Insee Focus · Octobre 2025 · n° 364

Les décès en 2024 Des décès en légère hausse

En 2024, 643 200 personnes sont décédées en France, soit une hausse de 0,3 % par rapport à 2023 en tenant compte du fait que 2024 est une année bissextile (figure 1a, figure 1b, méthodes). L’épidémie de grippe du début d’année 2024 a retrouvé une intensité habituellement observée avant la pandémie de Covid-19 [Ouvrir dans un nouvel ongletCampèse, 2024], et les épisodes de fortes chaleurs de l’été, moins intenses qu’en 2023, n’ont pas entraîné de hausse significative de la mortalité. La hausse des décès en 2024 s’explique ainsi principalement par le vieillissement de la population [Thélot, 2025]. Depuis 2011, le nombre de décès a tendance à augmenter du fait de l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom, nées de 1946 à 1974. Ainsi, les décès ont augmenté en moyenne de 1,5 % par an entre 2011 et 2019 ; la période 2020-2022 a été marquée par une forte mortalité, due notamment à la pandémie de Covid-19. Au final, en 2024, le nombre de décès est supérieur de 5 % à son niveau de 2019, et de 18 % à son niveau de 2011.

En 2024, le mois de janvier a été le plus meurtrier, avec près de 65 000 décès enregistrés (figure 2). Plus généralement, comme presque tous les ans depuis plus d’un siècle [Papon, 2020], la mortalité en 2024 a été plus élevée en hiver qu’en été [Blanpain, 2024].

Sur les huit premiers mois de 2025, la hausse des décès s’est accentuée, en lien avec l’épidémie de grippe hivernale, qui a été particulièrement virulente en janvier 2025 [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2025]. Comparé aux huit premiers mois de 2024, le nombre de décès augmente de 2,1 % en 2025.

En 2024, les défunts ont en moyenne 79,4 ans (figure 3). Compte tenu du vieillissement des générations nombreuses du baby-boom, et des gains d’espérance de vie, l’âge moyen au décès augmente depuis cinquante ans [Papon, 2018]. Sur la période récente, les années 2021 et 2023 font toutefois exception. En effet, la forte mortalité de l’année 2020, marquée par la pandémie de Covid-19, et de l’année 2022, marquée également par la pandémie, mais aussi par deux épisodes de grippe et des fortes chaleurs en été, a touché en priorité les personnes les plus fragiles et âgées. Aussi, l’âge moyen au décès a nettement augmenté en 2020 et 2022, et par contrecoup, a légèrement diminué en 2021 et 2023. Au final, sur les dix dernières années, l’âge moyen au décès a augmenté de presque deux ans.

En 2024, 90,1 % des personnes décédées ont au moins 60 ans (contre 87,2 % en 2014), et 29,1 % ont au moins 90 ans (contre 22,8 % en 2014). La part des centenaires dans les décès de 2024 atteint 2,2 %, soit 14 200 personnes, contre 1,7 % dix ans plus tôt. Enfin, en 2024, 2 710 enfants de moins d’un an sont décédés, soit 0,4 % de l’ensemble des décès [Blanpain, 2025].

Les hommes décèdent plus jeunes que les femmes : l’âge moyen au décès des hommes est de 75,8 ans en 2024, contre 82,9 ans pour les femmes. Jusqu’à 84 ans (inclus), le nombre de décès masculins dépasse le nombre de décès féminins.

En 2024, 52 % des décès ont lieu dans un établissement de santé (hôpital ou clinique), 29 % à domicile (celui du défunt ou d’une tierce personne), 16 % en Ehpad ou en maison de retraite, 1 % sur la voie publique ou dans un lieu public, et 2 % dans un autre lieu (au travail, lors de certains accidents de transport, etc.), selon les déclarants du décès auprès de l’officier d’État civil (sources, figure 4). À tous les âges jusqu’à 95 ans, les décès ont le plus souvent lieu dans un établissement de santé. En particulier, c’est le cas de 90 % des décès d’enfants de moins d’un an, qui surviennent majoritairement dans les tous premiers jours de vie.

Les décès sur la voie ou dans un lieu public atteignent un pic à 29 % pour les jeunes âgés de 20 à 24 ans ; leurs causes de décès sont en effet plus souvent des causes « externes », incluant les accidents liés aux transports [Bellamy, 2017]. C’est surtout vrai pour les jeunes hommes, ces derniers étant davantage exposés aux accidents de la route ou aux conduites à risque : 33 % des décès d’hommes de 20 à 24 ans surviennent sur la voie publique, contre 18 % des décès de femmes du même âge.

Les décès en Ehpad ou en maison de retraite sont logiquement très peu nombreux avant 60 ans. Ils concernent 3 % des décès de personnes âgées de 60 à 64 ans, et leur part augmente continûment pour atteindre 35 % des décès de personnes âgées d’au moins 95 ans. La part des décès à domicile augmente quant à elle jusqu’au début de la trentaine, atteint 35 % à 38 % des décès de personnes âgées de 30 à 59 ans, et décroît ensuite.

En 2023, dernière année où les données sont disponibles pour l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE), l’espérance de vie à 65 ans est de 18,3 ans en moyenne dans l’UE (soit 83,3 ans) pour les hommes et de 21,8 ans (soit 86,8 ans) pour les femmes (figure 5). En France, elle est supérieure à cette moyenne : 19,7 ans pour les hommes et 23,4 ans pour les femmes.

L’espérance de vie à 65 ans est plus faible que la moyenne européenne dans les pays baltes, dans les pays de l’est de l’UE, et en Croatie. Ainsi, les hommes de 65 ans peuvent espérer vivre le moins longtemps de l’UE en Lettonie (14,4 ans), et les femmes en Hongrie (18,6 ans). À l’inverse, l’espérance de vie à 65 ans des hommes est supérieure à la moyenne dans les pays de l’ouest (excepté l’Allemagne) et du sud de l’UE (excepté la Croatie). En Espagne, l’espérance de vie des femmes de 65 ans est la plus élevée de l’UE (23,9 ans) ; celle des hommes est la deuxième plus élevée (19,8 ans) derrière le Luxembourg (19,9 ans). Au sein des pays de l’ouest de l’UE, l’Allemagne fait exception, avec une espérance de vie à 65 ans inférieure à la moyenne européenne : 17,9 ans pour les hommes, 21,2 ans pour les femmes. Le diagnostic est semblable en regardant l’espérance de vie à la naissance, excepté pour l’Allemagne, qui se situe alors dans la moyenne européenne.

Dans tous les pays de l’UE, l’espérance de vie à 65 ans des femmes est supérieure à celle des hommes, avec un écart de 3,5 ans en moyenne. Cet écart va de 2,1 ans aux Pays-Bas à 5,5 ans en Estonie, et est de 3,7 ans en France. Certains comportements des femmes sont en effet plus favorables à leur santé : elles fument moins, consomment moins d’alcool et bénéficient d’un meilleur suivi médical, en particulier pendant leur vie féconde [Insee, 2022a ; Insee, 2022b]. Les femmes seraient également moins touchées par les maladies génétiques [Ouvrir dans un nouvel ongletVallin, 2002].