Le coût de la main-d'œuvre en 2012 Enquête annuelle sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats– No 174
Paru le :Paru le18/11/2015
Antoine Luciani, Division salaires et revenus d'activité, Antonio Sedeno, Groupe Ecmoss pilotage, Insee
Insee Résultats No 174- Novembre 2015

Le coût de la main-d'œuvre en 2012

Antoine Luciani, Division salaires et revenus d'activité, Antonio Sedeno, Groupe Ecmoss pilotage, Insee

En 2012, le (EQTP) d'un salarié s'élève en moyenne à 51 839 euros, et le coût horaire moyen de la main-d'œuvre est de 33,73 euros. Le coût de la main-d'œuvre représente l'ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l'emploi des salariés. Les rémunérations assimilables à du salaire, à savoir les salaires et traitements bruts (salaire brut, primes, avantages en nature) et l'épargne salariale (participation, intéressement, abondement de l'employeur) représentent près de deux tiers du coût. Le tiers restant couvre les cotisations sociales à la charge des employeurs ainsi que les autres charges assises sur les salaires et l'emploi (frais de formation professionnelle, autres dépenses, taxes sur les salaires déduction faite des subventions). Le coût horaire de la main-d'œuvre varie sensiblement selon le secteur d'activité (55,29 euros dans la production d'énergie contre 22,52 euros dans l'hébergement et la restauration), l'implantation géographique (41,72 euros en Île-de-France contre 30,08 euros dans l'Ouest de la France) ou encore la taille de l'entreprise (37,52 euros dans les grandes entreprises d'au moins 1 000 salariés, contre 27,58 euros dans celles employant entre 10 à 49 salariés).

Insee Résultats

No 174

Paru le :18/11/2015

Le coût de la main-d'œuvre inclut diverses composantes

En 2012, le coût annuel en EQTP de la main-d'œuvre s'élève en moyenne à 51 839 euros. Le coût horaire rapporte ce montant au nombre d'heures effectivement travaillées dans l'année (c'est-à-dire hors congés, RTT, absences quelle qu'en soit la raison, etc.), il s'élève en 2012 à 33,73 euros de l'heure.

Sur ces 33,73 euros, 65,3 % (soit 22,06 euros) correspondent à des rémunérations assimilables à du salaire (salaires et traitements bruts, primes, épargne salariale, avantages en nature). Les cotisations de protection sociale à la charge des employeurs, qu'elles soient légales, conventionnelles ou facultatives représentent 31,1 % du coût (10,48 euros). Le taux de charge qui rapporte les cotisations sociales patronales aux salaires et traitements est de 47,5 %. Le reste, 1,19 euro soit 3,6 % du total, concerne les frais de formation professionnelle, les autres dépenses et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions.

Des écarts de coût importants selon le secteur d'activité

Le secteur de l'hébergement et de la restauration (22,52 euros) et celui des activités de services administratifs et de soutien (26,02 euros) présentent des coûts horaires de la main-d'œuvre très inférieurs à la moyenne. À l'inverse, le coût horaire est le plus élevé dans la production d'énergie (55,29 euros), les activités financières et d'assurance (52,72 euros) et, dans une moindre mesure, dans l'information et la communication (45,63 euros). Il est proche de la moyenne dans les activités immobilières (35,04 euros), les industries extractives (33,16 euros) ou encore le secteur de la production et distribution d'eau et la gestion des déchets (32,59 euros).

Ces écarts reflètent notamment des différences de qualification de la main-d'œuvre entre secteurs d'activité qui se retrouvent aussi sur les niveaux de salaire horaire. Le salaire horaire moyen est ainsi le moins élevé dans l'hébergement et la restauration avec 15,68 euros, tandis qu'il atteint 35,90 euros dans la production d'énergie.

Cependant, les écarts de coût total sont plus importants que les écarts de salaire du fait notamment de la progressivité des cotisations sociales patronales (allègements sur les bas salaires, taux différenciés selon la catégorie du salarié, etc.). Ainsi, ces cotisations s'échelonnent de 6,27 euros par heure travaillée dans le secteur de l'hébergement et la restauration à 17,73 euros dans celui de la production d'énergie ce qui correspond à un taux de charge de 40 % dans l'hébergement et la restauration et de 49,4 % dans la production d'énergie.

Le coût horaire de la main-d'œuvre selon le secteur d'activité en 2012 (en euros)

Le coût horaire de la main-d'œuvre selon le secteur d'activité en 2012 (en euros)
Salaires et traitements Cotisations employeurs Autres charges *
Production et distribution d'énergie 35,90 17,73 1,64
Activités financières et d'assurance 33,05 15,39 4,29
Information et communication 29,76 14,22 1,65
Activités scientifiques et techniques 29,03 13,60 1,67
Enseignement 22,35 17,12 0,49
Industrie manufacturière 23,55 11,05 1,05
Arts, spectacles et activités récréatives 24,00 10,15 1,38
Activités immobilières 22,66 10,20 2,17
ENSEMBLE DES SECTEURS D'ACTIVITÉ 22,06 10,48 1,20
Industries extractives 21,87 10,41 0,89
Eau ; assainissement, déchets et dépollution 21,33 10,37 0,89
Autres activités de services 20,88 9,52 1,80
Transports et entreposage 21,60 9,41 1,15
Administration publique 19,76 9,76 0,98
Construction 20,91 8,68 0,68
Santé humaine et action sociale 19,03 8,08 2,21
Commerce ; réparation auto/moto 19,78 8,73 0,81
Activités de services administratifs et de soutien 17,74 7,45 0,83
Hébergement et restauration 15,68 6,27 0,57

Le coût horaire de la main-d'œuvre selon le secteur d'activité en 2012 (en euros)

  • Note de lecture : dans le secteur de la production et la distribution d'énergie, le coût horaire de la main-d'œuvre en 2012 atteint 55,27 euros , dont près de 36 euros de salaires et traitements .
  • * N.B. : les autres charges se composent essentiellement de frais de formation et de taxes déduction faite des subventions.
  • Pour la fonction publique de l'État, et donc dans les sections O et P, les cotisations sociales à la charge de l'employeur couvrent notamment les contributions patronales imputées au titre de la retraite.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus en France métropolitaine, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense.
  • Insee, enquête sur le coût de la main-d'œuvre / Ecmo 2012, enquête auprès des salariés de l'Etat.

Le coût de la main-d'œuvre est plus élevé dans les grandes entreprises

Les entreprises de 10 à 49 salariés présentent un coût horaire moyen de 27,58 euros contre 37,52 euros pour celles employant plus de 1 000 salariés. Les écarts de coût horaire moyen selon la taille d'entreprise sont très marqués dans l'industrie manufacturière (17,99 euros) et le transport et entreposage (15,22 euros). Ils sont plus faibles dans les services, notamment dans les activités financières et d'assurance, les activités immobilières ou encore les services administratifs et de soutien (moins de 1 euro). Ces écarts sont aussi liés aux différences de composition de la main-d'œuvre employée dans les grandes et les plus petites entreprises.

Le coût horaire de la main-d'œuvre selon la taille de l'entreprise et les principaux secteurs d'activité en 2012 (en euros)

Le coût horaire de la main-d'œuvre selon la taille de l'entreprise et les principaux secteurs d'activité en 2012 (en euros)
Salaires et traitements Cotisations employeurs Autres charges
10 à 49 salariés
Industrie 18,62 8,22 0,54
Construction 18,56 7,39 0,42
Services 18,96 8,17 0,73
Ensemble 18,85 8,07 0,65
50 à 249 salariés
Industrie 20,9 9,83 0,86
Construction 21,59 8,84 0,77
Services 20,36 9,16 1,27
Ensemble 20,55 9,29 1,15
250 à 499 salariés
Industrie 23,29 11,23 1,13
Construction 23,95 10,81 1,01
Services 22,34 10,23 1,58
Ensemble 22,65 10,49 1,44
500 à 999 salariés
Industrie 25,08 11,87 1,23
Construction 25,18 10,58 0,99
Services 22,06 10,19 1,85
Ensemble 22,84 10,57 1,68
1 000 salariés ou plus
Industrie 29,8 14,36 1,49
Construction 24,96 11,12 1,17
Services 23,14 11,86 1,32
Ensemble 24,02 12,16 1,34

Le coût horaire de la main-d'œuvre selon la taille de l'entreprise et les principaux secteurs d'activité en 2012 (en euros)

  • Note de lecture : dans le secteur de l'industrie, le coût salarial horaire moyen s'élève à 27,38 euros dans les entreprises de moins de 50 salariés contre 45,65 euros dans les entreprises de 1 000 salariés ou plus.
  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus en France métropolitaine, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense.
  • Pour la fonction publique de l'État, et donc dans les sections O et P, les cotisations sociales à la charge de l'employeur couvrent notamment les contributions patronales imputées au titre de la retraite.
  • Source : Insee, enquête sur le coût de la main-d'œuvre / Ecmo 2012, enquête auprès des salariés de l'Etat.

Un coût de la main-d'œuvre supérieur en Île-de-France

En Île-de-France, le coût de la main-d'œuvre est bien supérieur à celui des autres régions de métropole. L'heure de travail coûte ainsi en moyenne 41,72 euros en Île-de-France contre environ 31,12 euros sur le reste du territoire métropolitain. Les salaires y sont en effet plus élevés, avec notamment une surreprésentation de postes très qualifiés (implantation des sièges sociaux, où travaillent cadres et dirigeants) et la présence de secteurs d'activité où le coût de la main-d'œuvre est généralement élevé.

Cette structure particulière de l'emploi francilien se traduit par un taux de charges plus élevé que dans les autres régions de France métropolitaine.

Les composantes du coût horaire de la main-d'œuvre (en %)

Le coût de la main-d'œuvre comprend l'ensemble des dépenses directement liées à l'emploi de salariés.

Il comprend tout d'abord les salaires et traitements bruts, c'est à dire l'ensemble de la rémunération assimilable à du : la rémunération directe, les primes, les avantages en nature et l'épargne salariale, soit en moyenne 65,3 % du total. La rémunération directe des salariés (hors apprentis) représente 91,0 % des salaires et traitements. Les primes représentent 4,7 % des salaires et traitements et l'épargne salariale (participation, intéressement, abondement de l'employeur aux plans d'épargne entreprise ou au Perco) 2,8 %. La deuxième composante du coût du travail est constituée des - obligatoires, conventionnelles ou facultatives - de protection sociale à la charge de l'employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, mais aussi indemnités de départ). Ces cotisations représentent en moyenne 31,1 % du coût. Pour la fonction publique de l'État, et donc dans l'enseignement et l'administration publique, les cotisations sociales à la charge de l'employeur couvrent aussi les contributions patronales « imputées » au titre de la retraite, qui équilibre les versements des pensions versées aux agents à la retraite, alors que dans le privé et les autres versants de la fonction publique, seules les cotisations sociales retraites effectives sont prises en compte.

Les autres composantes du coût couvrent les dépenses en faveur de la formation professionnelle (1,6 %). Enfin, les autres charges assises sur les salaires et l'emploi salarié (autres dépenses, participation à l'effort de construction, taxe sur les salaires, etc.) représentent, nettes des subventions, en moyenne 2,0 % du coût total.

Le coût horaire moyen de la main-d'œuvre dans un établissement rapporte l'ensemble des dépenses liées à l'emploi des salariés au total des heures effectivement travaillées par les salariés de cet établissement, c'est-à-dire hors congés et absences quelle qu'en soit la raison.

Les effectifs retenus sont constitués des salariés ayant eu un contrat de travail durant l'année, permanent, occasionnel ou saisonnier, à temps partiel ou à temps complet, y compris les apprentis. Les effectifs salariés sont comptés en (EQTP) sur l'année, c'est-à-dire au prorata de leur durée d'emploi dans l'année et de leur quotité d'emploi lorsqu'ils sont à temps partiel : un salarié ayant travaillé six mois à mi-temps compte ainsi pour un quart dans les effectifs.

Les principales composantes du coût horaire de la main-d'œuvre en 2012 (en %)

Les principales composantes du coût horaire de la main-d'œuvre en 2012 (en %)
Composantes du coût horaire
Salaires et traitements 65,3
Formation professionnelle et autres dépenses 1,7
Cotisations sociales employeurs 31,1
Taxes nettes de subventions 1,9

Les principales composantes du coût horaire de la main-d'œuvre en 2012 (en %)

  • Champ : entreprises de 10 salariés ou plus en France métropolitaine, hors agriculture, activités des ménages en tant qu’employeurs, activités extraterritoriales et défense.
  • Insee, enquête sur le coût de la main-d'œuvre / Ecmo 2012, enquête auprès des salariés de l'Etat.

Définitions

Coût annuel par salarié en EQTP (D/(A11+A121+A131)) :

Coût de la main-d'œuvre sur l'année par salarié en EQTP. Le coût mensuel (moyen) est égal au coût annuel divisé par 12.

Effectif salarié à temps complet (A11) :

Sont considérés comme salariés à temps complet les travailleurs (à l'exclusion des apprentis) dont la durée du travail régulière est la durée conventionnelle ou usuelle de l'entreprise, même si leur contrat est d'une durée inférieure à l'année.

Effectif salarié à temps partiel (A12) :

Sont considérés comme tels les travailleurs (à l'exclusion des apprentis) dont la durée de travail régulière est inférieure à la durée conventionnelle ou usuelle de l'entreprise, que ce soit par jour, par semaine ou par mois (demi-journée, horaire à trois quarts de temps, à quatre cinquièmes de temps, etc.).

Effectif d'apprentis (A13) :

Sont considérés comme apprentis tous les salariés qui ne participent pas encore pleinement à la production du fait qu'ils travaillent sous contrat d'apprentissage ou dans des conditions où le souci de la formation professionnelle l'emporte sur celui de la productivité.

Effectif salarié en EQTP (A11+A121+A131) :

À l'effectif salarié à temps complet, est ajouté l'effectif des salariés à temps partiel et apprentis convertis en équivalent temps plein (EQTP).

Heures travaillées (B1) :

Elles incluent toutes les heures de travail effectuées dans l'établissement, y compris les heures supplémentaires, auxquelles sont soustraits les jours de congés payés, de réduction du temps de travail (RTT), les jours fériés et chômés payés ainsi que les absences pour maladie et autres raisons (grèves, familiales...).

Heures travaillées par salarié en EQTP hors apprentis ((B11+B12)/(A11+A121)) :

Correspond au nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par l'effectif salarié en EQTP hors apprentis.

Heures travaillées par salarié en EQTP (B1/(A11+A121+A131)) :

Correspond au nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par l'effectif salarié en EQTP.

Coût annuel (D = D11+D12+D2+D3+D4-D5) :

Il représente l'ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l'emploi de leur main-d'œuvre. Ce coût de la main-d'œuvre comprend la rémunération des salariés, notamment les salaires et traitements en espèces et en nature (D11), les cotisations sociales à la charge de l'employeur (D12), les frais de formation professionnelle (D2), les autres dépenses (D3), les taxes assises sur les salaires ou l'emploi salarié (D4), déduction faite des subventions obtenues (D5).

Coût horaire (D/B1) :

Coût de la main-d'œuvre par heure effectivement travaillée.

Rémunération des salariés (D1=D11 + D12) :

C'est la somme des salaires et traitements et des cotisations sociales à la charge des employeurs.

Salaires et traitements (D11) :

Tout ce que l'employeur verse directement ou indirectement à l'employé, sous forme monétaire ou en nature (y compris primes, voitures de société...). Le salarié le reçoit déduction faite de ses cotisations.

Rémunérations directes (D11111) :

Ce sont les rémunérations en espèces payées régulièrement, lors de chaque paie, au cours de l'année. Il s'agit de montants bruts, avant déduction des impôts et des cotisations de Sécurité sociale à la charge des salariés.

Primes, déduction faite des versements au titre de la formation d'un patrimoine au profit des salariés (D11112) :

Ce sont tous les paiements dont les salariés ne bénéficient pas régulièrement lors de chaque paie, dont les primes à périodicité fixe non versées lors de chaque paie et les primes liées aux performances individuelles ou collectives.

Intéressement, participation, et abondement de l'employeur à un plan d'épargne salariale (D1112) :

Trois dispositifs permettent aux salariés d'être associés financièrement au développement de leur entreprise et de se constituer une épargne dans un cadre collectif : l'intéressement, la participation aux résultats de l'entreprise et les plans d'épargne salariale (PEE, Perco, PEI, PEG). L'employeur peut abonder les sommes versées par le salarié sur un plan d'épargne salariale.

Rémunérations pour journées non ouvrées (D1113) :

Ce sont les rémunérations versées qui correspondent aux congés payés et jours fériés légaux, contractuels ou volontaires et aux autres jours chômés payés.

Cotisations sociales à la charge des employeurs (D12) :

La valeur des cotisations sociales payées par les employeurs pour garantir le bénéfice de prestations sociales à leurs salariés. Les cotisations sociales à la charge des employeurs peuvent être effectives ou imputées.

Cotisations sociales effectives à la charge des employeurs (hors apprentis) (D121) :

Elles comprennent les versements effectués par les employeurs, au profit de leurs salariés, aux organismes assureurs (administrations de Sécurité sociale et régimes privés). Ces versements couvrent à la fois les contributions légales, conventionnelles, contractuelles et volontaires au titre des assurances contre les risques sociaux.

Cotisations légales de sécurité sociale à la charge des employeurs (D1211) :

Ce sont toutes les cotisations à la charge de l'employeur versées à des organismes de sécurité sociale et rendues obligatoires par les pouvoirs publics. Les montants des cotisations sont nets de toute subvention éventuelle.

Cotisations conventionnelles, contractuelles et volontaires de sécurité sociale à la charge de l'employeur (D1212) :

Ce sont toutes les contributions de l'employeur au titre de régimes complémentaires de sécurité sociale, allant au-delà de ce qui est rendu obligatoire par les pouvoirs publics.

Cotisations sociales imputées à la charge des employeurs hors apprentis (D122) :

Les cotisations sociales imputées à la charge des employeurs représentent la contrepartie des prestations sociales fournies directement par les employeurs à leurs salariés, ex-salariés et autres ayants droit (diminuée, le cas échéant, des cotisations sociales à la charge des salariés), sans qu'il y ait, à cet effet, recours à une société d'assurance ou à un fonds de pension autonome ou constitution d'un fonds spécifique ou d'une réserve distincte. Le fait que certaines prestations sociales soient octroyées directement par les employeurs et non par l'intermédiaire des administrations de Sécurité sociale ou d'autres organismes assureurs n'enlève rien à leur caractère de prestations sociales.

Taux de charges (D12/D11) :

Cotisations sociales employeurs rapportées au total des salaires et traitements bruts.

Frais de formation professionnelle à la charge de l'employeur (D2) :

Ils comprennent : les dépenses des services et installations de formation professionnelle, les amortissements, les petites réparations et les frais d'entretien des bâtiments et équipements, à l'exclusion des frais de personnel ; les dépenses de participation aux cours ; les honoraires des formateurs extérieurs à l'entreprise ; les dépenses pour matériel didactique et outillage utilisés pour la formation ; les sommes versées par l'entreprise à des organismes de formation, etc. Les subventions liées à la formation professionnelle sont déduites.

Autres dépenses à la charge de l'employeur (D3) :

En particulier :

a) les frais de recrutement (ce sont les sommes payées à des entreprises de recrutement de personnel, les annonces d'emplois dans la presse, les frais de voyages payés pour interviewer les candidats, les indemnités d'installation payées aux travailleurs nouvellement embauchés, etc. Les dépenses courantes de gestion administrative (frais de bureau, salaires, etc.) sont exclues ;

b) les vêtements de travail fournis par l'employeur.

Taxes à la charge de l'employeur (D4) :

Il s'agit de taxes basées sur la masse salariale ou sur l'emploi salarié (taxe sur les salaires, versement transport, participation des employeurs à l'effort de construction).

Subventions au bénéfice de l'employeur (D5) :

Ce sont toutes les rentrées de fonds qui ont le caractère de subventions à l'emploi de nature générale et sont destinées à compenser partiellement ou totalement des rémunérations directes et non à couvrir des coûts de sécurité sociale ou de formation professionnelle. Ne sont pas inscrits sous ce poste les remboursements effectués à l'employeur par les organismes de sécurité sociale ou les fonds d'assurances complémentaires.

Avertissement

Issus d’une enquête, les chiffres publiés ici sont à ce titre soumis à un aléa d'échantillonnage en particulier aux niveaux de croisement les plus fins. En outre, les données présentées ne sont pas toujours comparables à celles de l’enquête de 2008 suite à des changements de méthodologie intervenus entre les deux enquêtes (voir documentation méthodologique). C’est en particulier le cas de l’analyse du coût du travail selon la région d’implantation des établissements, des heures travaillées déclinées à un niveau sectoriel fin, et des données présentées au niveau des sections Administration publique et Enseignement qui, contrairement à l’année 2008, couvrent en 2012 la fonction publique d'État.

Les données pour l'enquête européenne sur le Coût de la main-d'œuvre en 2012

Cette publication a été réalisée à partir des données « Labour Cost Survey (LCS) 2012 » transmises par la France à Eurostat dans le cadre du règlement de la Commission n°973/2007 du 20 août 2007 sur le coût de la main d'œuvre en 2012. Ces données reposent sur la . Par ailleurs, les données sur les effectifs et les masses salariales de la fonction publique d'État (principalement l'enseignement - division 85 - section P), sont issues d'une enquête complémentaire auprès des salariés de l'État effectuée en 2011. Cette enquête porte sur 30 000 salariés de la fonction publique rémunérés par l'État.

Comparaison avec les précédentes enquêtes quadriennales sur le Coût de la main-d'œuvre

Il faut souligner que les résultats pour la France ne sont pas exactement comparables entre les différentes années d'enquête.

  • En 2000, le coût horaire de la main-d'œuvre dans l'industrie manufacturière est sous-évalué. Il est donc préférable de ne pas utiliser l'année 2000 pour des évolutions de coût horaire dans ce secteur d'activité. En revanche, les coûts horaires en 1996, 2004 et 2008 sont comparables et peuvent être utilisés pour calculer des évolutions.
  • En 1996, 2000 et 2008, l'effectif pris en compte est l'effectif moyen sur l'année. En 2004, les effectifs pris en compte sont ceux du 31 décembre, qui sont supérieurs à l'effectif moyen sur l'année. Par contre, le nombre d'heures (rémunérées et travaillées) est renseigné sur l'année 2004 entière. Cette absence d'homogénéité fait que le nombre d'heures moyen par salarié est sous-estimé. Il est donc préférable de ne pas utiliser les heures annuelles par salarié tirées de l'enquête 2004. En revanche, le nombre d'heures (rémunérées et travaillées) et la masse salariale étant renseignées sur l'année entière de façon homogène, le défaut d'homogénéité sur les seuls effectifs n'a aucune conséquence sur l'évaluation du coût salarial horaire de 2004.
  • En 2004, la masse salariale (salaire de base + primes + indemnités + épargne salariale) a été calée sur le salaire brut base CSG des DADS, en faisant abstraction des différences de concepts entre les DADS et l'enquête européenne. En conséquence, la masse salariale après calage est inférieure en niveau à ce qu'elle aurait été si l'on avait procédé comme à l'habitude, c'est-à-dire choisi une variable de calage dont la valeur agrégée est connue par ailleurs. Néanmoins, les pondérations obtenues dans cette opération de calage s'appliquent aussi au nombre d'heures rémunérées. Ainsi, les ratios masse salariale sur heures et coût sur heures, restent cohérents dans l'enquête 2004. La qualité de l'estimation est donc satisfaisante.
  • En 2012, le champ du dispositif d'enquêtes sur le Coût de la main-d'œuvre est étendu à la Fonction publique d'état au moyen de l'enquête complémentaire auprès des salariés de l'État. Les données pour les secteurs de l'enseignement et de l'administration publique comprennent désormais la fonction publique d'État (hors défense).

Suite à des changements méthodologiques entre le traitement de l'enquête 2008 et l'enquête 2012, les informations sur les coûts du travail en 2008 et en 2012 ne sont pas comparables en évolution à des niveaux géographiques fins. Pour les évolutions entre 2008 et 2012, il vaut mieux s'appuyer sur les données nationales. En effet, il y a des modifications dans la façon de répartir au niveau des établissements certaines informations collectées uniquement au niveau de l'entreprise. Du fait de cette modification, en 2008, les taux de charges peuvent apparaître plus élevés dans les régions accueillant une forte proportion de sièges sociaux d'entreprises et moins élevés dans les autres qu'en 2012.

En 2012, et suite à l'implémentation de la Réduction du Temps de Travail (RTT) la méthode de calcul des heures travaillées a été modifiée : nouvelle méthode de calcul basée sur les heures plutôt que les jours, multiplication des tests de cohérence interne et externe des données (avec un recours aux données administratives), amélioration de la prise en compte du temps partiel, des cas particuliers des travailleurs au forfait et des Comptes épargne temps). Ces évolutions méthodologiques rendent notamment les résultats sur les heures travaillées de 2012 (et les variables qui en découlent) non comparables à ceux de 2008 pour les sections D et I de la Nace.

Évolution du coût salarial horaire dans la comptabilité nationale et dans l'Ecmo, 1996-2012

en %
Évolution du coût salarial horaire dans la comptabilité nationale et dans l'Ecmo, 1996-2012 (en %)
Industrie manufacturière Services marchands Ensemble marchand
Comptabilité nationale Ecmo Comptabilité nationale Ecmo Comptabilité nationale Ecmo
1996-2000 12,8 7,0 12,7 15,0 12,5 9,2
2000-2004 14,8 20,9 12,5 11,4 13,4 16,6
2004-2008 13,1 13,5 12,7 11,1 12,2 11,7
2008-2012 14,2 8,9 9,2 9,3 11,4 9,3

Sources

Cette enquête porte sur les établissements dépendant d'entreprises de 10 salariés ou plus en France métropolitaine, hors agriculture, activités des ménages en tant qu'employeurs, activités extraterritoriales et défense. Les données sur la fonction publique d'État proviennent de l'enquête auprès des salariés de l'État complémentaire à l'enquête sur le Coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires. Ces enquêtes sont complétées par de l'information issue de sources administratives.

Une présentation générale de l'enquête annuelle sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires / Ecmoss est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.

Les questionnaires de l'enquête ECMOSS 2012

Les questionnaires Établissement (public et privé)
(pdf, 347 Ko)
(pdf, 374 Ko)

Ils se composent de deux parties :

  • La partie A concerne les salaires et les charges sociales versés durant l'année (ici 2012), soit par l'établissement enquêté, soit par l'entreprise dont il fait partie (ce que les répondants doivent préciser). Elle porte notamment sur la masse salariale brute, les cotisations patronales (nettes d'exonérations et d'allègements), les éventuelles cotisations à des caisses de congés payés, les aides et subventions et les montants bruts de la taxe d'apprentissage;
  • La partie B concerne les compléments sociaux et indemnités : compléments directement versés aux salariés, frais professionnels et indemnités.

Le questionnaire « Salarié » porte sur les rémunérations, les charges et le temps de travail.

  • Rémunérations et charges : les éléments composant le revenu du salarié sont détaillés dans cette partie (y compris les heures supplémentaires, les différentes primes, l'épargne salariale, etc.). On s'intéresse notamment aux primes accordées pour les performances individuelles ou collectives ainsi que pour la pénibilité du travail.
  • Temps travaillé : il s'agit ici du temps total effectif de travail au sein de l'établissement, en détaillant les heures supplémentaires, les différents congés pris et absences (quelle qu'en soit la raison) et le temps indiqué dans le contrat de travail. On mesure ainsi le temps « théorique » au travail et le temps effectivement travaillé.

Définitions

Consolidation des enquêtes ECMOSS 2011 et 2012 :

Les données recueillies en 2011 sont « actualisées » à 2012 : on raisonne en se demandant quels seraient les montants si on avait enquêté un salarié dont les caractéristiques sont identiques en 2012.

Nomenclatures

NAF21

NAF88

Région

Cette séparation du territoire (hors DOM et COM) en 8 grandes zones est issue de la Ouvrir dans un nouvel ongletNUTSniveau 1.

Taille

Pour en savoir plus

« Le coût horaire de la main-d’œuvre en France », Insee Première, n° 1567 - septembre 2015.

« Le coût de la main-d’œuvre depuis la crise : des évolutions contrastées en Europe », Insee Focus, n° 17 - février 2015.