Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Décembre 2024 · n° 150

La croissance démographique ralentit

Au 1^er janvier 2022, 8 163 884 personnes habitent en Auvergne‑Rhône‑Alpes, soit 12,4 % de la population métropolitaine. Elle reste la 2^e région la plus peuplée de France, derrière l’Île‑de‑France (plus de 12 millions d’habitants), et devant la Nouvelle‑Aquitaine, l’Occitanie et les Hauts‑de‑France (autour de 6 millions chacune).

Entre 2016 et 2022 (encadré), la population régionale augmente de 41 000 habitants par an en moyenne, soit l’équivalent de la population d’une commune comme Montélimar. Cette croissance annuelle moyenne soutenue (+0,51 %) est supérieure à la moyenne métropolitaine (+0,35 %), mais inférieure à celles de la Corse (+1,02 %), de l’Occitanie (+0,77 %), des Pays de la Loire (+0,62 %) et de la Bretagne (+0,58 %). Alors que la croissance démographique de ces régions est portée par une attractivité résidentielle forte, celle d’Auvergne‑Rhône‑Alpes se distingue par un équilibre entre les soldes naturel et migratoire (figure 1).

Sur la période 2016‑2022, la croissance démographique de la région ralentit par rapport à la période précédente (+0,73 % entre 2011 et 2016, soit 57 000 habitants supplémentaires par an en moyenne), plus encore que dans toutes les autres régions de France métropolitaine. Tandis que l’attractivité résidentielle de la région reste stable, son solde naturel s’érode (+0,22 % sur la période récente contre +0,41 % sur la période précédente). Celui‑ci reste toutefois le 2^e plus élevé de France métropolitaine, loin derrière l’Île‑de‑France (+0,77 %) mais au‑dessus de la moyenne métropolitaine (+0,16 %). Au sein de la région, la croissance démographique ralentit en Haute‑Savoie, dans le Rhône, la Drôme et l’Ain. Elle est stable dans les autres départements.

Les départements les plus dynamiques se situent à l’est de la région, particulièrement au nord‑est, sous l’influence des métropoles de Lyon et de Genève. Sur la période 2016‑2022, la Haute‑Savoie gagne 8 000 habitants en moyenne par an, cette évolution la plaçant ainsi au 6^e rang des départements métropolitains. Elle est suivie de l’Ain (11^e), du Rhône (16^e), de la Savoie (21^e) et de l’Isère (24^e). Excepté en Savoie, ces départements se caractérisent par un solde naturel élevé, entre +0,28 % dans l’Ain et +0,61 % dans le Rhône. Dans ce département, le solde naturel élevé s’accompagne d’un solde migratoire nul, contrairement à l’Ain, la Haute‑Savoie et la Savoie pour lesquels les nouveaux habitants sont plus nombreux que ceux qui partent vivre ailleurs.

La Haute‑Savoie et le Rhône sont toutefois les départements de la région dont la croissance démographique ralentit le plus par rapport à la période 2011‑2016 (‑0,4 point, soit un écart de croissance de ‑2 900 et ‑6 300 habitants respectivement), en raison notamment d’une diminution de l’attractivité résidentielle. L’évolution démographique est stable, en revanche, en Savoie et en Isère. Si le solde migratoire du premier département est en nette hausse (+0,30 point, +1 400 habitants entre les deux périodes), celui du second est constant.

La croissance démographique de la Drôme et du Puy‑de‑Dôme repose sur un solde migratoire positif. En Ardèche, elle est encore davantage portée par l’attractivité résidentielle, la plus élevée de la région (+0,71 %), qui contrebalance le déficit des naissances sur les décès. À l’opposé, le solde migratoire de la Loire (+0,17 %) est le plus faible de la région, hormis celui du Rhône. Couplée à un solde naturel stable, l’évolution démographique de ce département reste peu dynamique. Par rapport à la période précédente, la croissance démographique de l’Ardèche, du Puy‑de‑Dôme et de la Loire est stable, tandis que celle de la Drôme ralentit.

Le Cantal (‑250 habitants en moyenne par an) et l’Allier (‑800 habitants) continuent de perdre des habitants. L’attractivité résidentielle de ces départements, particulièrement forte dans le Cantal (+0,55 %), n’arrive pas à compenser leur déficit naturel. Quoique négative, leur évolution démographique reste néanmoins supérieure à celle de certains départements limitrophes, comme la Creuse, la Nièvre ou le Cher (figure 2). La population de la Haute‑Loire, dans un schéma similaire, est stable sur la période.

Si la croissance démographique du Cantal et de l’Allier stagne par rapport à la période 2011‑2016, elle diminue légèrement en Haute‑Loire, du fait de la baisse de son solde naturel.

Les bassins de vie situés dans le pourtour lémanique sont les plus dynamiques de la région (figure 3). La population augmente ainsi de 1,7 % à 2,5 % par an en moyenne dans ceux de Saint‑Genis‑Pouilly et de Ferney‑Voltaire dans l’Ain, de Cruseilles, Douvaine, de Bons‑en‑Chablais et de Saint‑Julien‑en‑Genevois en Haute‑Savoie. Autour de Lyon, la croissance démographique est également forte, notamment dans les bassins de vie de Meximieux, de Charvieu‑Chavagneux et de Lentilly (de +1,5 % à +1,8 %).

À l’opposé, les bassins de vie situés en bordure ouest de la région perdent de nombreux habitants. La population diminue en particulier dans ceux de Murat (‑0,97 %) et de Riom‑ès‑Montagnes (‑0,94 %) dans le Cantal et de Montluçon (‑0,75 %) et Commentry (‑0,68 %) dans l’Allier. Le déficit démographique est également marqué dans certains bassins de vie situés à l’ouest de la Haute‑Loire comme Langeac (‑0,84 %) ou dans des zones montagneuses comme Val d’Isère (‑1,79 %), Le Bourg‑d’Oisans (‑0,83 %) ou Samoëns (‑0,73 %).