Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2018
L’Insee et la Dares présentent dans cette troisième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.
Le rôle des accords collectifs sur la dynamique des salaires
Erwan Gautier, Sébastien Roux, Milena Suarez Castillo
Le Smic au niveau interprofessionnel, les accords de salaires minima, dits « conventionnels », au niveau des branches professionnelles ou les accords d’entreprise contribuent à revaloriser les salaires individuels. L’impact de ces accords collectifs sur la dynamique des salaires bruts de base peut être décomposé en deux canaux distincts : le déclenchement des hausses de salaire et leur ampleur lorsqu’elles se produisent. Les augmentations du Smic contribuent surtout à accroître l’ampleur des hausses de salaire, celles des minima conventionnels au niveau des branches et les accords d’entreprise agissent davantage sur leur déclenchement. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, dans les entreprises de 10 salariés ou plus, un surcroît de 1 % des minima conventionnels augmente, la probabilité de revalorisation de 2,1 points, contre 0,8 point pour un surcroît similaire du Smic et 2,9 points pour un surcroît de 1 % d’inflation.
Au-delà de ces effets instantanés, à l’horizon de quelques trimestres, une augmentation de 1 % du Smic rehausse les salaires de base individuels de 0,08 % en moyenne, tandis qu’une hausse similaire des minima conventionnels les augmente de 0,14 % et la signature d’un accord d’entreprise de 0,30 %. Ces effets peuvent néanmoins fortement différer d’une branche à une autre ou en fonction du salaire initial. L’effet du Smic est ainsi prépondérant au premier décile de salaire puis décroît, tandis que les minima conventionnels ont un effet plus homogène et plus important que celui du Smic dès le deuxième décile de salaire initial.
Insee Références
Paru le :03/07/2018