Insee Analyses Grand Est ·
Novembre 2025 · n° 205
Fort gain salarial pour les travailleurs frontaliers français au Luxembourg
Les actifs résidant en Moselle, Meurthe-et-Moselle et en Meuse gagnent en moyenne 65 % de plus s’ils travaillent au Grand-Duché du Luxembourg, que s’ils travaillent en France. Cet avantage salarial moyen, tous secteurs et toutes caractéristiques professionnelles confondus, s’explique essentiellement par des différences de salaire à emploi identique. Il varie selon le secteur d’activité et les caractéristiques du salarié : la catégorie socioprofessionnelle, l’âge, le diplôme et le sexe.
Ce gain salarial s’accompagne aussi d’une ségrégation spatiale marquée des travailleurs frontaliers à leur lieu de résidence. Les cadres habitent à proximité de la frontière ou dans le centre de Metz ; les employés sont plus éloignés de la frontière et les ouvriers sont surreprésentés dans les zones rurales à l’ouest du sillon lorrain.
- Le gain salarial des travailleurs frontaliers varie entre 40 % et 103 % selon le secteur économique
- Le gain salarial est proportionnellement plus fort pour les employés que pour les cadres
- Le gain salarial est plus fort pour les femmes
- La différence de structure entre les secteurs de la santé et de la construction joue en faveur des femmes
- Dans la finance, les travailleurs frontaliers, employés de niveau bac, gagnent plus que les cadres, bac+5, dans le Nord-Lorrain
- Les travailleurs frontaliers les plus favorisés habitent à proximité de la frontière, des axes de transport ou du centre de Metz
- Une ségrégation socio-spatiale également à l’échelle des quartiers de Metz
Le gain salarial des travailleurs frontaliers varie entre 40 % et 103 % selon le secteur économique
En septembre 2022, l’Insee publiait des premiers résultats sur les rémunérations des travailleurs frontaliers au Luxembourg [Viglino, 2022 ; pour en savoir plus (3)]. Cette nouvelle étude détaille l’influence des caractéristiques socio-économiques sur le salaire, selon que les Nord-Lorrains travaillent du côté français ou du côté luxembourgeois de la frontière. La ségrégation spatiale a été analysée en association avec le LOTERR, Centre de recherche en géographie de l’Université de Lorraine.
Les actifs résidant en Moselle, Meurthe-et-Moselle et en Meuse gagnent globalement 65 % de plus s’ils travaillent au Grand-Duché du Luxembourg, que s’ils travaillent en France. Les salariés de l’industrie manufacturière perçoivent 40 % de plus en moyenne, ceux du secteur de la finance hors assurance 94 % de plus, et ceux de la santé et de l’action sociale 103 % de plus (figure 1).
Le gain salarial est proportionnellement plus fort pour les employés que pour les cadres
Au-delà du secteur économique d’appartenance, les différences de salaires apparaissent aussi prégnantes en fonction de la catégorie socioprofessionnelle. Les ouvriers qualifiés gagnent un salaire au Luxembourg supérieur de 48 % au salaire dans le Nord-Lorrain, tandis que les employés gagnent en moyenne 92 % de plus. Le gain pour les cadres est intermédiaire (+55 %). Il faut toutefois considérer ce gain en pourcentage au regard du gain absolu, dans la mesure où les cadres sont aussi la catégorie socioprofessionnelle dont les salaires sont les plus élevés : en niveau, les gains sont en effet plus importants pour les cadres que pour les autres catégories.
Le gain salarial est plus fort pour les femmes
Les femmes sont plus avantagées en travaillant au Luxembourg : elles gagnent 76 % de plus en moyenne, alors que le gain salarial des hommes est de 55 %. Néanmoins, le niveau de salaire des hommes ayant un emploi au Luxembourg reste en moyenne plus élevé que celui des femmes (48 380 € contre 46 050 € par an). Les titulaires d’un diplôme bac+2 à bac+4 ont également un salaire plus important quand ils travaillent dans le Grand-Duché (+67 % à +71 %).
tableauFigure 1 – Gain salarial selon différentes caractéristiques socio-économiques
| Caractéristiques | Salaire annuel des travailleurs non frontaliers (en €) | Salaire annuel des travailleurs frontaliers (en €) | Ratio de salaires des travailleurs frontaliers / non frontaliers |
|---|---|---|---|
| Secteur d’activité | |||
| Industrie manufacturière | 30 910 | 43 390 | 1,40 |
| Construction | 27 730 | 39 170 | 1,41 |
| Commerce de détail | 24 320 | 34 810 | 1,43 |
| Hébergement restauration | 21 740 | 33 560 | 1,54 |
| Finance hors assurance | 36 020 | 69 840 | 1,94 |
| Santé action sociale | 27 760 | 56 280 | 2,03 |
| Catégorie socioprofessionnelle | |||
| Cadre | 44 940 | 69 490 | 1,55 |
| Technicien | 28 730 | 46 430 | 1,62 |
| Employé | 21 820 | 41 990 | 1,92 |
| Ouvrier qualifié | 23 750 | 35 145 | 1,48 |
| Ouvrier non qualifié | 21 850 | 33 760 | 1,55 |
| Sexe | |||
| Homme | 31 160 | 48 380 | 1,55 |
| Femme | 26 170 | 46 050 | 1,76 |
| Niveau de diplôme le plus élevé | |||
| Aucun diplôme | 22 870 | 34 010 | 1,49 |
| BEPC | 24 770 | 38 700 | 1,56 |
| BEP CAP | 24 220 | 37 240 | 1,54 |
| Bac | 25 580 | 39 220 | 1,53 |
| Bac+2 | 30 040 | 50 030 | 1,67 |
| Bac+3 et bac+4 | 31 680 | 54 290 | 1,71 |
| Bac+5 | 43 460 | 64 300 | 1,48 |
| Ensemble | 28 990 | 47 720 | 1,65 |
- Note : Le salaire est celui déclaré dans les déclarations fiscales de revenu. Le tableau indique la moyenne arithmétique pondérée des salaires pour chaque secteur d’activité. Le poids de sondage provient du recensement complémentaire, calé sur le nombre de contribuables par département.
- Lecture : Pour les actifs occupés dans l’industrie manufacturière, un emploi au Luxembourg offre aux salariés un gain salarial moyen de 40 % par rapport à un emploi dans le même secteur d’activité en France.
- Champ : Salariés à temps complet des départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse.
- Sources : Insee, enquête annuelle de recensement ; DGFIP, déclarations fiscales, 2019 et 2020.
La différence de structure entre les secteurs de la santé et de la construction joue en faveur des femmes
Les différentes dimensions explicatives des inégalités de salaire se superposent, créant des effets de structure qui interviennent dans les moyennes. Ainsi, le secteur de la santé et de l’action sociale, où les rémunérations sont plus élevées au Luxembourg, comporte 72 % de femmes, alors que le secteur de la construction, aux salaires moins élevés, est masculin à 83 %.
Alors que le gain salarial est de +103 % en moyenne dans le secteur de la santé et de l’action sociale, il passe à +138 % pour les femmes détenant un bac+3 ou un bac+4, techniciennes âgées de 40 à 49 ans, soit un salaire annuel de 58 590 € à temps complet au Luxembourg, au lieu de 24 590 € dans le Nord-Lorrain.
Dans le secteur de la construction, les cadres bac+5 n’ont pas d’avantage à travailler au Luxembourg, tandis que les ouvriers qualifiés de 40 à 49 ans ayant un CAP gagnent 55 % de plus dans le Grand-Duché que dans le Nord-Lorrain, soit 34 030 €/an au lieu de 21 900 €/an.
À caractéristiques sectorielles et socio-économiques identiques, les femmes travaillant dans le Nord-Lorrain gagnent en moyenne 13 % de moins que les hommes et les frontalières 14 % de moins que les frontaliers au Luxembourg. Le fort avantage salarial en moyenne des frontalières par rapport aux frontaliers n’est donc qu’un effet de répartition des emplois occupés entre des secteurs économiques plus ou moins rémunérateurs.
Dans la finance, les travailleurs frontaliers, employés de niveau bac, gagnent plus que les cadres, bac+5, dans le Nord-Lorrain
Le gain salarial moyen est de +94 % pour le secteur de la finance hors assurance, mais n’est pas homogène suivant le niveau de diplôme et la catégorie socioprofessionnelle. Les frontaliers cadres de 40 à 49 ans, détenant un bac+5, gagnent en moyenne 77 % de plus que les non-frontaliers ayant les mêmes caractéristiques, soit 90 540 €/an à temps complet au Luxembourg, contre 51 220 €/an dans le Nord-Lorrain. Néanmoins, le salaire des cadres frontaliers de la finance, de niveau bac+5, doit être pris avec précaution, car il présente une forte variabilité.
Les employés frontaliers du secteur de la finance, de niveau bac sont 2,14 fois mieux payés que dans le Nord-Lorrain : ils perçoivent un salaire annuel de 60 670 € au lieu de 28 390 €. Ainsi, les employés frontaliers, titulaires d’un bac, gagnent plus que les cadres non frontaliers du Nord-Lorrain ayant un bac+5, confirmant l’attractivité du Luxembourg dans le secteur de la finance, où 36 % des salariés du Nord-Lorrain sont des travailleurs frontaliers.
Les travailleurs frontaliers les plus favorisés habitent à proximité de la frontière, des axes de transport ou du centre de Metz
Aux avantages salariaux à travailler au Luxembourg, différenciés suivant les catégories sociales, correspondent des lieux de résidence distincts.
Les travailleurs frontaliers cadres se concentrent dans deux territoires : d’une part, l’immédiate proximité du Luxembourg dans la zone rurale de Cattenom et dans la ville de Thionville, et d’autre part, autour de l’agglomération de Metz (figure 2). Ils sont comparativement bien moins présents dans la partie ouest du sillon lorrain.
En revanche, les communes de résidence des ouvriers frontaliers sont à peu près situées à l’opposé de celles des cadres : ils sont surreprésentés dans cette partie ouest, plus rurale et anciennement industrialisée (figure 3).
tableauFigure 2 – Répartition des cadres par EPCI à la frontière luxembourgeoise
| Code EPCI | Libellé EPCI | Part des cadres travaillant au Luxembourg |
|---|---|---|
| 245700695 | CC de Cattenom et Environs | 21,1 |
| 245701404 | CC du Pays Haut Val d'Alzette | 8,0 |
| 245400262 | CA Grand Longwy Agglomération | 10,6 |
| 245701362 | CA Portes de France-Thionville | 24,1 |
| 200070290 | CC Coeur du Pays Haut | 8,4 |
| 245701354 | CC de l'Arc Mosellan | 15,7 |
| 200043693 | CC Terre Lorraine du Longuyonnais | 7,4 |
| 200067486 | CC Bouzonvillois-Trois Frontières | 15,4 |
| 245701222 | CA du Val de Fensch | 8,0 |
| 200039949 | CC Rives de Moselle | 16,6 |
| 200066173 | CC de Damvillers Spincourt | 5,2 |
| 245701271 | CC du Pays Orne Moselle | 13,7 |
| 200070845 | CC Orne Lorraine Confluences | 9,2 |
| 245501259 | CC du Pays de Montmédy | 9,7 |
| 245501242 | CC du Pays d'Etain | 7,9 |
| 200039865 | Metz Métropole | 32,9 |
| 200067957 | CC Haut Chemin-Pays de Pange | 26,9 |
- Note : Les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) représentés sont ceux comptant au moins 4 % de travailleurs au Luxembourg dans leur population âgée de 15 à 64 ans.
- Lecture : Dans la CC de Cattenom et Environs, 21,1 % des actifs travaillant au Luxembourg sont des cadres.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
graphiqueFigure 2 – Répartition des cadres par EPCI à la frontière luxembourgeoise

- Note : Les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) représentés sont ceux comptant au moins 4 % de travailleurs au Luxembourg dans leur population âgée de 15 à 64 ans.
- Lecture : Dans la CC de Cattenom et Environs, 21,1 % des actifs travaillant au Luxembourg sont des cadres.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
tableauFigure 3 – Répartition des ouvriers par EPCI à la frontière luxembourgeoise
| Code EPCI | Libellé EPCI | Part des ouvriers travaillant au Luxembourg |
|---|---|---|
| 245700695 | CC de Cattenom et Environs | 17,9 |
| 245701404 | CC du Pays Haut Val d'Alzette | 37,6 |
| 245400262 | CA Grand Longwy Agglomération | 35,3 |
| 245701362 | CA Portes de France-Thionville | 16,7 |
| 200070290 | CC Coeur du Pays Haut | 40,1 |
| 245701354 | CC de l'Arc Mosellan | 23,7 |
| 200043693 | CC Terre Lorraine du Longuyonnais | 46,9 |
| 200067486 | CC Bouzonvillois-Trois Frontières | 28,7 |
| 245701222 | CA du Val de Fensch | 33,9 |
| 200039949 | CC Rives de Moselle | 26,5 |
| 200066173 | CC de Damvillers Spincourt | 53,8 |
| 245701271 | CC du Pays Orne Moselle | 33,7 |
| 200070845 | CC Orne Lorraine Confluences | 43,5 |
| 245501259 | CC du Pays de Montmédy | 50,1 |
| 245501242 | CC du Pays d'Etain | 53,3 |
| 200039865 | Metz Métropole | 16,5 |
| 200067957 | CC Haut Chemin-Pays de Pange | 21,3 |
- Note : Les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) représentés sont ceux comptant au moins 4 % de travailleurs au Luxembourg dans leur population âgée de 15 à 64 ans.
- Lecture : Dans la CC du Pays de Montmédy, 50,1 % des actifs travaillant au Luxembourg sont des ouvriers.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
graphiqueFigure 3 – Répartition des ouvriers par EPCI à la frontière luxembourgeoise

- Note : Les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) représentés sont ceux comptant au moins 4 % de travailleurs au Luxembourg dans leur population âgée de 15 à 64 ans.
- Lecture : Dans la CC du Pays de Montmédy, 50,1 % des actifs travaillant au Luxembourg sont des ouvriers.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
Entre les cadres et les ouvriers, les techniciens et les employés résident, quant à eux, selon un gradient géographique partant de la frontière et du centre de Metz pour les plus favorisés, pour s’étendre le long du sillon lorrain et vers l’ouest [Hamez, Viglino, 2025 ; pour en savoir plus (1)]. Cette localisation des frontaliers travaillant au Luxembourg suit les typologies existantes des territoires, l’Est ayant été qualifié dans une étude précédente de « périurbain dense et riche », l’Ouest de « rural et pauvre », et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) limitrophes du Luxembourg de « frontalier inégalitaire » [Gascard et al., 2018 ; pour en savoir plus (4)].
Une ségrégation socio-spatiale également à l’échelle des quartiers de Metz
Les cadres travailleurs frontaliers se concentrent dans les quartiers limitrophes de la gare de Metz, qui sont également les plus accessibles du point de vue de la proximité avec l’échangeur « Metz Centre » de l’autoroute A31 (figure 4).
La localisation des ouvriers est, là aussi, à peu près à l’opposé de celle des cadres, avec une surreprésentation dans les espaces périphériques et moins attractifs de Borny et de Woippy (figure 5). Ce résultat peut être interprété au regard du moindre avantage salarial des ouvriers, à secteurs et caractéristiques identiques. Si l’emploi au Luxembourg permet une plus grande aisance financière pour toutes les catégories socioprofessionnelles, la ségrégation résidentielle demeure. Ainsi, on peut dire qu’il n’y a pas une, mais plusieurs populations de travailleurs frontaliers.
tableauFigure 4 – Répartition des cadres par quartier à Metz et ses alentours
| Code quartier | Libellé commune | Libellé quartier | Nombre de cadres travaillant au Luxembourg | Part des cadres travaillant au Luxembourg (en %) |
|---|---|---|---|---|
| 5746307 | Metz | Metz Centre 2-Nouvelle Ville | 338 | 48,4 |
| 5761600 | Saint-Julien-lès-Metz | Saint-Julien-lès-Metz | 50 | 43,5 |
| 5746304 | Metz | Metz Centre 1-Ancienne Ville | 193 | 41,0 |
| 5746309 | Metz | Plantières-Queuleu | 198 | 39,9 |
| 5748001 | Montigny-lès-Metz | Montigny-lès-Metz | 178 | 36,9 |
| 5746311 | Metz | Magny | 42 | 35,9 |
| 5746303 | Metz | Les îles | 50 | 34,3 |
| 5746308 | Metz | Sablon | 259 | 32,2 |
| 5746306 | Metz | Vallières-Les Bordes | 82 | 30,4 |
| 5741200 | Longeville-lès-Metz | Longeville-lès-Metz | 71 | 29,8 |
| 5704900 | Le Ban-Saint-Martin | Le Ban-Saint-Martin | 30 | 29,4 |
| 5746301 | Metz | Devant-Les-Ponts | 66 | 29,2 |
| 5746305 | Metz | Bellecroix | 22 | 23,0 |
| 5746312 | Metz | Grigy Technopole La Grange-aux-Bois | 35 | 18,2 |
| 5775101 | Woippy | Woippy | 68 | 17,8 |
| 5746302 | Metz | Patrotte-Metz Nord | 15 | 13,4 |
| 5746310 | Metz | Borny | sf | sf |
- sf : secret fiscal.
- Note : Les bornes des classes ont été fixées sur les valeurs des grands quartiers de la city de Metz. Les grands quartiers voisins dont la part d’actifs est hors de ces bornes ne sont pas représentés.
- Lecture : Dans le grand quartier de Metz Centre 2 – Nouvelle Ville, 48,4 % des actifs travaillant au Luxembourg sont cadres.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
graphiqueFigure 4 – Répartition des cadres par quartier à Metz et ses alentours

- sf : secret fiscal.
- Note : Les bornes des classes ont été fixées sur les valeurs des grands quartiers de la city de Metz. Les grands quartiers voisins dont la part d’actifs est hors de ces bornes ne sont pas représentés.
- Lecture : Dans le grand quartier de Metz Centre 2 – Nouvelle Ville, 48,4 % des actifs travaillant au Luxembourg sont cadres.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
tableauFigure 5 – Répartition des ouvriers par quartier à Metz et ses alentours
| Code quartier | Libellé commune | Libellé quartier | Nombre d’ouvriers travaillant au Luxembourg | Part des ouvriers travaillant au Luxembourg (en %) |
|---|---|---|---|---|
| 5746307 | Metz | Metz Centre 2-Nouvelle Ville | 36 | 5,2 |
| 5761600 | Saint-Julien-lès-Metz | Saint-Julien-lès-Metz | 30 | 26,1 |
| 5746304 | Metz | Metz Centre 1-Ancienne Ville | 29 | 6,1 |
| 5746309 | Metz | Plantières-Queuleu | 60 | 12,1 |
| 5748001 | Montigny-lès-Metz | Montigny-lès-Metz | 89 | 18,6 |
| 5746311 | Metz | Magny | 16 | 14,0 |
| 5746303 | Metz | Les îles | 21 | 14,6 |
| 5746308 | Metz | Sablon | 58 | 7,2 |
| 5746306 | Metz | Vallières-Les Bordes | 59 | 22,1 |
| 5741200 | Longeville-lès-Metz | Longeville-lès-Metz | 36 | 14,9 |
| 5704900 | Le Ban-Saint-Martin | Le Ban-Saint-Martin | 12 | 11,8 |
| 5746301 | Metz | Devant-Les-Ponts | 49 | 21,6 |
| 5746305 | Metz | Bellecroix | 45 | 47,5 |
| 5746312 | Metz | Grigy Technopole La Grange-aux-Bois | 42 | 21,7 |
| 5775101 | Woippy | Woippy | 128 | 33,3 |
| 5746302 | Metz | Patrotte-Metz Nord | 31 | 27,3 |
| 5746310 | Metz | Borny | 114 | 54,8 |
- Note : Les bornes des classes ont été fixées sur les valeurs des grands quartiers de la city de Metz. Les grands quartiers voisins dont la part d’actifs est hors de ces bornes ne sont pas représentés.
- Lecture : A Woippy, 33,3 % des actifs travaillant au Luxembourg sont ouvriers.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
graphiqueFigure 5 – Répartition des ouvriers par quartier à Metz et ses alentours

- Note : Les bornes des classes ont été fixées sur les valeurs des grands quartiers de la city de Metz. Les grands quartiers voisins dont la part d’actifs est hors de ces bornes ne sont pas représentés.
- Lecture : A Woippy, 33,3 % des actifs travaillant au Luxembourg sont ouvriers.
- Sources : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2016 à 2020.
Sources
Les régressions de salaires utilisent un appariement par individu entre les déclarations d’impôts et les deux enquêtes annuelles de recensement de 2019 et de 2020. Ces données relient donc le salaire avec les variables socio-économiques du recensement. Un calage sur le nombre de contribuables par département a permis de corriger la perte d’observations pendant cet appariement.
Le nombre d’heures travaillées n’étant pas disponible, les régressions de salaire ont exclu le plus possible les individus n’ayant pas travaillé une année complète dans le même pays et a exclu totalement les données des individus travaillant à temps partiel. L’influence des caractéristiques socio-économiques sur le salaire est donc mesurée pour un travail à temps complet, en moyenne pour les trois départements du Nord-Lorrain.
Les salaires français sont déclarés nets des cotisations sociales obligatoires mais incluent la CSG non déductible, alors que les salaires d’origine luxembourgeoise, non imposables en France, y étaient déclarés jusqu’en 2019, nets de cotisations sociales et nets d’impôts luxembourgeois. Depuis 2020, une partie de ces revenus d’origine luxembourgeoise sont déclarés en France sans retirer les impôts luxembourgeois, sous le régime du crédit d’impôt pour éviter la double imposition.
Pour l’analyse géographique de ces caractéristiques socio-économiques, les enquêtes annuelles de recensement (EAR) de 2016 à 2020 ont été réunies avec la méthode du partage des poids. On a préféré l’utilisation de ces cinq EAR plutôt que le recensement de 2018 car, bien que justement mesuré avec ces cinq EAR, les variables nécessaires à cette analyse ne sont pas diffusées au niveau géographique du grand quartier. De plus, il était préférable de garder les variables dans la nomenclature des EAR, celle du croisement avec les données fiscales.
Définitions
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des structures administratives permettant à plusieurs communes d’exercer des compétences en commun.
Ils sont soumis à des règles communes, homogènes et comparables à celles de collectivités locales. Les communautés urbaines, communautés d'agglomération, communautés de communes, syndicats d'agglomération nouvelle, syndicats de communes et les syndicats mixtes sont des EPCI.
Pour en savoir plus
(1) Hamez G., Viglino L., « Ouvrir dans un nouvel ongletAppariement du recensement et des déclarations fiscales ; le salaire des frontaliers au Luxembourg », Journées de Méthodologie Statistique JMS2025, novembre 2025.
(2) Le Fillâtre C., Pichard L., Touahir M., Viglino L., « Les salaires sont plus élevés au sein des pôles des aires les plus peuplées », Insee Première, no 1995, mai 2024.
(3) Viglino L., « Chaque année, un frontalier sur cinq vers le Luxembourg est un nouveau frontalier, l’intérêt salarial est très net », Insee Flash Grand Est, no 61, septembre 2022.
(4) Gascard, N., Gass, C., Isel, F., « Métropoles, villes industrielles et sud du Grand Est fragilisés par la pauvreté », Insee Analyses Grand Est, no 74, juillet 2018.

