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Insee Flash Grand Est · Septembre 2022 · n° 61
Insee Flash Grand EstChaque année, un frontalier sur cinq vers le Luxembourg est un nouveau frontalier, l’intérêt salarial est très net

Lionel Viglino (Insee)

La progression régulière de l’emploi frontalier au Luxembourg en provenance de Moselle et de Meurthe-et-Moselle s’accompagne d’un fort renouvellement des individus, de 20 % par an en moyenne. Les trois quarts des nouveaux frontaliers occupaient un emploi en France l’année précédente et six sur dix habitaient déjà dans l’un de ces deux départements. Les frontaliers se répartissent selon une forte logique de proximité avec la frontière et les axes de communication. La motivation salariale est très nette : ceux qui résident près de la frontière et qui travaillent au Luxembourg gagnent en moyenne deux fois plus que leurs voisins qui travaillent en France.

Insee Flash Grand Est
No 61
Paru le :Paru le22/09/2022

Les déclarations de revenus au niveau individuel sont utilisées pour la première fois pour produire des statistiques sur l’emploi frontalier vers le Luxembourg, dans un contexte de forte progression. En effet, selon les sources, le nombre de frontaliers travaillant au Luxembourg a augmenté de 7,4 % à 8,6 % entre 2018 et 2020 (sources, pour comprendre), soit un accroissement annuel moyen de 4 %. La population des frontaliers se renouvelle fortement : 20 % d’entre eux en moyenne ne travaillaient pas au Luxembourg l’année précédente. Ainsi en 2020, sur 86 100 frontaliers résidant en Moselle et Meurthe-et-Moselle, 17 800 sont des nouveaux frontaliers. L’analyse se limite aux résidents de ces deux départements, qu’ils en soient originaires ou non.

Les trois quarts des nouveaux frontaliers travaillaient en France l’année précédente

En moyenne sur la période 2018-2020, 76,6 % des nouveaux frontaliers résidant en Moselle ou en Meurthe-et-Moselle avaient un emploi en France l’année précédente ; 62,2 % habitaient déjà dans l’un de ces deux départements et n’ont pas changé de commune de résidence en devenant frontalier (figure 1). Seuls 4,2 % résidaient dans un autre département, dont un tiers dans le Grand Est ; une partie provient aussi de la région parisienne, et dans une moindre mesure, du nord de la France et de la région Auvergne-Rhône-Alpes (figure 2a et figure 2b).

Figure 1Nouveaux frontaliers vers le Luxembourg de 2018 à 2020

Nouveaux frontaliers vers le Luxembourg de 2018 à 2020 - Lecture : en moyenne, entre 2018 et 2020, 76,6 % des nouveaux frontaliers habitant en Moselle (57) ou en Meurthe-et-Moselle (54) ont déclaré un revenu d’activité en France l’année précédente.
2018 2019 2020 Moyenne annuelle 2018-2020 Répartition moyenne (en %)
Nombre de nouveaux frontaliers selon les déclarations de revenus 15 822 15 722 17 766 16 437 100,0
Ayant déclaré un revenu d’activité l’année précédente 11 560 12 346 13 855 12 587 76,6
Dont n’ayant pas changé de commune 9 394 9 952 11 347 10 231 62,2
Dont ayant changé de commune dans les départements 54 ou 57 1 491 1 632 1 729 1 617 9,8
Dont venant d’un autre département que 54 et 57 642 704 698 681 4,2
Dont venant d’un autre pays 33 58 81 57 0,4
N’ayant pas déclaré en France de revenu d’activité l’année précédente 4 262 3 376 3 911 3 850 23,4
Dont nés dans les départements 54 ou 57 2 141 1 675 1 876 1 897 11,6
Dont nés en France, hors départements 54 et 57 621 510 519 550 3,3
Dont nés à l’étranger 1 500 1 191 1 516 1 402 8,5
Dont nés au Portugal // // // 452 2,8
Dont nés au Luxembourg // // // 144 0,9
  • Lecture : en moyenne, entre 2018 et 2020, 76,6 % des nouveaux frontaliers habitant en Moselle (57) ou en Meurthe-et-Moselle (54) ont déclaré un revenu d’activité en France l’année précédente.
  • Champ : nouveaux frontaliers vers le Luxembourg habitant en Moselle et Meurthe-et-Moselle.
  • Source : DGFIP, fiscalité des personnes.

Figure 2aDépartements d’origine des nouveaux frontaliers vers le Luxembourg de 2018 à 2020

Départements d’origine des nouveaux frontaliers vers le Luxembourg de 2018 à 2020 - Lecture : pour 100 000 habitants en âge de travailler, 39 nouveaux frontaliers de Moselle ou de Meurthe-et-Moselle avaient un emploi en France l’année précédente, et résidaient dans la Meuse.
Code dep Libellé département Nombre annuel moyen de nouveaux frontaliers Proportion annuelle de nouveaux frontaliers dans la population des 15-64 ans selon le département d’origine (pour 100 000 hab.)
57 Moselle 8 805 1 323
54 Meurthe-et-Moselle 3 291 703
67 Bas-Rhin 65 9
55 Meuse 44 39
88 Vosges 30 14
59 Nord 25 2
68 Haut-Rhin 25 5
92 Hauts-de-Seine 24 2
75 Paris 23 2
69 Rhône 22 2
78 Yvelines 18 2
94 Val-de-Marne 15 2
51 Marne 15 4
77 Seine-et-Marne 14 2
08 Ardennes 14 8
74 Haute-Savoie 13 3
93 Seine-Saint-Denis 13 1
31 Haute-Garonne 12 1
33 Gironde 11 1
95 Val-d'Oise 11 1
83 Var 11 2
13 Bouches-du-Rhône 11 1
01 Ain nd nd
02 Aisne nd nd
03 Allier nd nd
04 Alpes-de-Haute-Provence nd nd
05 Hautes-Alpes nd nd
06 Alpes-Maritimes nd nd
07 Ardèche nd nd
09 Ariège nd nd
10 Aube nd nd
11 Aude nd nd
12 Aveyron nd nd
14 Calvados nd nd
15 Cantal nd nd
16 Charente nd nd
17 Charente-Maritime nd nd
18 Cher nd nd
19 Corrèze nd nd
21 Côte-d'Or nd nd
22 Côtes-d'Armor nd nd
23 Creuse nd nd
24 Dordogne nd nd
25 Doubs nd nd
26 Drôme nd nd
27 Eure nd nd
28 Eure-et-Loir nd nd
29 Finistère nd nd
2A Corse-du-Sud nd nd
2B Haute-Corse nd nd
30 Gard nd nd
32 Gers nd nd
34 Hérault nd nd
35 Ille-et-Vilaine nd nd
36 Indre nd nd
37 Indre-et-Loire nd nd
38 Isère nd nd
39 Jura nd nd
40 Landes nd nd
41 Loir-et-Cher nd nd
42 Loire nd nd
43 Haute-Loire nd nd
44 Loire-Atlantique nd nd
45 Loiret nd nd
46 Lot nd nd
47 Lot-et-Garonne nd nd
48 Lozère nd nd
49 Maine-et-Loire nd nd
50 Manche nd nd
52 Haute-Marne nd nd
53 Mayenne nd nd
56 Morbihan nd nd
58 Nièvre nd nd
60 Oise nd nd
61 Orne nd nd
62 Pas-de-Calais nd nd
63 Puy-de-Dôme nd nd
64 Pyrénées-Atlantiques nd nd
65 Hautes-Pyrénées nd nd
66 Pyrénées-Orientales nd nd
70 Haute-Saône nd nd
71 Saône-et-Loire nd nd
72 Sarthe nd nd
73 Savoie nd nd
76 Seine-Maritime nd nd
79 Deux-Sèvres nd nd
80 Somme nd nd
81 Tarn nd nd
82 Tarn-et-Garonne nd nd
84 Vaucluse nd nd
85 Vendée nd nd
86 Vienne nd nd
87 Haute-Vienne nd nd
89 Yonne nd nd
90 Territoire de Belfort nd nd
91 Essonne nd nd
  • nd : non déterminé
  • Lecture : pour 100 000 habitants en âge de travailler, 39 nouveaux frontaliers de Moselle ou de Meurthe-et-Moselle avaient un emploi en France l’année précédente, et résidaient dans la Meuse.
  • Champ : nouveaux frontaliers vers le Luxembourg qui habitent en Moselle ou en Meurthe-et-Moselle et qui avaient un emploi en France l’année précédente.
  • Source : DGFIP, fiscalité des personnes.

Figure 2aDépartements d’origine des nouveaux frontaliers vers le Luxembourg de 2018 à 2020

  • nd : non déterminé
  • Lecture : pour 100 000 habitants en âge de travailler, 39 nouveaux frontaliers de Moselle ou de Meurthe-et-Moselle avaient un emploi en France l’année précédente, et résidaient dans la Meuse.
  • Champ : nouveaux frontaliers vers le Luxembourg qui habitent en Moselle ou en Meurthe-et-Moselle et qui avaient un emploi en France l’année précédente.
  • Source : DGFIP, fiscalité des personnes.

Près d’un quart des nouveaux frontaliers n’ont pas déclaré de revenu d’activité à l’administration fiscale française l’année précédente : soit ils n’ont pas eu de revenus, soit ils travaillaient au Luxembourg ou dans un autre pays étranger (et ne l’ont pas déclaré), soit ils ne vivaient pas en France... Dans tous les cas, on ne peut pas connaître leur commune de résidence antérieure. En revanche, on connaît leur lieu de naissance. Parmi eux, la moitié sont nés en Moselle ou en Meurthe-et-Moselle ; les autres départements de naissance sont également proches de la frontière luxembourgeoise. Par ailleurs, un tiers est composé d’actifs nés à l’étranger, notamment au Portugal et au Luxembourg : toutefois, on ignore leur date d’arrivée en Moselle ou en Meurthe-et-Moselle pour travailler au Luxembourg.

Les frontaliers : proches de la frontière et des axes de communication

Les communes de résidence des frontaliers qui travaillent au Luxembourg se répartissent selon une logique de proximité de la frontière, comme pour les communes d’origine des nouveaux frontaliers. En effet, la proportion de frontaliers par EPCI (établissement public de coopération intercommunale) dans la population en âge de travailler décroît avec la distance à la frontière luxembourgeoise. À titre d’exemple, un tiers des 15-64 ans sont frontaliers dans la communauté de communes de Cattenom et environs, un sur cinq dans la communauté d’agglomération Portes de France-Thionville. Néanmoins, dans la métropole de Metz et dans une moindre mesure dans celle du Grand Nancy, un nombre important d’actifs va travailler au Luxembourg.

Des salaires jusqu’au double des salaires français

Si l’on rapporte la moyenne des revenus déclarés d’activité d’origine luxembourgeoise à la moyenne des revenus d’activité imposables déclarés d’origine française, on aboutit à un ratio de 1,25 à 2,04. A proximité de la frontière, les frontaliers gagnent en moyenne deux fois plus que leurs voisins qui travaillent en France (figure 3). Les emplois, plus qualifiés, et le niveau de diplôme des frontaliers, plus élevé, peuvent expliquer en partie cette différence de salaire.

En s’éloignant de la frontière, ce ratio diminue, mais beaucoup moins fortement que la proportion de frontaliers dans la population en âge de travailler et les frontaliers gardent des niveaux de revenus nettement supérieurs aux revenus des actifs en France.

Figure 3Ratios de revenus d’activité Luxembourg/France, en moyenne annuelle entre 2017 et 2020, selon l’EPCI de résidence

Ratios de revenus d’activité Luxembourg/France, en moyenne annuelle entre 2017 et 2020, selon l’EPCI de résidence - Lecture : dans la CC de Cattenom et Environs, le ratio entre le revenu d’activité moyen des frontaliers et le revenu d’activité moyen des locaux est de 2,03.
Code EPCI Libellé EPCI Ratios de revenus d’activité moyens annuels frontaliers/locaux
245701404 CC du Pays Haut Val d'Alzette 2,04
245700695 CC de Cattenom et Environs 2,03
245400262 CA Grand Longwy Agglomération 1,97
245701362 CA Portes de France-Thionville 1,95
200070738 CC Mad et Moselle 1,85
200070290 CC Coeur du Pays Haut 1,83
245701222 CA du Val de Fensch 1,82
200039865 Metz Métropole 1,81
200067486 CC Bouzonvillois-Trois Frontières 1,80
200039949 CC Rives de Moselle 1,80
200043693 CC Terre Lorraine du Longuyonnais 1,80
245701354 CC de l'Arc Mosellan 1,74
200066173 CC de Damvillers Spincourt 1,72
245701271 CC du Pays Orne Moselle 1,72
200067957 CC Haut Chemin-Pays de Pange 1,71
200070845 CC Orne Lorraine Confluences 1,67
245501242 CC du Pays d'Étain 1,65
200067650 CC Houve-Pays Boulageois 1,65
245700133 CC du District Urbain de Faulquemont (DUF) 1,55
200039907 CC du Sud Messin 1,54
245501176 CC du Territoire de Fresnes-en-Woëvre 1,54
245701164 CC du Warndt 1,48
245501259 CC du Pays de Montmédy 1,35
200066132 CC du Pays de Stenay et du Val Dunois 1,25
  • Note : ratios entre la moyenne annuelle des revenus déclarés d’activité d’origine luxembourgeoise et la moyenne annuelle des revenus d’activité imposables déclarés d’origine française, de 2017 à 2020.
  • Lecture : dans la CC de Cattenom et Environs, le ratio entre le revenu d’activité moyen des frontaliers et le revenu d’activité moyen des locaux est de 2,03.
  • Champ : pour des raisons de stabilité d’une année à l’autre, la carte présente seulement les EPCI de Meuse, Meurthe-et-Moselle et de Moselle, qui ont plus de 1 % de frontaliers au Luxembourg parmi leur population en âge de travailler.
  • Source : DGFIP, fiscalité des personnes.

Figure 3Ratios de revenus d’activité Luxembourg/France, en moyenne annuelle entre 2017 et 2020, selon l’EPCI de résidence

  • Note : ratios entre la moyenne annuelle des revenus déclarés d’activité d’origine luxembourgeoise et la moyenne annuelle des revenus d’activité imposables déclarés d’origine française, de 2017 à 2020.
  • Lecture : dans la CC de Cattenom et Environs, le ratio entre le revenu d’activité moyen des frontaliers et le revenu d’activité moyen des locaux est de 2,03.
  • Champ : pour des raisons de stabilité d’une année à l’autre, la carte présente seulement les EPCI de Meuse, Meurthe-et-Moselle et de Moselle, qui ont plus de 1 % de frontaliers au Luxembourg parmi leur population en âge de travailler.
  • Source : DGFIP, fiscalité des personnes.

Encadré - Un volant de frontaliers précaires

Parmi les anciens frontaliers, 13 % ont pris leur retraite l’année suivante, 21 % déclarent un revenu d’activité français, et presque un tiers parmi les non-retraités redeviendra frontalier au Luxembourg avant la fin de la période étudiée. Il pourrait s’agir d’intérimaires mais la source fiscale française utilisée ne permet pas de le vérifier.

Il apparaît ainsi un volant de frontaliers précaires pouvant expliquer une partie de la forte proportion annuelle de nouveaux frontaliers. Une étude sur une plus longue période permettrait de mieux connaître ces frontaliers précaires, et de confirmer la part qu’ils prennent dans les nouveaux frontaliers en revenant travailler au Luxembourg, après un arrêt d’une année ou plus.

Publication rédigée par :Lionel Viglino (Insee)

Pour comprendre

Les fichiers Fip et Pote fournis à l’Insee par la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) ont été analysés dans le cadre de la prise en compte de l’emploi frontalier dans le futur niveau individuel du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi). Le fichier Fip (Fichier des personnes physiques) répertorie tous les déclarants aux services fiscaux. Le fichier Pote contient les déclarations de revenus des contribuables.

Ces sources fiscales nationales, les données du recensement de la population française ainsi que celles de l’Inspection générale de la sécurité sociale luxembourgeoise fournissent des effectifs de frontaliers et ont été comparées.

Figure 4Frontaliers de Moselle et Meurthe-et-Moselle qui travaillent au Luxembourg – Comparaison des sources

Frontaliers de Moselle et Meurthe-et-Moselle qui travaillent au Luxembourg – Comparaison des sources
2018 2019 2020
Nombre de frontaliers
Source fiscale 79 321 80 138 86 118
Recensement de la population (RP) 84 851 86 420 nd
Inspection générale de la sécurité sociale luxembourgeoise (IGSS) 92 460 98 450 99 340
Nombre de nouveaux frontaliers
Source fiscale 15 822 15 722 17 766
  • nd : non disponible
  • Sources : DGFiP ; Insee ; IGSS.

Ecart entre les comptages de l’IGSS et le RP

L’Inspection générale de la sécurité sociale luxembourgeoise dénombre les assurés sociaux. Les travailleurs détachés, qui ne passent pas la frontière chaque semaine et qui ne sont donc pas considérés comme des frontaliers, sont assurés et y sont donc comptabilisés. On estime à 4 000 équivalents temps plein (ETP) le travail détaché du Luxembourg vers la France, ce qui correspond à un nombre plus élevé de travailleurs. De plus, le recensement de la population étalé sur cinq ans sous-estime par construction les comptages en augmentation constante, comme le nombre de frontaliers.

Ecart entre la source fiscale et le RP

Une partie de la différence est liée aux frontaliers qui au RP déclarent travailler au Luxembourg mais qui ne déclarent pas en France leurs revenus luxembourgeois (démarche obligatoire même si les revenus ne sont pas imposables). En effet, la majoration de 10 % de l’impôt dû en cas d’omission serait alors sans effet sur les foyers fiscaux qui n’ont pas d’autre revenu d’origine française (célibataires par exemple).

Plusieurs limites à l’utilisation de la source fiscale sont identifiées.

Limite sur l’identification du pays de travail

Les frontaliers qui travaillent au Luxembourg se distinguent de ceux qui travaillent en Belgique et en Allemagne par les différences d’accords fiscaux bilatéraux. Néanmoins, par sécurité, l’étude se limite aux nouveaux frontaliers habitant ou étant venu habiter en Moselle et en Meurthe-et-Moselle, les deux départements les plus proches du Luxembourg. Ne sont donc pas étudiés les frontaliers qui déclarent une adresse fiscale plus éloignée de la frontière, notamment en région parisienne.

Limite sur le concept de nouveau frontalier

Un nouveau frontalier est défini dans cette étude par la déclaration d’un revenu d’activité d’origine étrangère et l’absence de déclaration de revenu d’origine étrangère l’année précédente. Un nouveau frontalier a pu, par le passé, exercer une activité dans le pays voisin. Ainsi 10 % des nouveaux frontaliers dénombrés en 2020, étaient frontaliers en 2018 (et pas en 2019, par définition).

Limite sur la définition du ratio de revenu d’activité

Les salaires français sont déclarés nets des cotisations sociales obligatoires mais incluent la CSG non déductible, alors que les salaires d’origine luxembourgeoise, non imposables en France, y étaient déclarés jusqu’en 2019 nets de cotisations sociales et nets d’impôts luxembourgeois. Depuis 2020, une partie de ces revenus d’origine luxembourgeoise sont déclarés en France sans retirer les impôts luxembourgeois, sous le régime d’imposition du crédit d’impôt pour éviter la double imposition.

Limite due à des effets de structure dans les moyennes de revenu

Ces ratios comparent deux moyennes qui intègrent des effets de structure :

  • Le nombre de mois travaillés : avec 20 % de nouveaux frontaliers chaque année, les revenus déclarés des frontaliers comportent 20 % de contribuables qui n’ont pas travaillé une année complète, ce qui tend à diminuer le ratio.
  • Les diplômes, la qualification et l’ancienneté : les frontaliers ont peut-être des caractéristiques différentes de celles de leurs voisins qui expliqueraient une partie de la différence de salaire, mais cette information n’est pas disponible dans la source fiscale utilisée.

Pour en savoir plus

Martini T., Villaume S., « Le travail frontalier dans le Grand Est : en 2018, 182 000 habitants de la région travaillent dans un pays voisin », Insee Analyses Grand Est n° 144, mai 2022.

Zoom sur… Ouvrir dans un nouvel ongletTransfrontalier. Le travail détaché, une activité de premier plan au Grand-Duché, Agape Lorraine Nord, septembre 2021.

Dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux 2019, Filosofi 2019, Insee.fr.

Ouvrir dans un nouvel ongletStatistiques de l’IGSS, publiées sur le site Internet de l’Agence pour le développement de l’emploi.