Insee Flash Guadeloupe ·
Novembre 2025 · n° 225
Les entreprises guadeloupéennes génèrent 3,7 milliards d’euros de valeur ajoutée en
2023 Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2023
En 2023, les entreprises marchandes de Guadeloupe, hors secteurs agricole et financier, réalisent un chiffre d’affaires de 15,0 milliards d’euros, plaçant le commerce au rang de premier secteur économique de la région. Elles dégagent une valeur ajoutée de 3,7 milliards d’euros. Leur taux de marge s’établit à 32,3 %. Parmi les différents secteurs d’activité, l’industrie se distingue par le taux de marge le plus élevé.
- Les entreprises guadeloupéennes réalisent un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros en 2023
- Les charges de personnel représentent deux tiers de la valeur ajoutée
- Le taux de marge des entreprises guadeloupéennes s’élève à 32,3 %
- Encadré - Le chiffre d’affaires généré par les entreprises guadeloupéennes s’élève à 14,2 milliards d’euros selon la définition économique de l’entreprise
Les entreprises guadeloupéennes réalisent un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros en 2023
En Guadeloupe, les secteurs marchands non agricole et non financier regroupent 20 820 entreprises en 2023. Au cours de l’année, ces entreprises (champ) génèrent un chiffre d’affaires (CA) de 15,0 milliards d’euros (figure 1).
Le chiffre d’affaires des entreprises correspond au montant global des ventes de marchandises et de biens et services produits. Les entreprises exerçant principalement une activité de commerce réalisent un CA de 6,8 milliards d’euros en 2023, soit 46 % de celui des entreprises de Guadeloupe. Le commerce représente le premier secteur économique de la région. Le CA des entreprises des autres secteurs implantées en Guadeloupe s’élève à 8,2 milliards d’euros.
La production globale des entreprises guadeloupéennes s’élève à 15,2 milliards d’euros. Elle comprend la production vendue et non vendue (lorsque les produits sont stockés ou immobilisés), les ventes de marchandises ainsi que les autres produits du compte de résultat dont l’importance reste marginale. Pour atteindre ce niveau de production, les entreprises guadeloupéennes ont dépensé 11,5 milliards d’euros en consommations intermédiaires. Celles-ci se décomposent en 5,0 milliards d’euros d’achats de marchandises, intégrant leurs variations de stock, 1,5 milliard d’euros d’achats de matières premières, dont leurs variations de stock et 5,0 milliards d’euros d’autres achats et charges intermédiaires, comme les achats de sous-traitance.
La valeur ajoutée (VA) créée par les entreprises guadeloupéennes s’établit à 3,7 milliards d’euros en 2023. Elle est obtenue par différence entre la production globale et les consommations intermédiaires. Le rapport entre cette richesse dégagée et le chiffre d’affaires donne un taux de valeur ajoutée moyen de 24,7 % pour l’ensemble des entreprises marchandes de la région.
tableauFigure 1 – Compte de résultat partiel des entreprises marchandes guadeloupéennes en 2023
| Indicateurs | Montant |
|---|---|
| Ventes de marchandises I | 6 850 |
| Production vendue II | 8 170 |
| Chiffre d’affaires (CA) I + II | 15 010 |
| Production non vendue III | 80 |
| Production totale IV = II + III | 8 240 |
| Autres produits V | 120 |
| Production globale VI = I + IV + V | 15 210 |
| Consommations intermédiaires VII | 11 490 |
| Achats de marchandises plus la variation de stocks | 5 010 |
| Achats de matières premières plus la variation de stocks | 1 530 |
| Autres achats intermédiaires | 4 950 |
| Valeur ajoutée (VA) VIII = VI - VII | 3 710 |
| Coûts des facteurs IX | 90 |
| Charges de personnel X | 2 420 |
| Excédent brut d’exploitation (EBE) VIII - IX - X | 1 200 |
- Note : Les sommes peuvent parfois ne pas tomber juste du fait des arrondis.
- Lecture : En 2023, la valeur ajoutée dégagée par les entreprises marchandes guadeloupéennes s’élève à 3 710 millions d’euros.
- Champ : Secteur marchand non agricole et non financier.
- Source : Insee, Esane 2023 (données individuelles).
Les charges de personnel représentent deux tiers de la valeur ajoutée
Les charges de personnel constituent la première composante de la VA. Elles s’élèvent à 2,4 milliards d’euros, soit 65,2 % de la VA. Elles comprennent les traitements et salaires bruts versés aux salariés (à hauteur de 78,8 %) ainsi que les cotisations sociales correspondantes (21,2 %).
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est l’autre composante principale de la valeur ajoutée. Il correspond au montant restant aux entreprises une fois les charges de personnel et les coûts des facteurs déduits, par exemple les impôts sur la production. En 2023, les entreprises guadeloupéennes dégagent un EBE total de 1,2 milliard d’euros. Le chef d’entreprise utilise notamment l’EBE pour rémunérer le capital en versant des intérêts sur les capitaux empruntés aux établissements de crédit et des dividendes aux actionnaires. L’EBE est également une ressource pour financer l’investissement de l’entreprise ou assurer son autofinancement.
Le taux de marge des entreprises guadeloupéennes s’élève à 32,3 %
Le taux de marge des entreprises, calculé en rapportant l’excédent brut d’exploitation (EBE) à la valeur ajoutée, atteint 32,3 % en 2023 pour l’ensemble des entreprises guadeloupéennes (figure 2). Dans l’industrie, les entreprises affichent le taux le plus élevé (39,1 %). Les taux sont plus faibles dans le secteur de la construction (32,0 %), des services marchands (31,7 %) et du commerce (29,7 %).
Le taux de marge varie également selon le statut d’employeur ou non de l’entreprise. Sur les 8 100 entreprises employeuses, qui regroupent 49 720 salariés équivalent temps plein, le taux de marge est plus faible que celui de l’ensemble des entreprises. Les écarts sont particulièrement marqués pour les services marchands (-9,7 points) et la construction (-4,4 points). Ces différences sectorielles s’expliquent en partie par une répartition non homogène des entreprises non employeuses entre les secteurs. Les 12 720 entreprises non employeuses en Guadeloupe sont surreprésentées dans les services marchands.
Un taux de marge élevé témoigne d’une capacité importante à dégager des ressources susceptibles de financer l’investissement. En revanche il n’implique pas nécessairement une rentabilité économique forte, qui dépend aussi de l’ampleur des moyens mobilisés.
tableauFigure 2 – Principaux ratios financiers par secteur
| Secteurs économiques | Taux de marge des entreprises | Taux de marge des entreprises employeuses | Rentabilité économique des entreprises |
|---|---|---|---|
| Industrie | 39,1 | 35,9 | 8,7 |
| Construction | 32,0 | 27,6 | 21,5 |
| Commerce | 29,7 | 29,2 | 15,7 |
| Services marchands | 31,7 | 22,0 | 6,7 |
| Ensemble | 32,3 | 26,9 | 9,0 |
- Lecture : Dans le secteur du commerce en Guadeloupe, le taux de marge des entreprises s’élève à 29,7 % en 2023 et à 29,2 % pour celles qui ont le statut d’employeur.
- Champ : Secteur marchand non agricole et non financier.
- Source : Insee, Esane 2023 (données individuelles).
Encadré - Le chiffre d’affaires généré par les entreprises guadeloupéennes s’élève à 14,2 milliards d’euros selon la définition économique de l’entreprise
La loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes ».
Cette définition élargie de l’entreprise se distingue de sa définition juridique centrée sur l’unité légale qui peut être une entreprise indépendante ou une filiale. Elle permet notamment de tenir compte de l’organisation croissante des entreprises en groupes de sociétés (constitués d’unités légales appartenant à une même entité). Une fois déterminé le contour de l’entreprise profilée avec les unités légales qui la composent, les données comptables sont consolidées en retirant les flux entre unités légales d’une même entreprise. Les données comptables des entreprises indépendantes locales sont ensuite ajoutées à celles des entreprises profilées situées en Guadeloupe pour obtenir les indicateurs de l’ensemble des entreprises au sens économique.
Selon cette approche , le nombre d’entreprises guadeloupéennes s’élève à 19 130 en 2023 (figure 3) hors secteurs agricole et financier. Elles génèrent un chiffre d’affaires de 14,2 milliards d’euros. Les entreprises indépendantes concentrent 98 % de ces entreprises et génèrent 40 % du chiffre d’affaires total tandis que les entreprises profilées représentent 2 % des entreprises et génèrent 60 % du chiffre d’affaires. Les entreprises profilées guadeloupéennes regroupent 1 460 filiales elles-mêmes implantées dans la région et 310 filiales implantées hors de Guadeloupe [tableau complémentaire 1 ; données]. En outre, 770 filiales implantées en Guadeloupe appartiennent à des entreprises profilées localisées hors de l’île [tableau complémentaire 2 ; données]. Leur activité est donc exclue de l’analyse des entreprises locales selon cette définition.
tableauFigure 3 – Dénombrement des entreprises guadeloupéennes et de leur chiffre d’affaires (CA)
| Entreprises guadeloupéennes | Nombre | CA (en millions d’euros) |
|---|---|---|
| Entreprises indépendantes | 18 740 | 5 720 |
| Entreprises profilées | 390 | 8 490 |
| Ensemble des entreprises guadeloupéennes | 19 130 | 14 210 |
- Champ : Entreprises (indépendantes ou profilées) dont le CA relève majoritairement du secteur marchand non agricole et non financier.
- Source : Insee, Esane 2023 (données individuelles).
Champ
Les unités légales, appelées entreprises par souci de simplification, étudiées dans cette publication appartiennent toutes aux secteurs marchands non agricole et non financier. Les micro-entreprises au sens fiscal du terme sont exclues du champ.
Sources
Les résultats de cette étude sont issus du dispositif ESANE.
Définitions
La production non vendue est la somme de la production stockée et de la production immobilisée.
Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services transformés ou entièrement consommés au cours du processus de production. L’usure des actifs fixes utilisés dans le processus de production n’est pas prise en compte ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe.
Les autres achats et charges intermédiaires correspondent aux charges d'exploitation suivantes : les autres achats et charges externes et les autres charges d'exploitation.
La valeur ajoutée (VA) correspond à la différence entre la production globale et les consommations intermédiaires.
Les charges du personnel sont composées des salaires et traitements et des cotisations sociales.
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est égal à la VA diminuée des coûts des facteurs et des charges de personnel.
Le taux de valeur ajoutée correspond au rapport de la VA sur CA.
Le taux de marge correspond au rapport de l’EBE sur la VA.
Les coûts des facteurs correspond la différence entre les impôts et taxes à la production et les subventions d'exploitations.
La rentabilité économique mesure la rentabilité d'exploitation (activité) de l'entreprise indépendamment de son mode de financement. Elle se mesure en rapportant l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement. Cette somme, est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour produire.
L’unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité peut-être une personne physique ou une personne morale. C’est l'unité principale enregistrée dans Sirene (Système informatisé du répertoire national des entreprises et des établissements).
Une filiale est une unité légale détenue à plus de 50 % par une autre unité légale.
Une entreprise indépendante est une entreprise composée d’une seule unité légale.
Une entreprise profilée, ou construite par profilage, est un ensemble d’unités légales présentes sur le territoire français et détenues majoritairement par l’une d’elles. L’entreprise profilée est localisée dans la région où elle réalise la plus grande part de son chiffre d’affaires.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Clarenc P., « Les entreprises guadeloupéennes génèrent 3,3 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2022 », Insee Flash Guadeloupe no 213, décembre 2024.
(3) Clarenc P., « En Guadeloupe, les unités légales génèrent 7,6 milliards d’euros de production marchande en 2021, pour 2,9 milliards d’euros de valeur ajoutée », Insee Analyses Guadeloupe no 75, novembre 2023.

