Ciel voilé en Europe Note de conjoncture - juin 2018

Julien Pouget - Frédéric Tallet - Xavier Guillet - Camille Parent

Après une année 2017 de forte croissance, l’activité économique a ralenti début 2018. Ce ralentissement, qui n’est pas spécifique à la France, s’explique sans doute par la conjonction de facteurs ponctuels et de déterminants plus globaux : remontée des prix du pétrole, appréciation de l’euro, craintes de tensions protectionnistes, capacités de production très sollicitées dans certains pays, etc.

Marianne Fontvieille, Département de la conjoncture
Note de conjoncture- Juin 2018
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Le déficit commercial français en produits manufacturés : une décomposition selon les différents postes de la demande finale

Marianne Fontvieille, Département de la conjoncture

Depuis 2003, le solde commercial français s’est nettement dégradé en raison notamment des produits manufacturés. En 2017, il a atteint son niveau le plus bas depuis 2011 : près de 60 milliards d’euros de déficit pour les échanges de biens, avec une aggravation de 6,7 milliards d’euros par rapport à 2016 pour les échanges de produits manufacturés. L’examen de l’évolution du solde commercial français proposé ici se concentre sur le champ des produits manufacturés et vise à décomposer ce solde selon les postes de la demande. Plus précisément, il s’agit de réattribuer à chacun de ces postes son contenu en importations manufacturières. Ces dernières peuvent être utilisées comme des consommations intermédiaires ou comme des biens finaux, dans le but de satisfaire la demande intérieure des secteurs institutionnels (ménages, entreprises, administrations publiques), ou de servir la demande extérieure (exportations).

L’analyse temporelle du déficit manufacturier met en évidence que le contenu en importations de la demande intérieure croît plus rapidement que les exportations manufacturières nettes des importations, notamment utilisées pour les produire. La décomposition du contenu en importations de la demande intérieure indique également des évolutions différentes selon les secteurs institutionnels : s’il est plus sensible aux aléas économiques conjoncturels, l’investissement des entreprises a moins contribué à l’aggravation du déficit manufacturier que la consommation des ménages ou des administrations. Enfin, le déficit manufacturier varie également selon les sous-postes considérés : les soldes de certains secteurs tels que les matériels de transport sont excédentaires, alors que d’autres sont largement déficitaires du fait d’un appareil productif peu développé dans ces secteurs et d’une demande intérieure vigoureuse.

Note de conjoncture

Paru le :19/06/2018