 160 000 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
En emploi : 66 000 | Sans emploi : 94 000 | |||||
En recherche d’emploi : 19 000 | Ne recherche pas d’emploi : 75 000 | |||||
Souhaite travailler : 24 000 | Ne souhaite pas travailler | |||||
Disponible | Non disponible | Disponible | Non disponible | |||
En emploi hors sous-emploi : 51 000 | En sous-emploi : 15 000 | Au chômage : 17 000 | Recherche un emploi mais n’est pas disponible : 2 000 | Ne recherche pas d’emploi mais est disponible : 18 000 | Ne recherche pas d’emploi et n’est pas disponible : 6 000 | Inactifs hors halo : 51 000 |
En emploi : 66 000 | Dans le halo autour du chômage : 26 000 | |||||
Actifs : 83 000 | Inactifs : 77 000 |
- Lecture : en moyenne sur les années 2016 à 2018, sur les 160 000 personnes de 15 ans ou plus vivant en Guyane routière, 66 000 sont en emploi, dont 15 000 en situation de sous-emploi et 26 000 sont inactifs au sens du BIT, mais proches d’une situation de chômage et constituent le halo autour du chômage.
- Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu cumulée 2016-2018.
graphiqueFigure 6 – Le halo autour du chômage représente, 16 % des Guyanais en âge de travailler sur la période 2016-2018Schéma simplifié des concepts d’activité au sens du BIT

- Lecture : en moyenne sur les années 2016 à 2018, sur les 160 000 personnes de 15 ans ou plus vivant en Guyane routière, 66 000 sont en emploi, dont 15 000 en situation de sous-emploi et 26 000 sont inactifs au sens du BIT, mais proches d’une situation de chômage et constituent le halo autour du chômage.
- Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus, vivant en Guyane routière.
- Source : Insee, enquête Emploi en continu cumulée 2016-2018.
Travailler ou se former hors de Guyane, une solution envisagée par beaucoup
En Guyane, comme dans les autres territoires ultramarins, le taux de chômage est nettement plus élevé qu’en France métropolitaine. En quête d’une meilleure situation professionnelle, certains actifs envisagent même de quitter la Guyane. Ainsi, 55 % des personnes âgées de 15 à 64 ans, insatisfaites de leur situation, seraient prêtes à quitter la région pour un emploi ou une formation qualifi ante. Ce désir de mobilité, est encore plus important chez les actifs âgés de 15 à 29 ans (62 %) décroît avec l’âge. Ces jeunes, exposés au chômage de masse, manquent souvent d’opportunités en Guyane et sont plus déterminés que leurs aînés à partir.
Sources
L’enquête emploi en continu (EEC) - qui constitue l’unique source d’information permettant de mettre en œuvre la mesure de l’activité suivant les concepts du Bureau international du travail (BIT) - est l’une des principales enquêtes de l’Insee, ainsi que l’une des pièces centrales du dispositif statistique de connaissance de l’emploi et du chômage.
S’inscrivant dans le cadre des enquêtes sur les forces de travail réalisées dans tous les pays de l’Union européenne (« Labour Force Survey »), elle permet, à la France métropolitaine depuis 2003 et à la France entière hors Mayotte depuis 2014, de comparer le niveau et l’évolution de son taux de chômage avec ceux des autres pays européens, mais aussi avec ceux des pays membres de l’organisation internationale du travail (OIT).
Elle comporte par ailleurs des informations très nombreuses sur les caractéristiques des personnes (sexe, âge, diplôme, expérience, etc.), les conditions d’emploi (profession, type de contrat, temps de travail, ancienneté dans l’emploi, sous-emploi, etc.) et les situations de non-emploi (méthodes de recherche d’emploi, études, retraite, etc.).
En conséquence, la mesure de la précision des statistiques issues de cette enquête constitue un enjeu majeur, afin d’une part de permettre une interprétation juste et complète des différents résultats de l’EEC, et d’autre part de pouvoir quantifier dans quelle mesure la France répond aux exigences de précision imposées par Eurostat sur la mesure des statistiques de chômage.
Dans les régions d’outre-mer, le taux de chômage annuel au sens du BIT est calculé avec une précision à 95 % de ± 1,5 point.
Définitions
La population active regroupe la population active occupée (les actifs en emploi) et la population active inoccupée (les actifs au chômage).
Le taux d’activité est calculé en rapportant le nombre d’actifs (actifs occupés et actifs au chômage) à l’ensemble de la population en âge de travailler (15 ans ou plus).
Le taux d’emploi est calculé en rapportant le nombre d’actifs occupés à l’ensemble de la population en âge de travailler (15 ans ou plus).
Le taux de chômage est calculé en rapportant le nombre de chômeurs au nombre d’actifs (actifs occupés et actifs au chômage).
Un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :
- être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence ;
- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Le halo autour du chômage est constitué d’inactifs n’étant pas au chômage au sens du BIT, mais étant dans une situation qui s’en approche. Il est composé de personnes qui souhaitent travailler mais sont « classées » comme inactives, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (deux semaines), soit parce qu’elles ne recherchent pas activement un emploi. Le halo et le chômage sont construits à partir de réponses à une batterie de questions factuelles posées aux personnes enquêtées. Elles ne se définissent pas par rapport à leur situation administrative vis-à-vis d’un organisme de placement ou par rapport à la situation dans laquelle elles se classent spontanément.
Le sous-emploi, à la frontière entre l’emploi et le chômage, comptabilise certaines personnes en emploi qui ne peuvent travailler autant qu’elles le souhaitent. Il comprend les personnes actives occupées qui remplissent l’une des conditions suivantes :
- soit elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi ou non ;
- soit elles travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d’habitude pendant une semaine de référence en raison de chômage partiel (chômage technique) ou mauvais temps.
L'emploi au sens du Bureau International du Travail : les personnes employées au sens du BIT sont celles ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu’une heure, au cours d’une semaine dite de référence. Cette notion, plus extensive, est différente de celle de l’emploi au sens du recensement de la population qui elle, concerne les personnes ayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du recensement.
Le terme exact utilisé devrait être “Guyane routière” car, dans cette région, l'Enquête Emploi en Continu est réalisée sur une partie seulement du territoire (dans les communes allant d’Apatou à l’ouest à Saint-Georges de l’Oyapock à l’est). Pour fluidifier la lecture, l’auteur a préféré le terme simplifié de “Guyane”.
Pour en savoir plus
Demougeot L., « Stabilité du chômage en 2016 », Insee Analyses Guyane n° 22, mars 2017.
Demougeot L., « Le chômage est stable en 2017 », Insee Analyses n° 29, avril 2018.
Beck S., Vidalenc J., « Une photographie du marché du travail en 2017 », Insee Première n° 1694, avril 2018.
Guillaneuf J. « Changer d’emploi : un projet aux motivations diverses mais qui se concrétise peu à court terme », Insee Références, édition 2018.