L'industrie manufacturière : léger redressement de la production en 2014
En 2014, la production de l'industrie manufacturière se redresse légèrement en volume (+ 0,3 %), le déficit extérieur (- 13,4 milliards d'euros en valeur) se creuse un peu et les effectifs salariés continuent de diminuer. Depuis 2007, la production en volume a reculé de 10 % et les effectifs salariés ont baissé de 15 %. En 2013, l'industrie manufacturière réalise un chiffre d'affaires de 878 milliards d'euros et emploie 2,7 millions de salariés. Elle contribue pour 83 % à la valeur ajoutée de l'industrie.
Léger redressement de la production en 2014
En 2014, la production en volume de la branche de l'industrie manufacturière s'est légèrement redressée (+ 0,3 %, après - 0,5 % en 2013 et - 2,9 % en 2012). Fortement affectée par la crise de 2008-2009, elle avait progressé en 2010 et en 2011 mais sans retrouver son niveau d'avant la crise (figure 1). Au total, en 2014, elle a diminué de 10,2 % par rapport à 2007.
tableauFigure1 – Production par branche en volume
Année | Industrie | Industrie manufacturière |
---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 102,1 | 102,0 |
2002 | 100,9 | 100,2 |
2003 | 99,7 | 98,5 |
2004 | 101,6 | 100,4 |
2005 | 102,9 | 100,9 |
2006 | 105,2 | 103,1 |
2007 | 108,2 | 104,6 |
2008 | 106,0 | 102,4 |
2009 | 95,3 | 90,8 |
2010 | 99,1 | 94,1 |
2011 | 100,9 | 96,9 |
2012 | 98,6 | 94,1 |
2013 | 98,3 | 93,6 |
2014 | 98,0 | 93,9 |
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux.
graphiqueFigure1 – Production par branche en volume

- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux.
En 2014, la production de six branches manufacturières sur treize progresse plus rapidement que l'ensemble manufacturier : la chimie, les matériels de transport, la pharmacie, les autres machines et équipements, le textile-habillement-cuir-chaussure ainsi que les autres industries manufacturières-réparation et installation de machines et d'équipements. Leur évolution sur un an varie de + 2,8 % pour la chimie à + 0,7 % pour les autres industries et réparation-installation. Mais la production de toutes les grandes branches manufacturières reste en deçà de leur niveau d'avant la crise, à l'exception de celle de l'industrie informatique, électronique et optique. À un niveau plus fin, la production des autres matériels de transport (i.e. hors automobile) dépasse aussi son niveau de 2007.
En 2014, les échanges extérieurs des produits manufacturés accélèrent. En volume, les importations progressent de 3,5 %, après + 0,1 % en 2013. Les exportations augmentent moins vite : + 1,8 %, après + 1,3 %. En valeur, la hausse des importations et celle des exportations sont plus contenues (respectivement + 1,4 % et + 1,0 % ; figure 2).
tableauFigure 2 – Échanges extérieurs de produits manufacturés
Année | Exportations | Importations |
---|---|---|
2000 | 309,6 | 297,6 |
2001 | 317,4 | 297,7 |
2002 | 314,3 | 293,1 |
2003 | 305,3 | 287,3 |
2004 | 324,2 | 311,3 |
2005 | 340,4 | 338,0 |
2006 | 370,2 | 366,7 |
2007 | 382,9 | 392,5 |
2008 | 392,2 | 401,1 |
2009 | 328,1 | 340,7 |
2010 | 367,7 | 387,8 |
2011 | 398,8 | 430,3 |
2012 | 412,7 | 434,5 |
2013 | 415,6 | 427,3 |
2014 | 419,6 | 433,1 |
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux.
graphiqueFigure 2 – Échanges extérieurs de produits manufacturés

- Champ : France.
- Source : Insee, comptes nationaux.
Au total, le solde des échanges extérieurs reste déficitaire en 2014 ; il se dégrade légèrement : - 13,4 milliards d'euros, après - 11,6 milliards en 2013. Sa détérioration résulte notamment de la baisse de l'excédent commercial des produits pharmaceutiques. Déficitaire depuis 2007, le solde extérieur s'est creusé chaque année jusqu'en 2011, où il a atteint - 31,6 milliards d'euros, puis s'est réduit ensuite.
Baisse continue de l'emploi salarié manufacturier
En 2014, les effectifs salariés hors intérim de l'industrie manufacturière continuent de diminuer (figure 3). Le recul en fin d'année atteint 26 % depuis fin 2000 et 15 % depuis fin 2007. La prise en compte de l'intérim, qui s'ajuste plus rapidement que l'emploi direct aux variations de l'activité, joue sur les évolutions annuelles de l'emploi. Mais sur l'ensemble de la période, l'emploi manufacturier y compris intérim recule aussi de 26 % et depuis fin 2007 de 15 %.
tableauFigure 3 – Évolution de l'emploi salarié (hors intérim)
Anéée | Industrie | Industrie manufacturière |
---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 99,8 | 99,6 |
2002 | 97,8 | 97,4 |
2003 | 95,3 | 94,8 |
2004 | 93,1 | 92,3 |
2005 | 90,9 | 90,0 |
2006 | 89,5 | 88,3 |
2007 | 88,4 | 87,1 |
2008 | 86,5 | 85,0 |
2009 | 82,4 | 80,5 |
2010 | 80,3 | 78,2 |
2011 | 79,9 | 77,8 |
2012 | 79,4 | 77,1 |
2013 | 78,0 | 75,6 |
2014 | 77,1 | 74,5 |
- Note : les titulaires de contrats d'intérim ne sont pas classés dans les secteurs d'activité qui les emploient effectivement, mais systématiquement dans l'activité de travail temporaire.
- Champ : France.
- Source : Insee, estimations d'emploi au 31/12, données corrigées des variations saisonnières.
graphiqueFigure 3 – Évolution de l'emploi salarié (hors intérim)

- Note : les titulaires de contrats d'intérim ne sont pas classés dans les secteurs d'activité qui les emploient effectivement, mais systématiquement dans l'activité de travail temporaire.
- Champ : France.
- Source : Insee, estimations d'emploi au 31/12, données corrigées des variations saisonnières.
2,7 millions de salariés et 878 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013
En 2013, le secteur de l'industrie manufacturière compte 226 000 entreprises et emploie 2,7 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP). Il génère un chiffre d'affaires total de 878 milliards d'euros et une valeur ajoutée de 213 milliards d'euros (figure 4). Le secteur agroalimentaire reste le premier contributeur de l'industrie manufacturière avec 21 % de son chiffre d'affaires. Le deuxième reste l'industrie automobile (12 %), puis vient la chimie (9 %). Le secteur manufacturier contribue pour 84 % au chiffre d'affaires de l'ensemble de l'industrie, pour 83 % à sa valeur ajoutée et pour 89 % à ses effectifs salariés en ETP.
tableauFigure 4 – Chiffres clés de l'industrie manufacturière en 2013
Entreprises (milliers) | Salariés ETP (milliers) | Chiffre d'affaires hors taxe (milliards d'euros) | Chiffre d'affaires à l'export (milliards d'euros) | Valeur ajoutée (milliards d'euros) | Investissements corporels bruts hors apports (milliards d'euros) | |
---|---|---|---|---|---|---|
De 0 à 9 salariés en ETP1 | 196,2 | 276,7 | 57,7 | 5,8 | 18,1 | 2,7 |
De 10 à 249 salariés en ETP | 28,4 | 1 101,1 | 268,6 | 66,7 | 72,4 | 8,3 |
250 salariés ou plus en ETP | 1,4 | 1 294,7 | 551,9 | 244,5 | 122,6 | 20,1 |
Ensemble des entreprises de l'industrie manufacturière | 226,0 | 2 672,5 | 878,2 | 316,9 | 213,1 | 31,0 |
Ensemble des entreprises de l'industrie | 262,3 | 2 996,6 | 1 040,4 | 341,7 | 256,9 | 53,2 |
Poids des entreprises de l'industrie manufacturière2 (en %) | 86,2 | 89,2 | 84,4 | 92,8 | 82,9 | 58,3 |
- 1. Équivalent temps plein. Effectifs hors intérim.
- 2. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur de l'industrie manufacturière par rapport à l'ensemble des entreprises de l'industrie.
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées (voir rubrique Sources).
- Lecture : 226 000 entreprises ont pour activité principale l'industrie manufacturière ; elles représentent 86,2 % des entreprises dont l'activité principale relève de l'industrie.
- Source : Insee, Ésane.
L'industrie manufacturière est surtout composée d'entreprises de moins de 10 salariés (87 %). Cependant, les entreprises de 250 salariés (ETP) ou plus réalisent la grande majorité du chiffre d'affaires (63 %), de la valeur ajoutée (58 %), des exportations (77 %) et des investissements (65 %) du secteur.
80 % du chiffre d'affaires des entreprises du secteur est généré par des activités de production manufacturière et 10 % par des activités de commerce de gros.
Le taux de marge baisse en 2013
En 2013, 36 % du chiffre d'affaires du secteur de l'industrie manufacturière provient des exportations (figure 5). Le taux d'exportation atteint 62 % pour l'industrie pharmaceutique et seulement 13 % pour l'industrie du meuble.
tableauFigure 5 – Ratios du secteur de l'industrie manufacturière en 2013
Industrie manufacturière | Industrie | |
---|---|---|
Organisation et débouchés de la production | ||
Taux d'exportation1 (en %) | 36,1 | 32,8 |
Intensité capitalistique2 (en milliers d'euros) | 162,9 | 261,6 |
Frais de personnel par salarié ETP (en milliers d'euros) | 58,2 | 59,3 |
Partage de la valeur ajoutée au coût des facteurs3 | ||
Part des frais de personnel (en %) | 78,7 | 73,7 |
Part de l'excédent brut d'exploitation : taux de marge (en %) | 21,3 | 26,3 |
Ratios d'investissement | ||
Taux d'investissement4 (en %) | 14,5 | 20,7 |
Taux d'autofinancement5 (en %) | 123,7 | 124,6 |
- 1. Part du chiffre d'affaires à l'export dans le chiffre d'affaires total.
- 2. Rapport entre les immobilisations corporelles brutes et l'effectif salarié en ETP.
- 3. Valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production et à laquelle on ajoute les subventions d'exploitation.
- 4. Rapport entre les investissements corporels bruts hors apport et la valeur ajoutée.
- 5. Rapport entre la capacité d'autofinancement et les investissements corporels bruts hors apport.
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées (voir Sources).
- Source : Insee, Ésane.
Dans le secteur manufacturier, les immobilisations corporelles par salarié s'élèvent, en 2013, à 163 000 euros. Elles varient de 39 000 euros dans la réparation et l'installation de machines et d'équipements à 464 000 euros dans la métallurgie. Les frais de personnel par salarié (ETP) sont de 58 000 euros dans l'industrie manufacturière. Ils sont nettement plus élevés dans la pharmacie (85 500 euros) que dans les industries alimentaires (44 500 euros).
En 2013, le taux de marge de l'industrie manufacturière est de 21 %. Il atteint 56 % dans le secteur des boissons, mais il est négatif dans celui de la cokéfaction et raffinage. Il baisse globalement d'un point par rapport à 2012. La valeur ajoutée, au coût des facteurs, s'est contractée légèrement. Les frais de personnel ont progressé malgré le recul des charges patronales dans le contexte de la mise en place du crédit d'impôt sur la compétitivité et l'emploi (CICE).
L'industrie manufacturière consacre 15 % de sa valeur ajoutée aux investissements corporels. Mais dans la métallurgie, secteur très capitalistique, le taux d'investissement (corporel) est de 43 %. Le taux d'autofinancement de l'industrie manufacturière est de 124 %.
Sources
Trois sources principales :
- les comptes nationaux annuels (base 2010) pour retracer l'évolution de la production des branches industrielles et des échanges extérieurs des produits manufacturiers de 2000 à 2014 à un niveau agrégé de la nomenclature NAF rév 2 (niveau A38) ;
- les estimations d'emploi salarié pour l'évolution des effectifs salariés des secteurs d'établissement depuis 2000 ;
- le dispositif statistique Ésane (Élaboration des Statistiques Annuelles d'Entreprises) pour les principales caractéristiques comptables des secteurs d'activité manufacturiers en 2013, au niveau A88 de la nomenclature NAF rév.2. En 2013, le champ de la source Ésane couvre à la fois des unités légales et des entreprises au sens de la loi de modernisation de l'économie issues du profilage des grands groupes. En effet, actuellement, tous les groupes n'ont pas encore été profilés. Les évolutions entre 2012 et 2013 sont également présentées ici sur la base du champ de 2013.
Définitions
Une branche (ou branche d'activité) regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou produisent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée.
Au contraire, un secteur regroupe des unités statistiques (entreprises, unités légales) classées selon leur activité principale.
L'Industrie manufacturière correspond à la section C de la nomenclature NAF rév 2.
Le solde des échanges extérieurs (CAF/FAB) retracé dans les comptes nationaux est la différence entre la valeur des exportations FAB et celle des importations CAF entre deux pays (ou deux zones).
Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d'activité économique considérée).
L'activité d'un secteur n'est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d'autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré.
Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.
L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.
L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.
On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.
Les immobilisations corporelles des entreprises sont des actifs physiques destinés à être utilisés durablement par l'entreprise comme moyens de production. Elles comprennent notamment les constructions, les installations techniques, le matériel et l'outillage industriels.
L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.
Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.
Les exportations de biens et de services sont des opérations (ventes, troc et dons) par lesquelles des résidents fournissent des biens et des services à des non-résidents.
Pour qu’il y ait exportations, il faut qu’il y ait changement de propriété entre résidents et non-résidents. Le déplacement physique de biens à travers les frontières nationales n’implique pas en soi l’importation ou l’exportation de ces biens.
Ainsi, par exemple les biens envoyés à l’étranger pour travail à façon ne sont plus comptés en exportations de biens, et la marchandise transformée n’est plus comptée comme une importation de biens. En revanche est comptabilisée une importation de service industriel par le pays du donneur d’ordre, d’un montant égal à la différence de valeur entre le produit fini et les intrants. Le solde total des échanges extérieurs n’est pas modifié.
Cette définition du Système Européen des Comptes nationaux et régionaux de 2010 (SEC 2010), basée sur le changement de propriété est cohérente avec la 6e édition du manuel de balance des paiements (BPM6).
Les importations de biens et de services (P7) sont des opérations (achats, troc et dons) par lesquelles des non-résidents fournissent des biens et des services à des résidents.
Pour qu’il y ait importations, il faut qu’il y ait changement de propriété entre résidents et non-résidents. Le déplacement physique de biens à travers les frontières nationales n’implique pas en soi l’importation ou l’exportation de ces biens.
Ainsi, par exemple les biens envoyés à l’étranger pour travail à façon ne sont plus comptés en exportations de biens, et la marchandise transformée n’est plus comptée comme une importation de biens. En revanche est comptabilisée une importation de service industriel par le pays du donneur d’ordre, d’un montant égal à la différence de valeur entre le produit fini et les intrants. Le solde total des échanges extérieurs n’est pas modifié.
Cette définition du Système Européen des Comptes nationaux et régionaux de 2010 (SEC 2010), basée sur le changement de propriété, est cohérente avec la 6e édition du manuel de balance des paiements (BPM6).
Pour en savoir plus
« Les entreprises en France », Insee Références, Édition 2015.