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Insee Analyses Réunion · Octobre 2025 · n° 103
Insee Analyses RéunionLes unités légales réunionnaises créent 9,5 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2023 Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2023

Aude Lécroart (Insee)

En 2023, les unités légales réunionnaises marchandes des secteurs non agricoles et non financiers créent 9,5 milliards d’euros de valeur ajoutée, pour un chiffre d’affaires de 33,4 milliards d’euros. Leur investissement s’élève à 2,5 milliards d’euros.

À La Réunion, les unités légales sont très majoritairement de petite taille : sept sur dix n’emploient aucun salarié. Toutefois, l’activité économique de l’île est majoritairement portée par les structures de 10 à 249 salariés : elles regroupent 57 % des salariés, réalisent 55 % du chiffre d’affaires et génèrent 46 % de la valeur ajoutée. À eux seuls, les secteurs de l’enseignement-santé humaine-action sociale, des services aux entreprises, du commerce de détail hors véhicules et de la construction créent plus de la moitié de la valeur ajoutée. Le taux de marge s’élève à 27 % pour les structures employeuses ; il varie de 8 % dans le secteur de la construction à 56 % dans celui de l’information et communication.

L’activité de la plupart des secteurs non agricoles et non financiers continue de progresser en 2023, mais de façon plus modérée qu’en 2022, dans un contexte national de ralentissement économique. Elle est davantage dynamique dans le secteur des transports et dans l’hébergement-restauration. Toutefois, le taux de marge baisse dans la majorité des secteurs.

Insee Analyses Réunion
No 103
Paru le :Paru le30/10/2025

Cette publication est basée sur la définition juridique de l’entreprise : l’unité légale. Sont fournis en complément des résultats selon la définition économique de l’entreprise, au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 (encadré).

Insee - Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2023 à La Réunion.
Publication rédigée par :Aude Lécroart (Insee)

61 440 unités légales génèrent une valeur ajoutée de 9,5 milliards d’euros

En 2023, 61 440  marchandes des secteurs non agricoles et non financiers ont leur siège social à La Réunion (pour comprendre). Elles créent une valeur ajoutée de 9,5 milliards d’euros (0,6 % de la valeur ajoutée des entreprises françaises), pour un chiffre d’affaires de 33,4 milliards d’euros.

Parmi ces unités légales, 57 280 sont indépendantes (93 %), c’est-à-dire qu’elles jouissent d’une autonomie de décision. Elles génèrent la moitié de la valeur ajoutée totale des unités légales réunionnaises.

Les 4 160 autres unités légales (7 %) font partie d’«  au sens économique » selon la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 (encadré). Elles génèrent l’autre moitié de la valeur ajoutée. Parmi elles, 3 250 font partie d’entreprises ayant leur siège social à La Réunion ; elles sont à l’origine de 28 % de la valeur ajoutée globale. Les 910 autres unités légales sont intégrées dans des entreprises ayant leur siège social ailleurs en France et sont à l’origine de 22 % de la valeur ajoutée totale.

Les unités légales de 10 à 249 salariés concentrent l’emploi et la création de richesse

Les unités légales réunionnaises sont très majoritairement de petite taille : sept sur dix n’emploient aucun salarié, comme au niveau national. Les unités employeuses, au nombre de 15 780, emploient au total 117 000 salariés en équivalent temps plein (ETP). Parmi ces unités, 84 % comptent entre 1 et 9 salariés, 15 % entre 10 et 249 salariés, et seulement 0,2 % ont 250 salariés ou plus.

Les unités légales de 10 à 249 salariés occupent une place majeure dans l’activité économique de l’île : elles emploient 57 % des salariés, réalisent 55 % du chiffre d’affaires et sont à l’origine de près de la moitié de la valeur ajoutée régionale et de l’investissement total (figure 1). Les 33 unités légales de 250 salariés ou plus en ETP génèrent moins de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée. Cependant, elles investissent chacune en moyenne 16 millions d’euros, soit 30 fois plus que les unités légales de 10 à 249 salariés. Ainsi, elles réalisent à elles seules 21 % des 2,5 milliards d’euros d’investissement total.

Figure 1Répartition des principaux agrégats des unités légales réunionnaises par tranche d’effectifs salariés en ETP* en 2023

(en %)
Répartition des principaux agrégats des unités légales réunionnaises par tranche d’effectifs salariés en ETP* en 2023 ((en %)) - Lecture : En 2023, 74 % des unités légales réunionnaises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 11 % du chiffre d’affaires régional, de 17 % de la valeur ajoutée régionale et de 19 % de l’investissement total.
Principaux agrégats Sans salarié 1 à 9 salariés 10 à 249 salariés 250 salariés ou plus
Nombre d’unités légales 74 22 4 0
Chiffre d'affaires 11 23 55 11
Valeur ajoutée 17 26 46 10
Investissement 19 11 49 21
  • * Équivalent temps plein.
  • Lecture : En 2023, 74 % des unités légales réunionnaises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 11 % du chiffre d’affaires régional, de 17 % de la valeur ajoutée régionale et de 19 % de l’investissement total.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à La Réunion et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2023.

Figure 1Répartition des principaux agrégats des unités légales réunionnaises par tranche d’effectifs salariés en ETP* en 2023

  • * Équivalent temps plein.
  • Lecture : En 2023, 74 % des unités légales réunionnaises n’emploient aucun salarié. Ces unités légales sans salarié sont à l’origine de 11 % du chiffre d’affaires régional, de 17 % de la valeur ajoutée régionale et de 19 % de l’investissement total.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à La Réunion et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2023.

Quatre secteurs génèrent plus de la moitié de la valeur ajoutée totale des unités légales

Quatre secteurs génèrent une part importante de la création de la valeur ajoutée : l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (hors secteur public), les différents services aux entreprises, le commerce de détail hors véhicules et la construction (figure 2). Ces secteurs induisent 53 % de la valeur ajoutée créée par les secteurs non agricoles et non financiers, une proportion plus élevée qu’en moyenne française.

L’industrie est à l’origine de 14 % de la valeur ajoutée totale, une part plus faible qu’au niveau national, dont 5 % pour les seules industries de fabrication d’aliments et de tabac. Les unités légales de l’hébergement-restauration génèrent quant à elles 4 % de la valeur ajoutée créée.

Figure 2Principales caractéristiques des unités légales réunionnaises par secteur d’activité en 2023

Principales caractéristiques des unités légales réunionnaises par secteur d’activité en 2023
Secteurs d’activité Unités légales Effectifs salariés en ETP* Chiffre d'affaires Valeur ajoutée Excédent brut d'exploitation Investissement Répartition de la valeur ajoutée Part des unités légales employeuses
(en nombre) (en millions d’euros) (en %)
Ensemble 61 437 116 950 33 386 9 512 3 095 2 545 100 26
dont : unités légales employeuses 15 776 116 950 29 644 7 874 2 038 2 056 83 100
micro-entrepreneurs 21 113 760 429 266 261 0 3 3
Extraction, énergie, environnement 1 460 3 117 1 238 435 256 328 5 10
Fabrication d'aliments, tabac 1 103 6 962 1 941 448 95 99 5 51
Autre industrie manufacturière 2 663 6 894 1 595 488 151 89 5 35
Construction 7 172 15 165 3 172 982 162 118 10 35
Commerce et réparation de véhicules 1 822 5 196 2 530 419 143 38 4 38
Commerce de gros hors véhicules 2 407 6 156 5 365 658 223 65 7 33
Commerce de détail hors véhicules 6 306 19 511 7 542 1 121 287 105 12 37
Transports-entreposage 2 400 9 517 1 771 583 139 302 6 35
Hébergement et restauration 3 898 7 647 1 160 424 89 147 4 35
Information et communication 1 588 2 484 825 341 186 83 4 21
Activités immobilières 2 345 3 001 975 465 231 867 5 15
Activités scientifiq. et techniq. ; serv. admin. et de soutien 10 977 16 837 2 579 1 429 325 199 15 20
Enseignement, santé humaine et action sociale 12 098 11 416 2 253 1 510 717 73 16 15
Autres activités de services 5 198 3 047 439 209 91 34 2 18
  • * Équivalent temps plein.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à La Réunion et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2023.

La valeur ajoutée induite par les unités légales est répartie entre les ménages qui perçoivent des salaires, les administrations publiques qui collectent des cotisations sociales et des impôts (nets de subventions) et les unités légales elles-mêmes qui en conservent une partie pour financer leurs investissements et rémunérer le capital, notamment les dirigeants non salariés et les actionnaires.

En 2023, la rémunération du travail représente près de 65 % de la valeur ajoutée (51 % pour les salaires et 14 % pour les cotisations sociales), et les impôts sur la production, nets des subventions, s’élèvent à 3 %. La part restant aux unités légales, l’excédent brut d’exploitation (EBE), atteint près de 33 % (figure 3).

Cette répartition de la valeur ajoutée diffère selon le secteur, car elle reflète les différences de structure de production entre travail et capital. Par exemple, certains secteurs comme les activités immobilières mobilisent relativement plus de moyens financiers que de main-d’œuvre. En 2023, dans ce secteur, la part des salaires et cotisations dans la valeur ajoutée est la plus faible (32 %). Inversement, dans le secteur des transports-entreposage, la rémunération de la main-d’œuvre (salaires et cotisations) s’élève à 91 % de la valeur ajoutée.

Figure 3Répartition de la valeur ajoutée des unités légales réunionnaises selon ses composantes par secteur d’activité en 2023

(en %)
Répartition de la valeur ajoutée des unités légales réunionnaises selon ses composantes par secteur d’activité en 2023 ((en %)) - Lecture : En 2023, dans le secteur des transports-entreposage, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 70 sont versés aux salariés, 21 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 15 euros de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 24 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 3 % de la valeur ajoutée des unités légales réunionnaises.
Secteurs d’activité Salaires Cotisations Impôts nets de subventions Excédent brut d’exploitation
Transports et entreposage 70 21 -15 24
Construction 63 19 2 16
Hébergement et restauration 72 7 0 21
Activités scientifiques et techniques ; Services administratifs et de soutien 61 15 1 23
Commerce de détail hors véhicules 58 13 4 26
Autre industrie manufacturière 57 14 -1 31
Fabrication d'aliments, tabac 56 10 12 21
Ensemble 51 14 3 33
Autres activités de services 52 10 -6 44
Commerce et réparation de véhicules 48 14 4 34
Commerce de gros hors véhicules 40 12 15 34
Enseignement, santé humaine et action sociale 35 16 1 47
Information et communication 34 9 3 55
Extraction, énergie, environnement 30 8 4 59
Activités immobilières 24 9 18 50
  • Lecture : En 2023, dans le secteur des transports-entreposage, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 70 sont versés aux salariés, 21 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 15 euros de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 24 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 3 % de la valeur ajoutée des unités légales réunionnaises.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à La Réunion et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2023.

Figure 3Répartition de la valeur ajoutée des unités légales réunionnaises selon ses composantes par secteur d’activité en 2023

  • Lecture : En 2023, dans le secteur des transports-entreposage, sur 100 euros de valeur ajoutée créée, 70 sont versés aux salariés, 21 aux organismes sociaux sous forme de cotisations sociales. Par ailleurs, le secteur a perçu 15 euros de subventions nettes d’impôts sur la production. Au final, les entreprises du secteur dégagent en moyenne 24 euros d’excédent brut d'exploitation (EBE). En moyenne, sur l’ensemble des secteurs, les impôts nets de subventions atteignent 3 % de la valeur ajoutée des unités légales réunionnaises.
  • Champ : Unités légales marchandes ayant leur siège social à La Réunion et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2023.

Le taux de marge des unités légales employeuses s’élève à 33 %

Le mesure la proportion de la qui reste à l’unité légale après avoir payé les salaires et cotisations sociales.

À La Réunion en 2023, le taux de marge pour l’ensemble des secteurs non agricoles et non financiers s’élève à 33 % (figure 4).

Pour autant, le taux de marge se mesure le plus souvent sur les seules unités légales employeuses puisque celui des structures sans salarié atteint fréquemment 100 %. Par exemple, l’entrepreneur individuel, bien qu’il puisse comptabiliser une partie de ses revenus ou de ses cotisations sociales obligatoires en charges de personnel, se rémunère le plus souvent sur le résultat de son entreprise sans retenir de charges de personnel. Ainsi, le taux de marge pour l’ensemble des unités légales employeuses s’élève à 27 %. Il varie de 8 % dans le secteur de la construction à 56 % dans celui de l’information et communication. L’écart entre le taux de marge des unités légales employeuses et le taux de marge total est particulièrement marqué dans les secteurs de l’enseignement-santé humaine et action sociale (-19 points), des activités immobilières et de la construction (-9 points) en raison de la présence de nombreuses unités légales sans salarié dans ces secteurs.

Qu’il soit faible ou élevé, le taux de marge n’induit pas nécessairement une rentabilité économique du même niveau. Un taux de marge élevé peut se traduire par un faible lorsque l’activité nécessite un capital d’exploitation important pour produire. C’est le cas pour les activités immobilières : leur rentabilité économique est la plus faible des secteurs (2 % contre 8 % pour l’ensemble des unités légales employeuses), alors que leur taux de marge est parmi les plus élevés.

Au contraire, pour les activités demandant peu de moyens matériels mais à forte plus-value intellectuelle, un taux de marge élevé se traduit souvent par une rentabilité économique très forte, comme dans l’enseignement, santé humaine et action sociale.

Dans le secteur du commerce et réparation de véhicules, le taux de rentabilité économique est plus de deux fois plus élevé que la moyenne, malgré un taux de marge à peine supérieur à celui de l’ensemble des unités légales employeuses.

Figure 4Taux de marge et taux de rentabilité économique des unités légales réunionnaises employeuses par secteur d’activité en 2023

(en %)
Taux de marge et taux de rentabilité économique des unités légales réunionnaises employeuses par secteur d’activité en 2023 ((en %)) - Lecture : En 2023, le taux de marge des unités légales employeuses relevant du secteur de l’extraction, énergie, environnement s’élève à 55 % et leur taux de rentabilité économique à 11 %.
Secteurs d’activité Taux de marge Taux de rentabilité économique
Ensemble 27 8
Extraction, énergie, environnement 55 11
Fabrication d'aliments, tabac 25 6
Autre industrie manufacturière 29 11
Construction 8 6
Commerce et réparation de véhicules 34 19
Commerce de gros hors véhicules 35 11
Commerce de détail hors véhicules 26 13
Transports-entreposage 19 6
Hébergement et restauration 19 12
Information et communication 56 12
Activités immobilières 52 2
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien 15 9
Enseignement, santé humaine et action sociale 29 38
Autres activités de services 31 28
  • Lecture : En 2023, le taux de marge des unités légales employeuses relevant du secteur de l’extraction, énergie, environnement s’élève à 55 % et leur taux de rentabilité économique à 11 %.
  • Champ : Unités légales marchandes employeuses ayant leur siège social à La Réunion et relevant des secteurs non agricoles et non financiers.
  • Source : Insee, Ésane 2023.

L’activité progresse plus modestement qu’en 2022 dans la plupart des secteurs

Entre 2022 et 2023, l’activité des unités légales marchandes des secteurs non agricoles et non financiers continue de progresser après la chute de l’activité en 2020, tant en termes de chiffre d’affaires (+5 %) que de valeur ajoutée (+3 %). Cette progression, plus modérée qu‘en 2022 (+9 % pour le chiffre d’affaires, +5 % pour la valeur ajoutée), s’inscrit dans le contexte d’une économie nationale au ralenti et de conflits géopolitiques importants impactant notamment les approvisionnements dans la zone. En particulier, l’inflation reste élevée en 2023, dans la continuité de l’année 2022 : ainsi le chiffre d’affaires progresse plus vite que la valeur ajoutée, pénalisée par la croissance du prix des consommations intermédiaires (+6 %).

En 2023, les secteurs du transport-entreposage et de l’hébergement-restauration sont les plus dynamiques, avec respectivement une hausse de 15 % et de 12 % de leur valeur ajoutée par rapport à 2022. Ainsi, le secteur du transport-entreposage retrouve enfin son niveau de création de richesse de 2019 alors que c’était déjà le cas en 2022 pour les autres secteurs. A contrario, la valeur ajoutée baisse dans les activités immobilières, l’information et communication et pour la deuxième année consécutive dans la fabrication d’aliments.

Dans l’ensemble, le taux de marge diminue en 2023 (-3 points par rapport à 2022 dans les unités légales employeuses). Il baisse dans la majorité des secteurs, notamment les activités immobilières (-13 points) et l’information et communication (-7 points) pour lesquels la valeur ajoutée a été peu dynamique. Il recule aussi, dans une moindre mesure, dans l’hébergement-restauration. Dans ce secteur, la hausse de la valeur ajoutée est contre-balancée par la forte augmentation de la masse salariale. La rentabilité économique des unités légales employeuses réunionnaises est également moins élevée en 2023 (-2 points).

Encadré - Composition du tissu économique réunionnais selon l’approche économique de l’entreprise

Le passage d’une définition purement juridique de l’entreprise, l’unité légale, à une définition économique de l’entreprise au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 modifie profondément la description du tissu productif réunionnais des secteurs non agricoles et non financiers.

Ainsi, selon la définition économique de l’entreprise, le tissu économique réunionnais en 2023 se compose de 58 240 entreprises ayant leur siège ou leur tête de groupe à La Réunion :

  • 57 280 entreprises avec une seule unité légale ;
  • 960 entreprises regroupant 3 250 unités légales localisées à La Réunion et 230 unités légales localisées hors de La Réunion.

En appliquant cette définition économique, ces 58 240 entreprises réunionnaises génèrent en 2023 7,6 milliards d’euros de valeur ajoutée contre 9,5 milliards selon l’approche juridique. Cet écart de près de 2 milliards d’euros entre les deux approches s’explique par la non prise en compte, dans l’approche économique, des 910 unités légales réunionnaises faisant partie des 310 entreprises localisées hors de La Réunion, qui génèrent 2,1 millions de valeur ajoutée. À l’inverse, l’inclusion dans l’approche économique des 230 unités légales non réunionnaises appartenant à une entreprise réunionnaise (non comptées dans la définition juridique) ne joue que très peu, celles-ci ne réalisant que 0,1 milliard d’euros de valeur ajoutée.

Figure 5Composition du tissu économique réunionnais selon les approches juridique et économique de l’entreprise au sens de la LME* en 2023

(en nombre)
Composition du tissu économique réunionnais selon les approches juridique et économique de l’entreprise au sens de la LME* en 2023 ((en nombre)) - Lecture : Dans l’approche juridique de l’entreprise (champ de l’étude), on considère toutes les unités légales implantées à La Réunion : 57 280 unités légales indépendantes, 3 250 unités légales appartenant à une entreprise réunionnaise et 910 unités légales appartenant à une entreprise non réunionnaise. Dans la définition économique de l’entreprise (champ de l’encadré), on retient uniquement les unités légales appartenant à des entreprises au sens économique dont le siège est à La Réunion : les 57 280 unités légales indépendantes et les 3 480 UL appartenant aux 960 entreprises réunionnaises, qu’elles soient implantées à La Réunion – 3 250 – ou à l’extérieur – 230). Les unités légales appartenant à des entreprises non réunionnaises ne sont pas comptabilisées, où qu’elles soient localisées.
Tissu économique réunionnais selon l’entreprise au sens de la LME* Nombre d’entreprises au sens de la LME* Nombre d’unités légales
à La Réunion hors de La Réunion
Entreprises réunionnaises 58 240 /// ///
avec une seule unité légale localisée à La Réunion 57 280 57 280 ///
avec des unités légales localisées à La Réunion et en dehors 960 3 250 230
Entreprises non réunionnaises ayant des unités légales à La Réunion 310 910 12 770
  • * LME : Loi de modernisation de l’économie.
  • /// : Absence de résultat due à la nature des choses.
  • Lecture : Dans l’approche juridique de l’entreprise (champ de l’étude), on considère toutes les unités légales implantées à La Réunion : 57 280 unités légales indépendantes, 3 250 unités légales appartenant à une entreprise réunionnaise et 910 unités légales appartenant à une entreprise non réunionnaise. Dans la définition économique de l’entreprise (champ de l’encadré), on retient uniquement les unités légales appartenant à des entreprises au sens économique dont le siège est à La Réunion : les 57 280 unités légales indépendantes et les 3 480 UL appartenant aux 960 entreprises réunionnaises, qu’elles soient implantées à La Réunion – 3 250 – ou à l’extérieur – 230). Les unités légales appartenant à des entreprises non réunionnaises ne sont pas comptabilisées, où qu’elles soient localisées.
  • Source : Insee, Esane 2023.

Figure 5Composition du tissu économique réunionnais selon les approches juridique et économique de l’entreprise au sens de la LME* en 2023

  • * LME : Loi de modernisation de l’économie.
  • /// : Absence de résultat due à la nature des choses.
  • Lecture : Dans l’approche juridique de l’entreprise (champ de l’étude), on considère toutes les unités légales implantées à La Réunion : 57 280 unités légales indépendantes, 3 250 unités légales appartenant à une entreprise réunionnaise et 910 unités légales appartenant à une entreprise non réunionnaise. Dans la définition économique de l’entreprise (champ de l’encadré), on retient uniquement les unités légales appartenant à des entreprises au sens économique dont le siège est à La Réunion : les 57 280 unités légales indépendantes et les 3 480 UL appartenant aux 960 entreprises réunionnaises, qu’elles soient implantées à La Réunion – 3 250 – ou à l’extérieur – 230). Les unités légales appartenant à des entreprises non réunionnaises ne sont pas comptabilisées, où qu’elles soient localisées.
  • Source : Insee, Esane 2023.
Publication rédigée par :Aude Lécroart (Insee)

Pour comprendre

Le dispositif Ésane combine des données administratives et des données obtenues à partir d'entreprises enquêtées. Il couvre les entreprises marchandes dont le siège est implanté à La Réunion, hors secteurs financier et agricole.

Le champ de cette étude intègre les micro-entrepreneurs. En raison d’un calcul simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu, peu d’informations comptables sont connues sur ces unités. Pour le millésime 2023, ces micro-entrepreneurs sont mieux pris en compte dans Ésane, ce qui entraîne une révision à la hausse des indicateurs économiques les concernant. Malgré leur nombre important (21 100 à La Réunion en 2023), leur chiffre d’affaires ne représente que 1 % de l’ensemble : l’impact de la nouvelle estimation reste ainsi limité sur les grandeurs économiques diffusées dans cette publication.

Les données présentées dans cette publication sont issues du fichier Ésane 2023. Les chiffres 2022 utilisés pour la comparaison ont été recalculés suivant la même méthode (2023). Ces chiffres peuvent différer de ceux publiés dans l'Insee Analyses Réunion no 94 [Lécroart, 2024 ; pour en savoir plus (5)], qui se basent sur la méthode 2022. En particulier, les effectifs publiés ici (et utilisés pour les tranches de taille d’unités légales) sont en équivalent temps plein (ETP), contrairement aux années précédentes où étaient pris en compte les effectifs au 31 décembre.

Publication rédigée par :Aude Lécroart (Insee)

Définitions

L’unité légale correspond à la notion strictement juridique de l’entreprise (un numéro Siren).

La notion d’entreprise au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 permet de dépasser la notion strictement juridique de l’entreprise. Elle prend notamment en compte le développement croissant de l’organisation en groupes. L’entreprise est définie comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes ».

La valeur ajoutée est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation.

L’excédent brut d’exploitation est égal à la valeur ajoutée aux coûts des facteurs de laquelle sont déduits les frais de personnel.

Le taux de marge est la proportion de la valeur ajoutée au coût des facteurs qui reste à l’entreprise une fois ses frais de personnels réglés : excédent brut d’exploitation / valeur ajoutée au coût des facteurs.

Le taux de rentabilité économique rapporte l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement.

La somme au dénominateur est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner.

Les immobilisations corporelles sont les actifs physiques destinés à être utilisés durablement par l'entreprise comme moyens de production : terrains, constructions, installations techniques, matériel et outillage industriels, etc. Les immobilisations incorporelles sont les actifs immatériels non financiers détenus par l'entreprise : fonds commercial et autres immobilisations incorporelles (frais d'établissement, frais de développement, concessions, brevets, avances et acomptes sur immobilisations incorporelles).

Le besoin en fonds de roulement représente la partie des besoins d'exploitation non assurée par les ressources d'exploitation.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Élaboration des Statistiques Annuelles d’Entreprises (Ésane) - Principales caractéristiques des entreprises à La Réunion de 2012 à 2023 », Chiffres détaillés, octobre 2025.

(3) Insee, « Les entreprises en France - espace thématique », Insee Références, octobre 2025.

(4) Insee, « L’essentiel sur… les entreprises », Chiffres-clés, mars 2025.

(5) Lécroart A., « Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2022 - Les unités légales réunionnaises créent 9,2 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2022 », Insee Analyses Réunion no 94, décembre 2024.

(6) Insee, « Bilan économique 2023 de La Réunion - L'activité économique continue de résister en 2023, mais montre des signes d'essoufflement », Insee Conjoncture Réunion no 32, juin 2024.