Insee Conjoncture CorseBilan économique 2016 - Corse

Dans le mouvement européen, l’économie française accélère à peine en 2016 : le PIB progresse de 1,2 % en volume, après + 1,1 % en 2015. Il s’agit de la plus forte croissance depuis 2011. L’emploi total est à nouveau en hausse, porté par l’emploi salarié non agricole, et le chômage continue de baisser modérément. Le pouvoir d’achat gagne de la vigueur retrouvant une croissance inédite depuis 2007.

En Corse, après les signes encourageants de 2015, l’amélioration se confirme. La croissance annuelle de l’emploi salarié s’amplifie. Le taux de chômage recule et le nombre de demandeurs d’emploi diminue pour la première fois depuis huit ans. La création d’entreprises augmente, en lien avec le progrès des immatriculations de nouvelles sociétés et entreprises individuelles. La construction de logements neufs retourne à la normale après l’essor de 2015 en Corse-du-Sud. Parallèlement, l’activité touristique s’améliore. Le trafic global de passagers repart à la hausse et les hébergements marchands insulaires bénéficient d’une augmentation de fréquentation, portée par la clientèle étrangère. Enfin, malgré les violentes inondations qui ont frappé la Haute-Corse au mois de novembre, le bilan agricole fait état de hauts niveaux de production pour les agrumes, le vin et le lait.

Insee Conjoncture Corse
No 15
Paru le :Paru le23/05/2017
Auteur : Arnaud Huyssen, Direccte de Corse
Insee Conjoncture Corse No 15- Mai 2017
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Chômage - Légère embellie sur le marché du travail après huit années de dégradation Bilan économique 2016

Auteur : Arnaud Huyssen, Direccte de Corse

Après une année 2015 morose, la situation du marché du travail s’améliore en 2016. Le taux de chômage régional recule légèrement et le nombre de demandeurs d’emploi diminue pour la première fois depuis huit ans. Cette situation profite principalement aux jeunes et aux demandeurs d’emploi de longue durée. Cependant, cette année encore la situation des seniors se dégrade. Les offres d’emploi progressent notamment celles proposant un contrat de moins de six mois. Enfin, les dispositifs d’aide enregistrent un recul du nombre d’entrées.

Insee Conjoncture Corse

No 15

Paru le :23/05/2017

Légère baisse du taux de chômage

Fin 2016, le taux de chômage régional s’établit à 10,5 % de la population active. Il se replie par rapport à l’année précédente (- 0,3 point) de façon plus marquée qu’au niveau national (- 0,2 point) (figure 1). Malgré cette légère amélioration, il demeure au-dessus de la moyenne française (0,8 point de plus). La Corse se positionne ainsi au 4e rang des régions métropolitaines les plus touchées par le chômage.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Corse France métropolitaine
1er trim. 2005 8,9 8,3
2e trim. 2005 9,4 8,4
3e trim. 2005 9,3 8,6
4e trim. 2005 9,2 8,7
1er trim. 2006 9,2 8,7
2e trim. 2006 9,2 8,6
3e trim. 2006 9,2 8,5
4e trim. 2006 8,8 8,0
1er trim. 2007 8,8 8,1
2e trim. 2007 8,5 7,8
3e trim. 2007 8,3 7,6
4e trim. 2007 7,9 7,1
1er trim. 2008 7,6 6,8
2e trim. 2008 7,6 7,0
3e trim. 2008 7,7 7,1
4e trim. 2008 7,7 7,4
1er trim. 2009 7,9 8,2
2e trim. 2009 8,2 8,8
3e trim. 2009 8,4 8,8
4e trim. 2009 8,8 9,1
1er trim. 2010 8,8 9,0
2e trim. 2010 8,8 8,9
3e trim. 2010 8,9 8,8
4e trim. 2010 9,0 8,8
1er trim. 2011 9,1 8,8
2e trim. 2011 9,0 8,7
3e trim. 2011 9,2 8,8
4e trim. 2011 9,3 9,0
1er trim. 2012 9,3 9,1
2e trim. 2012 9,5 9,3
3e trim. 2012 9,5 9,4
4e trim. 2012 9,9 9,7
1er trim. 2013 10,1 9,9
2e trim. 2013 10,3 10,0
3e trim. 2013 10,3 9,9
4e trim. 2013 10,2 9,8
1er trim. 2014 10,2 9,8
2e trim. 2014 10,4 9,8
3e trim. 2014 10,8 10,0
4e trim. 2014 11,1 10,1
1er trim. 2015 11,1 10,0
2e trim. 2015 11,2 10,1
3e trim. 2015 11,1 10,2
4e trim. 2015 10,8 9,9
1er trim. 2016 10,9 9,9
2e trim. 2016 10,6 9,6
3e trim. 2016 10,5 9,8
4e trim. 2016 10,5 9,7
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Cette baisse est uniquement portée par la Haute-Corse (- 0,8 point) alors que la Corse-du-Sud voit elle son taux de chômage se stabiliser (figure 2). Cependant, cette année encore, le taux de chômage de la Haute-Corse (11,0 %) reste supérieur à celui de la Corse-du-Sud (9,9 %).

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2015 T4 2016 T1 2016 T2 2016 T3 2016T4 (p) Évolution 2016T4/2015T4 (en points de %)
Corse-du-Sud 9,9 10,0 9,8 9,8 9,9 0,0
Haute-Corse 11,8 11,8 11,3 11,2 11,0 -0,8
Corse 10,8 10,9 10,6 10,5 10,5 -0,3
France métropolitaine 9,9 9,9 9,6 9,8 9,7 -0,2
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Recul du nombre de demandeurs d’emploi après huit années de hausse

Fin décembre 2016, la situation du marché du travail s’améliore par rapport à l’année précédente. En effet, fin décembre 2016, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi n’ayant exercé aucune activité dans le mois (catégorie A) atteint 21 140 personnes soit près de 400 demandeurs d’emploi de moins qu’en décembre 2015 (- 1,7 %, données brutes).

Si on y ajoute les demandeurs d’emploi ayant également exercé une activité réduite (catégorie ABC) ils sont 25 500, soit une baisse de 0,8 % sur un an (figure 3).

Ce recul est plus marqué qu’en France métropolitaine (- 0,1 %) et marque une rupture après huit années consécutives de hausse.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2016 (en milliers) Évolution 2016/2015 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 11,9 10,2 -0,5 -1,9
Femmes 13,5 10,9 -1,0 -1,5
Moins de 25 ans 3,6 3,0 -6,8 -7,5
25 à 49 ans 15,5 12,7 -2,3 -3,6
50 ans ou plus 6,4 5,4 7,1 7,0
Inscrits depuis un an ou plus 7,0 nd -8,3 nd
Corse 25,5 21,1 -0,8 -1,7
France métropolitaine 5 546,7 3 529,6 -0,1 -3,0
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2015 et le 31/12/2016.
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Les deux départements de l’île enregistrent des évolutions divergentes. Si le nombre de demandeurs d’emploi catégorie ABC diminue en Haute-Corse en 2016 (- 3,2 %), il continue en revanche sa progression en Corse-du-Sud (+ 2,0 %). Cette tendance inverse amène à un rapprochement du nombre de demandeurs d’emploi dans les deux départements à fin 2016 (13 100 demandeurs catégorie ABC en Haute-Corse et 12 300 en Corse-du-Sud).

Une embellie qui profite à tous les publics à l’exception des seniors

Cette amélioration profite particulièrement aux jeunes. En effet, pour les moins de 25 ans, le bilan annuel est favorable avec un recul de 6,8 % du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie ABC. Cette seconde année de baisse permet ainsi au public jeune de retrouver son niveau de décembre 2012.

À l’inverse, la situation des 50 ans et plus continue de se dégrader. Fin 2016, la Corse compte 6 400 seniors demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, soit 420 de plus sur un an (+ 7,1 %). En cinq ans le nombre de demandeurs d’emploi seniors a ainsi doublé.

Dans ce contexte plus favorable, la demande d’emploi de longue durée décroît. Au cours de l’année, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi depuis un an et plus a reculé de 8,3 % pour atteindre 7 000 demandeurs d’emploi catégorie ABC en décembre.

Cette tendance confirme la situation plutôt favorable de la Corse où la part des demandeurs d’emploi de longue durée dans la demande totale est de 17 points inférieure à celle de France métropolitaine (respectivement 27 % contre 44 %).

Évolution favorable des offres d’emploi

Sur l’ensemble de l’année 2016, plus de 14 500 offres ont été collectées par Pôle emploi, soit une progression de 4,9 % par rapport à l’année 2015. La tendance est bien orientée pour tous les types d’offres mais plus particulièrement pour celles proposant un CDD de moins de 6 mois. Elles représentent plus de six offres d’emploi sur dix.

Baisse des entrées dans les dispositifs d’aides

En 2016, contrairement aux deux années précédentes, le nombre de contrats d’apprentissage se replie avec 1 420 contrats signés en Corse contre plus de 1 710 l’année précédente, soit une baisse annuelle de 17 % (figure 4).

Les embauches en contrat unique d’insertion (CUI), dont l’objectif est de faciliter l’embauche de personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles, baissent par rapport à 2015. La légère hausse des entrées en Contrats Accompagnement Emploi (CUI-CAE), qui vise le secteur non-marchand, ne permet pas de compenser le net repli enregistré dans le secteur marchand avec le contrat initiative emploi (CUI-CIE : 150 entrées de moins que l’année précédente).

Le dispositif d’emploi d’avenir vient compléter ces mesures d’aides en proposant aux jeunes, peu ou pas qualifiés, des solutions d’emploi, de leur ouvrir l’accès à une qualification et à une insertion professionnelle durable. Sur l’ensemble de l’année 2016, plus de 410 jeunes ont bénéficié d’un emploi d’avenir, dont 7 sur 10 dans le secteur non marchand. Ce nombre diminue pour la 1ère fois après la montée en puissance du dispositif entre 2013 et 2015 (96 entrées de moins en emploi d’avenir sur un an).

Figure 4Mesures d'accompagement à l'emploi

Mesures d'accompagement à l'emploi ( ) -
2015 2016 (p) Évolution 2016/2015 (en %)
Contrats en alternance
Contrats d'apprentissage 1 713 1 416 -17,3
Emplois aidés du secteur marchand 
Contrat unique d'insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) 371 219 -41,0
Emplois d'avenir 166 110 -33,7
Emplois aidés du secteur non marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 1 338 1 352 1,0
Emplois d'avenir 344 296 -14,0
Mesures d'accompagnement des jeunes
Contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) 486 nd ///
  • p : données provisoires.
  • nd : données non disponibles
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Direccte, Dares

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).