Économie et Statistique n° 387 - 2005 La région parisienne entre 1975 et 1999 : une mutation géographique et économique - Informatique, organisation du travail et interactions sociales - L'État et la cellule familiale sont-ils substituables dans la prise en charge des chômeurs en Europe ?

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/05/2006
Frédéric Gilli (Université de Columbia)
Economie et Statistique- Mai 2006
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La région parisienne entre 1975 et 1999 : une mutation géographique et économique

Frédéric Gilli (Université de Columbia)

Entre 1975 et 1999, la région urbaine de Paris a gagné plus de 500 000 emplois, mais sa géographie économique s'est recomposée à la faveur d'une transformation des lieux et secteurs les plus dynamiques. Si l'emploi a crû en proche couronne, la zone dense (cœur et couronne), perd des emplois du fait de la forte baisse de l'emploi parisien. Le desserrement plus lointain des emplois est le phénomène majeur de la période. Il a, pour moitié, contribué à l'apparition ou au renforcement de pôles périphériques et a pour moitié pris la forme d'un étalement dans la zone périurbaine, entre et autour des pôles. Au total, l'emploi est moins concentré en 1999 qu'en 1975. Dans le même temps, la concentration spatiale de chaque secteur d'activité a peu changé, voire a augmenté. Chaque secteur se concentrerait à un endroit différent de la région, ce qui expliquerait à la fois la concentration sectorielle et le desserrement d'ensemble. La déconcentration de l'emploi, ou désintégration spatiale, se ferait donc plutôt suivant une logique sectorielle, dite verticale. En toute logique, cette recomposition doit conduire à l'émergence de pôles spécialisés dans la région. Dans le même temps, la structure de l'emploi des pôles s'est pourtant diversifiée. La croissance de nouveaux secteurs explique seulement une partie de ce constat, le complément étant à chercher dans les dynamiques locales. Les transferts d'établissements participent ainsi à cette recomposition régionale. Émis par les pôles centraux, ils bénéficient essentiellement à la périphérie. Mais ces transferts alimentent les spécialisations locales et n'expliquent pas le début de diversification observé. Il y a bien un paradoxe entre une apparente diversification locale et une logique de désintégration spatiale verticale, qui induit plutôt une spécialisation des pôles d'emplois.

Economie et Statistique

No 387

Paru le :01/05/2006