Économie et Statistique n° 431-432 - 2010 Emploi, formation et qualification professionnelle

Economie et Statistique
Paru le :Paru le21/10/2010
Jérôme Deauvieau et Céline Dumoulin
Economie et Statistique- Octobre 2010
Consulter

La mobilité socioprofessionnelle des professions intermédiaires : fluidité, promotion et déclassement

Jérôme Deauvieau et Céline Dumoulin

En 2003, 19 % de ceux qui étaient professions intermédiaires cinq ans auparavant n’appartiennent plus à ce groupe socioprofessionnel, en 1985 cette proportion s’élevait à 12 %. Parmi l’ensemble des groupes socioprofessionnels, c’est celui des professions intermédiaires qui connait la plus forte fluidité socioprofessionnelle, autrement dit pour qui le changement de groupe est le plus fréquent. Deux types de trajets au départ des professions intermédiaires sont les plus courants : d’une part une entrée dans la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures, qui correspond à une mobilité socioprofessionnelle ascendante, d’autre part une arrivée dans le groupe des ouvriers et surtout celui des employés, qui correspond à une mobilité socioprofessionnelle descendante. Entre 1985 et 2003, les chances de connaître une mobilité ascendante se sont amplifiées. Mais ce phénomène a été accompagné d’une nette progression de la mobilité descendante. Les probabilités de connaître une mobilité sont très variables selon la catégorie des professions intermédiaires, bornées d’un côté par une forte immobilité pour les professions de la santé et du social, et de l’autre côté par une mobilité importante pour les professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises. Le niveau de diplôme a un très fort effet sur la destinée des professions intermédiaires : ainsi, en 2003, 12 % des professions intermédiaires diplômés de l’enseignement supérieur en 1998 ont connu une mobilité ascendante et 5 % une mobilité descendante, ces proportions sont respectivement de 6 % et 13 % pour les individus qui ne possèdent pas de diplôme de l’enseignement supérieur. Enfin, les hommes connaissent toutes choses égales par ailleurs beaucoup plus souvent que les femmes une mobilité ascendante, et moins souvent une mobilité descendante.

Economie et Statistique

No 431-432

Paru le :21/10/2010