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Insee Flash Pays de la Loire · Avril 2025 · n° 153
Insee Flash Pays de la LoireL’augmentation de population freinée par un solde naturel négatif Bilan démographique 2024 des Pays de la Loire

Arnaud Fizzala, Samuel Trivière (Insee)

Dans les Pays de la Loire, la population au 1er janvier 2025 est estimée à 3,9 millions d’habitants. La croissance démographique régionale reste supérieure à celle de la France métropolitaine, mais elle perd en dynamisme. La population croît encore fortement en Loire-Atlantique et en Vendée, progresse légèrement en Maine-et-Loire mais diminue dans la Sarthe et en Mayenne. Le déficit du solde naturel se creuse, l’augmentation de la population est portée uniquement par le solde migratoire. Le nombre de naissances continue de diminuer avec la baisse de la fécondité. Les décès progressent toujours en raison du vieillissement de la population.

Insee Flash Pays de la Loire
No 153
Paru le :Paru le03/04/2025

La population ligérienne augmente toujours

Au 1er janvier 2025, la population des Pays de la Loire est estimée à 3,9 millions d’habitants. La croissance démographique de la région est soutenue depuis dix ans (+5,9 % sur la période 2015-2025) et deux fois plus élevée qu’en France Métropolitaine (+3,2 %). Mais elle perd en dynamisme : la croissance était de 8,9 % entre 2005 et 2015.

À l’échelon départemental, la Loire-Atlantique reste la locomotive de la région avec une croissance de 10,7 % entre 2015 et 2025, soit près de 146 000 habitants gagnés en dix ans (figure 1). Sur la période, le nombre d’habitants augmente de 8,4 % en Vendée et de 3,1 % en Maine-et-Loire. En revanche, il s’érode légèrement dans la Sarthe (-0,8 %) et en Mayenne (-1,5 %).

Figure 1Évolution de la population des départements des Pays de la Loire entre 2015 et 2025, base 100 en 2015

(base 100 en 2015)
Évolution de la population des départements des Pays de la Loire entre 2015 et 2025, base 100 en 2015 ((base 100 en 2015))
Année Loire-Atlantique Maine-et-Loire Mayenne Sarthe Vendée Pays de la Loire
2015 100 100 100 100 100 100
2016 101,1 100,1 99,9 99,8 100,6 100,5
2017 102,2 100,4 99,8 99,7 101,3 101,1
2018 103,5 100,7 99,7 99,6 102,0 101,7
2019 104,7 101,0 99,7 99,6 102,8 102,4
2020 105,9 101,3 99,5 99,7 103,9 103,1
2021 106,8 101,8 99,3 99,6 104,9 103,6
2022 107,9 102,2 99,2 99,6 105,9 104,3
2023 (p) 108,9 102,5 98,9 99,5 106,8 104,8
2024 (p) 109,8 102,8 98,7 99,4 107,6 105,4
2025 (p) 110,7 103,1 98,5 99,2 108,4 105,9
  • (p) : Donnée provisoire.
  • Note : Les courbes en trait plein (resp. en trait pointillé) illustrent les évolutions établies à partir de données définitives (resp. provisoires).
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’État civil.

Figure 1Évolution de la population des départements des Pays de la Loire entre 2015 et 2025, base 100 en 2015

  • (p) : Donnée provisoire.
  • Note : Les courbes en trait plein (resp. en trait pointillé) illustrent les évolutions établies à partir de données définitives (resp. provisoires).
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’État civil.

Le déficit du solde naturel se creuse

Depuis 2022, la croissance démographique est freinée par le , devenu négatif. En 2024, le déficit se creuse, avec 1 900 décès de plus que de naissances, après deux années de déficit marginal (600 décès de plus que de naissances en 2023 et 40 en 2022) (figure 2). Le solde naturel se dégrade progressivement depuis 2006. Ainsi, entre 2015 et 2025, l’augmentation de population est portée principalement par l’excédent de personnes qui s’installent dans la région relativement à celles qui en partent (). En revanche, sur la décennie précédente, les soldes naturel et migratoire y contribuent de façon équilibrée.

Figure 2Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2024

(en nombre)
Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2024 ((en nombre))
Année Naissances Décès Solde naturel
1975 45 615 28 364 17 251
1976 43 773 28 299 15 474
1977 44 236 26 637 17 599
1978 44 069 27 139 16 930
1979 45 081 27 121 17 960
1980 47 258 27 911 19 347
1981 47 280 27 728 19 552
1982 45 957 27 128 18 829
1983 42 072 28 659 13 413
1984 42 688 27 440 15 248
1985 42 617 27 782 14 835
1986 42 135 27 690 14 445
1987 41 396 26 903 14 493
1988 41 056 26 209 14 847
1989 39 932 26 936 12 996
1990 39 856 26 878 12 978
1991 39 593 26 413 13 180
1992 38 924 26 698 12 226
1993 37 207 26 928 10 279
1994 37 435 26 809 10 626
1995 38 916 28 263 10 653
1996 39 647 28 296 11 351
1997 39 492 28 430 11 062
1998 39 943 28 190 11 753
1999 40 803 28 568 12 235
2000 44 039 28 800 15 239
2001 43 248 28 712 14 536
2002 42 999 29 043 13 956
2003 43 404 30 691 12 713
2004 44 002 28 120 15 882
2005 44 499 28 641 15 858
2006 45 918 28 362 17 556
2007 45 181 29 102 16 079
2008 45 483 29 643 15 840
2009 45 503 29 912 15 591
2010 45 962 30 115 15 847
2011 45 052 29 859 15 193
2012 44 771 31 664 13 107
2013 44 303 31 858 12 445
2014 43 671 31 120 12 551
2015 42 049 33 867 8 182
2016 40 887 33 675 7 212
2017 40 263 34 783 5 480
2018 39 739 34 800 4 939
2019 39 429 35 374 4 055
2020 38 974 36 806 2 168
2021 40 227 37 494 2 733
2022 39 182 39 222 -40
2023 36 501 37 073 -572
2024 (p) 35 600 37 500 -1 900
  • (p) : Donnée provisoire.
  • Source : Insee, État civil.

Figure 2Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2024

  • (p) : Donnée provisoire.
  • Source : Insee, État civil.

Le solde naturel baisse dans tous les départements, à des rythmes différents. S’il reste positif en Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire, il est négatif dans la Sarthe depuis 2020, en Mayenne depuis 2019, et en Vendée depuis 2015.

Le nombre de naissances diminue toujours

Les naissances continuent de diminuer en 2024 (-2,5 %). Cette baisse est plus prononcée qu’en France métropolitaine (-1,6 %). Au niveau régional, leur nombre est estimé à 35 600, le plus bas niveau observé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Malgré tout, la diminution des naissances est moins marquée en 2024 qu’en 2023 (-900 contre -2 700). Cette baisse concerne tous les départements à l’exception de la Mayenne, où les naissances augmentent légèrement. La diminution des naissances dans les Pays de la Loire s’explique par le recul de la fécondité, et non par le nombre de femmes dans les classes d’âges où les épisodes de maternité sont les plus fréquents (20 à 40 ans), qui progresse légèrement en 2024. L’ (ICF) se contracte encore en 2024 : 1,62 enfant par femme, après 1,67 en 2023 (figure 3). Ainsi, il poursuit sa convergence vers l’ICF métropolitain (1,59). En effet, depuis plusieurs années, les spécificités sociodémographiques des Ligériennes s’atténuent : plus diplômées et plus actives, elles se marient moins qu’auparavant et ont des enfants plus tard [Marchand, Rodrigues, 2024 ; pour en savoir plus (3)].

La diminution de la fécondité s’enracine dans la région comme à l’échelon métropolitain. Elle a plusieurs origines, comme la baisse de fertilité [Hamamah, Berlioux, 2022 ; pour en savoir plus (6)] ou des choix de ne pas avoir d’enfant ou d’en avoir moins [Dillarstone et al., 2023 ; pour en savoir plus (5)].

Figure 3Évolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité entre 1975 et 2024

(nombre moyen d’enfants par femme)
Évolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité entre 1975 et 2024 ((nombre moyen d’enfants par femme))
Année Pays de la Loire France Métropolitaine
1975 2,28 1,93
1976 2,14 1,83
1977 2,12 1,86
1978 2,08 1,82
1979 2,10 1,85
1980 2,19 1,94
1981 2,17 1,94
1982 2,09 1,91
1983 1,91 1,78
1984 1,93 1,80
1985 1,92 1,81
1986 1,90 1,83
1987 1,87 1,80
1988 1,86 1,80
1989 1,82 1,78
1990 1,82 1,77
1991 1,80 1,77
1992 1,77 1,73
1993 1,69 1,66
1994 1,70 1,66
1995 1,77 1,71
1996 1,80 1,73
1997 1,80 1,73
1998 1,82 1,76
1999 1,86 1,79
2000 2,01 1,87
2001 1,98 1,88
2002 1,98 1,86
2003 2,00 1,87
2004 2,03 1,90
2005 2,06 1,92
2006 2,12 1,98
2007 2,09 1,96
2008 2,11 1,99
2009 2,11 1,99
2010 2,13 2,02
2011 2,10 2,00
2012 2,09 1,99
2013 2,07 1,97
2014 2,03 1,97
2015 1,96 1,93
2016 1,91 1,89
2017 1,88 1,86
2018 1,86 1,84
2019 1,85 1,83
2020 1,82 1,78
2021 1,86 1,79
2022 (p) 1,79 1,74
2023 (p) 1,67 1,62
2024 (p) 1,62 1,59
  • (p) : Donnée provisoire.
  • Note : Les courbes en trait plein (resp. en trait pointillé) illustrent les évolutions établies à partir de données définitives (resp. provisoires).
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’État civil.

Figure 3Évolution de l’indicateur conjoncturel de fécondité entre 1975 et 2024

  • (p) : Donnée provisoire.
  • Note : Les courbes en trait plein (resp. en trait pointillé) illustrent les évolutions établies à partir de données définitives (resp. provisoires).
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’État civil.

Le nombre de décès repart à la hausse

En 2024, le nombre de décès est estimé à 37 500 dans les Pays de la Loire, soit 400 personnes de plus qu’en 2023. Cette augmentation (+1,2 %) est proche de celle de la France métropolitaine (+1,0 %). La baisse de 2023 faisait figure d’exception après un nombre de décès élevé en 2022. Depuis une dizaine d’années, la progression des décès est particulièrement soutenue (+1,9 % par an entre 2014 et 2024), avec l’entrée des baby-boomers dans des âges avancés où la mortalité devient élevée. Cette tendance s’observe dans tous les départements ligériens.

Encadré – L’espérance de vie féminine n’a pas progressé depuis dix ans

En 2024, l’ des Ligériennes atteint 86,0 ans. Elle est stable depuis 2014, après avoir progressé de 1,7 ans entre 2004 et 2014. Néanmoins, dans la région, les femmes conservent une espérance de vie à la naissance supérieure au niveau national (0,3 an supplémentaire).

Pour les hommes, l’espérance de vie à la naissance continue de progresser dans la région, avec 80,2 ans en 2024, soit 0,1 an de plus qu’au niveau national. Sur la décennie 2014-2024, les hommes de la région gagnent 0,7 an d’espérance de vie. Le gain était encore plus substantiel la décennie précédente : +2,6 ans.

Ainsi, l’écart d’espérance de vie entre les femmes et les hommes se réduit progressivement : 5,8 ans en 2024, contre 7,3 ans en 2004. Ce phénomène est similaire au niveau national.

Publication rédigée par :Arnaud Fizzala, Samuel Trivière (Insee)

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de domicile respectivement de la mère et du défunt. Pour 2024, il s’agit d’une estimation, basée sur les événements enregistrés au cours des dix premiers mois de l’année.

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2023 et suivantes, les estimations de population sont provisoires : la population du recensement 2022 est actualisée grâce à des estimations du solde naturel et du solde migratoire apparent, et des ajustements statistiques. Un ajustement statistique avait été introduit en 2018 pour tenir compte de la rénovation du questionnaire du recensement de la population et mesurer des évolutions de population à questionnement inchangé. Un nouvel ajustement est introduit pour les années 2020 et 2021 pour tenir compte des évolutions de protocole de la collecte du recensement et des évolutions démographiques exceptionnelles dues à la crise sanitaire. Une explication détaillée est disponible sur insee.fr. L’évolution de la population et le solde migratoire de l’année 2020, considérés comme définitifs dans le Bilan démographique de l’année 2023, sont exceptionnellement révisés.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge, observés une année donnée. Il mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui serait soumise à chaque âge aux conditions de mortalité de l’année considérée.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Thélot H., « En 2024, la fécondité continue de diminuer, l’espérance de vie se stabilise », Insee Première, no 2033, janvier 2025.

(3) Marchand Y., Rodrigues A., « Métiers, diplômes, mariages : les spécificités régionales s’atténuent au détriment de la fécondité », Insee analyses Pays de la Loire, no 124, mars 2024.

(4) Fizzala A., Trivière S., « En 2023, moins de naissance que de décès », Insee Flash Pays de la Loire no 145, janvier 2024.

(5) Dillarstone H., et al., « Ouvrir dans un nouvel onglet Climate change, mental health, and reproductive decision-making : A systematic review  », Public Library of Science, novembre 2023.

(6) Hamamah S., Berlioux S., « Ouvrir dans un nouvel ongletRapport sur les causes d’infertilité », Ministère de la Santé, février 2022.