Insee Analyses Hauts-de-FranceLes Hauts-de-France passent la barre des 6 millions d’habitants Les populations au 1ᵉʳ janvier 2014 des Hauts-de-France

Auteurs : Didier Castille, Amélie Fiévet

Avec 6 006 156 habitants en 2014, la région Hauts-de-France est la troisième région la plus peuplée de France métropolitaine, derrière l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. La population régionale a augmenté de 0,21 % en moyenne par an depuis 2009, soit l’une des plus faibles progressions des régions de France métropolitaine. La croissance démographique repose uniquement sur les naissances, plus nombreuses que les décès et est freinée par un déficit des arrivées sur les départs. Entre 2009 et 2014, l’essor démographique de la région concerne tous les départements excepté dans l’Aisne. Proche de l’Île-de-France, l’Oise connaît la plus forte croissance démographique de la région.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 40
Paru le :Paru le17/01/2017
Auteurs : Didier Castille, Amélie Fiévet
Insee Analyses Hauts-de-France No 40- Janvier 2017

Cette étude fait partie d'une série de publications sur les populations au 1ᵉʳ janvier 2014 des Hauts-de-France.

Troisième région la plus peuplée

Au 1er janvier 2014, la région Hauts-de-France compte 6 006 156 habitants. Troisième région la plus peuplée après l’Île-de-France (12 027 565 habitants) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (7 820 966 habitants), elle est suivie de près par la Nouvelle-Aquitaine (5 879 144 habitants) et l’Occitanie (5 730 753 habitants).

Entre 2009 et 2014, elle a gagné 61 802 personnes, soit une progression annuelle moyenne de 0,21 % (figure 1). Cette faible croissance démographique est inférieure au rythme métropolitain (+ 0,50 %). Les Hauts-de-France se classent parmi les régions les moins dynamiques démographiquement, proche de la Normandie (+ 0,19 %), devant la Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,07 %) et le Grand-Est (+ 0,08 %). À l’opposé, les Pays de la Loire, l’Occitanie ou la Corse connaissent une croissance supérieure à 0,8 % car ces régions bénéficient d’un excédent migratoire soutenu.

Figure 1Une croissance modérée dans les Hauts-de-FrancePopulation en 2014 et évolution annuelle moyenne entre 2009 et 2014 par région

Une croissance modérée dans les Hauts-de-France ( ) -
Evolution annuelle Population 2014
Corse 1,18 324 215
Occitanie 0,92 5 730 773
Pays de la Loire 0,84 3 690 653
Auvergne-Rhône-Alpes 0,79 7 820 985
Bretagne 0,63 3 276 547
Nouvelle-Aquitaine 0,59 5 879 153
Île-de-France 0,51 12 027 565
Provence-Alpes-Côte d'Azur 0,38 4 983 437
Centre-Val de Loire 0,30 2 577 438
Hauts-de-France 0,21 6 006 152
Normandie 0,19 3 335 634
Grand Est 0,09 5 554 682
Bourgogne-Franche-Comté 0,07 2 820 618
  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014.

Figure 1Une croissance modérée dans les Hauts-de-FrancePopulation en 2014 et évolution annuelle moyenne entre 2009 et 2014 par région

  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014.

Le déficit migratoire freine la croissance démographique

Dans les Hauts-de-France, l’excédent des naissances sur les décès (+ 0,45 % par an) explique à lui seul la croissance de la population (figure 2). Ce taux est le deuxième plus élevé de France métropolitaine après l’Île-de-France. Il s’explique par la jeunesse de la population et par une fécondité plus élevée dans la région (2,08 enfants par femme en 2014 dans la région contre 1,98 dans l’Hexagone). Les départes et arrivées (– 0,25 % par an) atténuent cette forte croissance et placent la région en avant-dernière position en termes de déficit migratoire devant l’Île-de-France. Ces mouvements s’expliquent moins par des départs importants que par une attractivité limitée par rapport aux autres régions métropolitaines. Par exemple, la région subit une perte de 14 805 habitants par an entre 2009 et 2014 alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes enregistre une hausse de 27 524 habitants chaque année.

Figure 2Davantage de départs que d'arrivées dans tous les départements de la régionÉvolution annuelle moyenne de la population entre 2009 et 2014, contributions des soldes naturel et apparent des entrées-sorties des départements des Hauts-de-France

Davantage de départs que d'arrivées dans tous les départements de la région ( ) -
Taux d'évolution annuel moyen Contribution du solde naturel Contribution du solde apparent des entrées-sorties
Aisne 0,00 0,26 -0,26
Somme 0,06 0,24 -0,18
Pas-de-Calais 0,15 0,35 -0,20
Hauts-de-France 0,21 0,45 -0,25
Nord 0,24 0,56 -0,32
Oise 0,42 0,58 -0,16
France métropolitaine 0,50 0,39 0,14
  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014, État civil 2009-2013.

Figure 2Davantage de départs que d'arrivées dans tous les départements de la régionÉvolution annuelle moyenne de la population entre 2009 et 2014, contributions des soldes naturel et apparent des entrées-sorties des départements des Hauts-de-France

  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014, État civil 2009-2013.

L’Oise se distingue par sa croissance démographique

La progression démographique concerne l’ensemble des départements de la région à l’exception de l’Aisne où la population stagne entre 2009 et 2014. Les naissances sont en effet plus nombreuses que les décès dans tous les départements. À l’inverse, les départs y sont plus nombreux que les arrivées.

L’Oise est le département où la croissance démographique est la plus marquée (+ 0,42 % par an) puisque son solde naturel est le plus élevé de la région (+ 0,58 %) et son déficit migratoire le plus faible (– 0,16 %). Dans le sud du département, proche de la région parisienne, la dynamique est similaire à la moyenne nationale (+ 0,49 %), notamment dans les arrondissements de Beauvais, Clermont et Senlis (figure 3).

Figure 3Lille, l'arrondissement le plus peupléPrincipaux indicateurs démographiques par arrondissement

Lille, l'arrondissement le plus peuplé ( ) -
Arrondissement Population en 2009 Population en 2014 Taux d'évolution annuel moyen entre 2009 et 2014
En nombre En nombre En nombre En %
Lille 1 203 666 1 232 513 5 770 0,47
Dunkerque 376 439 378 499 412 0,11
Lens 361 856 360 236 -324 -0,09
Valenciennes 349 038 351 073 407 0,12
Amiens 299 137 300 837 340 0,11
Béthune 284 563 286 219 331 0,12
Senlis 273 996 280 400 1 281 0,46
Arras 260 219 264 042 764 0,29
Douai 248 168 246 595 -315 -0,13
Avesnes-sur-Helpe 234 257 231 727 -506 -0,22
Beauvais 220 441 226 463 1 206 0,54
Compiègne 180 149 181 578 285 0,16
Saint-Omer 160 842 165 690 970 0,60
Laon 166 236 165 489 -150 -0,09
Cambrai 160 372 163 065 538 0,33
Boulogne-sur-Mer 162 595 161 401 -239 -0,15
Abbeville 135 428 133 630 -360 -0,27
Saint-Quentin 131 341 130 918 -85 -0,06
Clermont 126 926 130 239 663 0,52
Calais 118 239 122 456 843 0,70
Montreuil 112 943 112 545 -79 -0,07
Soissons 102 608 103 840 247 0,24
Péronne 80 314 80 357 8 0,01
Château-Thierry 72 671 73 188 104 0,14
Vervins 67 014 66 348 -133 -0,20
Montdidier 54 896 56 808 382 0,69
  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014.

L’Oise est suivie par le Nord (+ 0,24 % par an), qui reste le département le plus peuplé de France avec 2 603 472 habitants, devant Paris. L’arrondissement de Lille, le plus important de la région avec 1 232 513 habitants, est le plus dynamique démographiquement (figure 4). Il gagne en moyenne 5 769 habitants par an entre 2009 et 2014, évolution (+ 0,47 %) proche de celle de la France métropolitaine. Dans le Nord, les arrondissements de Douai et Avesnes-sur-Helpe en Thiérache se dépeuplent (– 0,13 % et – 0,22 % en moyenne annuelle).

Figure 4Les arrondissements de Calais, Montdidier et Saint-Omer sont les plus dynamiques Population en 2014 et évolution annuelle moyenne entre 2009 et 2014 dans les arrondissements de la région

  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014.

Le Pas-de-Calais, deuxième département de la région, et la Somme connaissent une croissance un peu plus faible (respectivement + 0,15 % et + 0,07 %). Les arrondissements situés à l’ouest de la région (Boulogne-sur-Mer, Montreuil, Abbeville) perdent des habitants. L’arrondissement d’Abbeville subit le déclin le plus important de la région (– 0,27 %). À l’opposé, les arrondissements de Calais et de Montdidier sont les arrondissements où la croissance annuelle est la plus importante (respectivement + 0,70 % et + 0,69 %), suivi par celui de Saint-Omer (+ 0,60 %).

L’Aisne est le département le moins peuplé de la région avec 539 783 habitants. Son excédent naturel compense entièrement son déficit migratoire (– 0,26 %). Les arrondissements de Vervins, Saint-Quentin et Laon se dépeuplent alors que ceux du Sud (Soissons et Château-Thierry), à proximité de l’Île-de-France, gagnent des habitants.

Une croissance marquée dans les petites communes

Les communes de plus de 30 000 habitants comptent 1 346 835 habitants, soit 22,4 % de la population des Hauts-de-France. Leur population baisse de 0,02 % en moyenne annuelle entre 2009 et 2014. Cette évolution démographique s’explique par un déficit des arrivées sur les départs parfois soutenus. Celles qui enregistrent les plus fortes baisses sont Lens (– 2,61 %) et Maubeuge (– 1,04 %) (figure 5). La tendance est la même dans une moindre mesure à Douai (– 0,83 %), Dunkerque (– 0,82 %) et Arras (– 0,52 %). À l’inverse, Tourcoing, Lille, Valenciennes et Calais se démarquent des autres communes de plus de 30 000 habitants et connaissent une progression supérieure à 0,5 %.

Figure 522,4 % de la population des Hauts-de-France vit dans une commune de plus de 30 000 habitantsÉvolution de la population entre 2009 et 2014 dans les communes de plus de 30 000 habitants dans les Hauts-de-France

22,4 % de la population des Hauts-de-France vit dans une commune de plus de 30 000 habitants ( ) -
Communes Population en 2009 Population en 2014 Variation annuelle moyenne entre 2009 et 2014 Taux d'évolution annuel moyen entre 2009 et 2014 Contribution du solde naturel Contribution du solde apparent des entrées-sorties
En nombre En nombre En nombre En % En % En %
Lille 226 827 233 897 1 414 0,62 0,87 -0,26
Amiens 133 998 132 479 -304 -0,23 0,60 -0,85
Roubaix 95 028 95 600 114 0,12 1,42 -1,38
Tourcoing 92 389 95 329 588 0,63 1,16 -0,56
Dunkerque 92 923 89 160 -753 -0,82 0,27 -1,11
Calais 74 336 76 402 413 0,55 0,70 -0,16
Villeneuve-d'Ascq 63 844 62 869 -195 -0,31 0,91 -1,26
Saint-Quentin 55 971 55 878 -19 -0,03 0,33 -0,37
Beauvais 54 461 54 738 55 0,10 0,72 -0,64
Valenciennes 42 649 43 787 228 0,53 0,59 -0,06
Boulogne-sur-Mer 43 310 42 476 -167 -0,39 0,43 -0,83
Wattrelos 41 750 41 337 -83 -0,20 0,64 -0,86
Arras 42 049 40 970 -216 -0,52 0,54 -1,08
Douai 42 461 40 736 -345 -0,83 0,46 -1,31
Compiègne 40 860 40 732 -26 -0,06 0,46 -0,53
Marcq-en-Baroeul 38 819 39 291 94 0,24 0,44 -0,21
Creil 34 327 34 922 119 0,34 1,63 -1,38
Cambrai 32 518 32 897 76 0,23 0,14 0,09
Liévin 32 009 31 590 -84 -0,26 0,45 -0,72
Lens 35 830 31 398 -886 -2,61 0,29 -2,93
Maubeuge 31 970 30 347 -325 -1,04 0,46 -1,52
  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014, État civil 2009-2013.

Cette baisse de la population dans la majorité des grandes villes se fait au profit des espaces périurbains (figure 6). Ainsi, les communes de moins de 2 000 habitants ont une dynamique démographique particulièrement favorable (+ 0,45 %). Certaines font un bon démographique et gagnent plus de 200 habitants entre 2009 et 2014 : par exemple, Porcheux dans la couronne de Beauvais (510 habitants en 2014), Acq près d’Arras (719 habitants) et Awoingt autour de Cambrai (901 habitants). Les communes entre 2 000 et moins de 5 000 habitants soutiennent aussi la croissance démographique (+ 0,22 %). Certaines d’entre elles présentent des fortes hausses comme Capinghem, Camphin-en-Pévèle dans le Nord et Saint-Maximin dans l’Oise (supérieures à 4 % par an entre 2009 et 2014). Contrairement aux grandes villes, l’augmentation de la population dans les communes de moins de 5 000 habitants résulte à la fois d’excédents naturels et migratoires. Elle s’explique par le coût et la taille des logements qui y sont plus attractifs.

Figure 6Une dynamique démographique favorable dans les espaces périurbainsPopulation en 2014 et évolution annuelle moyenne entre 2009 et 2014 des communes de la région

  • Source : Insee, Recensements de la population 2009 et 2014.

En 60 ans, le poids démographique des Hauts-de-France s’est affaibli

Du fait de la croissance démographique modérée depuis 60 ans, le poids de la région diminue au niveau national : la population des Hauts-de-France représente 9,4 % de la population française métropolitaine en 2014, contre 9,5 % en 2009 et 11,1 % en 1954. En effet, sur longue période, la population des Hauts-de-France croît deux fois moins vite qu’au niveau national. Cette progression sur les 60 dernières années s’est réalisée à des rythmes différents : la croissance ralentit entre 1954 et 1982, puis se stabilise entre 1982 et 2014.

L’Oise se distingue des quatre autres départements régionaux. Du fait de l’extension progressive du pôle urbain parisien et de sa couronne, ce département connaît un essor démographique très favorable et supérieur au niveau métropolitain depuis 60 ans. Il gagne 383 375 habitants sur la période. En 1954, il était le département le moins peuplé des Hauts-de-France, il est aujourd’hui le troisième le plus peuplé. Cette croissance reste importante même si elle a tendance à s’essouffler depuis 1990. Dans les quatre autres départements, la progression est plus modérée et inférieure au niveau national.

Définitions

Depuis 2004, le recensement de la population s’effectue par enquête annuelle et pour l’ensemble de la population résidant en France. En agrégeant l’information fournie par cinq enquêtes annuelles de recensement successives, il permet de connaître les populations au 1er janvier de chaque année. Le millésime 2014 est obtenu à partir des enquêtes annuelles de 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016. De la même manière, le millésime 2009 est obtenu à partir des enquêtes des années 2007 à 2011. La comparaison entre les recensements 2009 et 2014 est pertinente dans la mesure où les deux cycles (2007-2011 et 2012-1016) sont strictement distincts.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès domiciliés sur un territoire au cours d’une période donnée.

Le solde apparent des entrées et des sorties est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est estimé indirectement par la différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

L'analyse sur les arrondissements porte sur leur périmètre géographique 2016, Une redéfinition est en cours au niveau national pour tenir compte des nouveaux contours des EPCI.

Pour en savoir plus

« - 539 783 habitants dans l'Aisne au 1er janvier 2014», Insee Flash n°13, Insee Hauts-de-France, janvier 2017.

« - 818 680 habitants dans l'Oise au 1er janvier 2014», Insee Flash n°14, Insee Hauts-de-France, janvier 2017.

« - 571 632 habitants dans la Somme au 1er janvier 2014», Insee Flash n°15, Insee Hauts-de-France, janvier 2017.

« - 2 603 472 habitants dans le Nord au 1er janvier 2014», Insee Flash n°16, Insee Hauts-de-France, janvier 2017.

« - 1 472 589 habitants dans le Pas-de-Calais au 1er janvier 2014», Insee Flash n°17, Insee Hauts-de-France, janvier 2017.