4,4 millions d’indépendants en France en 2022

Élise Amar (Insee)

Fin 2022, en France, 4,4 millions de personnes dirigent une entreprise. Parmi ces indépendants, 4,0 millions de personnes exercent une activité non salariée, à titre principal ou en complément d’une activité salariée.

Exploitants agricoles, commerçants, artisans ou professionnels libéraux, les non‑salariés sont en moyenne plus âgés que les salariés et exercent plus souvent dans la construction, la santé ou les services aux particuliers (activités artistiques et récréatives, enseignement, et coiffure notamment). Les femmes sont minoritaires parmi les non‑salariés (24 % dans l’agriculture, 41 % dans les autres secteurs), alors qu’elles représentent 26 % des salariés agricoles et 49 % des salariés non agricoles.

Hors agriculture, les effectifs de non‑salariés ont augmenté de 72 % entre 2008 et 2022. Ce dynamisme reflète intégralement le succès du statut d’auto‑entrepreneur, créé en 2009 et requalifié en micro‑entrepreneur en 2014. Fin 2022, 1,8 million de micro‑entrepreneurs sont économiquement actifs, soit près d’un non‑salarié sur deux dans les secteurs non agricoles. Ils en représentent même plus des trois quarts dans certains services aux particuliers comme les activités artistiques, récréatives ou l’enseignement, dans le commerce de détail hors magasin (sur les marchés, à distance ou par d’autres canaux) ou la livraison à domicile. Trois micro‑entrepreneurs sur dix cumulent leur activité non salariée avec un emploi salarié, contre un non‑salarié classique sur dix.

Les non‑salariés « classiques » (hors micro‑entrepreneurs) gagnent en moyenne 4 030 euros par mois en 2022, soit 11,7 % de plus qu’en 2013, en euros constants. Les secteurs les moins rémunérateurs sont le commerce de détail hors magasin, les activités de taxi et de voiture de transport avec chauffeur (VTC), les services personnels, les arts, spectacles et activités récréatives ainsi que l’enseignement. À l’opposé, les médecins et dentistes perçoivent en moyenne les revenus les plus élevés, devant les juristes et comptables et les pharmaciens. Les micro‑entrepreneurs gagnent quant à eux en moyenne 670 euros par mois en 2022.

Les revenus d’activité sont plus concentrés parmi les non‑salariés que parmi les salariés du privé. Parmi les non‑salariés classiques non agricoles ayant dégagé un revenu positif, les 10 % les mieux payés en concentrent à eux seuls 39 % (contre 27 % parmi les salariés).

Insee Références
Paru le :Paru le21/05/2025
Élise Amar (Insee)
Emplois et revenus des indépendants- Mai 2025
4,4 millions d’indépendants en France en 2022

Fin 2022, 4,4 millions de personnes dirigent une entreprise, exerçant ainsi une activité en tant qu’indépendant

Fin 2022, en France, 4,4 millions de personnes dirigent une entreprise dans l’ensemble des . On les appelle «  », en référence à leur absence de lien de subordination qui les différencie des autres travailleurs, en particulier l’absence de contrat de travail et de lien de subordination juridique à l’égard d’un donneur d’ordre. C’est leur principale caractéristique commune car pour le reste, ils présentent une très grande variété de profils. Pour certains, il s’agit de leur activité principale, pour d’autres d’une activité d’appoint. Certains emploient des salariés, d’autres non. Certains sont les seuls dirigeants de leur entreprise, d’autres partagent cette responsabilité.

Leurs statuts sont également variés. Une petite partie d’entre eux (0,3 million), présidents ou directeurs généraux de sociétés anonymes, présidents de sociétés par actions simplifiées ou gérants minoritaires de société, sont « assimilés salariés » : ils cotisent au régime général de la Sécurité sociale comme les salariés, mais pas à l’assurance chômage (figure 1). Plus de neuf indépendants sur dix, dans le champ agricole (0,4 million) comme non agricole (3,6 millions), sont affiliés à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés et, de ce fait, sont qualifiés de «  » : ils sont classiques, ou .

Figure 1 – Statut social du dirigeant selon le type d’entreprise qu’il dirige fin 2022

Figure 1 – Statut social du dirigeant selon le type d’entreprise qu’il dirige fin 2022 - Lecture : Fin 2022, 1 757 000 dirigeants d'entreprises sont des micro-entrepreneurs.
Statut social du chef d'entreprise Effectif au 31/12
Dirigeants non-salariés 3 597 000
Entrepreneurs individuels (EI) 2 697 000
Micro-entrepreneurs 1 757 000
EI classiques 940 000
Gérants majoritaires de société 900 000
Dirigeants salariés 341 000
Gérants minoritaires de société à responsabilité limitée (SARL) 48 000
Dirigeants de SA et de SAS, autres dirigeants (SNC, SEL, SCP, GIE, etc.)1 293 000
Ensemble (hors agriculture) 3 937 000
  • 1. SNC (Société en nom collectif), SEL (Société d'exercice libéral), SCP (société civile professionnelle) ou GIE (groupement d'intérêt économique).
  • Notes : Sur cette figure, le statut salarié ou non salarié correspond à celui de l’emploi principal en tant que dirigeant. Le nombre de non-salariés est ainsi inférieur à celui présenté dans le reste de l’ouvrage, car 19 000 non-salariés sont principalement dirigeants salariés.
  • Lecture : Fin 2022, 1 757 000 dirigeants d'entreprises sont des micro-entrepreneurs.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des dirigeants salariés et non-salariés, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022, base Tous salariés 2022.

Figure 1 – Statut social du dirigeant selon le type d’entreprise qu’il dirige fin 2022

  • 1. SNC (Société en nom collectif), SEL (Société d'exercice libéral), SCP (société civile professionnelle) ou GIE (groupement d'intérêt économique).
  • Notes : Le statut du travailleur (salarié ou non-salarié) correspond à celui de l'emploi principal en tant que dirigeant. Sur cette figure, le statut salarié ou non salarié correspond à celui de l’emploi principal en tant que dirigeant. Le nombre de non-salariés est ainsi inférieur à celui présenté dans le reste de l’ouvrage, car 19 000 non-salariés sont principalement dirigeants salariés. En raison des arrondis au millier, la somme des effectifs n'est pas égale à l'ensemble.
  • Lecture : Fin 2022, 1 757 000 dirigeants d'entreprises sont des micro-entrepreneurs.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des dirigeants salariés et non-salariés, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022, base Tous salariés 2022.

L’indépendance juridique n’exclut toutefois pas qu’une partie des indépendants exercent leur activité en étant soumis à une relation de dépendance économique par rapport une autre entité, qu’il s’agisse d’un client, d’une relation amont (groupement, centrale d’achat ou coopérative, franchise, licence de marque, location‑gérance, etc.) ou d’un intermédiaire (plateforme numérique, etc.). Ces travailleurs économiquement dépendants, comptabilisés parmi les indépendants, ne sont pas identifiables dans les sources administratives, mais peuvent être appréhendés dans d’autres sources, comme l’enquête Emploi (annexe sources). Selon cette dernière, en considérant l’emploi principal déclaré, un indépendant sur huit est économiquement dépendant [Rémila, 2025].

Les travailleurs indépendants représentent 13 % de l’emploi total en France (en se limitant aux emplois principaux exercés), une part un peu plus faible qu’en moyenne dans l’Union européenne (14 %) : cette part est supérieure à celle de l’Allemagne (8 %), mais nettement moins élevée que celle des pays du pourtour méditerranéen (jusqu’à 20 % en Italie, 27 % en Grèce).

Fin 2022, un non‑salarié sur dix travaille dans le secteur agricole

En France, 10,3 % des non‑salariés travaillent dans le secteur agricole au sens large fin 2022, soit 417 000 personnes : ils dirigent une exploitation agricole ou travaillent dans la sylviculture, l’exploitation forestière, les services paysagers ou les (sources). Hors , les non‑salariés exercent en tant que commerçants, artisans ou professionnels libéraux, dans des domaines très variés : ils peuvent être, entre autres, patrons de café‑restaurants, maçons, électriciens, garagistes, boulangers, vendeurs sur les marchés, chauffeurs de taxis ou de voiture de transport avec chauffeur (VTC), consultants en informatique, conseillers pour les affaires, avocats, architectes, pharmaciens, médecins, infirmiers, moniteurs d’auto‑écoles, moniteurs de ski, coiffeurs, designers ou encore artistes.

Hors agriculture, 10 % des personnes en emploi exercent une activité non salariée à titre principal, mais cette part varie selon les départements : de 5 % à peine dans les Hauts‑de‑Seine à 18 % dans les Hautes‑Alpes en 2022. Davantage présents dans les activités où les petites et moyennes entreprises sont nombreuses et où la relation de proximité est privilégiée, les non‑salariés ne se répartissent pas selon les secteurs d’activité comme les salariés du privé. Ainsi, hors agriculture, 50 % des non‑salariés exercent dans les (restauration, hébergement, activités artistiques et récréatives, enseignement, coiffure, etc.), la et la , alors que ces secteurs ne rassemblent que 31 % des salariés du privé (figure 2) Par ailleurs, 26 % des non‑salariés travaillent dans les – dont plus de la moitié dans les activités spécialisées scientifiques et techniques (professions juridiques, comptables, conseil de gestion, architecture, ingénierie, publicité, design, etc.) – et 15 % dans le . En revanche, les non‑salariés sont peu présents dans les secteurs davantage soumis à la concurrence internationale, où les grandes entreprises prédominent et où les investissements de départ sont élevés. Ainsi, seulement 5 % d’entre eux travaillent dans l’, soit une part trois fois moindre que celle des salariés du privé.

Figure 2a – Répartition des non-salariés par grand secteur d'activité fin 2022

en %
Figure 2a – Répartition des non-salariés par grand secteur d'activité fin 2022 (en %) - Lecture : 12 % des non-salariés exercent dans la construction.
Secteur d'activité Effectifs non salariés Effectifs salariés
Industrie (hors artisanat commercial) 5,2 15,2
Construction 12,0 8,0
Commerce et artisanat commercial 15,0 18,3
Transports et entreposage 4,3 7,6
Services aux entreprises et services mixtes 26,1 27,4
Services aux particuliers hors santé 21,8 13,2
Santé et action sociale 15,7 10,3
Ensemble hors agriculture 100,0 100,0
  • Lecture : 12 % des non-salariés exercent dans la construction.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Figure 2a – Répartition des non-salariés par grand secteur d'activité fin 2022

  • Lecture : 12 % des non-salariés exercent dans la construction.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Depuis le début des années 2000, l’emploi non salarié est reparti à la hausse

Le nombre de non‑salariés à titre principal n’a cessé de diminuer en France métropolitaine durant la seconde moitié du XXe siècle (figure 3). Cette baisse provenait du recul de l’emploi agricole, sous l’effet des forts gains de productivité dans ce secteur, ainsi que de la diminution des petits commerces liée au développement des grandes surfaces. Mais après ces décennies de repli, l’emploi non salarié a cessé de diminuer au début des années 2000, pour augmenter depuis presque sans discontinuité. Ce renouveau du travail non salarié s’inscrit dans une tendance à la diversification des formes d’emploi, qui s’est traduite par l’apparition, sur la période récente, de plusieurs modèles situés à la frontière du salariat et du non‑salariat : portage salarial, coopératives d’activité ou d’emploi, dépendance économique de certains non‑salariés à un donneur d’ordre unique, etc. La création, en janvier 2009, du statut d’auto‑entrepreneur (requalifié en micro‑entrepreneur fin 2014) s’est inscrite dans cette tendance. Ce statut, qui allège les formalités de création d’entreprise individuelle et permet de ne payer des cotisations sociales que si l’activité génère du chiffre d’affaires, a connu un succès substantiel et a provoqué un afflux de non‑salariés aux profils différents. Le nombre de travailleurs exerçant une activité non salariée à titre principal a alors bondi dans un premier temps (+3,9 % par an en moyenne de 2009 à 2013), avant de marquer le pas entre 2013 et 2018 (+0,6 % par an). Avec le doublement des plafonds de chiffre d’affaires ouvrant droit au statut de micro‑entrepreneur à partir de janvier 2018, il a accéléré à nouveau (+3,8 % par an de 2018 à 2022).

Figure 3 – Emploi non salarié au 31 décembre selon le secteur d'activité de 1970 à 2023

en milliers
Figure 3 – Emploi non salarié au 31 décembre selon le secteur d'activité de 1970 à 2023 (en milliers) - Lecture : En 2022, 344 000 personnes occupent un emploi non salarié (à titre principal) dans l'agriculture.
Année Agriculture Industrie Construction Tertiaire Ensemble
1970 2 007 249 328 1 770 4 354
1971 1 899 243 323 1 742 4 206
1972 1 794 237 326 1 708 4 065
1973 1 720 233 346 1 693 3 991
1974 1 651 228 332 1 678 3 889
1975 1 596 218 331 1 654 3 799
1976 1 546 211 341 1 637 3 734
1977 1 502 206 353 1 605 3 666
1978 1 462 202 368 1 596 3 628
1979 1 427 194 378 1 574 3 573
1980 1 377 191 392 1 567 3 527
1981 1 329 188 390 1 555 3 462
1982 1 277 186 381 1 553 3 397
1983 1 248 186 372 1 563 3 369
1984 1 192 178 359 1 534 3 263
1985 1 153 174 354 1 536 3 217
1986 1 105 172 355 1 549 3 181
1987 1 054 169 355 1 569 3 147
1988 1 004 165 355 1 581 3 106
1989 953 165 345 1 565 3 029
1990 891 161 330 1 547 2 929
1991 834 154 312 1 513 2 813
1992 781 149 285 1 451 2 667
1993 721 140 258 1 436 2 555
1994 677 138 253 1 406 2 474
1995 636 136 250 1 374 2 396
1996 602 131 241 1 350 2 325
1997 576 128 234 1 346 2 285
1998 550 127 229 1 340 2 246
1999 535 127 232 1 361 2 255
2000 525 127 231 1 337 2 220
2001 521 127 237 1 317 2 202
2002 506 127 242 1 329 2 203
2003 491 124 242 1 347 2 205
2004 487 124 248 1 385 2 244
2005 472 127 263 1 412 2 273
2006 456 130 280 1 429 2 296
2007 440 127 293 1 456 2 316
2008 434 127 295 1 475 2 331
2009 423 126 296 1 499 2 344
2010 416 130 313 1 598 2 458
2011 412 132 323 1 669 2 537
2012 407 136 337 1 752 2 632
2013 406 142 352 1 837 2 736
2014 395 142 347 1 845 2 729
2015 386 141 342 1 867 2 735
2016 382 140 334 1 886 2 742
2017 374 139 330 1 916 2 759
2018 367 141 335 1 982 2 824
2019 356 147 347 2 073 2 923
2020 343 151 358 2 127 2 980
2021 337 161 377 2 259 3 134
2022 344 170 392 2 369 3 275
2023p 339 174 400 2 452 3 365
  • p : données provisoires.
  • Lecture : En 2022, 344 000 personnes occupent un emploi non salarié (à titre principal) dans l'agriculture.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 15 ans ou plus dont l'emploi principal en fin d'année correspond à une activité non salariée.
  • Source : Insee, Estimations annuelles d'emploi.

Figure 3 – Emploi non salarié au 31 décembre selon le secteur d'activité de 1970 à 2023

  • p : données provisoires.
  • Lecture : En 2022, 344 000 personnes occupent un emploi non salarié (à titre principal) dans l'agriculture.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 15 ans ou plus dont l'emploi principal en fin d'année correspond à une activité non salariée.
  • Source : Insee, Estimations annuelles d'emploi.

L’emploi non salarié non agricole de l’Union européenne ne connaît pas le même rebond qu’en France : depuis le début des années 2000, la part des indépendants dans l’emploi y est globalement stable autour de 12 % (hors agriculture). Si cette part a progressé dans les années 2000 dans la plupart des pays européens, elle a reculé sur cette période en Italie, puis à partir de 2012-2013 en Allemagne et en Espagne. La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid‑19 semble avoir eu peu d’influence sur les tendances nationales, en raison notamment d’aides publiques exceptionnelles.

1,5 million de non‑salariés supplémentaires entre 2008 et 2022

En France, hors agriculture, le nombre de non‑salariés, à titre principal ou en complément d’une autre activité, a augmenté de 72 % entre fin 2008 et fin 2022 (+1 512 000 personnes) (figure 4). Cette hausse a concerné presque tous les secteurs d’activité, à l’exception notamment du transport de fret, du commerce pharmaceutique, des et autres commerces de détail en magasin, et de la médecine générale. L’évolution a été particulièrement forte dans les services de incluant les VTC (+147 %), dans les services aux entreprises et services mixtes (+132 %) et les services aux particuliers hors santé (+104 %). Le nombre de non‑salariés a notamment été multiplié par 4,5 dans certaines activités spécialisées (design, photographie, traduction, etc.), par 4,4 dans l’action sociale et les services divers de santé (comme les activités des psychologues, des diététiciens ou des sophrologues) et par 3,6 dans l'enseignement privé.

Figure 4 – Effectifs non salariés au 31 décembre par statut entre 2008 et 2022

en milliers
Figure 4 – Effectifs non salariés au 31 décembre par statut entre 2008 et 2022 (en milliers) - Lecture : En 2022, parmi les 3,62 millions de non-salariés non agricoles, 1,77 million sont des micro-entrepreneurs (49 %).
Année Non-salariés classiques Micro-entrepreneurs Ensemble
2008 2 101,8 1,3 2 103,1
2009 1 994,9 188,1 2 183,0
2010 1 971,8 386,5 2 358,3
2011 1 974,3 496,4 2 470,7
2012 2 000,2 599,3 2 599,5
2013 2 030,3 694,2 2 724,5
2014 1 979,6 751,1 2 730,7
2015 1 953,3 795,0 2 748,3
2016 1 900,8 856,9 2 757,7
2017 1 867,3 927,8 2 795,1
2018 1 832,1 1 060,7 2 892,8
2019 1 833,6 1 251,4 3 085,0
2020 1 832,1 1 376,4 3 208,5
2021 1 841,4 1 636,5 3 477,9
2022 1 849,6 1 765,5 3 615,1
  • Lecture : En 2022, parmi les 3,62 millions de non-salariés non agricoles, 1,77 million sont des micro-entrepreneurs (49 %).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, bases Non-salariés.

Figure 4 – Effectifs non salariés au 31 décembre par statut entre 2008 et 2022

  • Lecture : En 2022, parmi les 3,62 millions de non-salariés non agricoles, 1,77 million sont des micro-entrepreneurs (49 %).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, bases Non-salariés.

Ce dynamisme reflète intégralement le succès du statut de micro‑entrepreneur : en 2022, ce statut est choisi par 84 % des créateurs indépendants qui fondent une entreprise individuelle [Baillot, Becquet, 2025]. Fin 2022, 1 766 000 micro‑entrepreneurs sont ainsi économiquement actifs, alors que le nombre de est de 1 850 000, en baisse de 12 % depuis 2008. Les effectifs de non‑salariés classiques ont en effet diminué dans la plupart des secteurs, en particulier dans ceux investis par les micro‑entrepreneurs : ‑36 % depuis 2008 dans l’industrie, ‑33 % dans le commerce et ‑28 % dans la construction. Seuls les effectifs des non‑salariés classiques sages‑femmes, infirmiers et autres professionnels paramédicaux ont très nettement augmenté entre 2008 et 2022 (+80 %), ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des juristes et comptables (+41 %) ou des vétérinaires (+20 %).

La moitié des non‑salariés sont micro‑entrepreneurs en 2022

Fin 2022, les micro‑entrepreneurs représentent ainsi la moitié (49 %) des non‑salariés non agricoles, contre un quart (25 %) en 2013. La part des micro‑entrepreneurs dépasse même les trois quarts dans certains secteurs. Ils sont ainsi particulièrement nombreux dans les activités de poste et de courrier, incluant la livraison à domicile, où ils représentent 95 % des effectifs non salariés en 2022 (figure 5). Plus généralement, les micro‑entrepreneurs sont nombreux dans des secteurs d’activité qui ne requièrent pas un fort investissement à l’installation. C’est notamment le cas dans le commerce de détail hors magasin (78 % de micro‑entrepreneurs), où le nombre de non‑salariés classiques a diminué de 38 % entre 2013 et 2022, alors que celui des micro‑entrepreneurs a augmenté de 42 % sur la même période. Il en va de même dans les services personnels divers comme la réparation de biens ou l’entretien corporel, les activités de santé non classées ailleurs (psychologues, diététiciens, sophrologues, etc.), dans certaines activités spécialisées (design, photographie, traduction, etc.), et dans l’enseignement où les micro-entrepreneurs constituent en 2022 plus des trois quarts des effectifs non salariés. Les micro‑entrepreneurs représentent 65 % des non‑salariés de l’industrie, ce statut étant surtout choisi dans le secteur du textile, habillement, bois, ameublement et imprimerie (76 % de micro‑entrepreneurs). Les micro‑entrepreneurs sont aussi majoritaires dans l’ensemble des secteurs culturels et ont particulièrement investi l’enseignement artistique amateur, les arts visuels et le spectacle vivant [Merchaoui, 2025]. En revanche, ils sont quasi ou totalement absents dans les secteurs nécessitant des frais d’installation élevés (chauffeurs de taxis, métiers de bouche) ou composés essentiellement de n’ouvrant pas droit à ce statut (médecins, dentistes, sages‑femmes, professions paramédicales, juristes).

Figure 5a – Principaux secteurs d'activité des femmes non-salariées fin 2022

Figure 5a – Principaux secteurs d'activité des femmes non-salariées fin 2022 - Lecture : 194 890 non-salariés exercent dans l'enseignement, dont 81 610 femmes en tant que micro-entrepreneuses.
Secteur d'activité Non-salariées classiques Micro-entrepreneuses Ensemble
Enseignement 15 810 81 610 97 420
Hébergement et restauration 51 470 21 070 72 540
Conseil de gestion 17 820 65 750 83 570
Services personnels divers 13 020 97 340 110 360
Services administratifs et de soutien 12 040 59 640 71 680
Autre commerce de détail en magasin 55 780 17 290 73 070
Autres professions paramédicales 82 420 8 950 91 370
Autres activités spécialisées 11 140 59 590 70 730
Commerce de détail hors magasin 9 310 46 440 55 750
Infirmières, sages-femmes 112 310 180 112 490
Information et communication 5 190 22 560 27 750
Coiffure et soins de beauté 48 150 65 780 113 930
Gros-œuvre (maçonnerie, couverture, charpente) 3 280 340 3 620
Travail des métaux, réparation et autres industries 8 100 32 430 40 530
Travaux de finition : peinture, revêtements et autres finitions 2 390 3 040 5 430
Autres services de santé et action sociale 19 290 66 230 85 520
Activités juridiques et comptables 51 950 1 370 53 320
Arts, spectacles et activités récréatives 7 000 32 100 39 100
Commerce de gros 11 790 18 780 30 570
Architecture et ingénierie 9 320 10 260 19 580
Activités immobilières 13 700 21 130 34 830
Commerce et réparation automobile 3 880 1 570 5 450
Habillement, bois, ameublement, imprimerie 4 970 38 360 43 330
Médecine générale 32 840 20 32 860
Autres activités de poste et de courrier (y compris livraison à domicile) 200 4 340 4 540
Travaux de finition : menuiserie 1 680 410 2 090
Travaux d'installation : plomberie, chauffage et autres 1 540 120 1 660
Travaux d'installation : électricité 980 180 1 160
Médecine spécialisée, analyses médicales 22 150 90 22 240
Taxis (y compris VTC) 3 510 840 4 350
Activités financières et d'assurance 8 580 3 460 12 040
Métiers de bouche 9 830 2 390 12 220
Pratique dentaire 17 710 10 17 720
Commerce pharmaceutique 13 660 50 13 710
Transport de frêt, déménagement 2 200 200 2 400
Construction de bâtiments et génie civil 1 270 80 1 350
Vétérinaires 5 220 630 5 850
Autres activités de transports et entreposage (hors poste et courrier) 810 300 1 110
  • Lecture : 194 890 non-salariés exercent dans l'enseignement, dont 81 610 femmes en tant que micro-entrepreneuses.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Figure 5a – Principaux secteurs d'activité des femmes non-salariées fin 2022

  • Lecture : 194 890 non-salariés exercent dans l'enseignement, dont 81 610 femmes en tant que micro-entrepreneuses.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Dans le secteur agricole, 22 % des 417 000 non‑salariés, soit environ 93 000 personnes, bénéficient fin 2022 du régime du , qui remplace le régime du forfait agricole depuis 2016. Ce régime s’apparente à celui des micro‑entrepreneurs. Les autres non‑salariés du secteur agricole, équivalents des non‑salariés classiques, sont imposés au régime réel.

Une population plus masculine que celle des salariés

Les femmes sont minoritaires parmi les non‑salariés : elles ne forment que 41 % des effectifs non agricoles et 24 % des effectifs agricoles fin 2022, alors qu’elles représentent 49 % des salariés non agricoles et 26 % des salariés agricoles. Très peu présentes dans la construction (3 %) et dans les services de transports (8 %), elles sont beaucoup plus nombreuses dans les services aux particuliers (55 %), notamment les services personnels (coiffure, soins de beauté, etc.), et dans la santé et l’action sociale (65 %). Globalement, le micro‑entrepreneuriat attire un peu plus de femmes que le non‑salariat classique : fin 2022, 44 % des micro‑entrepreneurs sont des femmes, contre 37 % des non‑salariés classiques.

Les non‑salariés classiques sont un peu plus âgés que les micro‑entrepreneurs et les salariés

Femmes ou hommes, les non‑salariés classiques sont en moyenne plus âgés que les salariés (figure 6). Hors agriculture, un sur deux a plus de 48 ans (âge médian), contre 41 ans pour les salariés du privé. En effet, ils commencent leur activité non salariée plus tard, souvent après un passage par le salariat, et l’arrêtent également plus tard. L’âge moyen de liquidation des droits à la retraite reste ainsi en 2020 plus élevé pour les anciens non‑salariés (62 ans et 6 mois pour la génération 1953) que pour l’ensemble des retraités (61 ans et 4 mois). Pour les , l’âge de liquidation des droits est encore plus élevé : 64 ans et 5 mois en moyenne.

Figure 6 – Structure par sexe et par âge des non-salariés et des salariés fin 2022

en % de la population considérée, femmes et hommes confondus
Figure 6 – Structure par sexe et par âge des non-salariés et des salariés fin 2022 (en % de la population considérée, femmes et hommes confondus) - Lecture : Parmi les micro-entrepreneurs en activité fin 2022, 1,15 % sont des hommes de 25 ans.
Âge au 31/12 Femmes Hommes
Salariés (privé + public) Non-salariés classiques Micro-entrepreneurs Salariés (privé + public) Non-salariés classiques Micro-entrepreneurs
16 0,025 0,000 0,000 0,025 0,000 0,000
17 0,074 0,000 0,000 0,066 0,000 0,000
18 0,248 0,000 0,050 0,233 0,010 0,110
19 0,416 0,010 0,170 0,411 0,020 0,350
20 0,523 0,010 0,330 0,565 0,040 0,580
21 0,649 0,030 0,470 0,702 0,060 0,760
22 0,740 0,050 0,590 0,808 0,100 0,890
23 0,837 0,120 0,710 0,904 0,160 0,970
24 0,954 0,220 0,820 1,016 0,230 1,070
25 1,016 0,330 0,920 1,083 0,310 1,150
26 1,061 0,430 1,000 1,138 0,400 1,230
27 1,070 0,510 1,060 1,155 0,490 1,280
28 1,055 0,600 1,080 1,150 0,570 1,330
29 1,061 0,680 1,120 1,161 0,690 1,400
30 1,105 0,770 1,200 1,220 0,830 1,500
31 1,129 0,860 1,230 1,237 0,940 1,560
32 1,140 0,920 1,260 1,258 1,060 1,580
33 1,150 0,960 1,260 1,256 1,170 1,570
34 1,163 1,030 1,280 1,270 1,260 1,590
35 1,166 1,020 1,290 1,262 1,340 1,550
36 1,182 1,040 1,270 1,271 1,400 1,550
37 1,180 1,050 1,250 1,256 1,430 1,500
38 1,172 1,030 1,210 1,238 1,450 1,450
39 1,165 1,010 1,190 1,217 1,450 1,400
40 1,238 1,060 1,220 1,289 1,580 1,430
41 1,258 1,050 1,220 1,298 1,610 1,410
42 1,272 1,070 1,200 1,300 1,690 1,380
43 1,213 1,020 1,110 1,237 1,650 1,280
44 1,182 0,970 1,060 1,212 1,620 1,210
45 1,191 0,980 1,040 1,225 1,650 1,200
46 1,154 0,950 0,970 1,183 1,620 1,110
47 1,183 0,940 0,960 1,219 1,640 1,100
48 1,248 0,990 0,990 1,287 1,740 1,120
49 1,311 1,050 1,010 1,339 1,880 1,140
50 1,329 1,070 1,020 1,359 1,950 1,130
51 1,313 1,070 1,010 1,334 2,000 1,090
52 1,259 1,020 0,950 1,284 1,960 1,040
53 1,231 0,990 0,890 1,253 1,940 0,980
54 1,206 0,950 0,850 1,225 1,910 0,930
55 1,179 0,930 0,840 1,200 1,900 0,910
56 1,186 0,940 0,790 1,199 1,940 0,900
57 1,150 0,910 0,760 1,166 1,890 0,870
58 1,126 0,900 0,730 1,128 1,910 0,860
59 1,057 0,850 0,670 1,054 1,850 0,800
60 0,901 0,770 0,600 0,814 1,600 0,750
61 0,767 0,710 0,550 0,643 1,450 0,750
62 0,478 0,580 0,480 0,452 1,210 0,690
63 0,321 0,510 0,430 0,330 1,090 0,660
64 0,233 0,420 0,360 0,247 0,910 0,610
65 0,166 0,340 0,330 0,185 0,770 0,540
66 0,125 0,270 0,270 0,143 0,650 0,490
67 0,076 0,220 0,230 0,099 0,530 0,430
68 0,057 0,180 0,200 0,081 0,450 0,380
69 0,045 0,150 0,170 0,068 0,380 0,320
70 0,038 0,130 0,150 0,057 0,340 0,300
71 0,029 0,110 0,120 0,048 0,300 0,260
72 0,025 0,100 0,110 0,043 0,270 0,220
73 0,021 0,090 0,090 0,038 0,250 0,200
74 0,018 0,080 0,080 0,032 0,220 0,170
75 0,014 0,070 0,060 0,027 0,190 0,130
76 0,011 0,060 0,050 0,021 0,150 0,100
77 0,007 0,040 0,030 0,013 0,100 0,060
78 0,005 0,040 0,020 0,010 0,090 0,050
79 0,004 0,030 0,020 0,008 0,070 0,040
80 0,003 0,030 0,010 0,006 0,050 0,030
81 0,002 0,020 0,010 0,004 0,040 0,020
82 0,002 0,010 0,010 0,004 0,030 0,020
83 0,001 0,010 0,000 0,003 0,020 0,010
84 0,001 0,010 0,000 0,002 0,020 0,010
85 0,001 0,010 0,000 0,002 0,020 0,010
86 0,001 0,010 0,000 0,001 0,010 0,000
87 0,000 0,010 0,000 0,001 0,010 0,000
88 0,000 0,010 0,000 0,001 0,010 0,000
89 0,000 0,000 0,000 0,001 0,010 0,000
90 0,000 0,000 0,000 0,001 0,000 0,000
91 0,000 0,000 0,000 0,001 0,000 0,000
92 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
93 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
94 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
95 ou plus 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
  • Lecture : Parmi les micro-entrepreneurs en activité fin 2022, 1,15 % sont des hommes de 25 ans.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée ou salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022, base Tous salariés 2022.

Figure 6 – Structure par sexe et par âge des non-salariés et des salariés fin 2022

  • Lecture : Parmi les micro-entrepreneurs en activité fin 2022, 1,15 % sont des hommes de 25 ans.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée ou salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022, base Tous salariés 2022.

En corollaire, les 60 ans ou plus sont plus nombreux parmi les non‑salariés classiques (16 % hors agriculture et 17 % dans le secteur agricole) que parmi les salariés (respectivement 6 % et 10 %). Ils sont 32 % parmi les médecins libéraux et 24 % parmi les pharmaciens. À l’inverse, la part des 60 ans ou plus est faible dans la construction (10 %), les métiers de bouche (10 %), la coiffure et les soins de beauté (8 %). Dans ces secteurs, les cessations d’activité interviennent plus tôt en raison de la pénibilité du travail et des débuts d’activité plus précoces.

Les moins de 30 ans sont à l’opposé bien moins nombreux parmi les non‑salariés classiques (6 %) que parmi les salariés (20 % hors agriculture et 25 % dans le secteur agricole). En raison notamment de la durée des études préalables, les moins de 30 ans sont ainsi très rares parmi les pharmaciens et les médecins (moins de 5 %). Parmi les non‑salariés classiques, les jeunes sont également peu souvent exploitants agricoles et commerçants de détail en magasin, ainsi que chauffeurs de taxis, professions nécessitant un certain capital de départ ou rarement exercés en début de vie professionnelle en tant qu’indépendant. En revanche, les moins de 30 ans sont plus nombreux parmi les professions paramédicales autres qu’infirmiers (22 %), professions où l’installation à son compte intervient souvent après la fin des études.

Les micro‑entrepreneurs sont globalement plus jeunes, avec un âge médian de 41 ans, que les non‑salariés classiques (48 ans). Leur profil est cependant très différent selon les secteurs d’activité (figure 7). Il peut s’agir de cadres confirmés poursuivant leur activité professionnelle sous un autre statut au moment du passage à la retraite (par exemple dans le conseil de gestion), de jeunes s’engageant dans la (livreurs à vélo, information et communication), de professionnels choisissant un statut jugé plus adapté à leur activité, comme dans la construction ou certaines activités commerciales, ou de salariés exerçant de façon ponctuelle ou plus régulière une activité d’appoint, en marge de leur activité principale (enseignement, activités artistiques et récréatives).

Figure 7a – Structure par sexe et par âge des non-salariés dans l'agriculture fin 2022

en % de la population totale
Figure 7a – Structure par sexe et par âge des non-salariés dans l'agriculture fin 2022 (en % de la population totale) - Lecture : Parmi les micro-entrepreneurs en activité dans l'industrie au 31 décembre 2022, 1,1 % sont des hommes agés de 40 ans.
Âge Part des femmes au bénéfice réel Part des hommes au bénéfice réel Part des femmes au micro-BA Part des hommes au micro-BA
15 0,000 0,000 0,000 0,000
16 0,000 0,000 0,000 0,000
17 0,000 0,001 0,001 0,001
18 0,001 0,008 0,003 0,015
19 0,007 0,039 0,008 0,064
20 0,013 0,102 0,027 0,157
21 0,021 0,184 0,032 0,264
22 0,043 0,296 0,061 0,457
23 0,053 0,380 0,095 0,478
24 0,074 0,492 0,126 0,590
25 0,086 0,579 0,152 0,716
26 0,117 0,731 0,174 0,789
27 0,149 0,800 0,197 0,856
28 0,147 0,888 0,226 0,920
29 0,186 0,960 0,307 0,984
30 0,223 1,093 0,340 1,111
31 0,244 1,199 0,403 1,163
32 0,286 1,336 0,428 1,189
33 0,315 1,360 0,490 1,351
34 0,324 1,527 0,576 1,396
35 0,341 1,544 0,593 1,460
36 0,382 1,622 0,542 1,503
37 0,402 1,670 0,617 1,640
38 0,416 1,774 0,580 1,616
39 0,436 1,771 0,621 1,612
40 0,476 1,875 0,694 1,621
41 0,494 1,870 0,726 1,690
42 0,508 1,877 0,716 1,683
43 0,478 1,822 0,590 1,464
44 0,501 1,813 0,607 1,385
45 0,491 1,792 0,584 1,600
46 0,516 1,815 0,561 1,498
47 0,516 1,916 0,584 1,497
48 0,580 2,055 0,593 1,649
49 0,615 2,237 0,609 1,808
50 0,653 2,301 0,683 1,757
51 0,680 2,369 0,737 1,964
52 0,711 2,432 0,727 2,027
53 0,730 2,509 0,791 2,087
54 0,774 2,515 0,808 2,175
55 0,833 2,650 0,841 2,322
56 0,875 2,813 0,914 2,502
57 0,927 2,903 1,035 2,607
58 1,000 3,008 1,157 2,694
59 0,938 2,911 1,135 2,678
60 0,893 2,425 1,056 2,217
61 0,811 2,005 1,048 1,872
62 0,544 1,424 0,704 1,377
63 0,439 1,080 0,633 1,103
64 0,380 0,853 0,524 0,848
65 0,311 0,660 0,433 0,699
66 0,277 0,503 0,373 0,578
67 0,208 0,390 0,254 0,425
68 0,176 0,313 0,235 0,408
69 0,145 0,275 0,223 0,377
70 0,132 0,237 0,216 0,358
71 0,121 0,197 0,179 0,303
72 0,114 0,181 0,166 0,286
73 0,100 0,161 0,175 0,292
74 0,089 0,142 0,158 0,194
75 0,068 0,110 0,140 0,219
76 0,062 0,087 0,114 0,125
77 0,040 0,057 0,072 0,081
78 0,035 0,053 0,056 0,061
79 0,031 0,048 0,051 0,070
80 0,025 0,045 0,048 0,053
81 0,019 0,032 0,036 0,025
82 0,020 0,027 0,025 0,024
83 0,021 0,021 0,032 0,028
84 0,020 0,021 0,019 0,030
85 0,016 0,014 0,022 0,018
86 0,013 0,014 0,027 0,011
87 0,012 0,010 0,017 0,010
88 0,010 0,009 0,020 0,014
89 0,009 0,009 0,027 0,007
90 0,008 0,006 0,012 0,007
91 0,008 0,006 0,014 0,008
92 0,003 0,003 0,006 0,001
93 0,004 0,002 0,007 0,005
94 0,002 0,002 0,003 0,002
95 ou plus 0,001 0,001 0,001 0,006
  • Note : Dans l'agriculture, sont distingués les non-salariés imposés au régime du bénéfice réel de ceux bénéficiant du régime du micro-bénéfice agricole (micro-BA).
  • Lecture : Parmi les micro-entrepreneurs en activité dans l'industrie au 31 décembre 2022, 1,1 % sont des hommes agés de 40 ans.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Figure 7a – Structure par sexe et par âge des non-salariés dans l'agriculture fin 2022

  • Note : Dans l'agriculture, sont distingués les non-salariés imposés au régime du bénéfice réel de ceux bénéficiant du régime du micro-bénéfice agricole (micro-BA).
  • Lecture : Parmi les micro-entrepreneurs en activité dans l'industrie au 31 décembre 2022, 1,1 % sont des hommes agés de 40 ans.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Hors agriculture, les non‑salariés classiques perçoivent un revenu moyen d’activité non salariée de 4 030 euros par mois

En 2022, les non‑salariés retirent en moyenne 2 420 euros par mois de leur activité non salariée dans l’ensemble des secteurs hors agriculture, et dans le secteur agricole [Treppoz, Amar, 2024].

Le commerce de détail hors magasin, les services personnels, les arts, spectacles et activités récréatives ainsi que les activités de poste et de courrier (qui comprennent la livraison à domicile) ou l’enseignement génèrent les  : de 580 euros à 860 euros par mois en moyenne. Ce faible niveau de revenu reflète la forte présence de micro‑entrepreneurs dans ces secteurs, l’activité non salariée constituant alors souvent une activité d’appoint : tous secteurs confondus, les micro‑entrepreneurs perçoivent en moyenne 670 euros par mois en 2022, quand les non‑salariés classiques gagnent six fois plus (4 030 euros par mois en moyenne) (figure 8).

Figure 8 – Revenu mensuel moyen d'activité des non-salariés en 2022 par sexe

Figure 8 – Revenu mensuel moyen d'activité des non-salariés en 2022 par sexe - Lecture : Le revenu mensuel moyen d'activité des non-salariés classiques exerçant dans le commerce est de 2 780 euros pour les femmes, contre 3 310 euros pour les hommes.
Secteur d'activité Non-salariés classiques Micro-entrepreneurs
Revenu mensuel moyen
(en euros)
Écart Femmes/Hommes (en %) Revenu mensuel moyen
(en euros)
Écart Femmes/Hommes (en %)
Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble
Agriculture1 2 320 3 260 3 050 -29,0 610 810 750 -24,4
Industrie (hors artisanat commercial) 1 950 3 500 3 200 -44,2 250 570 380 -56,8
Construction 2 250 2 970 2 940 -24,2 790 930 920 -15,0
Commerce et artisanat commercial 2 780 3 310 3 140 -16,2 510 540 520 -6,0
Transports et entreposage 1 960 2 070 2 060 -5,6 270 270 270 -0,4
Services aux entreprises et mixtes 4 330 5 660 5 220 -23,6 820 900 860 -9,6
Services aux particuliers hors santé 1 580 2 190 1 910 -27,9 510 610 550 -16,7
Santé et action sociale 4 350 8 030 5 770 -45,8 760 820 770 -7,6
Ensemble hors agriculture 3 470 4 360 4 030 -20,4 600 720 670 -16,9
  • 1. Pour le secteur de l'agriculture, les non-salariés imposés au réel sont ici classés avec les non-salariés classiques et ceux imposés au micro-BA du côté des micro-entrepreneurs.
  • Lecture : Le revenu mensuel moyen d'activité des non-salariés classiques exerçant dans le commerce est de 2 780 euros pour les femmes, contre 3 310 euros pour les hommes.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Les revenus des , limités par les plafonds imposés sur le , varient peu d’un secteur à l’autre. Ils sont toutefois plus élevés dans la construction (920 euros mensuels moyens) et les services aux entreprises et services mixtes (860 euros), notamment dans les activités immobilières, l’architecture‑ingénierie, et les activités financières et d’assurance (plus de 1 000 euros mensuels dans ces secteurs).

Pour les non‑salariés classiques, les activités les moins rémunératrices sont celles du commerce de détail hors magasin (1 480 euros par mois en moyenne), de taxis et VTC (1 530 euros) et de la coiffure et des soins de beauté (1 630 euros). À l’autre extrémité de l’échelle, les revenus moyens des non‑salariés classiques les plus élevés sont perçus par les médecins spécialisés et analystes médicaux (11 840 euros), les dentistes (10 300 euros), les juristes et comptables (8 510 euros), les pharmaciens (7 900 euros) et les médecins généralistes (7 840 euros).

À secteur identique, les femmes gagnent 31 % de moins que les hommes dans le non‑salariat classique

Les femmes non salariées, moins nombreuses que les hommes, sont aussi moins bien rémunérées qu’eux. En 2022, sur l’ensemble des secteurs hors agriculture, elles perçoivent en moyenne 1 980 euros par mois pour leur activité non salariée, contre 2 720 euros pour les hommes, soit 27 % de moins. Il en va de même dans les secteurs agricoles (28 % d’écart en défaveur des femmes).

Du fait de la surreprésentation des femmes parmi les micro‑entrepreneurs, cet écart de rémunération est plus faible si l’on considère les seuls non‑salariés classiques des secteurs non agricoles, mais reste fort : ‑20 % (3 470 euros par mois contre 4 360 euros) (figure 8). Pourtant, les non‑salariées classiques travaillent souvent dans des secteurs plus rémunérateurs que la moyenne (professions libérales, du droit et de la santé notamment). Mais dans ces secteurs, elles gagnent nettement moins que les hommes : leur revenu est inférieur de 40 % à celui des hommes parmi les juristes et comptables et de 36 % parmi les médecins et dentistes. Si elles se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur de 31 % à celui des hommes. Une partie de cet écart en défaveur des non‑salariées classiques peut s’expliquer par le fait qu’elles travaillent un nombre d’heures moins élevé dans l’année, qu’elles sont plus jeunes (leur âge médian est de 45 ans, contre 49 ans pour les hommes) et qu’elles dirigent en moyenne des entreprises plus petites. Les indépendantes déclarent en effet dans l’enquête Emploi travailler en moyenne 37,6 heures par semaine pour leur emploi principal en 2023, alors que leurs homologues masculins en déclarent 45,7.

Les femmes micro‑entrepreneuses gagnent quant à elles 17 % de moins en moyenne que leurs homologues masculins (600 euros par mois, contre 720 euros). L’écart est particulièrement marqué dans l’industrie (57 %) mais il est aussi lié à la spécialisation sectorielle des femmes, davantage présentes dans les activités peu rémunératrices. Si les femmes micro‑entrepreneuses se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur de 13 % à celui des hommes.

11 % de non‑salariés classiques ne dégagent pas de revenus en 2022

Hors agriculture, 11 % des non‑salariés classiques déclarent en 2022 un revenu d’activité nul ou déficitaire, parce qu’ils n’ont pas dégagé de bénéfice ou se rémunèrent différemment, en choisissant par exemple de se verser des dividendes pour les gérants majoritaires. Ceux qui n’ont pas dégagé de revenu peuvent bénéficier de revenus d’autres natures (salaires, pensions de retraite, revenus de la propriété, etc.) ou des ressources des autres membres de leur famille ; ils peuvent vivre de leurs économies accumulées avant de se lancer dans la création d’entreprise. Les revenus nuls sont surreprésentés parmi les créateurs lançant leur activité (33 % des non‑salariés classiques ayant démarré leur activité il y a moins d’un an), mais cette situation peut difficilement perdurer. C’est toutefois encore le cas de 22 % des non‑salariés ayant démarré leur activité depuis 1 à 2 ans.

Les revenus d’activité nuls sont plus nombreux dans les activités immobilières (26 %), les arts et spectacles (21 %) et le commerce de détail hors magasin (21 %) et sont en revanche très rares parmi les médecins (2 %) et les pharmaciens (3 %).

Les disparités de revenu d’activité sont plus marquées parmi les non‑salariés que parmi les salariés

Parmi l’ensemble des non‑salariés classiques non agricoles qui perçoivent un revenu positif en 2022, 10 % gagnent moins de 650 euros par mois au titre de leur activité non salariée (1er , ou D1), 25 % moins de 1 520 euros et 50 % moins de 2 900 euros mensuels (, ou Me) (figure 9). En haut de l’échelle des revenus d’activité, 25 % perçoivent plus de 5 190 euros et 10 % plus de 9 320 euros par mois (9e décile, ou D9). Le (D9/D1) du revenu d’activité annualisé (c’est‑à‑dire en tenant compte de la durée d’affiliation au régime de protection sociale des non‑salariés dans l’année) est ainsi de 14,3 pour les non‑salariés classiques dégageant un revenu positif. Il est largement supérieur à celui du des salariés (salaire net corrigé du temps de travail), qui est de 2,9 dans le secteur privé. De même, dans le haut de la distribution des revenus, le rapport interdécile D9/D5 des revenus d’activité des non‑salariés classiques (3,2) est plus élevé que celui du salaire net en EQTP (2,0).

Figure 9a – Distribution des revenus mensuels d'activité des non-salariés classiques en 2022 par secteur d'activité

en euros
Figure 9a – Distribution des revenus mensuels d'activité des non-salariés classiques en 2022 par secteur d'activité (en euros) - Lecture : En 2022, les non-salariés classiques dans le commerce de gros ont un revenu d'activité médian de 2 970 euros par mois. 10 % d'entre eux gagnent plus de 10 050 euros (D9) et 10 % moins de 530 euros (D1).
Secteur d'activité Décile Intervalle interdécile Rapport interdécile
Médiane (Me) 1er décile (D1) 9e décile (D9) Me-D1 D9-Me D9/D1
Commerce de détail hors magasin 1 090 140 4 090 950 3 950 29,2
Taxis (y compris VTC) 1 390 470 3 060 920 2 590 6,5
Arts spectacles et activités récréatives 1 420 210 4 850 1 210 4 640 23,1
Coiffure et soins de beauté 1 500 500 3 120 1 000 2 620 6,2
Enseignement 1 580 300 4 310 1 280 4 010 14,4
Hébergement et restauration 1 780 380 5 060 1 400 4 680 13,3
Habillement, bois, ameublement, imprimerie 1 800 310 5 680 1 490 5 370 18,3
Commerce de détail en magasin (y c. métiers de bouche) 2 160 480 6 060 1 680 5 580 12,6
Commerce et réparation automobile 2 330 560 6 000 1 770 5 440 10,7
Construction 2 560 800 5 940 1 760 5 140 7,4
Services administratifs et de soutien 2 580 500 8 400 2 080 7 900 16,8
Activités immobilières 2 670 420 8 790 2 250 8 370 20,9
Travail des métaux, réparation et autres industries 2 800 520 8 420 2 280 7 900 16,2
Ensemble 2 900 650 9 320 2 250 8 670 14,3
Commerce de gros 2 970 530 10 050 2 440 9 520 19,0
Conseil de gestion, architecture et ingénierie 3 330 620 9 690 2 710 9 070 15,6
Professions paramédicales et sage-femmes 3 330 1 430 6 360 1 900 4 930 4,4
Information et communication 3 920 660 9 000 3 260 8 340 13,6
Activités financières et d'assurance 4 900 840 14 630 4 060 13 790 17,4
Activités juridiques et comptables 5 210 1 650 18 500 3 560 16 850 11,2
Commerce pharmaceutique 6 000 2 900 15 520 3 100 12 620 5,4
Médecins, dentistes 7 650 2 550 19 550 5 100 17 000 7,7
  • Lecture : En 2022, les non-salariés classiques dans le commerce de gros ont un revenu d'activité médian de 2 970 euros par mois. 10 % d'entre eux gagnent plus de 10 050 euros (D9) et 10 % moins de 530 euros (D1).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors revenus nuls ou déficitaires, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Figure 9a – Distribution des revenus mensuels d'activité des non-salariés classiques en 2022 par secteur d'activité

  • Lecture : En 2022, les non-salariés classiques dans le commerce de gros ont un revenu d'activité médian de 2 970 euros par mois. 10 % d'entre eux gagnent plus de 10 050 euros (D9) et 10 % moins de 530 euros (D1).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors revenus nuls ou déficitaires, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

Les inégalités de revenus des non‑salariés classiques diffèrent selon les secteurs : elles sont plus faibles dans les secteurs de la construction et des transports (rapport interdécile D9/D1 inférieur à 10) ainsi que dans la santé et le commerce pharmaceutique où les revenus sont rarement bas. À l’inverse, les inégalités de revenus sont plus fortes dans l’industrie (18), et certaines activités des services aux entreprises et services mixtes (21 dans les activités immobilières, 17 dans les activités financières et d’assurance ainsi que dans les services administratifs et de soutien). Elles sont particulièrement fortes dans les arts, spectacles et activité récréatives et le commerce de détail hors magasin, où le rapport interdécile atteint respectivement 23 et 29.

Parmi les micro‑entrepreneurs, 10 % gagnent moins de 20 euros par mois au titre de leur activité non salariée (D1) et 10 % gagnent plus de 1 750 euros par mois (D9). Les revenus que tirent les micro‑entrepreneurs de leur activité sont ainsi relativement faibles, à tous les niveaux de l’échelle, du fait de périodes d’activité parfois très parcellaires et des plafonds imposés sur les chiffres d’affaires. Le rapport interdécile de leurs revenus est par ailleurs de 88, indiquant des inégalités beaucoup plus fortes que pour les non‑salariés classiques ou les salariés.

Au‑delà des rapports interdéciles, les dispersions des revenus peuvent être appréhendées à l’aide d’indicateurs de concentration : parmi les non‑salariés classiques (hors secteurs agricoles, hors revenus nuls ou déficitaires), la moitié la moins rémunérée ne perçoit que 17 % de l’ensemble des revenus d’activité des non‑salariés classiques (contre 29 % pour les salariés du privé), tandis que les 10 % les mieux rémunérés en concentrent à eux seuls 39 % (contre 27 % pour les salariés du privé) (figure 10). Les revenus des micro‑entrepreneurs sont encore plus concentrés, la moitié la moins rémunérée ne bénéficiant que de 8 % de la masse des revenus tirés de l’activité des micro‑entrepreneurs.

Figure 10 – Concentration des revenus d'activité en 2022

en %
Figure 10 – Concentration des revenus d'activité en 2022 (en % ) - Lecture : En 2022, les 50 % de non-salariés classiques les moins bien rémunérés perçoivent 17 % de l'ensemble des revenus des non-salariés classiques, cette part est de 29 % pour les salariés du privé et de 8 % pour les micro-entrepreneurs.
Part cumulée des effectifs Part cumulée du revenu des micro-entrepreneurs Part cumulée du revenu des non-salariés classiques Part cumulée du revenu des salariés du privé
50 8,4 16,5 29,4
90 59,50 60,76 73,36
Les 10 % les plus riches (100-90) 40,5 39,2 26,6
  • Lecture : En 2022, les 50 % de non-salariés classiques les moins bien rémunérés perçoivent 17 % de l'ensemble des revenus des non-salariés classiques, cette part est de 29 % pour les salariés du privé et de 8 % pour les micro-entrepreneurs.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors revenus nuls ou déficitaires, hors taxés d’office et hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022, base Tous salariés 2022.

Figure 10 – Concentration des revenus d'activité en 2022

  • Lecture : En 2022, les 50 % de non-salariés classiques les moins bien rémunérés perçoivent 17 % de l'ensemble des revenus des non-salariés classiques, cette part est de 29 % pour les salariés du privé et de 8 % pour les micro-entrepreneurs.
  • Champ : France hors Mayotte, salariés du privé et personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors revenus nuls ou déficitaires, hors taxés d’office et hors agriculture.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022, base Tous salariés 2022.

Concentration et disparité vont de pair : la concentration des revenus est particulièrement forte dans les secteurs où le rapport interdécile est élevé. C’est le cas dans les arts, spectacles et activités récréatives, où la moitié la moins rémunérée des non‑salariés classiques ne se partage que 14 % des revenus du secteur, tandis que les 10 % les mieux rémunérés en concentrent 43 % et les 1 % les mieux rémunérés 15 %. A contrario, la concentration des revenus est nettement moins forte parmi les professionnels paramédicaux et les sages‑femmes, professions réglementées : la moitié d’entre eux perçoivent 29 % des revenus du secteur, tandis que les 10 % les mieux payés en concentrent 23 %.

Trois micro‑entrepreneurs sur dix et un non‑salarié classique sur dix cumulent leur activité avec un emploi salarié

Fin 2022, dans les secteurs non agricoles, 9 % des non‑salariés classiques exercent aussi une activité salariée, alors que cette part atteint 31 % pour les micro‑entrepreneurs (figure 11). Les non‑salariés sont nombreux dans l’enseignement, que ce soit parmi les non‑salariés classiques (17 %) ou parmi les micro‑entrepreneurs (45 %). Il en est de même dans les services divers de la santé et de l’action sociale (psychologues, diététiciens, sophrologues notamment), les arts, spectacles et activités récréatives, l’information et la communication et le conseil de gestion. La pluriactivité concerne aussi 30 % des médecins spécialistes et 19 % des généralistes.

Figure 11a – Répartition des non-salariés selon l'emploi principal dans les secteurs non agricoles fin 2022

en milliers
Figure 11a – Répartition des non-salariés selon l'emploi principal dans les secteurs non agricoles fin 2022 (en milliers) - Lecture : Parmi les non-salariés non agricoles, 717 000 sont pluriactifs fin 2022, soit 19,8 % d'entre eux. Parmi ces pluriactifs, 18,0 % sont principalement non-salariés.
Statut principal d'emploi Non-salariés classiques Micro-entrepreneurs Ensemble
Monoactifs en fin d'année 1 677 1 221 2 898
Pluriactifs en fin d'année 173 544 717
Ensemble 1 850 1 766 3 615
Part de pluriactifs en fin d'année parmi l'ensemble des non-salariés (en %) 9,4 30,8 19,8
Part des pluriactifs principalement non-salariés (en %) 38,4 11,5 18,0
Part des pluriactifs principalement salariés (en %) 61,6 88,5 82,0
  • Note : Le statut principal des non-salariés pluriactifs est ici déterminé en comparant les revenus provenant de l'activité non salariée aux salaires perçus.
  • Lecture : Parmi les non-salariés non agricoles, 717 000 sont pluriactifs fin 2022, soit 19,8 % d'entre eux. Parmi ces pluriactifs, 18,0 % sont principalement non-salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022.
  • Source : Insee, base Non-salariés 2022.

En revanche, elle est peu fréquente dans les métiers du bâtiment (5 % des non‑salariés classiques et 12 % des micro‑entrepreneurs) et presque absente (moins de 5 %) parmi les vétérinaires, les pharmaciens et les activités juridiques et comptables. Dans l’agriculture, 21 % des personnes bénéficiant du régime du micro‑BA et 15 % de celles imposées au réel (c’est‑à‑dire hors micro‑BA) occupent également un poste salarié, la pluriactivité étant particulièrement répandue dans les activités de production de céréales et de grandes cultures (40 % des non‑salariés au micro‑BA et 25 % de ceux imposés au réel). La pluriactivité est liée à la taille économique de l’exploitation agricole : elle est plus fréquente parmi les très petites exploitations et est d’autant moins fréquente que la taille économique de l’exploitation s’accroit [Apers, Givois, 2025].

Une minorité de pluriactifs exercent leur activité salariée dans le même secteur que leur activité non salariée : l’activité salariée n’est pas, le plus souvent, un prolongement de l’activité non salariée, mais correspond à une activité différente. Ainsi, seuls 11 % des pluriactifs travaillant comme non‑salariés dans les activités de poste et de courrier ont aussi un emploi salarié dans les transports et l’entreposage. De même, 14 % des pluriactifs travaillant comme non‑salariés dans l’agriculture exercent leur activité salariée dans ce même secteur. C’est dans les services aux particuliers (49 % des pluriactifs) et surtout dans la santé (67 %) que les activités salariée et non salariée coïncident le plus fréquemment.

En moyenne, la part du revenu d’activité non salariée dans le revenu global des pluriactifs s’élève à 49 % pour les non‑salariés classiques et 15 % pour les micro‑entrepreneurs. Pour les non‑salariés classiques, cette part s’échelonne de 27 % dans les services aux particuliers (hors santé) à 67 % dans la santé et l’action sociale. Pour les micro‑entrepreneurs, cette part est systématiquement plus faible, de 8 % dans l’industrie à 23 % dans la santé. Ainsi, sur l’ensemble des secteurs hors agriculture, le revenu total perçu en 2022 provient majoritairement de l’activité non salariée pour 38 % des non‑salariés classiques pluriactifs et pour moins de 12 % des micro‑entrepreneurs pluriactifs. Cependant, parmi les médecins, les pharmaciens, les juristes et comptables, l’activité non salariée constitue l’activité principale pour au moins 55 % des pluriactifs. Dans la santé, par exemple, c’est le cas de 44 % des pluriactifs pour lesquels l’activité non salariée rapporte en moyenne 60 % de leur revenu global. Dans les activités juridiques et comptables, 56 % des pluriactifs sont principalement non salariés et le revenu issu de l’activité non salariée représente en moyenne 64 % du revenu global des pluriactifs. Dans tous les autres secteurs, l’activité non salariée constitue l’activité principale pour moins de 20 % des pluriactifs : c’est le cas pour 6 % des pluriactifs qui exercent leur activité non salariée dans les services de transports, 7 % dans l’industrie, 14 % dans le commerce, 15 % dans les services (hors santé) et 20 % dans la construction.

Dans l’agriculture, seuls 35 % des pluriactifs retirent la majorité de leurs revenus de leur activité non salariée agricole. En moyenne, le revenu non salarié représente 44 % du revenu global des pluriactifs du secteur agricole.

Entre 2019 et 2022, le revenu d’activité des non‑salariés classiques a diminué tandis que celui des micro‑entrepreneurs a augmenté

Entre 2008 et 2022, sur l’ensemble des secteurs non agricoles, le revenu d’activité moyen des non‑salariés classiques a crû de 1,2 % par an en moyenne en euros constants, tout en fluctuant parfois fortement d’une année à l’autre.

Il a ainsi fortement augmenté en 2010 et 2011 (+5,6 % sur deux ans, en euros constants) dans un contexte de reprise économique, puis a décru de 1,4 % en 2012, année de ralentissement de l’activité.

Depuis 2013, l’assiette des cotisations sociales, sur laquelle repose le calcul du revenu d’activité des non‑salariés, inclut désormais une partie des dividendes perçus. Selon cette nouvelle définition, le pouvoir d’achat du revenu moyen des non‑salariés classiques en 2022 est supérieur de 11,7 % à son niveau de 2013 et celui des micro‑entrepreneurs de 43,7 % (figure 12). En comparaison, le pouvoir d’achat du salaire net moyen en EQTP a progressé de 4,2 % dans le secteur privé entre 2013 et 2022. Entre 2013 et 2018, le revenu moyen des non‑salariés classiques a progressé au rythme moyen de 2,9 % par an (en euros constants). Après un premier repli en 2019 (‑1,0 %), il a subi les à‑coups de la crise sanitaire et de la chute de l’activité qui en a résulté : ‑5,8 % en 2020 puis +9,6 % en 2021. En 2022, il a diminué à nouveau nettement (‑5,2 % en euros constants), dans un contexte d’inflation élevée, sauf dans les transports et les services aux particuliers. Le revenu d’activité des non‑salariés classiques s’établit ainsi en 2022 en‑deçà de son niveau d’avant crise (‑2,1 % par rapport à 2019 en euros constants).

Figure 12 – Évolution du revenu d'activité moyen et des effectifs non salariés entre 2013 et 2022

indice base 100 en 2013
Figure 12 – Évolution du revenu d'activité moyen et des effectifs non salariés entre 2013 et 2022 (indice base 100 en 2013) - Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu d'activité moyen des non-salariés classiques a augmenté de 11,7 % en euros constants (indice 111,7, base 100 en 2013).
Année Ensemble des non-salariés classiques Ensemble des micro-entrepreneurs
Revenus
(en euros constants)
Effectifs Revenus
(en euros constants)
Effectifs
2013 100,0 100,0 100,0 100,0
2014 101,7 97,5 98,1 108,2
2015 104,1 96,2 104,0 114,5
2016 107,0 93,6 107,6 123,4
2017 110,1 92,0 111,9 133,7
2018 115,3 90,2 125,3 152,8
2019 114,1 90,3 135,4 180,3
2020 107,5 90,2 125,7 198,3
2021 117,8 90,7 141,7 235,7
2022 111,7 91,1 143,7 254,3
  • Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu d'activité moyen des non-salariés classiques a augmenté de 11,7 % en euros constants (indice 111,7, base 100 en 2013).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d'office et hors agriculture.
  • Source : Insee, bases Non-salariés.

Figure 12 – Évolution du revenu d'activité moyen et des effectifs non salariés entre 2013 et 2022

  • Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu d'activité moyen des non-salariés classiques a augmenté de 11,7 % en euros constants (indice 111,7, base 100 en 2013).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d'office et hors agriculture.
  • Source : Insee, bases Non-salariés.

Entre 2013 et 2022, le revenu des micro‑entrepreneurs a progressé de 4,1 % par an en moyenne (en euros constants). Sa croissance est particulièrement élevée en 2018 et 2019 (+12,0 %, puis +8,1 %) en lien avec le doublement, début 2018, des plafonds ouvrant droit au statut. En 2022, le revenu d’activité des micro‑entrepreneurs est ainsi supérieur, en euros constants, de 6,1 % à son niveau de 2019, avant la crise.

En incluant les micro‑entrepreneurs, le revenu moyen de l’ensemble des non‑salariés a diminué, en euros constants, de 12,1 % entre 2019 et 2022, cette baisse reflétant surtout l’augmentation de la part des micro‑entrepreneurs (de 41 % à 49 %), dont les revenus d’activité sont structurellement plus faibles.

Les revenus des non‑salariés classiques sont moins dispersés en 2022 qu’en 2008

La dispersion des revenus des non‑salariés classiques ayant dégagé un revenu positif s’est atténuée entre 2008 et 2022. Cette évolution est principalement le fait d’une élévation plus rapide des revenus en euros constants dans le bas de la distribution : le niveau du 1er décile des revenus (D1) a sensiblement augmenté (+3,4 % par an en moyenne entre 2008 et 2012, puis +2,4 % par an depuis), tout comme la médiane (5e décile, ou D5) qui a progressé de 0,6 % par an en moyenne de 2008 à 2012, puis de 1,4 % par an depuis. Dans le même temps, le niveau du 9e décile (D9) a peu varié (‑0,1 % par an en moyenne entre 2008 et 2012, puis +0,4 % par an depuis), de sorte que les inégalités de revenus se sont nettement réduites, le rapport D9/D1 passant ainsi de 17,3 en 2012 à 14,3 en 2022.

La hausse des revenus dans le bas de la distribution est en partie liée à la montée en charge du statut de micro‑entrepreneur : depuis 2009, davantage de non‑salariés ayant de faibles revenus optent pour ce statut, si bien que la proportion de non‑salariés classiques à bas revenus se réduit. Les seuils du bas de l’échelle des revenus d’activité des non‑salariés classiques (D1, D5 notamment) s’en trouvent mécaniquement réhaussés.

Tout en haut de l’échelle des revenus des non‑salariés classiques, le dernier (C99) a davantage augmenté que le D9. Pour autant, entre 2012 et 2022, ce seuil a crû de 5,3 % en euros constants, soit trois fois moins que le revenu d’activité médian des non‑salariés classiques.

Sources

Les bases Non‑salariés produites par l’Insee sont construites à partir de deux sources administratives s’appuyant sur les déclarations sociales des indépendants, gérées par la caisse centrale des Urssaf (ex‑Acoss) et par la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA). Elles permettent de mesurer l’emploi et les revenus des non‑salariés par secteur d’activité détaillé selon la Nomenclature d’activité française (NAF rév. 2). Appariées avec la base Tous salariés (BTS), elles fournissent également des informations sur le cumul d’activités salariée et non salariée.

Les bases Tous salariés sont des fichiers statistiques annuels de données individuelles sur l’ensemble des salariés, produites à partir de déclarations administratives de leurs employeurs. Ces bases renseignent sur le type d’emploi et de rémunération perçue pour chaque salarié. Le champ de diffusion inclut les salariés du secteur privé et des entreprises publiques, ceux des trois fonctions publiques, ainsi que ceux des particuliers employeurs.

Afin d’assurer des résultats comparables entre les quatre cohortes mobilisées, le champ retenu a été unifié. Il est restreint aux entreprises actives à la fin de l’année de la création, et dans le champ de la démographie d’entreprises 2008 basée sur Sirene 3, selon les concepts du dispositif précédent, le Répertoire des entreprises et des établissements. Il s’agit des unités exploitantes du secteur marchand non agricole, hors activités financières et d’assurance. Du fait de cette harmonisation, les résultats peuvent s’écarter de ceux exploitant la même source.

Définitions

Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d’activité économique considérée). L’activité d’un secteur n’est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d’autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré. Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.

Les indépendants sont des travailleurs qui n’ont pas de lien de subordination juridique à l’égard d’un donneur d’ordre et ne disposent pas d’un contrat de travail ; ils ne bénéficient donc pas de la protection du droit du travail. Ils comprennent d’une part les « non-salariés » et d’autre part les dirigeants salariés.

Les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés : Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques.

L’entreprise individuelle est la forme d’activité non salariée la plus courante. C’est une entreprise en nom propre, dirigée par une seule personne, qui ne dispose pas de la personnalité morale : l’entrepreneur et l’entreprise constituent une seule et même entité sur le plan juridique même si, sur le plan comptable et fiscal, les activités professionnelles de l’entrepreneur sont clairement séparées de ses activités civiles.

Un micro‑entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto‑entrepreneur jusqu’en 2014), qui offre des formalités de création d’entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Le gérant majoritaire d'une SARL est le gérant qui détient, avec son conjoint et ses enfants mineurs, plus de 50 % du capital de la société.

Agriculture, sylviculture et services paysagers : ce secteur, qui constitue l’agriculture au sens large, recouvre l’ensemble des activités agricoles et sylvicoles au sens de la nomenclature d’activités économiques (code A de la NAF), hors pêche et aquaculture, ainsi que les services d’aménagement paysager (classés comme des activités de services administratifs et de soutien, dans la section N de la NAF). Il recouvre ainsi les productions végétales (céréales et grandes cultures, arboriculture, viticulture), les productions animales (élevage de bovins, caprins, ovins, granivores ou autres animaux), la sylviculture et l’exploitation forestière, les activités de soutien à l’agriculture et les services paysagers.

Services aux particuliers hors santé : ce secteur recouvre l’hébergement et la restauration, les arts, spectacles et activités récréatives, l’enseignement (formation continue, soutien scolaire, enseignement artistique, culturel, sportif, enseignement de la conduite) et diverses activités de services aux personnes telles que la réparation d’ordinateurs ou la coiffure (codes I, O, P, R, S de la NAF).

Santé et action sociale : dans ce secteur sont rassemblés les activités afférentes à la santé humaine dispensées par des médecins, des dentistes ou des praticiens paramédicaux, et à l’action sociale (code Q de la NAF), ainsi que les vétérinaires. La pharmacie est considérée comme une activité commerciale par la nomenclature d’activités et ne figure donc pas dans ce secteur. Le secteur de la santé et de l’action sociale regroupe très majoritairement des activités s’exerçant en pratique libérale, au cabinet du praticien. Les non‑salariés sont très peu présents dans l’action sociale et, de façon plus générale, dans les activités dispensées en établissements (hôpitaux, établissements pour personnes âgées ou handicapées, pour enfants et jeunes en difficulté, etc.).

Construction : ce secteur correspond au code F de la NAF. Il regroupe la construction générale de bâtiments, le génie civil et l’ensemble des travaux de construction spécialisés : gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente), travaux d’installation (électricité, plomberie, chauffage, etc.) ou de finition (menuiserie, peinture, revêtements et autres finitions).

Services aux entreprises et services mixtes : ce secteur rassemble des services s’adressant principalement aux entreprises (codes M et N de la NAF), et des services dits « mixtes », qui s’adressent aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers (codes J, K, L). Ils regroupent les activités spécialisées, scientifiques et techniques (activités juridiques, comptables, conseil de gestion, architecture, ingénierie et autres activités spécialisées telles que publicité, design, photographie, traduction, etc.), les services administratifs et de soutien (nettoyage, sécurité, location de véhicules et équipements divers, photocopie et autres services de bureau), l’information et la communication (activités de programmation et conseil en informatique notamment, activités audiovisuelles, édition, services d’information), les activités financières et d’assurance et les activités immobilières.

Commerce et artisanat commercial : ce secteur regroupe l’ensemble des entreprises du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles (code G de la NAF), auxquelles s’ajoute l’artisanat commercial : boulangerie, pâtisserie et charcuterie. Sont distingués dans cet ouvrage le commerce et la réparation d’automobiles, le commerce de gros, le commerce pharmaceutique, les métiers de bouche et l’ensemble du commerce de détail (commerce alimentaire ou d’habits, articles ménagers, fleurs, etc.), en magasin ou hors magasin (vente sur les éventaires et marchés notamment, vente à distance ou vente directe).

Industrie hors artisanat commercial : ce secteur recouvre l’ensemble de l’industrie manufacturière (code C de la NAF), hors charcuterie, boulangerie et pâtisserie, ainsi que les autres industries : industries extractives, production et distribution d’énergie, eau, assainissement, récupération et gestion des déchets (codes B, D et E). Dans cet ouvrage sont distinguées les industries du textile, habillement, bois, ameublement, imprimerie et reproduction d’enregistrements d’un côté, les autres activités industrielles de l’autre, incluant notamment le travail des métaux, la fabrication d’instruments, de prothèses ou de bijoux, l’installation et la réparation de machines et équipements.

Métiers de bouche : les métiers de bouche regroupent les métiers de l’artisanat commercial (boulangers, pâtissiers, charcutiers), classé par la NAF dans l’industrie agroalimentaire, et certaines activités du commerce de détail alimentaire (boucherie, poissonnerie, commerce de pain).

Transports et entreposage : ce secteur recouvre les transports de passagers ainsi que ceux de marchandises quel qu’en soit le mode (route, fer, aérien, etc.), les activités de poste et de courrier ainsi que les activités connexes telles que l’exploitation des infrastructures, la manutention et l’entreposage (code H de la NAF).

Les non‑salariés classiques désignent les non‑salariés (cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés), hors micro‑entrepreneurs.

Une profession réglementée est une activité ou un ensemble d’activités professionnelles dont l’accès, l’exercice ou une des modalités d’exercice est subordonné directement ou indirectement, en vertu de dispositions législatives, réglementaires ou administratives, à la possession de qualifications professionnelles déterminées. 

Le régime du micro‑bénéfice agricole, dit « micro‑BA », est un régime fiscal mis en place au 1er janvier 2016, en remplacement de l’ancien régime fiscal du forfait agricole, visant à simplifier l’imposition et le calcul des cotisations et contributions sociales d’une partie des exploitants agricoles. Il est proposé aux exploitants agricoles dont la moyenne des recettes des trois années précédentes est inférieure ou égale à un seuil (qui était de 85 800 euros en 2020, 91 900 euros en 2023, et est fixé à 120 000 euros depuis 2024). Les exploitants forestiers restent cependant toujours soumis au régime spécifique du forfait forestier en ce qui concerne le bénéfice provenant des coupes des bois.

Les professions libérales sont définies par l’article 29 de la loi 2012‑387 selon lequel « les professions libérales regroupent les personnes exerçant à titre habituel, de manière indépendante et sous leur responsabilité, une activité de nature généralement civile ayant pour objet d’assurer, dans l’intérêt du client ou du public, des prestations principalement intellectuelles, techniques ou de soins ». Certaines de ces professions sont réglementées, notamment dans la santé et le domaine juridique ; d’autres sont simplement soumises à autorisation d’exercice, voire complètement libres (consultants par exemple).

Le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales imposables (CSG non déductible, CRDS) ne sont pas déduites.

Un micro-entrepreneur est considéré comme économiquement actif s’il a déclaré un chiffre d’affaires positif dans l’année ou, en cas d’affiliation en cours d’année, s’il a déclaré au moins un chiffre d’affaires positif au cours des quatre trimestres suivant l’affiliation.

Les déciles partagent la population en dix sous-populations de taille égale.

Si on ordonne une distribution, la médiane partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux. Ainsi, pour une distribution de salaires, 50 % des salaires se situent sous la médiane et 50 % au‑dessus.

Le rapport interdécile est un indicateur de mesure des inégalités de revenus entre les personnes. Le rapport interdécile D9/D1 correspond au ratio entre le 9e et le 1er décile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population. Le rapport interdécile D5/D1 entre la médiane et le 1er décile est une mesure de la dispersion dans la moitié basse de la distribution, tandis que le rapport interdécile D9/D5 entre le 9e décile et la médiane rend compte des disparités dans la moitié haute.

Le salaire net en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire net converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectif. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire net en EQTP est de 10 000/(0,5×0,8)=25 000 euros par an.

Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5×0,8=0,4 EQTP dans l'exemple précédent).

Sont considérés comme pluriactifs les non-salariés qui exercent à la fois une activité non salariée et une activité salariée (qu’elle soit exercée dans le secteur public, privé ou en tant que salarié d’un particulier-employeur). Ils perçoivent donc à la fois des revenus d’activité non salariaux et des revenus salariaux.

Les centiles décrivent de façon plus précise que les déciles et les quartiles la distribution des revenus : ils partagent la population en 100 parts égales.

Pour en savoir plus

Apers É., Givois S., « Les exploitants agricoles vivent plus souvent sous le seuil de pauvreté que l’ensemble de la population », in Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2025.

Arnold C., « Le revenu des pharmaciens redynamisé pendant les années de crise sanitaire », Insee Première no 2036, janvier 2025.

Baillot A., Becquet C., « Les créateurs d’entreprises individuelles en 2022 : plus de jeunes et plus de femmes que vingt auparavant », in Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2025.

Blanc A., Koch‑Mathian M., « Ouvrir dans un nouvel ongletEn 2022, les revenus moyens des travailleurs indépendants marquent le pas après le rebond de 2021 », Stat’UR no 381, Urssaf caisse nationale, mai 2024.

Devauvre N., « Ouvrir dans un nouvel onglet2022 : une seconde année consécutive de hausse des résultats économiques pour les exploitations agricoles », Agreste Primeur no 2023‑14, décembre 2023.

Hofstetter É., « Les créations d’entreprises en 2023 – Léger repli des créations d’entreprises en 2023 », Insee Première no 1984, février 2024.

Insee, Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2020.

Merchaoui W., « Le nombre de non‑salariés dans les secteurs culturels a presque triplé en 15 ans », in Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2025.

Poty A., « En 2022, 7 % des jeunes entrants sur le marché du travail sont à leur compte », in Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2025.

Rémila N., « En moyenne entre 2021 et 2023, l’activité de 12 % des indépendants est de fait dépendante d’un seul partenaire économique », in Emploi et revenus des indépendants, coll. « Insee Références », édition 2025.

Théron G., « Un non‑salarié sur quatre travaille aussi en tant que salarié », Insee Première no 1785, décembre 2019.

Treppoz M., Amar É., « Les revenus d’activité des non‑salariés en 2022 – Les revenus d’activité des non‑salariés se replient en euros constants après la forte hausse de 2021 », Insee Première no 2012, septembre 2024.

Dans la suite de cette vue d’ensemble, le secteur agricole est toujours considéré dans cette acception élargie, ne se limitant pas aux seules activités de production agricole (culture, production animale). Cette définition élargie du secteur agricole correspond au champ des activités relevant du régime agricole pour la protection sociale des non‑salariés.

Pour un éclairage plus spécifique sur l’insertion des jeunes sur le marché du travail en tant que non‑salarié, voir Poty (2025).

En considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire ; en tenant compte des éventuels déficits, le revenu moyen est de 2 360 euros mensuels dans le secteur agricole. Dans les secteurs non agricoles, le montant des déficits n’étant pas connu, le revenu est alors conventionnellement considéré comme nul en cas d’exercice déficitaire.

Dans cet ouvrage, nous mobilisons un concept de revenu net annualisé : c’est un revenu après paiement des charges professionnelles, des cotisations sociales et de la CSG déductible, qui est annualisé en cas d’année incomplète (pour se ramener à ce qui aurait été perçu sur une année complète d’affiliation).

En 2022, les plafonds imposés aux micro‑entrepreneurs sur le chiffre d’affaires réalisé sont de 176 200 euros hors taxes pour une activité commerciale, 72 600 euros pour des prestations de services ou des activités libérales. Ces plafonds ont été doublés en 2018.