Services aux entreprises : une reprise en 2014
2014 marque une reprise de la production dans les services aux entreprises (+ 1,5 %), après une année 2013 plus atone (+ 0,6 %). Cette relance est tirée par les prestations intellectuelles (+ 1,8 %) et les autres activités spécialisées (+ 3,4 %), dont la publicité. L’emploi suit (+ 1,4 % après – 0,2 %).
En 2013, les services aux entreprises affichent des résultats économiques et financiers stables. Avec 344 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ils contribuent pour moitié à l’ensemble des services marchands non financiers.
La croissance redémarre en 2014
Après une année 2013 atone (+ 0,6 %), 2014 renoue avec une croissance modérée dans les services aux entreprises. La production de la branche augmente (+ 1,5 % en volume), au même rythme que dans les services marchands (+ 1,3 %), mais plus rapidement que dans l’ensemble de l’économie marchande (+ 0,4 %) (figure 1).
tableauFigure 1 – Évolution de la production par branche en volume
Services aux entreprises | Prestations intellectuelles (activités juridiques, comptables, etc.) | Recherche et développement scientifique | Autres activités spécialisées | Services administratifs et de soutien (services opérationnels) | Services marchands non financiers | |
---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 104,4 | 106,3 | 103,7 | 99,6 | 103,8 | 104,4 |
2002 | 106,8 | 110,5 | 107,0 | 99,4 | 104,8 | 106,2 |
2003 | 107,5 | 113,6 | 105,7 | 98,2 | 104,2 | 107,6 |
2004 | 110,7 | 117,2 | 107,2 | 104,5 | 107,0 | 110,5 |
2005 | 114,9 | 122,1 | 106,8 | 108,8 | 112,1 | 113,8 |
2006 | 120,8 | 130,8 | 108,3 | 111,8 | 117,4 | 118,5 |
2007 | 124,8 | 135,8 | 110,6 | 112,2 | 121,7 | 121,5 |
2008 | 127,4 | 139,1 | 114,9 | 113,5 | 123,2 | 123,4 |
2009 | 118,9 | 131,7 | 117,3 | 102,4 | 111,0 | 119,2 |
2010 | 124,5 | 142,3 | 120,8 | 108,2 | 112,8 | 123,9 |
2011 | 130,5 | 152,0 | 124,1 | 111,6 | 116,6 | 127,2 |
2012 | 132,1 | 156,4 | 126,2 | 116,2 | 115,1 | 128,8 |
2013 | 132,9 | 158,3 | 128,3 | 117,0 | 114,4 | 129,7 |
2014 | 134,9 | 161,1 | 128,8 | 121,0 | 115,7 | 131,4 |
- Champ : France, branches des services aux entreprises.
- Source : Insee, comptabilité nationale.
graphiqueFigure 1 – Évolution de la production par branche en volume

- Champ : France, branches des services aux entreprises.
- Source : Insee, comptabilité nationale.
Les autres activités spécialisées, scientifiques et techniques, tirées par une reprise du marché publicitaire, sont les plus dynamiques (+ 3,4 %). Viennent ensuite les prestations intellectuelles : activités juridiques, comptables, de gestion, architecture, ingénierie, contrôle et analyses techniques (+ 1,8 %). Les services opérationnels progressent moins rapidement : + 1,2 % dans les activités de services administratifs et de soutien (location, intérim, nettoyage, sécurité, etc.).
Sur la période 2000–2014, les services aux entreprises se caractérisent par une croissance continue, au rythme soutenu de 2,2 % l’an. La crise de 2008 a entraîné, comme dans l’ensemble de l’économie, un net recul de la production en 2009 (– 6,6 %), mais le niveau de 2008 a été rattrapé dès 2011.
En 2014, la reprise génère des créations nettes d’emploi (+ 1,4 %), après le tassement de 2013 (– 0,2 %), lié à la très faible progression de l’activité. Sur longue période (2000–2014), les effectifs progressent moins vite que la production (+ 1,3 % au lieu de + 2,2 %), témoignant de gains de productivité significatifs (figure 2).
tableauFigure 2 – Évolution de l'emploi salarié, hors intérim
Services aux entreprises | Prestations intellectuelles (activités juridiques, comptables, etc.) | Recherche et développement scientifique | Autres activités spécialisées | Services administratifs et de soutien (services opérationnels) | Services marchands non financiers | |
---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 105,6 | 107,6 | 102,4 | 99,3 | 106,4 | 103,7 |
2002 | 108,0 | 108,8 | 106,0 | 90,4 | 110,5 | 105,4 |
2003 | 107,2 | 110,9 | 104,9 | 89,1 | 108,5 | 104,4 |
2004 | 108,6 | 113,7 | 103,7 | 93,3 | 109,6 | 105,5 |
2005 | 111,8 | 114,3 | 106,5 | 101,3 | 113,3 | 107,9 |
2006 | 114,1 | 120,6 | 107,6 | 98,4 | 115,0 | 110,8 |
2007 | 117,9 | 125,7 | 109,6 | 96,4 | 119,4 | 113,9 |
2008 | 118,2 | 129,4 | 110,3 | 97,8 | 118,0 | 114,9 |
2009 | 112,6 | 131,3 | 115,9 | 93,0 | 106,5 | 111,7 |
2010 | 114,6 | 128,8 | 114,2 | 91,0 | 111,9 | 113,4 |
2011 | 119,0 | 135,2 | 115,6 | 95,4 | 116,0 | 116,0 |
2012 | 118,7 | 137,8 | 116,3 | 96,8 | 114,2 | 116,0 |
2013 | 118,4 | 139,1 | 116,6 | 95,3 | 113,3 | 115,8 |
- Champ : France, branches des services aux entreprises.
- Source : Insee, comptabilité nationale.
graphiqueFigure 2 – Évolution de l'emploi salarié, hors intérim

- Champ : France, branches des services aux entreprises.
- Source : Insee, comptabilité nationale.
Un taux d’investissement modeste, sauf dans le secteur de la location
Les services aux entreprises se caractérisent par des taux de marge et d’investissement peu élevés au regard de l’ensemble des services marchands (respectivement 21,5 % et 14,6 % contre 29,9 % et 23,1 %). Ces taux modestes s’expliquent par la nature même des activités exercées, qui n’exigent pas d’immobilisations importantes, sauf pour le secteur de la location et de la location-bail. À lui seul, ce dernier réalise les deux tiers des investissements des services aux entreprises avec un taux d’investissement de 94 %, nécessitant un taux de marge élevé (73 %).
En 2013, la situation économique et financière des services aux entreprises évolue peu par rapport à 2012 : le taux de marge passe de 22,3 % à 21,5 %, la rentabilité économique de 9,1 % à 9,9 % (7,9 % dans les services marchands) et la rentabilité financière de 6,5 % à 6,4 % (6,6 % dans les services marchands) (figure 3). De même, l’effort d’investissement se stabilise : 14,6 % en 2013 contre 15 % en 2012.
tableauFigure 3 – Ratios du secteur des services aux entreprises en 2013
Services aux entreprises | Services marchands1 | |
---|---|---|
Organisation et débouchés de la production | ||
Taux d'exportation | 14,1 | 9,8 |
Taux de valeur ajoutée | 49,4 | 48,0 |
Intensité capitalistique (en milliers d'euros) | 83,1 | 229,0 |
Ratios de rentabilité | ||
Taux de marge2 | 21,5 | 29,9 |
Rentabilité économique | 9,9 | 7,9 |
Rentabilité financière | 6,4 | 6,6 |
Taux d'endettement | 59,8 | 74,5 |
Ratios d'investissement | ||
Taux d'investissement | 14,6 | 23,1 |
Taux d'autofinancement | 366,0 | 179,4 |
- 1. Entreprises des services principalement marchands hors services financiers.
- 2. Hors sièges sociaux.
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux entreprises (voir « Sources »).
- Source : Insee, Ésane.
La moitié des services marchands
En 2013, le secteur des services aux entreprises réalise un chiffre d’affaires de 344 milliards d’euros et contribue pour près de la moitié au champ des services principalement marchands non financiers en termes d’effectifs salariés (49 %, en équivalent temps plein hors intérim), de chiffre d’affaires (47 %) et de valeur ajoutée (48 %) (figure 4).
tableauFigure 4 – Chiffres clés des services aux entreprises en 2013
Entreprises | Salariés ETP | Chiffre d'affaires hors taxe | Chiffre d'affaires à l'export | Valeur ajoutée | Investissements corporels bruts hors apports | |
---|---|---|---|---|---|---|
(milliers) | (milliards d'euros) | |||||
De 0 à 9 salariés ETP1 | 676,0 | 426,9 | 127,1 | 10,1 | 61,9 | 12,8 |
De 10 à 249 salariés ETP | 24,9 | 786,0 | 121,2 | 17,0 | 55,2 | 7,0 |
250 salariés ETP ou plus | 0,7 | 637,3 | 95,8 | 21,6 | 52,8 | 5,0 |
Ensemble | 701,6 | 1 850,2 | 344,1 | 48,7 | 169,9 | 24,8 |
Ensemble des entreprises des services principalement marchands non financiers | 1 768,0 | 3 789,7 | 733,8 | 72,0 | 352,1 | 81,4 |
Poids des entreprises du secteur des services aux entreprises2 (en %) | 39,7 | 48,8 | 46,9 | 67,6 | 48,3 | 30,4 |
- 1. Équivalent temps plein. Effectifs hors intérim.
- 2. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur des services aux entreprises par rapport à l'ensemble des entreprises des services principalement marchands hors services financiers.
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux entreprises (voir « Sources »).
- Source : Insee, Ésane.
Ce secteur repose sur quelque 702 000 entreprises, dont 54 % d’entrepreneurs individuels. Ces derniers ont un poids non négligeable dans les activités juridiques et comptables, à la fois en termes d’unités (65 %), mais aussi de chiffre d’affaires (18 %). Il en va de même dans les autres activités spécialisées, scientifiques et techniques (respectivement 78 % et 15 %), les activités vétérinaires (59 % et 23 %) et le nettoyage (65 % et 9 %).
La taille moyenne des unités du secteur (2,6 salariés) est légérement supérieure à celle de l’ensemble des services (2,1). Elle varie de 1,3 salarié dans les sièges sociaux et le conseil de gestion à 14,5 dans les enquêtes et la sécurité. Cette taille moyenne passe à 3,1 personnes, si l’on y inclut les non-salariés (16 % des effectifs totaux). La contribution de ces derniers à l’emploi est importante dans les prestations intellectuelles (27 % des effectifs), mais limitée dans les services administratifs et de soutien (8 %).
Prestations intellectuelles et services opérationnels
Pour l’essentiel, les services aux entreprises sont constitués de prestations intellectuelles (49 % de la valeur ajoutée) et de services administratifs et de soutien, couramment dénommés services opérationnels (43 %) (figure 5). Les premières se partagent quasiment en trois tiers, entre les activités de sièges sociaux et de conseil en gestion (37 % de la valeur ajoutée des prestations intellectuelles), les activités juridiques et comptables (32 %) et l’architecture et l’ingénierie (31 %). Les services opérationnels sont plus dispersés et se répartissent entre diverses activités, comme l’intérim (31 % de la valeur ajoutée des services opérationnels) ou la location et la location-bail (21 %), loin devant les autres activités spécialisées (7 %), dont la publicité (5 %) et la recherche-développement scientifique marchande (1 %).
tableauFigure 5 – Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013
Services aux entreprises | 100 |
---|---|
Prestations intellectuelles (activités juridiques, comptables, etc.) | 49,0 |
Autres activités spécialisées | 7,0 |
Services administratifs et de soutien (services opérationnels) | 43,0 |
Recherche et développement scientifique | 1,0 |
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux entreprises (voir « Sources »).
- Source : Insee, Ésane.
graphiqueFigure 5 – Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013

- Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux entreprises (voir « Sources »).
- Source : Insee, Ésane.
Les services opérationnels sont souvent des activités dites de « main d’œuvre », dont la contribution en termes d’effectifs est très supérieure à celle réalisée dans la valeur ajoutée : services relatifs aux bâtiments - nettoyage essentiellement - (18 % des salariés, 7 % de la valeur ajoutée), enquêtes et sécurité (7 % et 3 %). A contrario, l'activité de location et de location-bail, très capitalistique, pèse deux fois moins en emploi qu’en valeur ajoutée (4 % et 9 %).
Sources
Deux sources principales :
- Les comptes nationaux annuels (base 2010) pour retracer l’évolution de la production des branches de 2000 à 2013 ;
- Le dispositif statistique Ésane (Élaboration des statistiques annuelles d'entreprises) pour les principales caractéristiques comptables des secteurs. En 2013, le champ de la source Ésane couvre à la fois des unités légales et des entreprises, au sens de la loi de modernisation de l'économie, issues du profilage des grands groupes. Actuellement, tous les groupes n’ont pas encore été profilés. Les évolutions entre 2012 et 2013 sont également présentées ici sur la base du champ de 2013.
Le champ de cette étude inclut les micro-entrepreneurs, qui représentent 0,1 % des effectifs, 0,5 % du chiffre d’affaires et 0,5 % de la valeur ajoutée du secteur.
Définitions
Le secteur des services aux entreprises est composé de deux sections de la NAF rév. 2 : les activités spécialisées, scientifiques et techniques (section M) et les services administratifs et de soutien aux entreprises (section N).
Une branche (ou branche d'activité) regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou produisent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée.
Au contraire, un secteur regroupe des unités statistiques (entreprises, unités légales) classées selon leur activité principale.
Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d'activité économique considérée).
L'activité d'un secteur n'est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d'autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré.
Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.
L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.
On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.
L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.
L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.
Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.
Pour en savoir plus
Robin M., Mordier B., « La sécurité, un secteur en pleine expansion », Insee Première n° 1432, janvier 2013.
Bouziani Z., « L’ingénierie en France en 2012 », Insee Première n° 1550, mai 2015.