Un pic de jeunes en 2030, une diminution à plus long terme Les jeunes en Hauts-de-France
Si les tendances démographiques les plus récentes se poursuivaient, le nombre de jeunes de 15 à 29 ans atteindrait un pic en Hauts-de-France en 2030 avec 1 161 000 jeunes, soit 18 000 de plus qu’en 2013. Cette hausse serait cependant nettement moins marquée qu’en France métropolitaine : 1,5 % contre 5,6 %. Les Hauts-de-France enregistreraient ensuite une diminution importante du nombre de jeunes entre 2030 et 2050 de 7,8 %. Une réduction du déficit migratoire stimulerait la démographie des jeunes à moyen terme, tandis qu’une fécondité élevée maintiendrait le nombre actuel de jeunes sur le long terme. Malgré le vieillissement attendu de la population, les Hauts-de-France resteraient en 2050 la région la plus jeune de France après l’Île-de-France.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur les jeunes en Hauts-de-France.
- Un pic des 15 à 29 ans en 2030
- Mais une croissance entre 2013 et 2030 parmi les plus faibles
- Un repli attendu du nombre de jeunes sur le long terme
- Une réduction du déficit migratoire aurait un impact rapide
- Une fécondité élevée maintiendrait le nombre actuel de jeunes en 2050
- Les Hauts-de-France resteraient une région jeune
- Une évolution particulière du nombre de jeunes dans l’Oise et la Somme à moyen terme
- La fécondité et les migrations principaux déterminants des projections des 15-29 ans
- Suivi partenarial
Un pic des 15 à 29 ans en 2030
Avec 19,1 % de 15-29 ans dans sa population en 2013, soit 1 143 000 jeunes, les Hauts-de-France sont la région la plus jeune de France métropolitaine après l’Île-de-France.
Si les tendances démographiques les plus récentes se poursuivaient, selon un scénario qualifié de « central » (méthodologie), le nombre de jeunes atteindrait un pic en 2030 en Hauts-de-France comme en France métropolitaine. Entre 2020 et 2030, le nombre de jeunes augmenterait dans la région comme partout ailleurs, du fait du mini baby-boom du début des années 2000. Les générations atteignant 30 ans en 2020 seront ainsi progressivement remplacées par des jeunes plus nombreux. En l’espace d’une vingtaine d’années, la population des jeunes de la région progresserait ainsi de 1,5 % pour s’établir à 1 161 000 individus (figure 1), soit 18 000 de plus qu’en 2013.
tableauFigure 1 – Un pic de jeunes en 2030 dans les Hauts-de-FranceÉvolution de la population totale et des 15-29 ans entre 2013 et 2050 (base 100 en 2013)
Année | Total Hauts-de-France | Total France métropolitaine | 15-29 ans Hauts-de-France | 15-29 ans France métropolitaine |
---|---|---|---|---|
2013 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2014 | 100,21 | 100,47 | 99,90 | 99,97 |
2015 | 100,41 | 100,93 | 99,70 | 99,93 |
2016 | 100,61 | 101,40 | 99,51 | 99,90 |
2017 | 100,79 | 101,85 | 99,40 | 99,88 |
2018 | 100,96 | 102,28 | 99,27 | 99,87 |
2019 | 101,13 | 102,70 | 99,09 | 99,81 |
2020 | 101,29 | 103,12 | 99,05 | 99,90 |
2021 | 101,44 | 103,52 | 99,08 | 100,04 |
2022 | 101,59 | 103,91 | 99,37 | 100,51 |
2023 | 101,73 | 104,30 | 99,58 | 101,03 |
2024 | 101,87 | 104,68 | 100,14 | 101,98 |
2025 | 102,00 | 105,05 | 100,70 | 102,92 |
2026 | 102,14 | 105,42 | 101,15 | 103,75 |
2027 | 102,27 | 105,78 | 101,37 | 104,37 |
2028 | 102,40 | 106,14 | 101,55 | 104,89 |
2029 | 102,53 | 106,50 | 101,54 | 105,25 |
2030 | 102,66 | 106,86 | 101,55 | 105,60 |
2031 | 102,79 | 107,21 | 101,04 | 105,43 |
2032 | 102,92 | 107,55 | 100,59 | 105,32 |
2033 | 103,05 | 107,90 | 100,22 | 105,27 |
2034 | 103,17 | 108,24 | 99,88 | 105,21 |
2035 | 103,30 | 108,57 | 99,47 | 105,06 |
2036 | 103,41 | 108,90 | 98,99 | 104,82 |
2037 | 103,52 | 109,22 | 98,33 | 104,38 |
2038 | 103,63 | 109,53 | 97,76 | 103,99 |
2039 | 103,72 | 109,83 | 97,16 | 103,51 |
2040 | 103,81 | 110,12 | 96,54 | 103,01 |
2041 | 103,89 | 110,40 | 95,86 | 102,44 |
2042 | 103,97 | 110,67 | 95,31 | 102,00 |
2043 | 104,03 | 110,93 | 94,88 | 101,71 |
2044 | 104,08 | 111,17 | 94,48 | 101,43 |
2045 | 104,13 | 111,41 | 94,09 | 101,14 |
2046 | 104,17 | 111,63 | 93,87 | 101,03 |
2047 | 104,21 | 111,85 | 93,73 | 101,01 |
2048 | 104,24 | 112,05 | 93,64 | 101,05 |
2049 | 104,26 | 112,25 | 93,59 | 101,13 |
2050 | 104,29 | 112,45 | 93,59 | 101,27 |
- Note de lecture : en 2030, la population des jeunes dans les Hauts-de-France atteindrait l’indice 101,5 en base 2013 selon le scénario central. Cela signifie que leur nombre augmenterait de 1,5 % entre 2013 et 2030.
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).
graphiqueFigure 1 – Un pic de jeunes en 2030 dans les Hauts-de-FranceÉvolution de la population totale et des 15-29 ans entre 2013 et 2050 (base 100 en 2013)
Cette trajectoire positive contraste avec la baisse continue d’environ 300 000 jeunes observée dans la région depuis quarante ans. Au plus haut dans les années 1970, du fait du baby-boom d’après guerre, les effectifs des 15 à 29 ans n’ont cessé de diminuer depuis. Entre 1990 et 2010, la baisse s’est même accélérée, en lien avec la chute de la fécondité amorcée au milieu des années 1970. Au niveau national, la baisse du nombre de jeunes, plus récente, a débuté en 1990.
Après 2030, le nombre de jeunes déclinerait à nouveau. En Hauts-de-France, les effectifs des 15 à 29 ans reculeraient de 91 000 individus entre 2030 et 2050, soit un niveau inférieur de 6,4 % à ceux de 2013 selon le scénario central.
Mais une croissance entre 2013 et 2030 parmi les plus faibles
Le pic attendu de jeunes en 2030 en Hauts-de-France doit cependant être relativisé. D’une part, le nombre de jeunes dans les Hauts-de-France évoluerait à un rythme moins soutenu qu’en France métropolitaine (1,5 % contre 5,6 %). Cette croissance compterait parmi les plus faibles au niveau national. Proche de celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’Île-de-France et de Normandie (figure 2), elle s’avérerait largement inférieure à celle de cinq régions, où la progression dépasserait 11 % : Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. À l’opposé, le nombre de jeunes dans le Grand Est diminuerait de 2 %.
D’autre part, la population régionale totale augmenterait plus fortement (2,7 %) entre 2013 et 2030 que celle des jeunes (1,5 %). C’est également le cas en France métropolitaine, (respectivement 6,9 % et 5,6 %). Toutefois, cette moindre progression de la population des 15-29 ans dans la région ne relève pas d’une particularité propre aux Hauts-de-France. Elle s’inscrit dans un contexte plus général de ralentissement démographique, comme le montre l’écart entre la progression de la population totale et celle des jeunes. Il vaut 1,3 point pour la France métropolitaine et 1,2 point pour les Hauts-de-France.
Les Hauts-de-France bénéficient pourtant d’une fécondité parmi les plus élevées au niveau national. En 2013, l’indice conjoncturel de fécondité (définitions) s’élève ainsi à 2,09 enfants par femme dans la région, contre 1,97 en moyenne en France métropolitaine. Néanmoins, le nombre de naissances évolue plus faiblement en Hauts-de-France qu’en France métropolitaine, car le nombre de femmes en âge de procréer augmente moins vite qu’ailleurs. Le déficit migratoire de la région est l’une des causes de cette situation, plus de femmes en âge de procréer quittant la région que l’inverse.
tableau Figure 2 – Des disparités régionales fortes concernant les projections de 15-29 ansÉvolution de la population totale des 15-29 ans entre 2013 et 2030 et entre 2013 et 2050 (en %)
Région | libellé | Évolution 2013-2030 | Évolution 2013-2050 |
---|---|---|---|
11 | Ile-de-France | 1,7 | -3,1 |
24 | Centre-Val de Loire | 6,3 | -0,6 |
27 | Bourgogne-Franche-Comte | 3,6 | -3,8 |
28 | Normandie | 1,9 | -6,7 |
32 | Hauts-de-France | 1,5 | -6,4 |
44 | Grand Est | -1,6 | -9,8 |
52 | Pays de la Loire | 15,7 | 13,9 |
53 | Bretagne | 12,3 | 9,2 |
75 | Nouvelle Aquitaine | 11,1 | 8,9 |
76 | Occitanie | 11,5 | 11,2 |
84 | Auvergne Rhône Alpes | 11,0 | 11,9 |
93 | PACA | 0,7 | -4,9 |
94 | Corse | -0,1 | -6,6 |
- Note de lecture : en Hauts-de-France, le nombre de jeunes devrait augmenter de 1,5 % d’ici 2030 et diminuer de 6,4 % à l’horizon 2050.
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).
graphique Figure 2 – Des disparités régionales fortes concernant les projections de 15-29 ansÉvolution de la population totale des 15-29 ans entre 2013 et 2030 et entre 2013 et 2050 (en %)
Un repli attendu du nombre de jeunes sur le long terme
Entre 2030 et 2050, selon le scénario central, le nombre de jeunes diminuerait en Hauts-de-France comme en France métropolitaine (figure 1), mais de manière plus prononcée (– 7,8 % contre – 4,1 %). La baisse serait la troisième la plus importante au niveau national après la Normandie (– 8,5 %) et le Grand Est (– 8,4 %). En 2050, les Hauts-de-France compteraient 1 070 000 jeunes, soit 91 000 de moins qu’en 2030 et 73 000 de moins qu’en 2013 sous l’effet de la diminution du nombre de naissances et d’un solde migratoire toujours déficitaire (encadré 1). Par rapport à 2013, la diminution du nombre de jeunes serait particulièrement significative dans le Grand Est (– 10 %) et plus modérée – entre – 5 % et – 7 % – dans un ensemble de régions comprenant, outre la région, Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Normandie et la Corse (figure 2). L’Île-de-France perdrait un peu moins de jeunes avec – 3 %.
Les cinq régions les plus dynamiques en 2030 (Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes) le resteraient également d’ici 2050 (figure 2). À cet horizon, elles gagneraient chacune environ 10 % de jeunes par rapport à 2013. Seules ces régions verraient leur nombre de jeunes progresser.
Une réduction du déficit migratoire aurait un impact rapide
Le scénario « déficit migratoire atténué » (méthodologie) conduirait en 2030 à une majoration d’environ 14 000 personnes de la population des jeunes par rapport au scénario central. La population des 15-29 ans s’établirait à 1 174 000 individus. Cela induirait une hausse de 2,7 % du nombre de jeunes par rapport à 2013 et de 1,2 % par rapport au scénario central (figure 4). Même limitée à une sous-catégorie des 15 à 29 ans, la modulation du déficit migratoire influe sur le nombre de jeunes dès 2030. En 2050, ce scénario ne permettrait pas d’inverser la tendance à la baisse de la population des jeunes, mais réduirait son intensité : – 4,2 % entre 2013 et 2050 au lieu de – 6,4 % avec le scénario central, soit un écart de 25 000 personnes.
tableau Figure 4 – Migrations et fécondité sont les déterminants des projections des 15 à 29 ansÉvolution de la population des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon différents scénarios
Hauts-de-France Central | Hauts-de-France Fécondité haute | Hauts-de-France Fécondité basse | Hauts-de-France Déficit migratoire atténué | France métropolitaine Central | France métropolitaine Fécondité haute | France métropolitaine Fécondité basse | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2013 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2014 | 99,90 | 99,90 | 99,90 | 99,90 | 99,97 | 99,97 | 99,97 |
2015 | 99,70 | 99,70 | 99,70 | 99,70 | 99,93 | 99,93 | 99,94 |
2016 | 99,51 | 99,52 | 99,51 | 99,51 | 99,90 | 99,90 | 99,90 |
2017 | 99,40 | 99,41 | 99,40 | 99,40 | 99,88 | 99,88 | 99,88 |
2018 | 99,27 | 99,28 | 99,26 | 99,27 | 99,87 | 99,86 | 99,87 |
2019 | 99,09 | 99,10 | 99,08 | 99,09 | 99,81 | 99,81 | 99,82 |
2020 | 99,05 | 99,06 | 99,04 | 99,13 | 99,90 | 99,89 | 99,90 |
2021 | 99,08 | 99,10 | 99,08 | 99,25 | 100,04 | 100,03 | 100,04 |
2022 | 99,37 | 99,38 | 99,36 | 99,61 | 100,51 | 100,51 | 100,51 |
2023 | 99,58 | 99,60 | 99,58 | 99,89 | 101,03 | 101,03 | 101,03 |
2024 | 100,14 | 100,15 | 100,13 | 100,59 | 101,98 | 101,98 | 101,98 |
2025 | 100,70 | 100,71 | 100,70 | 101,29 | 102,92 | 102,91 | 102,92 |
2026 | 101,15 | 101,16 | 101,15 | 101,85 | 103,75 | 103,74 | 103,75 |
2027 | 101,37 | 101,38 | 101,36 | 102,16 | 104,37 | 104,36 | 104,37 |
2028 | 101,55 | 101,56 | 101,54 | 102,51 | 104,89 | 104,88 | 104,89 |
2029 | 101,54 | 101,55 | 101,54 | 102,63 | 105,25 | 105,25 | 105,26 |
2030 | 101,55 | 101,56 | 101,54 | 102,76 | 105,60 | 105,59 | 105,60 |
2031 | 101,04 | 101,06 | 101,03 | 102,34 | 105,43 | 105,43 | 105,43 |
2032 | 100,59 | 100,67 | 100,49 | 101,96 | 105,32 | 105,39 | 105,26 |
2033 | 100,22 | 100,46 | 99,92 | 101,64 | 105,27 | 105,52 | 105,03 |
2034 | 99,88 | 100,37 | 99,27 | 101,34 | 105,21 | 105,76 | 104,68 |
2035 | 99,47 | 100,30 | 98,43 | 100,96 | 105,06 | 106,01 | 104,14 |
2036 | 98,99 | 100,26 | 97,43 | 100,50 | 104,82 | 106,27 | 103,40 |
2037 | 98,33 | 100,03 | 96,25 | 99,84 | 104,38 | 106,34 | 102,45 |
2038 | 97,76 | 99,89 | 95,16 | 99,28 | 103,99 | 106,45 | 101,57 |
2039 | 97,16 | 99,73 | 94,06 | 98,70 | 103,51 | 106,47 | 100,58 |
2040 | 96,54 | 99,54 | 92,92 | 98,09 | 103,01 | 106,48 | 99,59 |
2041 | 95,86 | 99,29 | 91,74 | 97,43 | 102,44 | 106,42 | 98,53 |
2042 | 95,31 | 99,17 | 90,70 | 96,91 | 102,00 | 106,48 | 97,58 |
2043 | 94,88 | 99,18 | 89,78 | 96,53 | 101,71 | 106,69 | 96,79 |
2044 | 94,48 | 99,21 | 88,89 | 96,18 | 101,43 | 106,92 | 96,01 |
2045 | 94,09 | 99,24 | 88,01 | 95,84 | 101,14 | 107,14 | 95,22 |
2046 | 93,87 | 99,46 | 87,31 | 95,70 | 101,03 | 107,54 | 94,60 |
2047 | 93,73 | 99,70 | 86,76 | 95,64 | 101,01 | 107,97 | 94,15 |
2048 | 93,64 | 99,89 | 86,37 | 95,64 | 101,05 | 108,34 | 93,85 |
2049 | 93,59 | 100,04 | 86,12 | 95,69 | 101,13 | 108,65 | 93,72 |
2050 | 93,59 | 100,14 | 86,01 | 95,78 | 101,27 | 108,91 | 93,73 |
- Note de lecture : le nombre de jeunes de France métropolitaine augmenterait de 1,3 % entre 2013 et 2050 selon le scénario central (en rouge), dans les Hauts-de-France il diminuerait de 6,4 %. Dans le scénario du déficit migratoire atténué (en violet) mobilisé uniquement pour la région des Hauts-de-France, le nombre de jeunes diiminuerait de 4,2 % à horizon 2050.
- Source : Insee, Omphale 2017.
graphique Figure 4 – Migrations et fécondité sont les déterminants des projections des 15 à 29 ansÉvolution de la population des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon différents scénarios
Une fécondité élevée maintiendrait le nombre actuel de jeunes en 2050
À déficit migratoire constant, les projections des 15-29 ans dépendent essentiellement de la fécondité. Les effectifs des 15 à 29 ans en 2050 étant déterminés par les naissances de 2020 à 2034, la fécondité a un effet à long terme (encadré 2).
Dans le cas où l’indice de fécondité diminuerait significativement (scénario « fécondité basse »), le nombre de jeunes dans la région en 2050 serait inférieur de 14 % à celui de 2013. Il atteindrait 983 000 passant sous la barre du million. Au contraire, si la fécondité augmentait en se maintenant à un haut niveau pendant plusieurs années (scénario « fécondité haute »), il resterait approximativement constant d’ici 2050. Dans les Hauts-de-France, une fécondité élevée compenserait par conséquent le déficit migratoire des jeunes (figure 4).
En France métropolitaine, les mêmes scénarios de projection conduiraient à des évolutions de jeunes plus favorables par rapport à celles des Hauts-de-France. En cas de fécondité basse, le nombre de jeunes diminuerait ainsi de 6 % par rapport à celui de 2013 et augmenterait de 9 % en cas de fécondité haute (figure 4).
Les Hauts-de-France resteraient une région jeune
Mais, quel que soit le scénario de projections, les Hauts-de-France resteraient une région jeune en 2030 comme en 2050 (figure 5). En 2030, selon le scénario central, la région se maintiendrait au deuxième rang (18,9 % de 15-29 ans dans la population totale) derrière l’Île-de-France (19,5 %) et devant Auvergne-Rhône-Alpes (17,9 %) et les Pays de la Loire (17,8 %). En 2050, le poids de la population des jeunes dans la population totale demeurerait à un niveau élevé (entre 16,3 et 17,8 %), supérieur à la moyenne de France métropolitaine. Dans le scénario central, les Hauts-de-France occuperaient encore le second rang derrière l’Île-de-France (17,1 %).
tableau Figure 5 – Une part de jeunes en diminution mais toujours supérieure à la moyenne de France métropolitainePopulation des 15-29 ans en Hauts-de-France et France métropolitaine et part dans la population totale en 2013, 2030 et 2050 selon différents scénarios de projection
2013 | 2030 | 2050 | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre | Part (en %) | Nombre | Part (en %) | Nombre | Part (en %) | |
Hauts de France | ||||||
Central | 1 143 000 | 19,1 | 1 161 000 | 18,9 | 1 070 000 | 17,1 |
Fécondité basse | 1 143 000 | 19,1 | 1 161 000 | 18,9 | 983 000 | 16,3 |
Fécondité haute | 1 143 000 | 19,1 | 1 161 000 | 18,9 | 1 144 000 | 17,8 |
Déficit migratoire atténué | 1 143 000 | 19,1 | 1 174 000 | 19,0 | 1 095 000 | 17,3 |
France métropolitaine | ||||||
Central | 11 429 000 | 17,9 | 12 069 000 | 17,7 | 11 575 000 | 16,2 |
Fécondité basse | 11 429 000 | 17,9 | 12 069 000 | 17,7 | 10 713 000 | 15,4 |
Fécondité haute | 11 429 000 | 17,9 | 12 069 000 | 17,7 | 12 447 000 | 16,9 |
- Note de lecture : selon le scénario central, le nombre de jeunes en France métropolitaine serait de 12 069 000 en 2030 ; il y aurait alors 17,7 % de 15-29 ans dans l’ensemble de la population.
- Source : Insee, Omphale 2017.
Une évolution particulière du nombre de jeunes dans l’Oise et la Somme à moyen terme
À l’horizon 2030, la Somme et l’Oise sont les départements qui gagneraient le plus de jeunes dans la région. Les dynamiques pour atteindre ce point sont en revanche très différentes. L’augmentation est linéaire dans la Somme, alors que l’Oise perd d’abord des jeunes avant d’en gagner significativement à partir de 2020 (figure 3).
La Somme bénéficie d’un solde migratoire des 15 à 29 ans légèrement positif sur la période récente. Les arrivées se font au début du parcours estudiantin et sont actuellement supérieures aux départs, qui ont lieu entre 21 et 24 ans. Cela explique pourquoi le département continuerait de gagner légèrement des jeunes entre 2013 et 2020, contrairement à tous les autres départements de la région.
Dans l’Oise, le solde migratoire des jeunes entre 18 et 21 ans est largement déficitaire. Malgré le pôle universitaire de Compiègne, nombre de jeunes Isariens poursuivent leurs études hors du département. En revanche, l’Oise attire les jeunes ménages, notamment ceux d’Île-de-France, en raison d’opportunités de logements plus favorables et de la proximité de la zone d’emploi francilienne. Ces jeunes ménages s’installent avec leurs enfants, ce qui augmentera à moyen terme le nombre de jeunes de 15 à 29 ans dans ce département.
Les trois autres départements connaissent des évolutions comparables, avec une stabilisation ou un recul du nombre de jeunes jusqu’en 2020, puis une augmentation jusqu’en 2030 avant une diminution plus significative jusqu’en 2050 (figure 3). Le Nord diffère cependant, chaque période d’évolution lui étant plus favorable. À long terme, le recul du nombre de jeunes dans le Nord est d’ailleurs très proche de ceux de la Somme et de l’Oise.
À l’horizon 2050, les cinq départements verraient leur nombre de jeunes diminuer. Selon le scénario central, l’Aisne et le Pas-de-Calais seraient particulièrement concernés puisque cette baisse dépasserait 10 % (figure 3).
tableau Figure 3 – Le nombre de jeunes en baisse dans tous les départements des Hauts-de-France en 2050Évolution de la population départementale des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon le scénario central
Année | Aisne | Nord | Oise | Pas-de-Calais | Somme | Hauts-de-France | France métropolitaine |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2013 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2014 | 99,52 | 99,96 | 99,61 | 99,73 | 100,75 | 99,90 | 99,97 |
2015 | 99,09 | 99,78 | 99,32 | 99,36 | 101,18 | 99,70 | 99,93 |
2016 | 98,35 | 99,77 | 98,68 | 99,00 | 101,60 | 99,51 | 99,90 |
2017 | 98,14 | 99,71 | 98,45 | 98,67 | 102,02 | 99,40 | 99,88 |
2018 | 97,68 | 99,64 | 98,19 | 98,30 | 102,55 | 99,27 | 99,87 |
2019 | 97,27 | 99,57 | 97,88 | 97,88 | 102,85 | 99,09 | 99,81 |
2020 | 97,09 | 99,56 | 97,91 | 97,64 | 103,12 | 99,05 | 99,90 |
2021 | 97,04 | 99,56 | 97,93 | 97,72 | 103,32 | 99,08 | 100,04 |
2022 | 97,26 | 99,87 | 98,43 | 97,88 | 103,56 | 99,37 | 100,51 |
2023 | 97,31 | 100,07 | 99,00 | 98,03 | 103,64 | 99,58 | 101,03 |
2024 | 97,69 | 100,53 | 100,11 | 98,60 | 104,03 | 100,14 | 101,98 |
2025 | 98,13 | 101,01 | 101,25 | 99,20 | 104,30 | 100,70 | 102,92 |
2026 | 98,46 | 101,45 | 102,17 | 99,63 | 104,30 | 101,15 | 103,75 |
2027 | 98,54 | 101,68 | 102,82 | 99,71 | 104,32 | 101,37 | 104,37 |
2028 | 98,38 | 101,92 | 103,36 | 99,75 | 104,35 | 101,55 | 104,89 |
2029 | 98,01 | 102,02 | 103,65 | 99,57 | 104,09 | 101,54 | 105,25 |
2030 | 97,66 | 102,14 | 103,93 | 99,37 | 103,97 | 101,55 | 105,60 |
2031 | 96,89 | 101,72 | 103,72 | 98,65 | 103,39 | 101,04 | 105,43 |
2032 | 96,05 | 101,40 | 103,44 | 98,02 | 102,80 | 100,59 | 105,32 |
2033 | 95,41 | 101,15 | 103,20 | 97,48 | 102,34 | 100,22 | 105,27 |
2034 | 94,81 | 100,92 | 102,97 | 96,96 | 101,94 | 99,88 | 105,21 |
2035 | 94,15 | 100,61 | 102,61 | 96,42 | 101,49 | 99,47 | 105,06 |
2036 | 93,45 | 100,23 | 102,19 | 95,78 | 101,06 | 98,99 | 104,82 |
2037 | 92,61 | 99,63 | 101,54 | 95,02 | 100,46 | 98,33 | 104,38 |
2038 | 91,89 | 99,13 | 100,94 | 94,34 | 99,98 | 97,76 | 103,99 |
2039 | 91,17 | 98,62 | 100,27 | 93,64 | 99,46 | 97,16 | 103,51 |
2040 | 90,40 | 98,08 | 99,54 | 92,91 | 98,90 | 96,54 | 103,01 |
2041 | 89,57 | 97,49 | 98,77 | 92,10 | 98,37 | 95,86 | 102,44 |
2042 | 88,86 | 97,01 | 98,11 | 91,47 | 97,93 | 95,31 | 102,00 |
2043 | 88,34 | 96,63 | 97,61 | 90,96 | 97,61 | 94,88 | 101,71 |
2044 | 87,87 | 96,28 | 97,14 | 90,50 | 97,31 | 94,48 | 101,43 |
2045 | 87,40 | 95,92 | 96,69 | 90,05 | 97,00 | 94,09 | 101,14 |
2046 | 87,11 | 95,73 | 96,44 | 89,78 | 96,86 | 93,87 | 101,03 |
2047 | 86,91 | 95,62 | 96,29 | 89,60 | 96,80 | 93,73 | 101,01 |
2048 | 86,75 | 95,55 | 96,21 | 89,46 | 96,76 | 93,64 | 101,05 |
2049 | 86,63 | 95,52 | 96,19 | 89,36 | 96,75 | 93,59 | 101,13 |
2050 | 86,56 | 95,54 | 96,24 | 89,30 | 96,78 | 93,59 | 101,27 |
- Note de lecture : selon le scénario central, à l’horizon 2030, le département de l’Oise compterait 4 % de jeunes en plus par rapport à 2013. En revanche, il en compterait 4 % de moins d’ici 2050.
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central).
graphique Figure 3 – Le nombre de jeunes en baisse dans tous les départements des Hauts-de-France en 2050Évolution de la population départementale des 15-29 ans entre 2013 et 2050 selon le scénario central
La fécondité et les migrations principaux déterminants des projections des 15-29 ans
Les projections de population dépendent de 3 paramètres : la fécondité, la mortalité et les migrations (méthodologie). Les projections des 15-29 ans sont peu sensibles à la mortalité, car les coefficients de mortalité à ces âges sont faibles (20 fois inférieurs à ceux de la population générale).
La fécondité a une influence à long terme. Les jeunes de 2030 sont presque tous déjà nés en 2013, année de début des projections. Modifier la fécondité à la hausse ou à la baisse n’aura donc pas de répercussion sur les projections de jeunes à cet horizon. En revanche, son effet se ressentira progressivement jusqu’en 2050.
Le dernier paramètre – les migrations – influe de manière significative sur les évolutions démographiques à moyen (2030) et long terme (2050). La réduction d’un déficit migratoire a un impact immédiat sur la population, pour peu que la tranche d’âge considérée soit impliquée dans cette réduction.
Suivi partenarial
Cette étude est le fruit d’une collaboration entre l’Insee Hauts-de-France, le Secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) des Hauts-de-France, le Conseil régional des Hauts-de-France, la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) des Hauts-de-France et le Conseil départemental du Nord.
Pour comprendre
Méthodologie
Les résultats de l’étude s’appuient sur le modèle Omphale, qui permet de réaliser des projections de population par âge et sexe sur différents territoires. L’évolution de la population repose sur des hypothèses d’évolution relatives à trois composantes : la fécondité, la mortalité, et les migrations.
Quatre scénarios ont été retenus dans cette étude. Le premier est le « scénario central », qui reproduit les tendances observées les plus récentes : fécondité stable, évolution de la mortalité parallèle à la tendance nationale, solde migratoire avec l’étranger de + 70 000 personnes par an et quotients d’émigration entre zones du territoire national stables.
Deux autres scénarios utilisés dans l’étude modulent l’hypothèse de fécondité, toutes choses étant égales par ailleurs. Le scénario « fécondité haute » s’appuie sur une hausse de l’indice conjoncturel de fécondité (ICF) de 0,11 point jusqu’en 2020, puis de sa stabilité jusqu’en 2050. Le scénario « fécondité basse » repose sur une diminution de l’ICF de 0,19 point jusqu’en 2020, puis de sa stabilité jusqu’en 2050. Dans ces deux scénarios, les hypothèses de migration interne à la France métropolitaine sont celles du scénario central.
Dans le dernier scénario appelé « déficit migratoire atténué », le déficit migratoire des 21-27 ans serait réduit de moitié d’ici 2030 entre les Hauts-de-France et les autres régions (à l’exception de l’Île-de-France), tout en conservant les hypothèses du scénario central pour les autres paramètres. Le déficit migratoire diminuerait progressivement pour atteindre – 3 000 personnes par an en 2030 : 1 200 départs en moins et 1 800 arrivées de jeunes en plus dans la région. Ce scénario trouve son origine dans le cadre de la définition des objectifs du Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité du territoire (SRADDET) et plus particulièrement pour cette tranche d’âge dans ceux du Schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’innovation (SRESRI). L’un des objectifs de celui-ci est de rendre la région plus attractive pour les jeunes.
Définitions
L’ Indice conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.
Pour en savoir plus
Baëhr A., Leroy L., « La région quitte le trio de tête à l’horizon 2050 », Insee Analyses Hauts-de-France n° 50, juin 2017.
Dandois M., « Nord : 2 750 000 habitants à l’horizon 2050 », Insee Flash Hauts-de-France n° 50, juillet 2018.
Dufeutrelle J., « Pas-de-Calais : 1 474 100 habitants à l’horizon 2050 », Insee Flash Hauts-de-France n° 51, juillet 2018.
Belhakem N., « Oise : 896 500 habitants à l’horizon 2050 », Insee Flash Hauts-de-France n° 52, juillet 2018.
Bréfort M., « Somme : 605 000 habitants à l’horizon 2050 », Insee Flash Hauts-de-France n° 53, juillet 2018.
Baillieul Y., Braun G., Bréfort M., « 377 000 ménages supplémentaires à horizon 2050 », Insee Analyses Hauts-de-France n° 87, décembre 2018.