Séries longues sur les salaires dans le secteur privé et dans la fonction publique Base Tous salariés - Insee Résultats
Le pouvoir d’achat du salaire net dans le secteur privé a progressé de 17,8% entre 1996 et 2020
Entre 1996 et 2020, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 17,8 %, en euros constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation), soit de 0,6 % par an en moyenne. Le salaire des ouvriers a progressé de 18,5 % sur cette période, soit plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles (+12,9 % pour les employés, +6,6 % pour les cadres et +4,5 % pour les professions intermédiaires). Les salaires d’une partie des employés et des ouvriers, notamment les moins qualifiés, sont proches du Smic et peuvent bénéficier de ce fait de ses revalorisations, directement ou par un effet de diffusion, au travers notamment d’accords de branches. Les salaires des cadres sont quant à eux davantage sensibles aux chocs conjoncturels car ils intègrent une part variable liée à la performance, en général plus importante que les pour les autres catégories socioprofessionnelles.
Sur une période plus récente, entre la crise économique de 2008-2009 et 2019, le salaire net en équivalent temps plein a progressé en moyenne de 4,6 % en euros constants dans le privé, soit une hausse de 0,5 % en moyenne par an. En 2020, année du début de la crise sanitaire liée à l'épidémie du Covid, le salaire net moyen en EQTP a augmenté de 3,1 % sur un an en euros constants. L’ampleur de cette augmentation est en trompe l'oeil : elle résulte davantage des modifications temporaires dans la composition de l’emploi, imputables à la crise sanitaire, que de progressions salariales individuelles. Ainsi, à catégorie socioprofessionnelle, secteur d’activité et condition d’emploi constants, le salaire net a progressé de 1,5 % en euros constants.
L’écart de salaire moyen en équivalent temps plein entre femmes et hommes dans le privé est de 14,8 % en 2020, en incluant apprentis et stagiaires (en les excluant, il est de 15,2%). Cet écart résulte pour partie des différences de structure des emplois des femmes et des hommes, notamment par secteur et niveau de qualification. Il s’est réduit de près de 7,6 points, soit d’un tiers, par rapport à son niveau de 1996. En effet, le salaire net moyen des femmes a progressé plus rapidement que celui des hommes sur la période : + 0,9 % par an en moyenne en euros constants pour les premières, contre + 0,5 % pour les seconds. La réduction de l’écart salarial entre femmes et hommes résulte notamment de la hausse de la part des femmes parmi les emplois les plus qualifiés (en particulier parmi les cadres, leur part passant de 24 % en 1996 à 36 % en 2020), même si elles demeurent minoritaires parmi les emplois les mieux rémunérés.
