Insee Focus · Décembre 2025 · n° 369

La part du tourisme dans le PIB en 2023 En 2023, la part du tourisme dans le PIB se stabilise à 3,8 %

En 2023, le produit intérieur brut direct du tourisme s’élève à 109 milliards d’euros en valeur et représente ainsi 3,8 % du produit intérieur brut (PIB) de la France (figure 1). La part du tourisme dans le PIB reste inchangée par rapport à l’année 2022. La valeur ajoutée brute directe du tourisme s’élève quant à elle à 95 milliards d’euros, à prix courants, soit 3,7 % de la valeur ajoutée brute totale dégagée par l’économie française (figure 2).

Les activités caractéristiques du tourisme incluent l’hébergement, la restauration, le transport de voyageurs, les activités des agences de voyages et les activités culturelles ou sportives. Elles ont dégagé en 2023 une valeur ajoutée brute totale de 345 milliards d’euros. La plupart d’entre elles fournissent des biens et services à la fois aux touristes et aux autres acteurs économiques, principalement la population locale. La part de la valeur ajoutée dédiée aux touristes (résidents en France ou non) est au total de 24 %, soit 84 milliards d’euros.

Avec 44 % de la valeur ajoutée directe issue du tourisme, soit 42 milliards d’euros, l’hébergement des visiteurs reste l’activité caractéristique du tourisme qui génère le plus de valeur ajoutée. Il recouvre l’ensemble des services d’hébergement de courte durée, ainsi que les services liés à la location et à l’exploitation de biens immobiliers, comme la location de logements à des touristes ou l’usage de la résidence secondaire par son propriétaire.

Les autres activités caractéristiques du tourisme pèsent nettement moins dans la valeur ajoutée directe du tourisme : le transport de voyageurs y contribuent pour 17 % (soit 16 milliards d’euros en 2023), les restaurants et cafés pour 10 % (soit 9 milliards d'euros) et l’ensemble des activités à caractère culturel, sportives, récréatives et de loisirs pour 15 % (soit 14 milliards d'euros).

La part du tourisme dans la valeur ajoutée brute totale de ces activités caractéristiques traduit leur niveau de dépendance au tourisme. Elle n’est que de 18 % pour l’ensemble des services de logements et d’hébergements, 20 % pour les restaurants et cafés et 34 % pour les activités culturelles, mais elle atteint 56 % pour les transports de voyageurs et 61 % pour les activités sportives, récréatives et de loisirs. Le faible poids du tourisme dans les services de logements et d’hébergement s’explique par le poids élevé de l’occupation des résidences principales, qui ne relève pas du champ du tourisme.

Les agences de voyages et autres services de réservation sont quant à eux entièrement dépendants du tourisme. Leur activité génère une valeur ajoutée brute totale de 2 milliards d’euros en 2023.

D’autres activités ne sont pas caractéristiques du tourisme, car destinées à répondre à une demande principalement locale (commerce de détail, service à la personne, coiffure, soins corporels, etc.). Cependant, elles répondent également aux besoins des touristes : en 2023, l’ensemble de ces activités a contribué à la valeur ajoutée brute du tourisme à hauteur de 11 milliards d’euros (soit 12 %).

Après une très forte croissance de 34,4 % en 2022 due à la reprise complète des activités touristiques après la crise sanitaire de 2020 et 2021, le produit intérieur brut du tourisme poursuit sa progression en 2023 à un rythme plus modéré (+7,9 %). Cette hausse en valeur résulte à la fois de la croissance de l’activité en volume (+4,5 %) et de l’élévation des prix (+3,2 %). Le PIB de la France présente une évolution comparable (+6,5 % en valeur), si bien que le poids du tourisme dans le PIB par rapport à 2022 est stable : il s’établit à 3,8 % (à prix courants). Il est très proche de son niveau d’avant‑crise sanitaire (3,9 % en 2019).

De même, la valeur ajoutée brute directe du tourisme croît de 7,6 % entre 2022 et 2023. Cette hausse est portée par l’ensemble des activités, à l’exception du transport de voyageurs (-0,5 %). En 2023, les activités caractéristiques du tourisme dégagent, grâce au tourisme, une valeur ajoutée de 84 milliards d’euros, supérieure de 17 % à celle observée en 2019 (figure 3).

L’hébergement des visiteurs contribue pour 4,1 points à la hausse de la valeur ajoutée brute directe du tourisme (figure 4). Sa hausse en volume est bien moindre que celle enregistrée en 2022 (+4 %, après +22 %), année de reprise de l’activité après deux années de crise sanitaire.

Les évolutions de la valeur ajoutée du transport des voyageurs sont plus contrastées. La reprise de l’activité dans le transport aérien se confirme en 2023 (hausse plus modérée de 13 % en volume, après +56 % en 2022). Le retour de la clientèle étrangère, notamment des États‑Unis et d’Asie, et l’augmentation des voyages des Français à l’étranger expliquent la poursuite de la reprise du transport aérien en 2023. En 2022, les activités de transport ferroviaire avaient fortement augmenté, de 41 % en volume, traduisant là encore la reprise de l’activité touristique. Contrairement au transport aérien, le transport ferroviaire recule en 2023, de 6 % en volume.

Avec 9 milliards d’euros de richesse générée grâce au tourisme, les activités liées à la restauration augmentent de 9 % entre 2022 et 2023, essentiellement sous l’effet de la croissance en volume (+8 %). Les activités sportives et de loisirs, dont la valeur ajoutée augmente de 9 % entre 2022 et 2023, contribue pour 0,9 point à la croissance du tourisme.

En 2022, l'activité des agences de voyages et des services de réservation en volume s'était fortement contractée (-43 %) liée à une consommation des intrants beaucoup plus élevée que la hausse de la production, en particulier en dépenses de publicités pour relancer l'activité post crise sanitaire. En 2023, la valeur ajoutée des activités des agences de voyages et des services rebondit en volume (+6 %), malgré une forte hausse des prix de production (+13 %) pour permettre une reconstitution des marges. Cependant, avec 2 milliards d’euros générés pour cette activité, la valeur ajoutée brute directe du tourisme reste en dessous de son niveau d’avant crise. Cette dynamique s’explique en partie par la reprise progressive des voyages long-courriers, qui contribue au redressement du secteur mais ne suffit pas encore à retrouver le niveau de 2019.