Les entreprises créées en 2010 dans les services en Bourgogne-Franche-Comté sont plus souvent pérennes
En Bourgogne-Franche-Comté, 1 300 entreprises ont été créées dans les services au premier trimestre 2010. Leur pérennité à cinq ans, en particulier dans la santé et l’action sociale, est plus élevée que celle de l’ensemble des autres secteurs d’activité. Plus de la moitié des créateurs détient un diplôme de l’enseignement supérieur et les deux tiers ont créé leur activité dans la continuité du métier qu’ils exerçaient auparavant, autant d’éléments qui favorisent la solidité de ces jeunes entreprises. En cinq ans, l’emploi dégagé par ces nouvelles entreprises a progressé de 4 %, les embauches dans les entreprises pérennes ayant compensé les suppressions d’emploi dues aux cessations d’activité.
Au premier semestre 2010, plus de 1 300 entreprises (hors auto-entreprises) ont été créées dans le secteur des services en Bourgogne-Franche-Comté. Elles représentent 37 % des créations régionales de l’économie marchande non agricole. Parmi elles, six sur dix sont créées dans les services aux entreprises qui rassemblent les activités financières, immobilières, de communication et majoritairement les services de soutien aux entreprises ; les autres relèvent des services aux particuliers qui comprennent les activités d’éducation, de santé et autres services.
Forte pérennité dans la santé et l’action sociale
Ces jeunes entreprises de services résistent davantage que celles des autres secteurs aux difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans les premières années de leur existence. Ainsi 64 % d’entre elles sont toujours actives cinq ans après leur création contre 60 % tous secteurs confondus.
La nature des activités dans les services influe sur le taux de pérennité. Dans les services aux particuliers dont les activités sont moins sensibles aux aléas de la conjoncture, le taux de pérennité atteint 67 %. Il est porté par les entreprises créées dans la santé et l’action sociale en 2010 : huit sur dix ont passé le cap des cinq ans. En revanche, les nouvelles entreprises relevant des services aux entreprises affichent un taux de pérennité moindre, 63 %. Dans ce secteur, les activités immobilières ont durement ressenti les effets de la crise de 2008, fragilisant les jeunes entreprises dont 47 % sont pérennes à cinq ans. L’information-communication (53 %) et les autres services (54 %) sont aussi en retrait par rapport aux autres activités du secteur (figure 1).
tableauFigure 1 – Une pérennité élevée des entreprises de la santé, de l’action sociale et des activités financièresTaux de survie à 5 ans (en %)
Services | Bourgogne-Franche-Comté | |
---|---|---|
Enseignement-Santé-Action sociale | 76,9 | 75,6 |
Activités financières | 78,2 | 72,1 |
Activités immobilières | 47,2 | 55,4 |
Activités de soutien aux entreprises | 66,3 | 66,4 |
Information etcommunication | 53,2 | 60,1 |
Autres services | 55,3 | 60,5 |
- Note de lecture : 78 % des entreprises dans les activités financières sont pérennes après cinq ans d'activité, contre 72 % dans le même secteur de France de province
- Source : Insee, Enquête Sine 2010 (Interrogations 2010 et 2015)
graphiqueFigure 1 – Une pérennité élevée des entreprises de la santé, de l’action sociale et des activités financièresTaux de survie à 5 ans (en %)
Des créateurs expérimentés
Dans les services, les créateurs possèdent davantage d’expérience et un niveau de diplôme élevé, autant de facteurs bénéfiques à la pérennité de l’entreprise. Ainsi, 67 % d’entre eux lancent leur activité dans la continuité du métier qu’ils exerçaient auparavant et, gage d’une bonne connaissance de l’activité qu’ils vont développer, 60 % sont d’anciens chefs d’entreprise ou salariés.
Près de six créateurs sur dix sont diplômés du supérieur contre 38 % tous secteurs confondus. Les métiers exercés exigent pour partie des diplômes élevés. C’est le cas du secteur de la santé et de l’action sociale, essentiellement constitué de professions médicales et paramédicales, mais aussi des activités scientifiques et techniques (figure 2).
tableauFigure 2 – Sept créateurs sur dix le font pour assurer leur propre emploiTaux de survie à 5 ans des entreprises créées au premier semestre 2010 (en %)
Femmes | Entreprises individuelles | Diplômés de l'enseignement supérieur | Chômeurs au moment de la création | Objectif : créer son propre emploi | Investissement de moins de 8000€ | |
---|---|---|---|---|---|---|
Information et Communication | 16 | 10 | 81 | 28 | 59 | 49 |
Activités financières | 37 | 55 | 68 | 31 | 64 | 40 |
Activités immobilières | 38 | 59 | 52 | 33 | 81 | 51 |
Activités de soutien aux entreprises | 32 | 29 | 59 | 32 | 68 | 50 |
Enseignement Santé Action sociale | 56 | 88 | 77 | 15 | 82 | 54 |
Autres services | 52 | 62 | 29 | 44 | 72 | 48 |
Services | 40 | 50 | 58 | 31 | 72 | 50 |
Ensemble des secteurs BFC | 29 | 46 | 38 | 35 | 68 | 38 |
- Source : Insee, Enquête Sine 2010 - Interrogation 2010
Peu de moyens engagés
Dans les services, l’investissement financier engagé au lancement du projet est généralement plus faible. Ainsi, la moitié des créateurs a démarré avec un financement initial inférieur à 8 000 euros contre 38 % tous secteurs confondus. Cette moindre mobilisation de capitaux, qui pourrait pénaliser les chances de survie de l’entreprise, s’explique par la nature des activités comme celles de l’information-communication ou de la santé et de l’action sociale, qui nécessitent peu de moyens pour fonctionner.
Si le statut de l’entreprise pour lequel opte le créateur influe sur la pérennité, les entreprises individuelles passent davantage le cap des cinq ans que celles des autres secteurs : 56 % sont toujours actives cinq ans après leur création contre 48 % tous secteurs confondus.
Les femmes réussissent mieux
Reflet d’un secteur largement investi par les femmes, 40 % des créateurs sont des femmes contre 29 % tous secteurs confondus. C’est notamment le cas des services aux particuliers, avec 54 % des entreprises créées par des femmes ; la moitié d’entre elles exercent leur activité dans la santé et l’action sociale. Contrairement aux autres secteurs d’activité, les femmes réussissent mieux à maintenir leur entreprise en activité que les hommes. Ainsi, dans ces métiers, 73 % des entreprises créées par des femmes passent le cap des cinq ans contre 60 % pour les hommes.
De l’emploi généré
Au lancement de leur activité au premier semestre 2010, les nouvelles entreprises des services généraient 1 900 emplois. Cinq ans après, elles en comptent 2 000, soit une hausse de 4 % (figure 3). Certaines de ces entreprises sont en effet moins sensibles aux aléas de la conjoncture que pour l’ensemble des secteurs, dont les effectifs ont baissé de 6,4 %. Toutefois, en termes d’emploi, elles se sont moins développées qu’en moyenne en France de province, où la progression des effectifs sur cinq ans s’élève à 10,5 %.
L’embauche dans les entreprises pérennes a en effet été moins soutenue dans la région qu’en moyenne en France de province : la progression des effectifs de 51 % en cinq ans est inférieure de neuf points à celle de la France de province.
tableauFigure 3 – L'emploi stable dans les entreprises pérennes à cinq ansEvolution de l'emploi entre la création et décembre 2015
Pérennes 5 ans | Pérennes 3 ans | Non pérennes | |
---|---|---|---|
effectif démarrage | 1329 | 157 | 450 |
Décembre 2013 | 1980 | 191 | |
Décembre 2015 | 2011 |
- Champ : Entreprises du champ Sine actives en septembre 2010
- Source : Insee, Enquête Sine 2010 - Interrogations 2010, 2013 et 2016
graphiqueFigure 3 – L'emploi stable dans les entreprises pérennes à cinq ansEvolution de l'emploi entre la création et décembre 2015
Recul des défaillances d’entreprises
Les entreprises créées en 2010 et toujours actives cinq ans après leur naissance alimentent le stock des 61 600 entreprises, auto-entrepreneurs compris, en activité dans les services début 2015. Les créations d’entreprises dites « classiques » participent au renouvellement du tissu productif. D’autres mouvements interviennent chaque année : création d’auto-entreprises, reprises, cessations et cessions, mais aussi transferts d’établissements… La crise de 2008 a cependant touché ces secteurs, entraînant de nombreuses cessations d’entreprises. Depuis 2012, ses effets se sont atténués. Ils se concrétisent par un recul des défaillances d’entreprises alors que les créations et les reprises progressent peu. Depuis 2013, signe d’une conjoncture économique meilleure, le nombre d’entrées d’établissements est supérieur aux sorties (figure 4).
tableauFigure 4 – Des entrées à nouveau supérieures aux sorties en 2014Entrées et sorties du répertoire Sirene (base 100 entrées 2006)
Entrées Services | Entrées Tous secteurs | Sorties Services | Sorties Tous secteurs | |
---|---|---|---|---|
2006 | 100,0 | 100,0 | 80,7 | 86,3 |
2007 | 117,6 | 111,7 | 76,9 | 85,4 |
2008 | 118,6 | 111,2 | 93,6 | 96,0 |
2009 | 190,2 | 163,6 | 121,8 | 114,2 |
2010 | 205,7 | 176,4 | 148,3 | 143,1 |
2011 | 184,8 | 159,4 | 186,3 | 162,8 |
2012 | 197,5 | 168,3 | 201,4 | 179,6 |
2013 | 219,9 | 182,9 | 207,0 | 176,9 |
2014 | 212,1 | 180,3 | 191,3 | 161,0 |
- Source : Insee, Répertoire des entreprises et des établissements
graphiqueFigure 4 – Des entrées à nouveau supérieures aux sorties en 2014Entrées et sorties du répertoire Sirene (base 100 entrées 2006)
Pour comprendre
L’étude de la survie des entreprises créées au premier semestre 2010 est réalisée à partir du système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine). Ces dernières ont été enquêtées à trois reprises, à la fin des années 2010, 2013 et 2015. Le champ de l’enquête Sine couvre l’ensemble des entreprises qui ont vécu plus d’un mois dans l’ensemble des activités économiques marchandes, hors activités agricoles et auto-entreprises. Est considérée comme une création d'entreprise, la mise en œuvre de nouveaux moyens de production : créations pures, réactivations d’entreprise après une interruption de plus d’un an et reprises d’entreprise sans continuité entre la situation du cédant et celle du repreneur, en termes d’activité et de localisation.
Pour en savoir plus
Lèbre PS., Leseur B., Brion D., « En Bourgogne-Franche-Comté, six entreprises sur dix passent le cap des cinq ans », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté, n° 24, octobre 2017.
Adrover S., Vivas É., « Faible pérennité des entreprises créées dans le commerce en 2010 », Insee Flash Franche-Comté n° 20, octobre 2015.
Béziau J., Bignon N., « Les entreprises créées en 2010 plus pérennes que celles créées en 2006, touchées par la crise », Insee Première n° 1639, mars 2017.